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Citations de Robert Louis Stevenson (1038)


Jekyll avait pour Hyde l'intérêt d'un père; Hyde avait pour Jekyll l'indifférence d'un fils.
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Ce soir-là, Mr Utterson rentra à sa maison de célibataire de sombre humeur et s’assit pour dîner sans délectation. C’était sa coutume le dimanche, lorsque ce repas était terminé, de s’asseoir tout près du feu, un volume de quelque aride théologie sur son pupitre. Ce soir-là, cependant, dès que la nappe fut emportée, il prit une chandelle et se transporta dans son cabinet de travail. Là il ouvrit son coffre-fort, prit dans sa partie la plus privée un document endossé sur l’enveloppe comme le Testament du Docteur Jekyll, et s’assit le front nébuleux pour en étudier le contenu. Le testament était holographe, car Mr Utterson, bien qu’il le prît en charge maintenant qu’il était fait, avait refusé de prêter la moindre assistance dans sa fabrication.
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"l'appel des routes"... Les chemins escarpés, l'odeur des pins au soleil couchant, les nuits passées à la belle étoile, les horizons sans fin... C'est le contact du monde dans sa proximité qui lui a permis de se transformer. Le jeune écrivain écossais n'est plus tout à fait le même quand il arrive à Saint-Jean-du-Gard et s'embarque dans la diligence vers Alès. On le sent apaisé, rempli d'un bonheur simple, heureux sans doute d'avoir tenu la distance et d'être habité par tant d'images fortes. Et l'on ne sait pas si l'"Adieu Modestine" ! qu'il adresse à son âne avec émotion au moment de la séparation n'est pas aussi l'adieu symbolique à une part de son âme qu'il laisse sur la terre des Cévennes. [ Mils Warolin / p. 16]
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Qu'il soit avec des moines dans un monastère, dans la chambre commune d'une auberge, qu'il croise des paysans sur son chemin, une même attitude caractérise Stevenson dans ses relations avec les autres : la curiosité et la tolérance. A ce titre, - Voyages avec un âne- est beaucoup plus qu'un beau texte d'écrivain sur une région sauvage de la France du XIXe siècle : c'est un véritable manuel de vie. [ Nils Warolin, p. 10]
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Je crois avoir lu pour la première fois - Voyages avec un âne dans les Cévennes- alors que j'étais encore adolescent. C'est l'âge où l'on rêve d'émancipation, où l'on souhaite franchir les murs qui nous encerclent pour partir seul, loin, sac au dos, avec simplement quelques sous en poche et de l'imaginaire plein la tête. On rêve de rencontres, d'amitiés sincères, de terres vierges pour une vie nouvelle, plus intense, affranchie des conventions... Pour tous ceux qui recherchent ce dépaysement aussi bine intérieur qu'extérieur, la lecture de ce récit ne déçoit pas. Tout ici sonne vrai, juste. Stevenson n'est pas un écrivain romantique, peintre d'une nature reconstituée. Le jeune écossais est un aventurier véritable, il dort à la belle étoile au coeur de la forêt, il se lave dans les torrents, il s'ouvre avec une générosité débordante à toutes les rencontres, à tous les imprévus.
[p.9 / Nils Warolin ]
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Les randonneurs, en suivant le GR 70, le fameux "chemin Stevenson", peuvent mettre leurs pas dans ceux de l'écrivain : c'est un magnifique parcours. Les photographies de cet ouvrage suivent précisément cet itinéraire et ne s'en écartent parfois que pour donner des vues plus générales d'un paysage (...) j'ai souhaité en particulier que les prises de vues se déroulent fin septembre, pour respecter les lumières automnales dans lesquelles a baigné Stevenson. [p. 9 / Nils Warolin ]
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(...) il connaît le Seigneur. Sa religion n'est pas fondée sur la logique; c'est la poésie de l'expérience humaine, la philosophie de l'histoire de sa vie. Dieu est apparu à cet homme simple, au long de ses jours, comme une puissance sans égale, un immense soleil éblouissant; il est devenu l'essence même de toutes ses réflexions. (p. 220)
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Comment peut-on avoir envie de visiter Luc et Le Cheylard ? C'est une chose qui dépasse la puissance de mon imagination. Pour ma part, je ne voyage pas pour aller quelque part, mais pour marcher : par amour du voyage. L'important est de bouger, de sentir de plus près les nécessités et les besoins de la vie quotidienne, de quitter le lit douillet de la civilisation pour toucher de nos pieds le granit de la terre parsemé de silex coupants. Hélas, tandis que nous avançons en âge, nous sommes plus préoccupés de nos affaires, il nous faut travailler, même pour mériter quelques jours de vacances. Maintenir un paquet sur un bât contre le vent glacé du nord n'est pas un art supérieur, mais cela sert du moins à occuper et à calmer l'esprit. Quand le présent est si absorbant, qui pourrait se tourmenter de l'avenir ?
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L'alcool et l'diab' avaient fait ben du tort--
Hisse et oh! -- et une bouteille d'rhum!
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Je me souviens de lui comme si c’était hier, avançant à pas lourds vers la porte de l’auberge, suivi par une charrette à bras sur laquelle sa malle de marin était arrimée ; un homme grand, puissant, massif, au teint cuivré ; sa queue de cheval poisseuse tombant sur les épaules de son manteau bleu pas très propre ; ses mains rugueuses et crevassées, aux ongles noirs ébréchés ; et le coup de sabre zébrant sa joue d’une balafre livide. Je le revois, examinant la crique tout en sifflotant, puis se mettant à chanter cette vieille rengaine de marin que j’ai si souvent entendue par la suite :
Quinz’ mat’lots sur la malle du mort –
Yo-ho-ho, une bouteille de rhum !
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Ma détresse s’en augmenta, et pour la couronner, mon imagination évoquait le drame qui s’était autrefois déroulé sur ce plateau, lorsque le flibustier à la face bleue – cet impie qui était mort à Savannah en chantant et réclamant à boire – avait de sa propre main égorgé ses six complices. Je songeais aux hurlements qui avaient dû emplir alors ce bois aujourd’hui si paisible, et je me figurais presque les entendre résonner encore.
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En attendant, l’été demeure.
Pour profiter des jolies heures,
Ne crois-tu pas qu’il serait mieux
De jouer aux Indiens tous les deux ?

