Comment un homme que la campagne et les chiens horripilent réagit en héritant d'une ruine de château dans le Vouvray et de quatre bichons...
Idée de départ intéressante pour une citadine comme moi amoureuse des chats.
Le ton est léger, l'humour (un peu daté quand même) est là, et somme toute ce roman agréable m'a bien amusée. En ces temps difficiles, c'est tout à fait bienvenu.
Commenter  J’apprécie         132
Julien hérite d'un chateau et de 4 bichons. Sans vraiment qu'il le souhaite, il se retrouve à la tête d'une pension pour chiens. Au travers d'histoires cocasses, tendres , drôles, parfois tristes, nous suivons l'évolution de Julien qui traverse les épreuves de la vie avec un regard confiant et désabusé en même temps.
Commenter  J’apprécie         100
Chaque fois que rien dans ma bibliothèque ne me tente, c'est vers celui-là que je me tourne: je ne m'en lasse jamais! C'est une lecture légère, mais qui en même temps nous pousse à faire des changement positif dans notre vie.
Commenter  J’apprécie         80
J'ai adoré ! un roman frais et tendre, que je relirai avec grand plaisir je pense, et que je conseille à tout amoureux des chiens et de la campagne :) le ton est parfois décalé, plein d'humour, et c'est ce qui en fait le charme. On s'attache beaucoup à Julien, on vit ses émotions. Rafraîchissant et enchanteur ...
Commenter  J’apprécie         61
Majeunot a sorti un billet de cent francs de son portefeuille. Il l'a donné à Simone et il l'a priée de descendre à Noisilles, d'aller chez le boucher et de lui demander une entrecôte de tout premier choix. Et de taille respectable. Et tendre. Et de la ramener aussi vite que son vélomoteur le voudrait bien. C'était une entrecôte pour Médor.
— Quand je pense qu'on décore des brutes de militaires parce qu'ils ont fait s'entretuer des gens, des flics qui ont envoyé d'autres gens se faire couper la tête, des poètes qui ne savent même plus compter assez loin pour faire des alexandrins, des députés nullards, des peintres abstraits et des danseuses de french-cancan et que ce chien n'aura pas la plus petite médaille ! ! ! Ce qu'il a fait, Médor, faudrait l'apprendre à tous les enfants dans toutes les écoles. Ça serait plus émulant — question civilisation — que de leur farcir la tête avec les Croisades, 1515, Napoléon, Corneille, les affluents du Rhin et du Mississipi et E égale MC2 et to be or not to be et veni, vidi, vici ! Sa statue, il devrait avoir, ce chien ! Et il l'aura pas. Mais ce qu'il va avoir c'est une copieuse injection de B12. Pas une ration de chien de manchon. La piqûre grand format. Et la belle entrecôte. Pour un gaillard comme ce mâtin, je donne dix Christophe Colomb. Parce que Colomb, l'Amérique, il l'a trouvée sans se fouler et même pas en le faisant exprès, tandis que, Médor, pour le trouver, le pékinois, il a sué sang et eau et il était prêt à crever en route. Christophe Colomb, ça n'a jamais été qu'un chanceux. Tandis que Médor, c'est un héros. Un vrai. C'est pas compliqué, ce chien, je voudrais l'avoir pour fils.
