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Critiques de Robert Merle (1109)
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Fortune de France, tome 1 : Fortune de France

Passionnée d'histoire, j'ai adoré ce premier volet. La petite histoire dans la grande Histoire. Je découvre Catherine de Médicis, son mari et ses fils devenant rois d'une autre façon : éclairante sur bien des sujets ! les conflits et les guerres de religion prennent une autre coloration: c'est comme si on changeait de point de vue, la caméra braquée autrement ! Passionnant !!
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Fortune de France, tome 1 : Fortune de France

Je découvre à nouveau en relisant ce livre tout le plaisir de cette épopée historique Le XVIème siècle est la période de l'histoire que je préfère.



Cette aventure du cadet du baron de Siorac, fraîchement anobli par sa bravoure à la guerre, située dans le Périgord ne fait que confirmer ce que je pense de cette époque : "On pouvait mourir à 20 ans en ayant vécu une vie riche et pleine". Tout allait vite, Les idées, les évènements , les retournements d'alliances, les artistes, la littérature, la peinture, la découverte. On croyait en ses idées, on allait jusqu'au bout de ce que l'on pouvait offrir et surtout j'ai ce sentiment qul'envie e chaque instant était vécu avec délectation, avec gourmandise car le lendemain pouvait être le dernier.



Robert Merle, avec une recherche très pointue sur l'époque, les faits, nous fait partager avec Pierre de Siorac cette époque troublée dans le royaume de France Les guerres de Religion ne sont pas seulement une lutte entre deux courants d'idées. C'est également une lutte pour le pouvoir entre une famille royale qui sait déjà qu'près eux, il n'y aura pas de successeurs de leurs lignées. C'est également vrai pour le Baron de Mespech qui doit lutter contre les nobliaux de la région et qui n'acceptent pas son arrivée, lui qui vient juste d'être anobli.

C'est la renaissance, à juste titre des idées qui foisonnent et des gens nouveaux qui dynamisent cette société qui ronronnait. Tout était remis en question



Robert Merle nous fait voyager par le langage dans cette région et par une description de la vie de l'époque, avec ses malheurs et les joies simples de la campagne. J'ai ailé et j'aime toujours autant.



Plongez y à corps perdu.... Vous retrouverez peut être, comme c'est mons cas, mes rêves d'enfant, d'aventures et de gloires
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Fortune de France, tome 1 : Fortune de France

La guerre entre protestants et catholiques est le grand sujet de ce roman historique qui se déroule au milieu du seizième siècle. Une guerre qui se répercute au sein de la famille du narrateur Pierre de Siorac, fils de Jean (un huguenot) et d’Isabelle (une catholique).

Il m’a semblé que Robert Merle présentait les grands évènements politiques et historiques – qui sont parfois l’objet de longs développements - avec justesse, prenant à peu près le parti du personnage d’Etienne de La Boétie (qui joue un petit rôle dans ce roman), celui de la liberté de conscience, qui condamne l’intolérance de toute part, aussi bien les persécutions subis par les protestants que leur esprit belliqueux et revanchard ; à la fin seul importe que tous les belligérants s’unissent quand la France est menacée par des puissances étrangères. Il est aussi évident que Robert Merle porte sur cette époque le regard d’un homme du vingtième siècle face aux abus de l’aristocratie et du clergé (et il en profite même pour dénoncer un peu ceux du capitalisme qu’on sent bien d’essence calviniste à travers le personnage de Sauveterre). S’il prend davantage la défense des protestants, ce n’est peut-être qu’en raison de leur aspect séditieux vis-à-vis du pouvoir en place.

Toutefois « Fortune de France » n’est pas un manuel d’Histoire mais un roman, et même le titre éponyme d’une longue saga. Et comme dans toute bonne saga, ce qui importe au premier chef est de pouvoir s’attacher à des personnages bien caractérisés. On imagine sans peine que le futur héros sera le narrateur Pierre de Siorac, dont seule l’enfance nous est contée ici mais dont on devine déjà le caractère fougueux et probe.

Pour l’instant, le personnage principal est son père Jean, un ancien soldat, un protestant, qui a acheté le domaine de Mespech près de Sarlat avec son frère d’arme et coreligionnaire, le dénommé Sauveterre. C’est un personnage prudent, joyeux, solaire, qui rechigne à s’engager dans une guerre ouverte contre ses compatriotes catholiques, se souciant plus de faire prospérer sa famille et son domaine ; tâche dont il s’acquitte fort bien malgré les épidémies de peste et les aléas du climat. C’est aussi quelqu’un de très porté sur la gaudriole, contrairement à son compagnon Sauveterre beaucoup plus puritain. Tout ce qui concerne la vie quotidienne est évidemment très romancé. La langue qu’utilise Robert Merle est agrémentée d’un vocabulaire d’époque, de quelques formules et tournures de phrases archaïques mais n’est pas spécialement difficile à lire, plus pittoresque que fidèle aux divers langages utilisés alors.

