AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
Critiques de Rebecca Lighieri (404)
Classer par:   Titre   Date   Les plus appréciées


Il est des hommes qui se perdront toujours

Des personnages caricaturaux, sans nuance... Comme dans les garçons de l'été l'auteure en fait trop, jusqu'à la lassitude d'abord puis jusqu'à l'écœurement.

Les coutures du roman sont grossières mais on en a pour notre argent : des corps désirables, du sexe, des scènes dégueulasses. Le livre se lit vite, comme on mange vite mousse au chocolat trop sucrée à la cafétéria de carrefour.







Commenter  J’apprécie          70
Éden

Dans sa nouvelle maison Ruby n'a pas de chambre à elle, elle fuit donc sa petite sœur encombrante en s'isolant dans un cagibi. C'est là qu'elle va faire le premier "voyage" qui l'envoie dans un autre monde où les jeunes habitants semblent vivre le plus simplement du monde, en harmonie avec la nature. Est-ce un rêve ? Est-ce un voyage dans le passé, au temps du Moyen-Age ? La jeune fille va faire ainsi plusieurs expériences avant de comprendre...



Des idées originales, une narratrice à laquelle peuvent s'identifier les adolescents, un monde étrange qui suscite intérêt et curiosité, une sensibilisation à la cause environnementale et une histoire finalement assez prenante avec une dose de suspense qui pourra plaire aux jeunes lecteurs.

Pour ma part, il manque un petit quelque chose, peut-être dans le style narratif, pour me faire adhérer totalement...
Commenter  J’apprécie          70
Il est des hommes qui se perdront toujours

Une cité pauvre au nord de Marseille, trois enfants, Karel, Hendrika et Mohand, le petit dernier né polyhandicapé subissent la violence quotidienne de Karl, leur père, quelque peu tempérée par la résilience forcée de leur mère Loubna. L’histoire qui se déroule entre 1980 et 2000 offre une peinture frontale, directe et sans concession de la vie difficile dans ces ghettos de la République où le déterminisme social s’affiche de façon prégnante. Karel, le narrateur et sa sœur Hendrika sont d’une beauté exceptionnelle qui incite leur père à les présenter régulièrement à des castings divers et variés qui aboutiront favorablement pour Hendrika à l’âge adulte. Des habitants gitans du passage 50, avec leur culture et leur mode de vie s’invitent dans le roman par leur proximité géographique et par leurs relations privilégiées avec les « claeys » qui constituent l’ossature de la narration. L’auteure fait bien ressentir la dureté des situations par son style accrocheur qu’on pourrait trouver excessif dans le comportement sexuel de Karel. Néanmoins, l’effet « coup de poing », le pessimisme, l’absence d’humour, sans doute voulus par Rebecca Lighieri, grâce à ses personnages forts est réussi.
Commenter  J’apprécie          70
Éden

J'ai aimé énormément de choses dans ce livre. Contrairement à ce que je fais habituellement, je vais les lister et les détailler.



Éden m'a plus parce que :



- l'aventure démarre tout de suite !



"Passé quelques secondes d'incompréhension et de sidération, ma première pensée consciente est de me dire que je rêve. Un rêve hyperréaliste, mais un rêve quand même."



Et oui, nous n'attendons pas des pages et des pages pour que Ruby, l'héroïne, soit projetée dans ce monde imaginaire. En effet, Ruby entre dans son cagibi pour son premier voyage à la cinquième page ! C'est rapide et finalement, cela créé la surprise car nous n'avons, un peu comme la jeune fille, pas trop le temps de comprendre ce qui nous arrive. Cela contribue vraiment à nous déstabiliser et à nous intriguer. Nous sommes happés d'entrée de jeu. Et ça, c'est vraiment appréciable. C'est rare que cela soit le cas. Alors je tiens à le signaler.



- Ruby est extrêmement drôle et touchante.



Ruby a treize ans. C'est une ado qui a un regard j'avoue assez critique sur tout ce qui l'entoure : sa famille, ses amis, les garçons, ses profs, le collège... Elle s'ennuie. Son quotidien est monotone. C'est une vie plutôt normale pourtant, sans souci particulier. Mais justement, c'est ça le problème. Rien n'est assez excitant pour Ruby.



"En plus, j'ai franchement l'impression d'avoir déjà vécu cette scène.(...) Non, juste l'impression que Florent ressemble à tous les gars de treize ans , qui se débattent péniblement entre montées d'hormones et volonté désespérée d'avoir l'air cool. Et moi pareil, je joue mon rôle de fille de treize ans qui voudrait qu'on la trouve bonne sans pour autant la prendre pour une pute. Nous sommes pareils tous les deux : coincés dans nos rôles ennuyeux."