C'est vrai que c'était un « vieux fou », Majeunot. (Folio, p. 131)
J'ai pensé que je n'aimais plus Paris. Et ça, ça m'a quand même surpris. C'était à Paris que j'étais né, que j'avais eu mes premiers amis : Raphaël, Jean-Paul, Hervé Moulinard dont le père était « basse dans les tournées de province » (quel métier mystérieux), Philippe, Gégé, Bernard qui m'avait fait connaître Hercule Poirot et Arsène Lupin l'année de ma communion ; c'était à Paris que j'avais découvert l'amour sous la forme, ô combien chétive et désirable de Suzette Quiblier, une fille de teinturière qui n'accepta jamais que je l'embrasse sur la bouche ou dans le cou parce qu'elle voulait devenir bonne sœur et qui se fit faire un enfant à quinze ans par un étudiant en pharmacie. Quand ce scandale éclata, je ne l'aimais heureusement plus. J'étais fou d'une Jacqueline, maigrissime elle aussi, que j'abandonnai pour une Odette qui m'abandonna pour un Lucien ; c'était à Paris que j'avais appris à flâner, à rêvasser à tout et à rien, assis sur un banc du Luxembourg ou du Jardin des Plantes comme l'avaient fait avant moi des générations et des générations de jeunes gens promis à d'éclatants destins, à lécher des vitrines de librairies, à danser le jitterburg et le slow, à nager (pas très bien) le crawl, à parler de Prévert (qu'on trouvait génial), et de Mauriac (qu'on trouvait nul) et de Sartre (qu'on estimait énormément sans arriver à le lire) avec de futurs grands hommes de ma trempe dans des cafés de Saint-Germain-des-Prés ; c'était à Paris que j'avais été un bébé superbe, un garçonnet prometteur, un adolescent beau et fûté, un jeune homme comblé et un critique de cinéma écouté. Paris, c'était ma patrie, mon élément. Je ne parlais et ne voulais parler d'autre langue que le parisien. Tout homme — s'appelât-il Einstein, Léonard de Vinci ou Sigmund Freud — qui n'était pas natif de Paris et ne vivait pas à Paris, était pour moi un provincial fatalement débile. Toute mode, idée, philosophie qui n'était pas estampillée « made in Paris » n'avait aucune chance de me séduire. La Grèce et ses temples, Prague et ses cent clochers, le Pérou et ses cités incas, la Chine et sa muraille, Tahiti et ses vahinés, Barcelone et son barrio chino n'étaient que de lointaines et miteuses banlieues de Paris et je donnais très volontiers (sans les avoir vues et sans vouloir jamais les voir) toutes ces prétendues merveilles du monde pour la rue de Rivoli, le carrefour Réaumur-Sébastopol, le musée Grévin, la place de la République, la station de métro Nation et n'importe quel cinéma, bureau de tabac ou snack-bar parisiens.
Et, ce jour-là, le jour de maître Palissandre et de sa fichue histoire de paratonnerre, j'ai vu Paris autrement, je l'ai vue telle qu'elle était, cette ville trop grande, trop grise, trop peuplée, trop...
Trop tout ce que je n'aimais plus. (Folio, p.166)
Quand le vétérinaire vit le chien trouvé, il poussa un cri, lui aussi. Mais pas d'horreur : il était hilare.
- C'est quoi que vous m'amenez là ? Un animal que vous avez fabriqué ? Un croisement de setter irlandais et de grenouille ? Faut vite faire une communication à l'Académie des Sciences. C'est grandiose, cette bestiole.
La seule chose que je vous demande,C est de ne pas lui faire boire d'aperitifs. Même si il en réclame. Le colonel estimait qu'une petite cuite de temps en temps ne peut pas faire de mal à un chien. Moi, je suis contre quand il a bu, le chien le plus posé devient enragé, il aboie après n'importe qui, il fait le guignol, il tire la langue. Alors, par pitié, pas d'aperitifs ! Une petite goutte de vin coupé d'eau, à la rigueur. Mais que du rouge.
On dit que les ivrognes voient double. C'est faux. Mais ce qui est certain, c'est que, quand on ne boit pas, on ne voit que la moitié des choses et que, cette moitié là, c'est la plus moche.
Théâtre
Matthieu GALEY,
Robert KANTERS, Pierre MARCABRU, Gilles SANDIER débatent des
pièces de théâtre suivantes :
- "Guerre et Paix au
café Sneffle", de
Rémo FORLANI (Théâtre
La Bruyère)
- "Tchao", de Jacques-Henri DUVAL, mis en scène par Marc-Gilbert SAUVAGEON (Théâtre Saint Georges)
- "L'Infame", écrit et mis en scène par
Roger PLANCHON (Théâtre de la Cité de...