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Fortune de France, tome 1 : Fortune de France

On ne va pas perdre de temps, tout de suite, j'avoue : non, je n'ai pas aimé.



Est-ce parce que c'est le premier tome ? Mais tout le début pour planter le décor et l'histoire des ancêtres du héros, ça m'a mortellement ennuyée. J'ai failli abandonner.



Sauf que je n'abandonne que très rarement un livre, donc j'ai poursuivi.



Passé ce "rappel" sur l'histoire du père et du grand-père du narrateur et du "frère" de son père, l'histoire m'a enfin paru démarrer. Et cette fois... c'est dans la multitude de personnages que je me suis perdue !



Ceci dit, la plume est incontestable. J'essaierai sans doute de lire le deuxième volume, pour ne pas rester sur une mauvaise impression alors que cette série m'a été tant conseillée.

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Fortune de France, tome 1 : Fortune de France

Extraordinaire! Quel talent de la part de Robert Merle. Ce roman est un chef-d'oeuvre. La langue est merveilleuse, avec ce mélange de mots d'époque et de termes actuels. Le roman est empli d'humour et de tendresse, et surtout, on y apprend, on y vit l'histoire du 16e siècle. Les personnages sont magnifiquement travaillés. Je l'ai lu dix fois sans jamais me lasser.
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Fortune de France, tome 1 : Fortune de France

Documentaire intéressant sur la vie quotidienne au XVIeme et sur les guerres de religion à cette période.

Mais aucune réelle intrigue qui suscite l’intérêt, on est loin des rois maudits.



Il paraît que ma critique n’est pas assez longue, je trouve qu’elle dit pourtant l’essentiel.
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Fortune de France, tome 1 : Fortune de France

J'ai lu cette saga il y a bien longtemps mais Robert Merle m'a passionné et j'ai accompagné Pierre de Siorac dans ses aventures durant des semaines sans jamais me lasser. Cela m'a donné à l'époque le goût pour les romans historiques et encore aujourd'hui, quand je me rends dans le Périgord, je ne peux m'empêcher de penser à ces aventures .







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Fortune de France, tome 1 : Fortune de France

Si vous voulez apprendre l'Histoire de France de façon passionnante, alors lisez ce cycle! Robert Merle m'a immergée dans la France. J'ai suivi avec passion le parcours de cette famille au cours des temps. Magnifiquement écrit, j'en ai même rêvé en vieux français!
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Fortune de France, tome 1 : Fortune de France

Quel régal, mes amis, quel régal !



Je crois bien que je viens de tomber sur mon troisième auteur favori.

Pendant longtemps, j'ai cru qu'il n'y en aurait jamais qu'un seul. Zola. Mon Mimile à moi. Rien qu'à moi. Je l'ai chéri, dorloté, encensé, défendu auprès de mes amies lycéennes qui le trouvaient fastidieux. Il y avait les Rougon-Macquart d'un côté et de l'autre, tout le reste !

Pendant longtemps, je l'ai laissé seul sur son piédestal. Il était bien là. Mon monstre de littérature.





Et puis, je suis tombée sur vous. Mes amis de Babélio. Vous m'avez fait rencontrer Stefan Zweig. Ce fut un émerveillement. Comme une seconde vie.

Il a bien fallu que mon Mimile fasse un peu de place à Stefan. Entre nous, ce fut assez facile. Ils se côtoient déjà depuis longtemps dans les bibliothèques et librairies sur les rayonnages du bas à la lettre Z !

Il était tout de même temps que je trouve mon deuxième chouchou. Zola commençait à prendre sérieusement la poussière et à sentir le vieux.

J'étais heureuse. Les nouvelles de Zweig, c'est comme les Rougon-Macquart, il y en a toute une tripotée à lire. Cette fois-ci, j'étais bien décidée à prendre mon temps. A savourer. Hors de question de les avaler une par une les unes à la suite des autres comme j'avais fait avec la famille de Gervaise !

J'en suis là. Toujours à me délecter de temps en temps de cet auteur magnifique. Avec délice et parcimonie.





Bon, et Fortune de France, dans tout ça ??!!!!

Rho, vous l'avez bien compris. D'ailleurs, si vous avez bien suivi, je l'ai annoncé en début de chronique. Robert est en passe de devenir mon troisième doudou. Il en prend bien le chemin !



Ah c'est un tout autre émeuvement qu'avec Monsieur Zweig, cestuy-là ! Avec sa parladure à l'ancienne et ses mots occitans parsemés par-ci, par-là, je me suis bien esbouffée à la lecture de ce premier tome ! J'en ai pris tout mon soulas ! Se ramentevoir le XVIème siècle de cette façon, c'est tout simplement merveilleux !