Au début, on s'amuse des réflexions de la jeune fille. Cependant, au fil de l'histoire, ses problèmes, pris un peu à la légère, deviennent plus inquiétants car Ruby perd vraiment pied dans sa propre réalité. Pour elle, ses voyages dans l'autre monde mettent un peu de sel dans la soupe trop fade qu'est son existence. C'est magique et en même temps dangereux car Ruby ne vit plus que dans l'attente de ces courtes échappées. Et malheureusement pour elle, elles sont assez rares et surviennent de manière totalement irrégulières et aléatoires.



Cette chance devient finalement une malédiction.



Elle se sent enfermée dans son propre monde mais libre quand elle voyage. On peut y voir beaucoup de choses à travers cette situation vécue par Ruby. A son âge, il est difficile de trouver sa place, d'exister. On grandit. Et il parfois plus facile de s'échapper de la réalité que de l'affronter, chacun trouvant son propre refuge, plus ou moins sensé ou raisonnable.



La révolte gronde dans le coeur et la tête de Ruby. Va-t-elle complètement sombrer?



"Je sens monter en moi une colère brûlante, mais je ne sais pas contre qui la tourner. Mes parents? Certainement pas. Eux aussi vivent en captivité : simplement ils ont appris à aimer leur aquarium. Mais c'est décidé : je ne vivrai pas comme eux ni comme aucun des adultes de ma connaissance."



- le monde extraordinaire où Ruby voyage.



J'ai adoré tous les passages qui se déroulent dans ce monde idyllique où tous et toutes vivent en harmonie ensemble mais aussi avec la nature.



C'est extrêmement bien décrit : senteurs, saveurs, couleurs et sensations... On s'y croirait. Certains passages m'ont fait penser à ceux des romans Joanne Richoux (notamment Désaccordée, paru en chez Gulf Stream en 2019) où la nature est foisonnante, envahissante mais surtout extrêmement bien retranscrite. Pas étonnant que Ruby s'y sente bien et veuille y aller le plus souvent possible.



- le mystère est grand dans ce roman.



Cet univers de rêve nous pose largement question, comme pour Ruby et Lou, sa meilleure amie surdouée, qui n'arrivent pas à déterminer à quelle période du passé il appartient. D'ailleurs, existe-t-il vraiment? Ruby déraille ou se rend-elle réellement ailleurs? Il y a des preuves certes, mais après tout?



"Éden me regarde, avec une expression indéfinissable :



- C'est peut-être moi qui n'existe pas, Ruby.



- Qu'est-ce que tu veux dire?



- Tu ne t'es jamais posé la question?



Si, bien sûr. C'est même la question qui me hante depuis des mois."



Car vu la technologie et les habitudes des gens des lieux, c'est forcément bien des années avant notre époque. Le Moyen Age? Mystère. J'ai beaucoup aimé la façon dont l'autrice menait son lecteur sur le chemin de la vérité. Elle y sème au passage de jolis messages et de belles idées.



- Éden tout simplement...



Oui, ce personnage fait rêver Ruby et j'avoue qu'il est fort charmant. Alors, oui, c'est un argument tout à fait inutile mais je comprends l'envie irrépressible de l'héroïne de le retrouver. Grâce à Éden, entre autres (il y a aussi Cobb, un enfant), on parcourt avec simplicité et bienveillance ce monde indéfinissable mais accueillant.



J'arrête ici ma petite liste. Et je termine sur un tout petit bémol... Lequel? L'âge de Ruby. Peut-être que si elle avait eu un ou deux ans de plus, je me serais un peu moins interrogée sur certaines choses (que je ne dévoilerai pas ici) Après, honnêtement, l'autrice y va avec beaucoup de tact et cela passe plutôt bien finalement.



Bref. Ce roman est un véritable coup de coeur car il m'a fait rire, voyager, m'interroger sur notre monde et passer un très très bon moment. Je suis ravie de cette lecture qui m'a, malgré certains points plus sombres, vraiment offert une grande bouffée d'oxygène.



A découvrir sans plus attendre !!
Lien : https://www.hashtagceline.co..
Commenter  J’apprécie          70
Éden

De quoi ça parle ?



Ruby Chastaing, 13 ans, vit en banlieue parisienne avec ses parents et sa petite soeur Shéhérazade ainsi que son petit frère Adam.



