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Citations de René Bazin (116)


Mais tous les animaux perdent la crainte, quand la lune donne. C'est nous qui devenons peureux. Tant de bruits, imperceptibles le jour, nous enveloppent à présent, et demeurent inexpliqués ! Nous nous apercevons que la vie continue sans nous, et cela nous effarouche de voir vivre, alors que le sommeil tient les hommes, les grands, les intelligents, les maîtres, et nous supprime.
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La reconnaissance est toujours en retard sur la joie : c'est un fruit d'automne chez les heureux, et qui ne mûrit pas toujours.
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Les larmes sont comme les morts : elles obtiennent le respect de la foule, qui ne demande pas leur nom.
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Elle exprimait une joie si vraie d'achever sa vie, et une commisération si charitable pour nous qui la commencions, que, sans comprendre tout, nous avions l'impression d'une amitié supérieure à celles de beaucoup d'autres personnes, et qui nous enveloppait tout entiers, présent, avenir et éternité ! Il nous semblait vaguement qu'elle avait autant de pitié pour nous que de tendresse, et qu'elle songeait : « Pauvres petits, vous allez donc vivre, et voir ce que j'ai vu, et souffrir, et courir tant de risques de corps et d'âme, et vous riez !... »
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Les paysages ont des parentés, tout comme nous.
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Une note n'a pas de patrie. Une mélodie n'est que la clé qui ouvre la porte des songes, en tous dialectes.
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Il n'est pas douteux que la foi à l’Église et à la morale chrétienne avait été rejetée. Avait-elle disparu? C'est une autre question, et je crois plutôt qu'elle se tenait très loin, invisible, comme une terre qu'un navigateur a abandonnée, où il a la ferme intention de ne pas revenir, mais dont il sait qu'elle existe, dont il aime encore, sinon les jours qu'il y a passés, du moins plusieurs des habitants qui vivent là, et qui sont de cette patrie ancienne. Tant qu'on aime un chrétien, on aime encore un peu le Christ qui l'a formé.
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J’ai souffert de la vie, voilà tout… non pas à cause de vous, mon oncle, mais de ce que vous n’avez pas pu empêcher, de voir tant de misères que personne ne relevait… Toutes les fois que j’en ai approché une, comprenez bien, elle s’est tournée vers moi, elle m’a appelée… On ne résiste pas à cela… Et je n’ai plus que vous en ce monde, oncle Madiot, et je veux que vous me donniez aux pauvres qui me demandent…
(p. 261-262, Chapitre 30).
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« En vérité, ils pouvaient se passer de moi ! Ils n’ont donc jamais souffert, ces gens là ! »
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Je n’injurie personne ; mon cœur n’a point changé en mal, au contraire ; mais j’ai reconnu que nous n’avions pas la vie, et je suis revenu pour vous dire où elle
est. Je vous le dirai une fois, deux fois, dix fois, tant que je serai du monde. Personne ne m’en empêchera ! Je veux rester avec vous. La justice que j’ai voulue, je la veux toujours, mais je sais à présent qu’elle est plus belle que je ne croyais.
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Ce fut un dur labour, loin, du côté du courant de Quarouble, qu’on pouvait reconnaître à quelques saules nains et à des herbes, seul vert avec celui des choux, dans l’espace que blondissaient à l’infini les chaumes des avoines et des blés. Vaste plaine qui avait désappris l’ombre ! La terre, sèche depuis des mois, ne s’émiettait pas sous le soc ; elle venait en mottes
longues comme des poutres, elle se couchait en travers de la charrue, elle laissait échapper des cris, de la poussière, une fumée âcre, et les mulots et les insectes, n’ayant pu creuser assez avant leur repaire, coulaient sur les sabots de l’homme avec les racines éventrées du froment.
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La marche des bûcherons