Pour ceux qui ne connaissent pas, en voici quelques mots. C'est l'histoire de Pierre de Soriac, rejeton d'une d'une noble famille périgourdine et huguenote. Il est le narrateur de son histoire et nous entraîne en son pays sarladais, là où les guerres de Religion font rage comme partout ailleurs en France. Inutile d'en dire plus.

L'Histoire sert admirablement bien la fiction. La fiction se nourrit de l'Histoire. C'est un roman historique comme je les aime qui nous plonge au cœur de la France de la Renaissance. Une France encore bien rude, avec tout son lot de guerres, de courage, de ténacité, de discordes, de déchirements, mais aussi en proie au brigandage, à la peste...

"Ne verra-t-on la Fortune de France relevée ? Où demeurera méprisée et pour jamais couchée en terre ?" disait Michel de l'Hospital.





Mais, c'est aussi un roman d'une truculence incroyable ! Avec des personnages authentiques, sincères et réjouissants !

Un vrai régal, oui !

Il me reste douze tomes à lire !

Ô joie !

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Fortune de France, tome 1 : Fortune de France

J'ai un sérieux problème avec cette saga historique...

Il y a 15 ans environ, je l'ai commencée une première fois. Je me suis arrêtée au milieu du tome 2, je n'arrivais pas à m'intéresser à l'histoire. Mais j'ai toujours eu le regret de ne pas avoir insisté et continué ma lecture.

Dernièrement j'ai décidé de la reprendre. J'ai donc repris au premier tome.

Si au début, j'ai eu l'impression que la magie allait enfin opérer, j'ai rapidement déchanté... Je n'arrive pas à me passionner pour les personnages rencontrés, ni pour le contexte (la guerre de religion entre catholiques et huguenots) et le style trop empoulé à mon goût me rebute un peu. Et pourtant, quelle richesse que cette écriture!

Mais surtout, je crois que ce qui me désenchante, c'est que je n'aime pas le personnage principal, le narrateur. Il m'agace... mais je ne saurais trop dire pourquoi.

Il m'aura fallu près de 2 mois pour lire les 400 et quelques pages du livre de poche.

Malgré cette déception, je lirai prochainement le deuxième tome, en espérant y trouver de l'intérêt pour m'inciter à poursuivre avec les tomes suivants.
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Fortune de France, tome 1 : Fortune de France

A la fois livre d'histoire et roman littéraire par le soin apporté à l'écriture et au vocabulaire d'époque. C'est un régal pour amateur de texte classique de la littérature française, pour les autres, c'est un peu beaucoup car le livre est très long. Nous sommes plongés dans l'époque avec la guerre de religions entre catholiques et huguenots, la peste, les rivalités locales et nationales, la vie de tous les jours et quelques romances pour attacher le lecteur aux personnages principaux. Vu la construction du roman en une suite de faits pouvant être considèrés indépendamment, il y a moins d'appétit à lire que pour du Druon ou Ken Follett.
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Fortune de France, tome 1 : Fortune de France

Quel auteur, ayant attaqué des thèmes aussi divers que Malevil, La mort est mon métier, Week-end à Zuydcottee avec le même bonheur. Et puis, et puis:

Fortune de France, un sommet. Après avoir fait sa connaissance on ne peut plus quitter Pierre de Siorac et ses compagnons de fortune et, parfois d'infortune. Le langage en est merveilleux reprenant moultes expressions d'époque sans jamais être incompréhensible, la narration nous fait traverser l'histoire et nous l'apprend en douceur. Dans les convulsions des guerres de religions, de brûlante actualité il nous rappelle que les dites religions ont toujours été à l'origine des plus effroyables carnages. Il y aurait sans nul doute des leçons à en tirer...Un chef d'oeuvre absolu
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Fortune de France, tome 1 : Fortune de France

Et nous voila parti pour un très long voyage, surtout dans le temps au coté de notre jeune héros qui va traverser les années aux cotés des plus grands. Ce qui est plus facile pour raconter la grande histoire et la petite. Une série qui m'a longtemps tenue en haleine, que j'ai laissé ( vu le nombre de tomes) puis repris avec toujours autant de plaisir. Par ce tome c'est la que tout commence.

Tout va s’étaler sur 7 tomes dont le dernier publié à titre posthume. Nous découvrons dans ce premier opus la jeunesse de Pierre de Siorac, fils cadet qui se destine à la médecine. Nous sommes en 1547, avant la mort de François premier. Merci " Robert" pour nous avoir entraîné si loin avec toi. RIP.

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Fortune de France, tome 1 : Fortune de France

J'a longtemps hésité avant de lire Fortune de France. Les critiques étant si élogieuses j'avais peur de trop attendre de ce roman. Ensuite, l'idée d'ajouter une nouvelle série de romans dans celles que j'ai déjà commencé me laissait craindre de ne pas aller au bout de cette oeuvre.