Après treize ans de logement social, sa famille a emménagé dans un pavillon et, bien que possédant la place d'aînée, Ruby s'est vue contrainte de partager sa chambre avec sa petite soeur tandis que son frère a obtenu le privilège d'avoir une pièce individuelle.



Ses professeurs sont ennuyeux, les cours inintéressants ; bref, bien que la jeune adolescente n'ait pas non plus une vie franchement malheureuse, elle rêve de mieux. Elle voudrait avoir sa propre alcôve et attend patiemment le jour de ses dix-huit ans afin de pouvoir quitter sa famille.



Alors, afin d'échapper juste quelques instants à sa vie « médiocre », ainsi que de pouvoir se créer un semblant d'espace personnel, Ruby a annexé le cagibi près de sa chambre.



Ce soir, comme tous les soirs, la jeune fille s'y rend. Cependant, à peine s'y est-elle installée qu'elle ressent comme une bourrasque de vent et se retrouve dans une clairière éclairée par la lune. Quelque peu désemparée mais convaincue qu'elle se trouve dans un rêve, l'adolescente observe les alentours et aperçoit un couple s'embrassant au clair de lune. Puis, aussi vite qu'elle est arrivée, la vision s'évapore et la jeune fille se retrouve chez elle, dans son cagibi. Déboussolée, l'adolescente se questionne : était-ce un rêve, très réaliste, elle en convient, ou était-ce la réalité ?



Puis lorsque cela se reproduit, Ruby commence à douter, tout ceci ressemble de plus en plus à un voyage dans le temps. Et, progressivement, l'adolecente commence à se languir de ce monde si beau. Tout là-bas semble vert et luxuriant. Rempli d'odeurs, de goûts et de sensations. Alors que son monde est terne et sale, d'un blanc crasseux.



Comment avons-nous laissé notre Terre se dégrader ainsi ? Pourquoi ne l'avons-nous pas préservée ?



Telles sont les questions que se pose la jeune adolescente.



De plus, avec ses voyages, Ruby a enfin trouvé son sanctuaire, son refuge dans cette vie médiocre mais… pourra-t-elle y retourner éternellement ? Et est-ce vraiment une échappatoire ?



Mon avis :



Ce livre relativement court se lit très facilement. L'histoire progresse avec fluidité et l'on ne s'ennuie pas un seul instant en le lisant. Il n'y a pas de passages trop longs ou de descriptions ennuyeuses qui nous font décrocher de l'action principale.



L'idée de départ ainsi que le thème sont vraiment géniaux et l'auteure maîtrise parfaitement la trame afin de créer un léger suspens.



Un des seuls petits bémols, c'est le caractère du personnage principal. Ruby a un tempérament censé être original mais qui a déjà été vu des centaines de fois dans d'autres romans et commence à être quelque peu lassant. Elle est censée être le type de fille vivant dans un monde en décadence où les gens sont moches et stupides. Mais elle l'a compris et est au-dessus de tout cela.



Elle nous le fait comprendre, dépeignant sans relâche la stupidité de ses camarades de classe, de ses parents qui sont « faibles et influençables », de ses frères et soeurs, de ses profs et j'en passe. Évidemment, ils sont tous plus repoussants et insupportables les uns que les autres.



Cependant ses discours sont teintés d'humour. Voici par exemple comment elle décrit sa famille :



« […] je suis assignée à résidence avec des gens que je n'ai pas choisi de fréquenter. OK, ils sont globalement sympas, mais j'attends plus de la vie et des gens qu'un vague sentiment de sympathie. »



Sinon la tonalité du livre dans son ensemble est un peu déprimante et légèrement fataliste, mais « Eden » est tout de même propice à la rêverie avec des descriptions magnifiques. Il nous fait également prendre conscience de la Terre qui nous entoure et de l'importance de la préserver.



https://lirelandoulerevedunemontmartroise.wordpress.com/2019/11/01/eden-de-rebecca-lighieri/
Lien : https://lirelandoulerevedune..
Commenter  J’apprécie          70
Éden

C'est l'histoire de Ruby, une jeune fille normale. Elle a déménagé dans la banlieue de Paris et s'isole régulièrement dans le cagibi qui jouxte sa chambre.

Mais sa vie va justement être totalement chamboulée ; alors qu'elle s'était réfugiée dans le cagibi pour échapper à sa famille, elle est soudain transportée... ailleurs.

C'est le début d'une histoire d'amour et d'une suite de voyages entre notre réalité et... cet autre monde.



