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Critiques de Régine Pernoud (120)
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Pour en finir avec le Moyen Age

On peut dire ce que l'on veut de Régine Pernoud et critiquer tant et plus ses livres en se parant de toute sa dignité d'universitaire, il n'en demeure pas moins que ses ouvrages sur le Moyen Age écrits dans une langue simple pour être accessibles au plus grand nombre, ont contribué à réhabiliter une période de l'histoire mal connue et souvent méprisée.

Certes cet essai publié au milieu des années 1970 a un peu vieilli parce que la recherche a évolué et les historiens ont fini par s'intéresser à ce vaste pan de notre histoire qui couvre quand même plus de mille ans .

En déconstruisant les stéréotypes, l'auteur amène à s'interroger sur la notion de progrès, sur la hiérarchie des valeurs et sur la place des hommes (et des femmes !) dans la société. Et il apparait que les "ages obscurs" sont parfois plus près des idéaux inscrits au fronton de nos monuments républicains qu'on pourrait le croire au premier abord. La fraternité n'était pas un vain mot dans une société christianisée solidaire et la dignité de l'homme était reconnue à travers la personnalisation des rapports dans un système féodal.

C'est intelligent, ironique, très facile à lire...et fort bien documenté.

J'ai particulièrement apprécié le découpage de la période que Regine Pernoud effectue pour mieux faire comprendre l'évolution des institutions entre la période franque des royaumes éclatés, à l'empire carolingien, puis à l'époque féodale pour terminer par la noirceur du 14ème siècle qui a connu la guerre dite de 100 ans mais surtout la grande épidémie de peste qui a décimé la population ayant résisté à la grande famine du début du siècle.

C'est ce cadre particulièrement tragique mais nullement représentatif de tout le Moyen Age, qui est souvent choisi par les romanciers épris de noirceur ...Et voilà qui contribue à véhiculer des informations biaisées sur notre passé.

Pour tous ceux qui souhaitent aborder le Moyen Age d'une façon générale et sans à-priori, ce court essai est un bon portail pour susciter l'envie d'en savoir plus et d'aller rechercher chez Favier et LeGoff un complément historique judicieux.
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Aliénor d'Aquitaine

Aliénor d Aquitaine fut une grande Dame de l amour courtois mais surtout une grande reine de France et d Angleterre .

Une mère et grande mère de rois imposants et importants dans l histoire de ces deux nations .

J ai beaucoup apprécié cet ouvrage qui fait du bien à ma culture générale, petite piqûre de rappel,de cette féodalité qui a eu tellement d importance en Occident.

A lire pour passer un bon moment chargé d histoire et d histoires.
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Aliénor d'Aquitaine

Régine Pernoud a écrit la biographie du plus beau et du plus complet personnage féminin du Moyen Age. L'histoire d'une femme du XII éme siècle, deux fois reine, bercée par les troubadours de la cour d'Aquitaine, qui suivra son premier mari jusqu'en croisade, pour mieux le quitter pour fonder une dynastie de rois d'Angleterre. A son nouvel époux elle offre tout le Sud Ouest de la France et leurs possessions cumulées enserrent le royaume de France. Mère politique, chef de guerre à l'occasion, elle va ensuite pousser ses fils contre leur père. Ce qui lui vaudra un long séjour en prison. Libérée lors de l'accession au trône de son fils préféré Richard cœur de Lion, Aliénor se retire en 1200 à l'abbaye de Fontevraud où elle finira ses jours.
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Aliénor d'Aquitaine

Aliénor méritait bien une Pernoud pour biographe, et vice-versa.



Quand même, imaginerait-on aujourd'hui, un Emmanuel, les manches de chemise retroussées et sa Birgit sous le bras, partir en croisade au bout du monde pour défendre des idéaux droitdel'hommistes ou autres calembredaines !!??
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Pour en finir avec le Moyen Age

C’est le deuxième livre de Régine Pernoud que je lis et je suis encore une fois enchantée par ma lecture.

J’ai commencé par Aliénor d’Aquitaine qui a été une très bonne lecture mais je dois dire assez facile peut-être parce que je commence à connaître le sujet. En revanche, l’essai « Pour en finir avec le Moyen-âge » m’a demandé quelques efforts car ce petit livre de moins de 200 pages est plus complexe qu'il en a l'air et il est rempli d’informations ultra intéressantes. J’aurais pu mettre deux à trois post-ils par pages tellement j’aimerai noter chaque élément historique. La aussi je mets cela sur le compte de mes connaissances limitées sur le sujet.

