Citations de Robert Charles Wilson (388)
Lorsque vous tenez un gland, vous tenez la possibilité d'un chêne, et non d'un seul mais de toute sa descendance au fil des siècles.
Les prophéties les plus faciles sont celles prédisant ce qui s'est déjà produit.
Les idoles aux pieds d'argile n'obtiennent pas grand-chose des deniers publics .
Lâchez une grenouille dans de l'eau bouillante, elle en sortira aussitôt d'un bond. Placez-la dans une casserole d'eau tiède que vous mettez à chauffer à feu doux, et la grenouille mourra avant de se rendre compte du problème.
En tant que médecin, j'avais croisé la mort plus souvent que la plupart des gens. Je savais comment mourraient mes semblables. Je n'ignorais pas que la conception habituelle de la manière dont on affronte la mort – déni, colère, acceptation – n'était au mieux qu'une généralisation grossière. Ces émotions pouvaient évoluer en quelques secondes ou ne pas évoluer du tout, la mort pouvait renchérir sur elles à tout instant. Pour beaucoup, affronter la mort n'était pas un problème : elle survenait sans s'annoncer, par une rupture d'aorte ou une décision malencontreuse à un carrefour encombré.
Il ne savait que trops quels tours pendables pouvait jouer la nature , lorsqu'elle en avait l'occasion .
L'air était frais,les nuages s'effilochaient telles des arrières pensées dans le bleu du ciel Isien.
Nous sommes aussi éphémères que des gouttes de pluie. Nous tombons tous, et nous atterrissons tous quelque part.
Il avait un visage mince et beau. Pas platement beau... d'une beauté agressive. il ressemblait, non à un violeur, mais à ce genre d'acteur à qui on donnerait un rôle dans une dramatique d'après-midi.
("La Ville dans la ville")
"Est-ce que c'est l'univers qui se dilate ou l'observateur qui rétrécit? "
A l'époque où nous lisions ces livres, monsieur Keller, quand nous lisions Heinlein, Simak ou Edmond Hamilton, nous désirions nous immerger dans l'étrange... dans l'excessif. Et maintenant, eh bien... On y est !
("Divisé par l'infini")
Des hommes bien meilleurs que moi ont vécu et sont morts sans laisser de trace. Je ne suis pas en mauvaise compagnie.
Les choses se gâtaient depuis des semaines, entre nous. Elle était, comme on dit, déchirée. Elle m'appréciait, on s'entendait bien (quand on s'entendait), mais tout ce je-suis-bohème-moi-aussi cachait une fragile débutante sortie de la meilleure école pour filles de Toronto qui avait encore envie de cachemire comme de fourchettes propres.
("Le miroir de Platon")
Au bout d'un moment, on apprend à en tirer réconfort. Si nous ne sommes rien, alors il n'y a rien dont avoir peur. Nous n'intéressons pas les étoiles.
Saviez-vous, docteur K., que quand on leur a rapporté le tabac du Nouveau Monde, beaucoup d'Européens ont cru que c'était un médicament ? Il y a même quelqu'un qui a inventé une machine pour introduire de la fumée de tabac dans l'arrière-train des têtes couronnées d'Europe. Comme médicament ! C'est une histoire vraie, vous pouvez chercher.
("Protocoles d'usage")
Nous avions toutefois perdu quelque chose de plus subtil que quelques lumières dans le ciel. Nous avions perdu l’impression de connaître avec certitude notre place dans l’univers. La Terre est ronde, la lune tourne autour, la Terre elle même orbite autour du Soleil: les gens n’en savaient en général pas davantage sur le plan cosmologique, et je doute que lus d’une personne sur cent y repensait après le lycée. Mais cela les a déconcertés qu’on les en ait privés.
Quand la folie s'emparait d'elle, Rachel voyait des choses et des personnes, parlait à ces choses et ces personnes qu'elle était la seule à voir. Se dire qu'elle ne faisait peut-être que plonger le regard dans les profondeurs d'un océan lointain, que réagir avec une peur bien compréhensible à la vision des créatures qui habitaient celles-ci, n'était pas sans réconfort.
("Les champs d'Abraham")
Tel était le paradoxe de la nouvelle Europe. En cherchant le miracle, on trouvait l'Histoire ; en cherchant l'Histoire, on tombait la tête la première dans le miracle.
Le monde est vraiment si difficile à regarder en face?
Elle a beau nous faire très envie, la paix permanente est un rêve. La guerre, par contre! La guerre fait partie intégrante de l'ordonnancement divin de l'univers, sans lequel le monde baignerai dans l'égoïsme et le matérialisme. La guerre est le vaisseau même de l'honneur, et qui de nous pourrait supporter un monde dépourvu de la divine folie de l'honneur?