Après avoir vu la première de couverture et lu le résumé, je ne m'attendais pas du tout à ça. Mais ça ne m'a pas trop empêché d'apprécier ma lecture. L'idée générale est vraiment sympa mais certains passages peuvent paraître un peu longs.

À certains moments, j'adorais ce livre et à d'autres... Je voulais le refermer et ne plus le rouvrir avant le lendemain. Ce qui est assez déroutant. L'histoire a parfois du mal à garder le rythme qui nous donne envie de continuer notre lecture.

Ruby compare en permanence l'autre monde avec le nôtre et regarde notre société avec un œil critique. Mais, durant les 50 dernières pages, ces critiques sont vraiment insistantes, beaucoup plus que dans tout le reste du livre, ce qui est assez lourd.

Bref, c'est une belle histoire d'amour, dans un monde fabuleux, qui aborde les problèmes de notre société parfois de manière trop condensée, qui a un excellent début et une excellente fin, mais dont le "milieu" est parfois assez lent. Mais ça part d'une très bonne idée.



En clair : je ne sais vraiment pas quoi penser de ce livre.
Commenter  J’apprécie          70
Les garçons de l'été

Incontestablement, on ne lâche pas "les garçons de l'été" avant d'avoir tourné la dernière page. Les personnages sont attachants exposant à tout de rôle leur vision du monde, ce qui rend la lecture facile. Les drames les plus sombres sont annoncés sans être dévoilés, ce qui crée un suspens envoûtant.

En prime, vous avez l'impression de tout connaître du surf en poursuivant la lecture. Et quelque part cela pourrait arriver à tout le monde, la destruction d'une famille qui semblait à l'abri des soucis.
Lien : https://www.lesmotsjustes.org
Commenter  J’apprécie          70
Les garçons de l'été

Le premier contact avec le livre est celui que le contenu véhicule : ne se fier ni à l'image, ni à l'intitulé, les apparences sont rarement les faits.

Malgré une fin un peu décevante parce que moins « brutale », moins plausible que l'ensemble, ce livre est une réussite.

D'emblée on sait que c'est moche, tout comme dans @Le Dîner, de Koch. D'emblée on sait que la vie de ce garçon est entaillée par les mâchoires impitoyables. Mais ce n'est que le début, la tension est palpable dans chaque récit. Difficile de lâcher le fil, quand les personnages qui se relaient pour faire avancer l'histoire arrivent ou non à sortir de la baïne, plus ou moins amochés.

Ne vous méprenez pas, il ne s'agit pas de partager le quotidien d'une famille suite à un accident de la vie : pas de pathos ni de compassion. Non, vous ne sangloterez pas sur le sort de ce pauvre garçon attaqué par un requin, vous lirez jusqu'au bout le récit d'une famille heureuse dont le vernis doré s'écaille tantôt par pans entiers, tantôt par petites miettes. Les successions de marées ne laisseront sur le platin que les débris de leur vie.

Commenter  J’apprécie          70
Les garçons de l'été

Que dire de ce roman que je ne saurais dans quelle catégorie classer...

C'est un drame, raconté avec un certain lyrisme, écrit comme si nous étions dans la tête des personnages, qui sont majoritairement névrosés aux derniers niveaux voire complètement psychotiques... Une descente aux enfers à travers les esprits torturés d'une famille et de son entourage, apparemment bien sous tous rapports...
Commenter  J’apprécie          70
Les garçons de l'été

Les Chastaing constituent une famille parfaite en tous points : deux fils beaux comme des dieux, réussissant brillamment dans leurs études, une fillette surdouée, réalisant à onze ans des estampes japonaises, deux parents aux petits soins pour leur merveilleuse progéniture. Quand un requin-bouledogue dévore la jambe de Thadée, la façade impeccable de la famille Chastaing commence à se craqueler petit à petit, et finit, 413 pages plus loin, à terre, en morceaux épars et irréconciliables.



413 pages pour suivre la descente aux enfers d’une famille, une famille plutôt normale à première vue, une famille qui pourrait être celle de nos voisins. 413 pages pour rentrer dans la tête d’un psychopathe égocentrique et maladivement jaloux et découvrir les extrémités auxquelles les fous peuvent se résoudre. Mais finalement, qui est vraiment sain d’esprit dans cette histoire ? A part Zachée, plein de bienveillance et de bonté, homme parfait s’il en est, chacun finit par révéler sa violence cachée, son sadisme dissimulé. A chaque page, on s’enfonce de plus en plus dans l’atrocité banale, chacun y allant de sa petite action condamnable, voire de son crime gratuit.