Cependant, à part le fait que j’ai appris énormément de choses, je dois avouer que la structure du livre est très claire. On voit très bien où l’auteur veut nous emmener et quelle va être son prochain sujet. J’avoue que j’y suis assez sensible car ce livre n’est pas un roman mais un essai.

Régine Pernoud défend le moyen-âge et en fait preuves à l’appui une formidable période de transformation, de lumière et de liberté. Les thèmes abordés sont vraiment riches et les parallèles que l’auteur réalise interpellent le lecteur et notamment avec le classicisme.

Voici quelques sujets du livre :

Nous balayerons l’art gothique et roman, la sculpture, la peinture et découvrirons la richesse et la liberté que pouvaient avoir les artistes de ce temps.

L’auteur fait un point sur l’éducation et le savoir au moyen-âge que certains pensent encore inexistant.

La littérature et la poésie du moyen-âge est comparé au classicisme qui enfermait dans des règles très strictes tout effort d’imagination.

La place de l’église avec (ou dans) l’état est également évoqué avec le rappel sur la distinction entre le pouvoir spirituel et temporel.

Le servage présente des caractéristiques intéressantes quand on le compare à l’esclavage des temps soi-disant éclairés.



Je vous avoue que sur quelques pages, j’ai eu du mal à comprendre les tenants et les aboutissants notamment celui sur le chapitre des taxes. Mais cela n’enlève rien à la multitude de choses que j’ai pu apprendre.



Et enfin, j’ai ressenti que sur certains sujets comme l’Empire romain notamment, le livre de Régine Pernoud (et c’est normal il a été écrit il y a 40 ans) est un peu décalé avec les dernières découvertes. Il en reste néanmoins encore un excellent référentiel pour qui est intéressé par le sujet.



Je conseille ce livre qui a l’avantage en plus d’être très complet et complexe d’être court et donc, la plupart d’entre nous aurons la satisfaction d’être arrivé au bout !
Lien : https://ideeslivres.jimdo.co..
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Aliénor d'Aquitaine

Quel tempérament cette Aliénor ! Méridionale libre au sang chaud, elle est couronnée Duchesse d'Aquitaine à 14 ans, elle est le plus beau parti de France et épouse donc le futur roi de France Louis VII à qui elle donne deux filles puis elle "répudie" son époux et 2 mois après, se marie avec le futur roi d'Angleterre Henri II à qui elle donne 8 enfants dont Richard Coeur de Lion et Jean sans Terre. Au bout de 20 ans de mariage et autant d'infidélités de son époux, elle ourdit un complot contre son mari avec l'aide de ses fils mais elle est capturée et enfermée pendant 15 ans. Elle sera libérée à la mort de son mari par son fils chéri Richard.

Femme de caractère, elle a toujours détonné dans son entourage où les femmes devaient paraître plutôt qu'être. A la mort de son second époux, elle commence à prendre vraiment part en politique pour gouverner avec ses deux fils rois. Sa vie a souvent été enjolivée ou décriée, la plume de cette grande historienne qu'est Régine Pernoud l'a réhabilitée !
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La Femme au temps des cathédrales

Un livre très intéressant qui m'a beaucoup appris. Les femmes étaient bien plus qu'on le croit mais souvent dans l'ombre. Elles étaient "majeur" à douze ans car pouvant procréer. Mais sortons de ces clichés basés sur beaucoup de vrai (pourtant).

Les femmes, à l'époque médiévale, avaient bien plus de pouvoir : politique, financier, etc. Elles pouvaient avoir leurs propres deniers, diriger leur Maison, ne portaient pas le nom de leur mari. Les plus gros "clichés" sont tellement ancrés dans l'esprit collectif que l'on amalgame toutes les époques. Dans l'antiquité, la femme était moins qu'un esclave, moins qu'un animal avec un patriarcat fort, ayant droit de vie et de mort sur sa famille. Parfois, avec de la chance la femme avait un mari plus ouvert que la plupart. Mais au moyen-âge, c'était plus "avant-gardiste", et la femme était bien plus respectée qu'on le croit avec la montée de l'amour courtois. Ce n'est que plus tard vers le XVIIème que cela se dégrade. Et ne parlons pas de cela sous la Régence... Mais cela c'est une autre Histoire. Je vous invite à lire aussi " La vie au Moyen Age" de Robert Delort.
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La Reine Blanche

Biographie de Blanche de Castille, reine de France, épouse de Louis VIII et mère de Saint Louis.