(Le jardinier)
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La culture ne se mesure pas à la taille du champ que couvrent nos connaissances mais à la finesse avec laquelle nous sommes capables d'y entrevoir des relations - que celles-ci soient fortes ou tenues.
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Même s'il fut sans doute très difficile de peindre les "noces de Cana", ou d'écrire l'acte IV d'Antoine et Cléopâtre, quiconque en ce monde s'avise d'expliquer sa propre personne aux autres doit exécuter une œuvre d'art plus difficile encore.
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Pendant que j’attendais, un homme sortit d’une pièce adjacente : d’un seul coup d’œil, je compris que ce devait être Long John. Il avait la jambe gauche coupée au ras de la hanche, et il s’appuyait sur une béquille dont il se servait avec une prodigieuse dextérité en sautillant dessus comme un oiseau. De très haute taille, d’aspect robuste, il avait un visage blême, plutôt laid, aussi gros qu’un jambon, mais intelligent et souriant. À vrai dire, il semblait de fort joyeuse humeur, sifflait comme un merle en se déplaçant entre les tables, et accordait à ses clients préférés un bon mot ou une tape sur l’épaule.
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bon neveu, il se résigna à écouter docilement le reste de la conférence qui, de l’économie politique, s’embrancha sur la réforme électorale, puis sur la théorie du baromètre, pour arriver ensuite à l’enseignement de l’arithmétique dans les écoles des sourds-muets.
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M. Pitman avait étudié autrefois à Paris, et même à Rome, aux frais d’un marchand de corsets, son cousin, qui malheureusement n’avait pas tardé à faire faillite ; et bien que personne jamais n’eût poussé l’incompétence artistique jusqu’à lui soupçonner le moindre talent, on avait pu supposer qu’il avait un peu appris son métier.
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Cent vingt livres par an constituaient tout son revenu ; mais son oncle, M. Édouard H. Bloomfield, renforçait ce revenu d’une légère subvention et d’une masse énorme de bons conseils, exprimés dans un langage qui aurait probablement paru d’une violence excessive à bord même d’un bateau de pirates.
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Quinze jours plus tard, par un excellent effet du hasard, le docteur donna un de ses charmants dîners à cinq ou six de ses vieux intimes, tous hommes honorables, intelligents, et tous juges en fait de bon vin. M. Utterson s’arrangea pour rester en arrière après le départ des autres convives. Ce n’était pas la chose nouvelle. Il lui arrivait constamment d’être retenu par ses hôtes, qui aimaient à jouir de sa société tranquille et discrète, après que les convives frivoles et bavards avaient, par leur départ, amené une plus douce intimité. Son silence plein de richesse les préparait à la solitude et tempérait leurs idées, après les frais et les efforts de gaîté de la soirée. Dans les endroits où on aimait Utterson, il était bien aimé. Le docteur Jekyll ne faisait pas exception à cette règle et en l’examinant, assis près du feu comme il était maintenant (un homme d’une cinquantaine d’années, d’un visage beau et noble sans barbe, le regard un peu sournois peut-être, mais cependant portant l’expression de la bonté et de l’intelligence), on pouvait voir qu’il nourrissait pour M. Utterson une affection chaude et sincère.