L’histoire est finalement simple, et on est informé de la répartition des rôles dès le début : Zachée est la perfection incarnée, un homme désintéressé et naturellement bon, en plus d’avoir un corps de rêve, Thadée au contraire est un sadique psychopathe ayant toujours très bien caché son jeu, jusqu’à ce que la perte de sa jambe révèle sa vraie nature. Même les parents sont finalement assez simples à cerner, entre la caricature de la mère vouant un tel culte à son fils aîné qu’elle est incapable de regarder la vérité en face, et l’image classique du père qui s’invente une conscience après vingt ans de relation extra-conjugale. Les rôles sont distribués, le massacre peut commencer.



Alors, fascination morbide ou véritable appréciation du récit? Je dirais que c’est plutôt la fascination morbide qui m’a poussée à finir ce livre : l’envie d’aller jusqu’au point final du démantèlement de cette famille, et la promesse des autres lecteurs d’un tournant phénoménal à la page 240. Non, je n’ai pas particulièrement apprécié ce récit, même s’il faut rendre à l’auteur un véritable talent pour nous faire sombrer dans les méandres gluants de la fange familiale des Chastaing. J’ai trouvé l’histoire caricaturale, peu crédible et assez attendue, même si je me suis, comme beaucoup d’autres, laissée emportée par l’angoisse latente qui transpire de ces pages.
Lien : https://theunamedbookshelf.c..
Commenter  J’apprécie          70
Les garçons de l'été

Aloha. *geste shaka*



C'est une publication sur le site de Folio et mon grand intérêt pour le surf qui m'ont fait acquérir ce bouquin. Au niveau du surf, je n'ai rien à redire. L'autrice nous indique bien des termes inhérents au monde du tube. D'ailleurs, ceux qui n'y connaissent rien risquent d'être un peu perdu dans la lexicologie qui défile. Mais c'est bien là, le monde du surf et l'univers y est bien ancré tout comme le surf camp de La Réunion. C'est sous cette trame au drame de fond tout comme un mauvais mushy que nous faisons face à une famille au confort relativement bourgeois. La chose classique en somme. Une mère très fière de ses enfants, mais une mère relativement insupportable. Un père qui projette tout autant. Des enfants représentatifs de Caien et Abel, le bien, le mal. Le vice et la vertu. Et une fille émotionnellement détachée de tout. Voici cette soupe à la grimace que les garçons de l'été nous servent.



J'ai attrapé ma planche de surf et j'ai foncé droit sur une vague d'enfer.



Dans l'ensemble, l'histoire n'est pas trop mal même si je déplore des personnages qui frôlent, à la limite, la caricature, mais le monde du surf qui se fait à l'entour permet de gommer ces vices de forme chez cette famille dysfonctionnelle qui entre nous est encore un bon fond de commerce des maisons d'édition. J'ai parfois été surpris même choqué par le sort réservé à l'un des protagonistes et pour le coup je dois avouer que c'est un vent offshore qui m'a porté à la lecture sur ces vagues mugissantes d'un drame en pleine mer. Les chapitres, qui font à chaque fois parler un personnage, permettent d'établir de véritables connexions entre les protagonistes : qui aime qui, qui veut quoi, les désirs profonds de chacun et, souvent, des désirs peu reluisants. L'être humain est plein de surprises, ceux de ce livre aussi. Parfois, c'est léger et parfois c'est lourd, c'est gloomy comme un vague.



J'ai tenu dans la vague pendant des heures !



Malheureusement, je n'ai pas trop aimé le dernier chapitre que j'ai trouvé relativement surjouée à l’extrême. Je ne suis plus resté dans le creux de la vague. Ma tête a heurté un rocher, suite à un wipe-out. Lorsque je suis revenu à moi, j'ai souris en lisant les deux dernières pages.



Au passage, la couverture du bouquin est digne d'une chanson des Beach-Boys, c'était fun. Prendre l'air, respirer, parfois s'noyer la vague.



J'ai attrapé ma planche de surf et j'ai foncé vers une vague monstrueuse. Mourir en faisant ce que l'on aime n'a rien de dramatique. La vague finira bien par tous les emporter. Toi en premier.e lecteur.ice. Tu vas boire la tasse, mais pas au fond de la piscine.
Commenter  J’apprécie          70
Les garçons de l'été

Les garçons de l’été ou la malédiction des Atrides

D’abord Rebecca Lighieri pose ses personnages sur l’échiquier : les deux frères, Thadée et Zachée, deux beaux gosses, brillants, sportifs et férus de planche à voile. Mylène, la mère éperdue d’amour et d’admiration pour ses fils et plus particulièrement pour son fils aîné Thadée. Puis nous avons Jérôme, le père, tourmenté et hanté par le malheur qu’il a déclenché étant trop heureux avec sa maîtresse.