Nous parlons d’une époque datant d’avant la mise en avant de la loi dite « salique », c’est-à-dire d’un temps où les femmes pouvaient encore être appelées à régner sur la France. La reine Blanche a donc réellement exercé un pouvoir de reine, conjointement avec son mari et son fils, mais également seule, prenant en mains les destinées d’un royaumes en proie à la guerre et à divers troubles: barons ambitieux, problèmes religieux, famines, révoltes estudiantines, etc.



A travers la biographie de cette personnalité hors du commun, c’est également le portrait de l’Europe de l’Ouest à cette époque qui nous est proposé, ainsi que celui des différentes figures marquantes des années 1200. Nous apprenons également beaucoup de choses sur les moeurs de cette période, que cela concerne les pratiques religieuses, la conception des campagnes militaires, l’habillement ou même l’alimentation.



Le seul reproche que j’aurais à faire à ce livre est que son autrice a tendance à trop extrapoler et à attribuer des sentiments et émotions contemporaines à des personnalités du 13e siècle, alors qu’elle n’a aucun moyen de savoir ce qu’elles pensaient ou ressentaient, dans un cadre historique qui n’a rien à voir avec le nôtre.



Une lecture passionnante, accessible même si vous ne connaissez rien à la période historique, qui souligne à quel point notre Histoire a le plus souvent été confisquée par les hommes, malgré l’existence de femmes, pas si rares qu’on voudrait nous le faire croire, qui tiennent une place importante dans notre passé, même lointain. Je recommande!
Lien : https://bienvenueducotedeche..
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Les Templiers. Chevaliers du Christ

Les templiers Chevaliers du Christ... Ou le bouquin sympa, simple, mais pourtant sérieux, pour comprendre un peu...



Comme d'habitude avec les découvertes Gallimard, un petit livre hautement illustré, l'iconographie mélange les peinture médiévales, les photos, plans de châteaux et autres chapelles, tout autant que les peintures du 19eme à côté de la plaque ( mais au 19eme y ont pas été à côté de la plaque qu'avec les templiers, avec plein d'autres sujets ^^, après la peinture doit-elle être réaliste et factuelle niveau historique ? Mais ça là, c'est un autre débat ^^) et les images des séries télévisée et autres films mettant en scène des templiers – bon en général c'est leur fin, avec Molay sur le bûcher, le côté Les rois Maudits « chienne de Mahaut ! J'aurais ta peau ! » où Druon se sert du mythe de la malédiction de Molay lancée depuis son bûcher quand à la mort future du Pape, du Roi (Philippe le Bel) et de ses divers conseillers voir de sa descendance...^^

Non niveau iconographie y a de quoi faire, bien qu'à mon sens il aurait été sympa de mettre plus de cartes pour bien se rendre compte de la dispora Templiere et donc de son importance...



Après historiquement j'espère que les fait relatés sont justes ( je suis pas experte en Templier, et encore moins en histoire) mais le ton de la dame, me semble neutre factuel et est très clair.

Après le bouquin date un peu, y a peut-être eu des découvertes nouvelles depuis... sais pas, mais même si, la dame n'y est pour rien.

Un livre de vulgarisation historique, qui ne se laisse pas glisser sur la pente du mythe, du fantasme et de la légende, et dieu qu'on sait que avec les templiers c'est facile. Le templier est entré dans l'imaginaire collectif de bien des façons. Là non...