Le soleil déclinait. Le vent d’est mouillait la crête des mottes, activait la moisissure des feuilles tombées, et couvrait les troncs d’arbres, les baliveaux, les herbes sans jeunesse et molles depuis l’automne, d’un vernis résistant comme celui que les marées soufflent sur les falaises. La mer était loin cependant, et le vent venait
d’ailleurs. Il avait traversé les forêts du Morvan, pays de fontaines où il s’était trempé, celles de Montsauche et de Montreuillon, plus près encore celle de Blin ; il courait vers d’autres massifs de l’immense réserve qu’est la Nièvre, vers la grande forêt de Tronçay, les bois de Crux-la-Ville et ceux de Saint-Franchy. L’atmosphère semblait
pure, mais dans tous les lointains, au-dessus des taillis, à la lisière des coupes, dans le creux des sentiers, quelque chose de bleu dormait, comme
une fumée.
– Tu es sûr, Renard, que le chêne a cent soixante ans ?
– Oui, monsieur le comte, il porte même son âge écrit sur son corps : voilà les huit traits rouges ; je les ai faits moi-même, au moment du balivage.
– Eh ! oui, tu l’as sauvé, et maintenant on veut que je le condamne à mort ! Non, Renard, je ne peux pas ! Cent soixante ans ! Il a vu cinq générations de Meximieu...
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René Bazin
Il faut faire le sacrifice de ses préférences mais pas celui de ses convictions.
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René Bazin
On a trois ou quatre fois dans sa vie l'occasion d'être brave, et tous les jours, celle de ne pas être lâche.
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Entre les troncs des ormes, à plusieurs centaines de mètres au sud, le rose lavé des tuiles s’encadrait en émaux irréguliers. Le vent apportait le mugissement du bétail qui rentrait, l’odeur des étables, celle de la camomille et des fenouils qui foisonnaient dans l’aire. Toute l’image de sa ferme se levait pour moins que cela dans l’âme du métayer.
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"...Le reste serait vite résolu, si l'on s'aimait..."
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PRÉFACE de René Bazin
Désormais le nom de Paul Henry est acquis à l’histoire militaire de notre pays. L’enseigne de vaisseau qui a commandé, au nom de la France, un détachement de marins français, défendu un poste où flottait le drapeau français, soutenu un siège de deux mois, sauvé trois mille personnes, et qui est mort au moment où les alliés allaient entrer dans Pékin, aura sa page glorieuse dans les annales de notre marine. Il aura aussi le souvenir attendri des âmes qui sauront ou qui devineront à quelles sources cet enfant avait puisé la force calme, le mépris du danger et, mieux que cela, la joie devant le danger. On revendiquera l’honneur de l’avoir connu, d’avoir été son ami, son maître, son camarade. On dira quelle enfance et quelle jeunesse avaient préparé cette fin de vie héroïque, et la pensée de la perfection de la vie, non moins que celle du martyre final, haussera dans les esprits cette jeune gloire jusqu’à la vénération. J’ose dire qu’il en est ainsi déjà. De toutes parts l’hommage est venu à la mémoire de Paul Henry ; d’innombrables lettres ont été adressées à sa famille, par des officiers généraux de la marine, des camarades d’école, des compagnons de la campagne de Chine, de simples matelots qui aimaient leur chef, des prêtres qui l’ont connu, des religieuses qu’il a défendues et sauvées ; son nom a été cité, avec de rares éloges, dans les rapports officiels de notre ministre en Chine et du commandant Darcy ; on l’a donné à un bateau employé au service du corps expéditionnaire entre Takou et le Peï-Ho ; la promotion du Borda, dont faisait partie le jeune officier, les chefs et les camarades qu’il eut à bord du D’Entrecasteaux, ont fait élever par souscription, sur la terre de Bretagne, un monument à l’enseigne Henry ; un évêque missionnaire, à peine sorti d’une ville où il a failli périr, pressé d’y retourner par l’appel de tous les malheureux laissés derrière lui, est venu apporter son témoignage aux parents de son défenseur et leur remettre le drapeau de la cathédrale assiégée. C’est de toutes façons et de tous côtés que la louange s’est élevée, pour affirmer que les âmes ont été émues, en face de tant de jeunesse, de bravoure, de malheur et d’honneur.

Pour moi, j’ai tout de suite pensé, dès que j’ai connu la mort de Paul Henry, qu’il fallait qu’un jour le récit fût publié de cette trop courte vie. J’ai senti que, si peu que mon effort dût ajouter à une gloire déjà acquise, il y avait, à le tenter, une sorte de devoir.

Il importait, en effet, que ces exemples et ces hommages ne fussent pas perdus. Et ce fut la première raison qui me détermina, non pas à écrire la vie de l’enseigne Henry, — mon rôle a été beaucoup plus simple, — mais à mettre en ordre le plus souvent et à résumer quelquefois les documents qui la racontent.

J’étais heureux, également, de rendre cette justice et ce dernier devoir à quelqu’un que j’ai connu et aimé, qui appartenait à une famille depuis longtemps liée avec la mienne, qui fut mon compatriote, l’ami de mon fils et le fils d’un de mes amis.

S’il m’avait fallu, enfin, une dernière raison pour m’engager à entreprendre ce travail, je l’aurais trouvée dans l’opportunité de la leçon qui s’en dégage. Il est bon et réconfortant, à une époque où les sujets de tristesse ne manquent pas sans doute, mais où ils sont trop souvent exploités comme une excuse à ne rien faire, de regarder l’exemple de ce jeune homme, qui n’a douté ni de Dieu, ni de la France, ni de ses chefs, ni de ses soldats, ni des moyens, bien faibles humainement, qu’il avait de triompher, et qui est mort sans doute, mais qui est mort victorieux, en sauvant la mission confiée à sa garde.
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Le parfum des feuilles mortes se mêlait au parfum des feuilles nouvelles, comme le souvenir se mêle dans l'âme à l'espérance qui naît.
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... meubles de chêne, de noyer, de cerisier massifs, sculptés en plein bois par quelqu'un de ces artistes modestes qui traversaient autrefois la France, laissant dans les moindres villages des oeuvres merveilleuses sans penser même à les signer.
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Prenez cette route-ci, et, quand vous serez au village, tournez à côté de l'église à main gauche, par une petite voyette. L'aubépine y fleurit tout du long ; quand vous n'en verrez plus, vous serez rendue.
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