« Il me semble avoir appris quelque chose de ce genre au cours de mes études secondaires, à savoir que pour les Anciens, mieux valait ne pas attirer l’attention des dieux ni susciter leur ire par un excès de chance, de gloire, de bonheur. J’ai commis une faute et Thadée l’expie dans sa chair. Mais je vais me racheter, être désormais un homme irréprochable et modérément heureux ».

Et puis il y a Ysée, la petite sœur sans empathie aucune. Serait-elle aussi méchante que Thadée ? je le pense sauf qu’elle ne succombe pas à ses mauvais instincts. Une fois les pièces disposées sur l’échiquier, le navire prend le large c’est alors l’envol vers un monde de tragédies. Tout dérive dans cet univers cruel, vampirisé par des âmes sombres. Après cet accident terrible, les lendemains de Thadée sont faits de désespoir et de haine. Il n’a plus d’espérance, il a désappris à aimer et à espérer. Carpe Diem était le maître-mot et l’idéal de son existence.

Surgissent, bien sûr tout au long de ces pages graves, des images bibliques et de mythologie avec l’esprit de vengeance qui ne cessera d’imposer sa justice barbare que lorsque celle-ci sera rassasiée. Avec les garçons de l’été nous entrons dans la démesure et au regard des tragédies grecques j’aurais aimé entrer dans une tragédie solaire, transcendante, car si les histoires mythologiques ont touché au désespoir c’est toujours à travers la beauté et ce qu’elle a d’oppressant.

Rebecca Lighieri plonge le lecteur à mon avis dans des infamies sans verser ni dans l’émoi, ni dans l’attendrissement, c’est dommage, mais ce n’est que mon avis personnel. Livre intéressant tout de même mais j’aurais aimé une analyse différente des sentiments avec une échappée sublime et transcendante autre que celle des brumes.


Lien : https://leschroniquesdecoco2..
Commenter  J’apprécie          70
Les garçons de l'été

Un roman qui commence comme un film de Chabrol, critique douce-amère d'une famille bourgeoise qui cache de bien vilains secrets sous ses apparences prospères et policées, et se termine sur un dernier acte grand-guignolesque, surprenant et déroutant. Portrait de famille, d'une mère fascinée par ses fils, si beaux, si parfaits, et de frères si proches et pourtant si différents. Acide et jubilatoire.
Lien : http://appuyezsurlatouchelec..
Commenter  J’apprécie          70
Les garçons de l'été



Biarritz, la ville bourgeoise par excellence du Pays Basque. Focus sur Jérôme, un des pharmaciens de la riante cité, la petite cinquantaine, bien conservé, mari de la toujours pimpante Mylène, au blond de grand coiffeur et parfaite mère de famille. Ils sont les heureux parents de trois magnifiques enfants aussi beaux qu'intelligents, Thadée l'aîné, qui se prépare à entrer dans une grande école, Zach, étudiant en médecine et Izé, la plus jeune, une dizaine d'années mais déjà à la personnalité fascinante. Le tableau est idyllique sauf que, lors d'un séjour à La Réunion, Thadée, passionné de surf, va se faire dévorer une jambe par un requin bouledogue. Amputé le jeune-homme va rentrer en France et essayer d'assumer ce handicap foudroyant sa vie qui paraissait parfaitement balisée pour un avenir radieux.

Ce point de départ, en plus d'un titre solaire ( "Les Garçons de l'été") pourrait être l'introduction à un récit édifiant, sur la reconstruction difficile mais courageuse d'un garçon qui va lutter pour triompher de l'adversité. ( Une version surf de "Patients" de Grand Corps Malade). C'est mal connaître l'auteure dont il s'agit du deuxième roman signé sous ce pseudo ( et plus connue sous son autre nom Emmanuelle Bayamack-Tam), car quelque soit l'identité choisie, il ne faut pas compter sur elle pour emprunter la voie de l'histoire remplie de bons sentiments.Le récit va, au fil des pages, écorner cette famille parfaite, le vernis va être gratté impitoyablement et laisser apparaître une vérité assez sordide. De la plage ensoleillée jusqu'à cette villa basque délaissée et très très sombre, le dézingage en règle de cette si jolie bourgeoisie happe le lecteur pour ne plus le lâcher jusqu'à un final étonnant, mélange original de thriller et d'horreur subtile, particulièrement efficace.