Un livre intéressant, facile d'accès, pour débroussailler un peu et se mettre le pied à l'étrier pour approfondir ensuite.
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Richard Coeur de Lion

Pour l'un des plus célèbres rois d'Angleterre, Richard Coeur de lion n'a d'anglais que la réputation. Fils d'Henri II (duc de Normandie né au Mans, descendant direct de Guillaume le Conquérant) et d'Aliénor d'Aquitaine (reine de France), Richard est né à Oxford mais est élevé dans le duché d'Aquitaine à la cour de sa mère, ce qui lui vaut dans sa jeunesse le surnom de Poitevin. Il semble aimer sa terre et son pays, la France. Pendant son règne, qui dure dix ans, il ne séjournera que quelques mois dans le royaume d’Angleterre et n'apprendra jamais l'anglais. Atypique. Mais à quel moment a-t-il rencontré Robin des Bois?
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Aliénor d'Aquitaine

Cette biographie d'Aliénor d'Aquitaine est l'occasion de se plonger dans l'histoire du moyen-âge et en ce qui me concerne, d'une certaine manière,dans mon enfance. Les évocations de Richard coeur de lion, Jean sans terre, ou Philippe Auguste m'ont fait revivre les cours d'histoire de l'école primaire, dans une petite ville très fière de sa cathédrale et de ses vieilles maisons. Régine Pernoud nous instruit (grâce a de nombreuses digressions) sur la vie quotidienne, la politique... en nous livrant le portrait de cette reine de France et d'Angleterre. Plus qu'une biographie purement factuelle, "Aliénor d'Aquitaine" est un livre d'histoire ayant pour fil conducteur cette grande figure. Cette lecture très enrichissante est par ailleurs très plaisante car l'historienne se révèle être un véritable écrivain. Mon seul bémol est que je me suis parfois perdue dans le trop plein d'informations (alors que mes connaissances sur la période et sur les monarchies sont basiques) et que j'aurais aimé parfois un focus plus appuyé sur Aliénor elle-même.
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Pour en finir avec le Moyen Age

Voilà un essai stimulant, déjà ancien mais ayant gardé toute sa fraicheur et son actualité. L'auteur y exécute, chapitre par chapitre, toutes les idées reçues qui traînent dans nos discours, surtout ceux des progressistes, et dans les fantasmes de l'école républicaine, pour dévaloriser le Moyen-Age au profit de l'époque actuelle, qui doit en sortir grandie. Un bon livre de décryptage de l'idéologie dans le discours historien.
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Pour en finir avec le Moyen Age

Ah, le Moyen Âge, cette époque obscure peuplée d’illettrés ! Stop !!

C’est bien ici ce que tient à nous dire Régine Pernoud.



Parce que oui, même encore maintenant, bien que ce livre date de 1977, le Moyen Âge souffre d’une très mauvaise image, image encore plus dégradée par la TV et le cinéma. Mais cette période longue de 1000 ans n’a pas été uniforme et surtout, ce n’est pas cette période horrible.



En 150 pages, l’auteure revient sur les aspects négatifs dont souffre le Moyen Âge et démonte, point par point, ces préjugés institués depuis l’école. Art, philo, etc.Au passage, Pernoud tape sur la Renaissance.

Il y a un chapitre que j’ai beaucoup aimé : celui sur les femmes. En 20 pages, l’auteure vous démonte cette affirmation que le Moyen Âge est misogyne ! (enfin sauf pendant une courte période). Comme je l’ai dit plus haut, le Moyen Âge, c’est 1000 ans ! Et vous en conviendrez : nous vivons et pensons exactement comme en… 1014 !



Ce livre se lit cependant avec un regard critique, il date de 1977 ! Il a presque 40 ans ! Ceci dit, les propos ne sont pas tous obsolètes.

Cet ouvrage a aussi peut-être un défaut : il ne me semble pas forcément facile d’accès.

Régine Pernoud mélange très bien anecdote personnelle, fait historique, argument pour la valorisation du Moyen Âge. En 150 pages, elle démontre très bien son propos et se permet même d’avoir un regard critique sur l’enseignement de cette période historique.



Un classique qui mérite d’être lu, surtout pour le chapitre sur la place de la femme dans la société. Il remet les choses en place et rétablit une vérité souvent évincer par certains médias et même l’enseignement.



PS : Le livre se trouve très facilement en occasion.

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Les Templiers

Régine Pernoud cherche ici la vérité et ne s'occupe pas des légendes. Légendes soigneusement entretenues encore de nos jours par l'église pour ne pas désavouer les "juges" du Moyen Age. L'Ordre fût victime de l'orgueil d'un homme : le roi de France que l'on peut définir d'un mot plus contemporain : dictateur. Tout dans cette affaire ressemble aux procédés des staliniens (procès truqués) et des nazis (voir la Nuit des longs couteaux) ou encore de la Saint-Barthélémy.

