Citations de René Manzor (354)
L'inexplicable n'existe pas. Même si, derrière chaque religion, des hommes essaient de nous le faire croire.
- Allez dire ça à Novak... Lança Marty, un jeune flic formé dans les manifs, pur produit de l'ère Macron.
C'est fou comme l'esprit reste convaincu que le corps lui ment en permanence. On s'imagine avoir vingt ans à soixante, on s'offusque quand les jeunes vous appellent "monsieur" ou "madame" à cause de je ne sais quelle différence physique et, pendant ce temps, nos reves et nos fantasmes ne prennent pas une ride.
Aujourd'hui, l'homme dépense des fortunes à soigner son apparence déclinante , de son vivant. Il y a cinq mille ans, il était obsédé par celle qu'il aurait après sa mort. Quand on y réfléchit, c'est plus logique. Un mort ça ne vieillit pas. Et l'éternité vaut bien un petit lifting.
C'est fou comme on a du mal à admettre les différences énormes qui existent entre frères et sœurs sous prétexte qu'ils sont nés du même ventre. En fait, à la naissance, leur père et leur mère sont les seuls points communs qu'ils aient vraiment avec le foyer où ils résident. Et il arrive fréquemment que les amis qu'ils se choisissent plus tard leur ressemblent beaucoup plus que les membres de leur fratrie, justement parce qu'ils les choisissent en fonction d'affinités qu'ils partagent. Nos parents nous imposent un frère ou une sœur et il faudrait que l'on éprouve d'emblée des sentiments d'affection pour eux ? Aimeriez-vous vos amis si on vous les imposait ?
L'homme peut tout apprendre (…) sauf à accepter la mort.
Un chemin de croix s'empruntait toujours seul. Les personnes bien veillantes autour de vous ne pouvaient offrir que leur présence au supplicié: une main prête à le relever quand il tombe, à lui donner à boire ou à lui essuyer le front. Mais en aucun cas elles n'avaient la possibilité de faire cesser le martyre.
La peau n’oublie jamais.
Le Mal que l’on nous fait y est tatoué plus durablement que le Bien.
Est-ce que Dieu existe ?
S'il n'existait pas, pourquoi l'homme voulait-il à tout prix l'inventer ? Quel besoin avait la créature de se fabriquer un créateur ? À quoi lui servaient toutes ces divinités ? Leur rôle était-il d'endosser toutes les ignominies qu'on pratiquait en leur nom ?
On n’invoque pas le Ciel quand on couche avec l’Enfer.
Les objets d'une maison exercent une curieuse influence sur ses occupants. On a l'impression de pouvoir en disposer, mais c'est souvent l'inverse qui se produit. Le possédant devient le possédé. Il n'arrive plus à se débarrasser des objets qu'il a acquis, comme si ceux-ci tiraient un pouvoir particulier de cette portion du passé qu'ils détiennent : les racines que l'on ne peut couper de peur que l'arbre ne dépérisse.
-Vous savez, le génie d'Einstein était une deviance. Comme dit Edgar Morin, "l'intelligence, ce n'est pas seulement ce que mesurent les tests, c'est aussi ce qui leur échappe ".
Il haussa les épaules. La presse serait toujours la presse. Son addiction pour le sensationnel était telle qu’elle ne se contenterait jamais du réel.
Grandir... Cette maladie infantile faisait bien plus de ravages que toutes les autres réunies. Il n'y avait pas de traitement connus pour la soigner. Et lorsqu'elle frappait l'adulte, elle était bien plus dangereuse encore. On l'appelait vieillir, et dans sa forme la plus grave, mourir.
Marion soupira en songeant aux futures galères que l'adolescence de sa fille lui préparait.
Si les gens pouvaient imaginer ce que leurs petits trésors deviennent quand les hormones font leur effet, personne ne voudrait en avoir.
Le lâche meurt de mille morts. Le brave ne meurt qu'une fois.
"Les gens qu'on aime ne nous appartiennent pas ... Aimer, c'est laisser choisir." (p. 238)
- On dit qu'il était le fils du vrai Dieu, insista Farah en embrochant la viande.
- Tu as déjà vu un fils de Dieu se laisser crucifier, toi ?
La jeune Égyptienne perçut une sorte de violence contenue dans cette réplique, comme si le fils en voulait au père de s'être laissé mourir sans rien faire.
"Ce ne sont pas nos défunts qui nous quittent, c'est nous qui les quittons en cessant de croire à leur existence. Pourtant, il suffit de fermer les yeux pour les voir." (p. 237)
On n'échappe pas à ses racines, on s'en nourrit.
La pourriture est l'engrais dont est issue la sève.
Les malheurs et les épreuves aussi.