En gardant ce côté incisif, en maniant le scalpel avec délice, Rebecca Lighieri continue son exploration de l'âme humaine, s'empare de thèmes clichés pour mieux les malaxer et les tirer dans des zones où peu d'auteurs osent aller. Dans un style fluide impeccable, arrivant à faire passer sans aucun ennui tout un tas de termes techniques en lien avec le surf, elle créé des personnages aussi ambiguës qu'attachants. Dans des décors magnifiques, et donc romanesques, les sentiments se révèlent, s'exacerbent, parfois jusqu'à la folie.

La fin sur le blog
Lien : http://sansconnivence.blogsp..
Commenter  J’apprécie          70
Marseille Noir

La ville "fausse et haine" se livre ici sous toutes ses coutures : de l’Estaque au Vieux-Port, de la Joliette à la Plaine, de la Belle de Mai au stade Vélodrome, en passant par le Panier ou encore le Frioul…



Ce bouquin fait le récit d’une interaction entre un personnage et son environnement, les conséquences terribles d’une société criminogène. Exemple type dans la nouvelle de Patrick Coulomb, Le Panier – Le silence est ton meilleur ami : un mec, soi-disant très calme, va finir par tuer son voisin pour tapage nocturne.

Un bon écrivain serait un homme qui observe son environnement pour livrer une sorte de diagnostic sur ce qu’il découvre. Un chercheur, donc, ou un archéologue des bas-fonds de la ville. Dans le présent ouvrage, le point de départ est toujours le lieu, et Marseille se prête particulièrement bien au jeu. Ici, il est pratiquement impossible de faire abstraction du lieu où l’on se trouve. La ville nous rattrape sans cesse avec un cri, un coup (de vent), une odeur. Marseille est un parfait matériau d’écriture avec ses mythes, son folklore et les fantasmes qu’elle génère. Elle est le personnage principal de chaque histoire et se donne en spectacle, à mi-chemin entre tragique et comique. Comme le rappelle l’anthologiste en citant Stevenson : « Certains lieux parlent distinctement. »

A l’heure où les écritures du réel la gagnent, la fiction montre patte noire. Elle est surréelle, à l’image d’une ville ô combien excessive. Dans Marseille Noir, la subjectivité est assumée : ici, on ne fait que raconter des histoires.

Commenter  J’apprécie          70
Il est des hommes qui se perdront toujours

Conseillé par une amie, j'ai acheté ce roman sans connaître ni l'autrice ni l'histoire. C'est parfois risqué, mais comme j'avais confiance dans la recommandation, j'ai foncé. Cela m'a bien réussi car j'ai bien aimé cette lecture.



J'ai rapidement plongé dans l'histoire, on commence par la nouvelle du meurtre de l'infâme père, et puis l'on repart des années plus tôt, pour tenter de comprendre ce qui a pu mener à cela.



Le style est percutant, les chapitres courts, on ne s'ennuie pas une seconde. Les personnages sont abimés, et on les comprend, mais certains sont vraiment difficiles à aimer. Je croyais en un personnage, et je me suis surpris à être déçu par ses actions.



La fin est belle, malgré la noirceur.



il m'a manqué peut-être un petit plus pour que cela soit un coup de cœur, je ne saurai trop l'expliquer. Peut-être l'attachement aux personnages qui m'a manqué. Je comprends la volonté de montrer que dans des conditions pareilles, rien de bon ne peut en découler. Mais la contrepartie de cela c'est que cela donne un côté très pessimiste au tout et je ne sais pas trop quoi en retenir, si ce n'est ce que je savais déjà ...



je recommande tout de même.
Commenter  J’apprécie          60
Il est des hommes qui se perdront toujours

Entre les années 80 et 2000, Karel (le narrateur), Hendricka et Mohand sont trois enfants des quartiers Nord de Marseille, maltraités par leur violent père Karl, belge d’origine, ayant épousé la docile et silencieuse Loubna, kabyle. Ce métissage a sublimé les deux aînés que le père ne cesse de traîner de casting en casting, tandis que le dernier est né avec divers handicaps, qui lui valent la haine et les humiliations de son père. Tous les trois essaient de survivre à leur enfance dévastée, entre violence, pauvreté, toxicomanie, injustice et indifférence.