« Il y a longtemps que j’ai envie de vous parler, Jekyll ; » commença ce dernier. « Vous savez votre testament ? »

Un profond observateur eût pu se convaincre que ce sujet était désagréable au docteur, mais il prit son parti gaiement. « Mon pauvre Utterson, » dit-il, « vous n’avez pas de chance d’avoir un tel client. Ce testament est pour vous une cause de tourments auxquels je ne vois de comparable que le supplice que j’ai infligé à ce pédant de Lanyon, avec mes soi-disant hérésies scientifiques. Oh ! je sais que c’est un bon garçon, — ne froncez point le sourcil, — un excellent garçon, — et je me promets toujours de le voir plus souvent ; mais cela ne l’empêche pas d’être un pédant, qui ne voit pas plus loin que le bout de son nez ; c’est un ignorant, c’est un pédant tapageur. Jamais aucun homme ne m’a autant désappointé que Lanyon. »

« Vous savez que je ne l’ai jamais approuvé, » dit Utterson, poursuivant son idée avec une persistance impitoyable.

« Mon testament ? oui, certainement, je le sais, » répondit le docteur un peu aigrement. « Vous me l’avez déjà dit. »

« Eh ! je vous le dis encore, » continua l’avocat. « J’ai entendu parler du jeune Hyde. »
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Vers midi, je remontai chez le Capitaine avec des boissons rafraîchissantes et les médicaments prescrits par le docteur. Le malade était couché à peu près comme nous l’avions laissé, un peu plus haut peut-être sur son oreiller, et il semblait à la fois affaibli et excité.

« Jim, me dit-il, tu es le seul ici qui vaille quelque chose et j’ai toujours été bon pour toi, tu le sais… Chaque mois, je t’ai donné une belle pièce de quatre pence… Maintenant que me voilà au bassin du carénage, abandonné de tout le monde, tu ne me refuseras pas un verre de rhum, n’est-ce pas, camarade ?

— Vous savez bien que le docteur… » commençai-je…

Mais il me coupa la parole en envoyant le docteur à tous les diables, avec ce qui lui restait de voix dans la gorge.

« Les médecins sont de vieux fauberts[1], criait-il… Et celui-ci, est-ce qu’il peut rien comprendre aux gens de mer ? je te le demande… Moi qui te parle, je me suis vu dans des endroits où il faisait plus chaud qu’au fond d’un four, où tout le monde crevait de la fièvre jaune, où la terre elle-même se soulevait en forme de vagues par l’effet des tremblements de terre ; est-ce que ton docteur a jamais rien vu de pareil ? Et je me tirais d’affaire grâce au rhum, au rhum tout seul. Le rhum était mon pain, mon vin, mon pays, mon ami, mon tout. Et maintenant que me voilà sur le flanc, comme une pauvre vieille carcasse de navire, on voudrait me priver de rhum …! Si tu prêtais la main à une chose pareille, Jim, ce serait m’assassiner, ni plus ni moins. Mon sang retomberait sur ta tête, tu peux en être certain, et sur celle de ce veau marin de docteur… »

Ici, tout un chapelet de jurons assortis.

Puis, sur un ton dolent :

« Vois, mon petit Jim, comme mes doigts tremblent. Je ne puis même pas les tenir en place… non, je ne puis pas… Dire que je n’ai pas encore eu une goutte, de toute la journée !… Ce docteur est un idiot, crois-moi. Si tu ne me donnes pas un coup de rhum, je deviendrai fou, voilà tout. Je sens déjà que ça commence. J’ai des hallucinations. J’ai vu le vieux Flint, dans ce coin, derrière toi… Je l’ai vu comme je te vois… Si cela me prend, dame, je ne réponds plus de rien. — On fera de moi un vrai Caïn, là… D’ailleurs, votre satané docteur a dit lui-même qu’un verre ne me ferait pas de mal… Je te donnerai une guinée d’or pour ce verre, Jim… »
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