Ce texte reste un bon travail objectif.
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Pour en finir avec le Moyen Age

Un essai brillant et simple d'accès qui bouleverse bien des idées reçues sur ce qu'on a appris (et apprend encore) à l'école sur le Moyen-Age. Edifiant, instructif et de surcroît très plaisant à lire.
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Aliénor d'Aquitaine

Loin d’une certaine historiographie, prompte à dresser des portraits selon la rumeur accumulée au fil des siècles, Régine Pernoud, médiéviste émérite décédée en 1998, nous propose une étude sur l’un des personnages les plus fameux et importants du Moyen Âge, hommes et femmes confondus : Aliénor d’Aquitaine.

Deux fois reine – épouse du roi de France Louis VII (avec qui elle prendra la croix, c’est-à-dire qu’elle partira en croisade) puis, une fois ce mariage cassé, Henri II Plantagenêt, roi d’Angleterre – ; mère et grand-mère elle-même de rois et reines, dont les noms sont entrés dans l’imaginaire collectif, même chez ceux que l’Histoire n’intéresse pas.

Qui, en effet, ne connaît pas le bon roi Richard – Cœur de Lion – dont il est question dans Robin des Bois, ainsi que son frère Jean sans Terre, dont la cruauté est devenue légendaire mais qui n’en était pas moins avérée de son vivant ? Il y a aussi cette petite-fille, qu’Aliénor ira chercher en Castille pour la marier au dauphin de France, futur Louis VIII : Blanche de Castille, mère du roi de France sans doute le plus mythique : Louis IX, devenu saint Louis après sa canonisation.

Car la descendance d’Aliénor, par le jeu des mariages, va essaimer dans toute l’Europe. Descendance qui faillit même « coloniser » la famille de Saladin – le tombeur du royaume de Jérusalem, en 1187 –, à travers son frère Al-Adel, à qui il fut un temps question de lui donner pour épouse Jeanne, sœur de Richard Cœur de Lion.

Régine Pernoud nous fait ainsi découvrir une femme déterminée, volontaire, vengeresse – son second mari, Henri II d’Angleterre, en la trompant, en fera les frais – et non moins raffinée : chantée par les troubadours, les poètes, les écrivains de son époque, qui verront en elle une source intarissable d’inspiration et ce, jusqu’à un âge avancé de l’intéressée.

Une femme qui retiendra les enseignements des épreuves plus ou moins terribles ayant jalonné sa vie. Une femme, enfin, dont l’esprit moderne concourra à asseoir son aura : « En général un certain recul est nécessaire pour pouvoir juger clairement d’une époque. Or, il est extraordinaire de constater ici combien cette femme fut présente à son propre temps et de quel œil critique elle a su en discerner les lignes de force. »

Fin politique, Aliénor, jusqu’à la fin de son existence, tandis qu’elle désirait se retirer pour ses vieux jours dans son abbaye favorite, à Fontevraud – où elle reposera après sa mort –, bataillera pour assurer la stabilité d’un royaume qu’elle aura contribué à façonner aux côtés de son second époux.

Quel destin ! se dit-on en refermant cette rigoureuse et dynamique biographie, dont l’auteur nous rappelle en fin de volume, non sans une certaine ironie, que son sujet n’appartenait pas à une époque obscure, comme on a trop souvent tendance à qualifier le Moyen Âge, « une habitude consacrée par l’usage ». Et d’ajouter : « Lorsqu’on traite, par exemple, de l’Antiquité ou du Grand Siècle, on rapporte sans sourciller les orgies impériales ou les scandales de cour. »

Aliénor, femme de ce Moyen Âge, en fut une des lumières…



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Christine de Pisan

Cet ouvrage faisait partie de ma bibliographie pour l'étude de mon mémoire et je peux dire qu'il m'a été d'une grande aide, mais aussi d'une grande inspiration, dans l'immersion du livre "La Cité des Dames", de Christine de Pisan. Grande dame encore méconnue, Christine de Pisan fut de celles qui réussit à faire fi des préjugés masculins et misogynes de son époque obscure et charnière pour aller de l'avant et utiliser le savoir, auquel seuls les hommes avaient droit. Cette auteur est sans conteste l'une des figures prédominantes de ce que l'on connaîtra plus tard sous le nom de féminisme, souhaitant avant tout la création d'un respect moral à l'égard de la femme et l'affirmation d'une identité et d'une émancipation féminine par le biais de la vertu. L'écriture de Régine Pernoud est un régal :)
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La Femme au temps des cathédrales