C’est un roman noir dans lequel sont dépeintes la dureté et la violence du monde social. À l’inverse de ma précédente lecture de cette auteure ("Les garçons de l’été") qui prenait place au sein d’une famille très aisée, celle-ci se déroule dans un environnement pauvre, le foyer habitant à la frontière d’un bidonville occupé par une communauté de gitans sédentarisés. J’ai apprécié cette différence de contexte social choisie au départ, puisqu’on retrouve, in fine, la même noirceur de l’âme chez des personnages de ces deux livres.



L’immersion dans la période décrite est très réussie, grâce à des références sportives et musicales connues de tous. J’ai également apprécié la lutte incessante que mène Karel contre lui-même et contre les gênes destructeurs hérités de son père, qui le ramènent un peu plus chaque jour vers le schéma familial, qu'il tente pourtant de fuir inlassablement.
Commenter  J’apprécie          60
Les garçons de l'été

incroyable. Superbe. Haletant. Passionnant. Une découverte inattendue reçue en service de Presse à sa sortie mais jamais lu - ça arrive - sa sortie en poche, la photo qui accroche quand il pleut encore et que dans la vitrine de la librairie on a l'impression que du livre émane du soleil, les bruits de la plage, des embruns, le chant des vaques. Bref on a envie de rajeunir de quelques années et de monter sur une planche du côté de la Négresse (elle ne s'appelle sûrement plus ainsi aujourd'hui), la plage de Biarritz aux spots incroyables. J'ai donc attaqué le livre. Ouah ! La surprise. Je n'ai pas décroché avant la dernière page. Lu d'un coup, en une journée et oublié tout le reste. Pourtant, j'étais à Venise, avec plein de choses à faire et de gens à voir !
Commenter  J’apprécie          60
Les garçons de l'été

Il est toujours délicat de faire un retour de lecture sur un livre qu’on n’a pas aimé. J’avais tant apprécié Il est des hommes qui se perdront toujours que j’avais voulu poursuivre ma découverte des titres de l’autrice.



Avec Les garçons de l’été, mes attentes de lectrice n’ont pas été comblées. Si j’avais été habituée au style parfois cru de l’autrice, ici j’avoue trouver celui-ci un peu trop présent. De plus, l’histoire parait parfois invraisemblable notamment le dénouement granguignolesque qui m’a souvent fait lever les yeux au ciel. La première moitié s’apparente, selon moi, à un roman Young Adult. Après tout, pourquoi pas me direz-vous. Il existe de très bon livre dans le genre. Mais ici, j’ai trouvé le tout très verbeux. Un petit élagage aurait sans doute servit l’intrigue. Et puis tous ces termes de surf dont on est abreuvé mériteraient bien quelques explications. Quelques notes de bas de page n’auraient pas été de trop.



Cette famille de la bourgeoisie biarrote, d’apparence sans histoire, va connaitre bien des drames dont la plupart des membres auront du mal à se remettre. L’un d’entre eux va contaminer tous les autres et les mener à leur perte. J’ai ressenti un petit pincement au cœur pour le personnage de la mère de famille. Elle si dévouée…En tant que maman, il est difficile de ne pas être touchée.



Je pense que le côté exagéré est en grande partie la cause de mon ressenti. Trop de drames, trop de péripéties rocambolesques, trop de vulgarité parfois, trop de personnes malintentionnées capables du pire.



Ce livre a eu de bonnes critiques dans l’ensemble. Je vous laisse vous faire votre propre opinion.
Lien : https://labibliothequedeceli..
Commenter  J’apprécie          62
Les garçons de l'été

La jeunesse dorée au sein d'un couple qui respire le bonheur peut se déliter en nourrissant mensonges et adoration.

Avec sa plume acide et sa capacité à écrire sur la jeunesse aux confins de l'âge adulte, elle raconte une histoire terrifiante et bien menée.

Une mère en adoration devant un fils illusoire, un père plus coach qu'aimant, une fratrie en compétition sous le regard d'une petite dernière trop clairvoyante.

Derrière cette belle maison biarote, tout est en place pour que la tragédie soit violente.

La jeunesse flamboyante, le désir, la passion, les rivalités et les classes sociales, tout y est à un rythme soutenu.

Une lecture qui ne laisse pas de temps mort.



Commenter  J’apprécie          60




Acheter les livres de cet auteur sur
Fnac
Amazon
Decitre
Cultura
Rakuten

Lecteurs de Rebecca Lighieri (2734)Voir plus

Quiz Voir plus

Le Cid (Corneille)

Que signifie "Le Cid" en arabe ?

le seigneur
le voleur
le meurtrier

10 questions
847 lecteurs ont répondu
Thèmes : théâtreCréer un quiz sur cet auteur

{* *}