Le plus ancien traité d'éducation est dû en France à une femme ; la médecine était couramment exercée par des femmes au XIIIe siècle ; au XIIe siècle l'Ordre de Fontevraud réunissait moines et moniales sous l'autorité d'une Abbesse. Aux temps féodaux, les filles étaient majeures à 12 ans, deux ans avant les garçons. Ce n'est qu'au XVIIe siècle que la femme a du prendre obligatoirement le nom de son époux.
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Pour en finir avec le Moyen Age

Dernièrement le Louvre a fait une exposition de la Sainte Anne de Léonard de Vinci, restaurée. Elle a retrouvée toutes ses couleurs et l'on peut même maintenant voir le paysage qui avait pratiquement disparu.

Régine Pernoud fait subir au Moyen-Age la même restauration. Elle le sort de l'ombre et ainsi découvrons-nous quantités d'événements et de mœurs que nous ne soupçonnions pas. Elle efface les "rajouts" de mensonges et de clichés laissés par les siècles. Si le Moyen-Age en sort rajeuni, dans sa vérité originelle, elle rend leurs biens aux autres périodes de l'histoire. L'esclavage c'est l'Antiquité, la Renaissance et l’époque moderne. Les procès de sorcellerie, c’est la Renaissance et la cour de Louis XIV, tout comme le recul du statut de la femme.

« Pour en finir avec le Moyen Age » nous fait remettre en question non seulement nos idées acquises en classe ou aliieurs sur cette époque mais nous fait douter des historiens, et donc de l’enseignement de l’histoire en général. Puisqu’on nous a menti sur ce sujet pourquoi pas sur un autre ? Régine Pernoud nous donne une leçon de lucidité.

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Aliénor d'Aquitaine

C'est avec grand plaisir que j'ai retrouvé la plume de Régine Pernoud pour découvrir Aliénor d'Aquitaine.



Pas de fiction ici, on est vraiment dans une œuvre historique, et pourtant, ce livre se lit tout seul !



Au-delà de la légende, on découvre une femme intelligente, une femme de pouvoir, une femme de tête, qui malgré toutes les épreuves qu'elle va traverser assumera toujours son rang et ses responsabilités.



Aliénor épouse donc en premières noces Louis juste avant qu'il ne devienne Louis VII. J'avais découvert ce personnage sous la plume de Michel Pastoureau dans Le Roi tué par un cochon. Fils de Louis VI Le Gros, Louis VII n'était pas destiné et pas formé à être roi, il s'était destiné à la vie religieuse, et c'est la mort ignominieuse de son frère aîné qui a changé son destin. Louis VII, malgré ses mauvais choix (le divorce avec Aliénor, la croisade...) se révèle comme quelqu'un de sage, qui a vraiment à cœur le bien commun.



Après avoir divorcé de Louis, Aliénor épouse ensuite Henri II Plantagenêt. Mariage d'amour, ils font une équipe de choc dix ans durant, et puis Henri trompe Aliénor avec Rosamund ("la rose immonde") et dès lors, Aliénor va saper son autorité et son pouvoir au profit de ses enfants.



Malheureusement, ses enfants, elle les verra se déchirer et tous mourir les uns après les autres. Notamment Jean sans Terre qui n'aura de cesse d'évincer son aîné Richard Cœur de Lion du trône.



On rencontre aussi Thomas Beckett, et sa grande amitié suivie de sa grande brouille avec Henri.



Aliénor a fait énormément pour son peuple, toujours sur les routes pour rendre justice ou autre, elle a toujours accompli ses devoirs en fait. Elle a aussi beaucoup contribué au développement de l'art (La Fin Amor et les troubadours, les œuvres qui sont parvenues jusqu'à nous, Tristan et Yseult et les romans de Chrétien de Troyes ont été écrits sous son "règne" voire peut-être même sur ses terres).



A soixante-dix ans passés, elle était encore sur les routes à tenter de préparer ou entretenir la paix, en arrangeant le mariage de sa petite-fille, Blanche de Castille.



Je ressors de cette lecture toujours enchantée par Régine Pernoud, mais aussi terriblement admirative d'Aliénor !
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