Mais j'ai fini par succomber à la tentation. Pour mon plus grand bonheur. Tout a été dit sur le style, l'écriture, le récit, la vie ou les personnages présents dans ce roman. Je ne ferai que plagier les autres analyses si je me lançais dans un Nième éloge. Je me contenterai donc de dire que ce Fortune de France est une pépite de roman historique. Une façon idéale de se plonger dans cette France qui se déchire sur fond de Réforme. Certes, le point de vue est "Huguenot centré" mais il dépeint avec adresse les tensions entre les deux communautés.

Et si quelques uns d'entre vous ont peur de cette langue qu'on dit proche de celle du 16e siècle, sachez quand même que le récit se lit sans la moindre difficulté.

Aujourd'hui, je n'ai qu'une hâte : me plonger dans la suite.
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Fortune de France, tome 1 : Fortune de France

La série des Fortune de France figurait dans la bibliothèque familiale. A une époque où j’ai beaucoup lu Dumas, je n’ai jamais été tenté par Merle. La faute à la couverture du livre de poche ? A l’appréciation laudative des adultes sur ces romans ? Au côté plus sérieux que divertissant de ces ouvrages ?

Résultat, je n’ai lu ce premier tome que tardivement, et sans enthousiasme. Le XVI éme siècle et ses guerres de religion est pourtant un moment décisif de l’histoire de France. Mais les aventures de Pierre de Siorac n’avançaient pas assez vite pour moi et le style très travaillé de l’auteur me pesait.

J’ai prolongé l’essai avec le tome deux.
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Fortune de France, tome 1 : Fortune de France

J’ai découvert Robert Merle en lisant La mort est mon métier.

Alors, puisqu’il raconte si bien l’Histoire, pourquoi ne pas entamer cette série Fortune de France pour redonner un peu d’éclat et dépoussiérer les cours d’histoire qui m’ont pourtant intriguée mais parfois, hélas, fait soupirer d’ennui en classe.



Si seulement on apprenait au collège en lisant des romans comme ceux-là qui mettent en scène l’Histoire avec tant de vitalité et de couleurs, en mêlant cruauté avec un brin d’amusement. C’est comme un voyage dans le passé où rois, princes, chevaliers et paysans, domestiques et jeunes filles, nous invitent à découvrir leurs us et leurs coutumes, leurs joies et leurs peines. Faste et misère se côtoient, tout comme hypocrisie et courage, religions et démons, honneur et perfidie. Chaque personnage nous éclaire sur un trait de l’Histoire, dont la religion et le pouvoir tirent les ficelles.



Le XVIe siècle, période de grands troubles, de guerres entre catholiques et huguenots, où le pouvoir des grands impose les règles, enlise les pauvres dans la misère, mais ne peut rien contre la peste. Époque de grande ignorance où la médecine est quasiment impuissante et où les croyances sont truffées de légendes païennes, chères aux domestiques et aux paysans. Et, emporté par la magie de sa langue qui fleure bon le terroir, qu’on comprend sans avoir appris, tant les images sont parlantes, cocasses, amusantes, le lecteur ne peut que dévorer cette grande aventure.



Une histoire à suivre…



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Fortune de France, tome 1 : Fortune de France

Es pas trop leu !!!



Voilà, j’ai dévoilé le tiers de mes connaissances en occitan et la seule qui fasse à peu près sens dans le contexte.

Pourquoi l’occitan ? Parce que l’histoire du présent roman se passe dans le Périgord, pas loin de Sarlat, en un 16ème siècle où l’occitan était encore largement plus parlé que le françois de Paris. Et puis j’ai vécu mon enfance dans le midi et j’en suis bêtement fier.

Et pourquoi « c’est pas trop tôt » ? Mais parce que je ne savais pas qu’il existait une saga historique de la France du 16ème siècle aussi bien troussée que ce que ce début laisse augurer. C’est de la génialitude distillée douze fois dans un bon vieil alambic qui sent bon la liqueur de prune.

Il était temps que je m’y mette donc, et je remercie un million de fois ma chère TheWind dont les délicieuses critiques m’ont décidé à me lancer dans cette gageure (13 volumes, ça me fait très peur en général).



Mazette et cornebidouille, quel roman ! Il est rare que je sois en tout point satisfait d’un roman historique. Souvent, l’auteur sculpte avec précision les événements historiques en étant incapable de donner de la vraie chair à ses personnages (Roger Caratini par exemple, Jean Diwo à un moindre niveau). Parfois, des personnages somptueux évoluent dans un cadre historique où la licence romanesque prend le pas sur la véracité des faits (on trouve ça chez des auteurs du 19ème siècle). Robert Merle parvient à faire vivre de vraies personnes qui m’ont instantanément touché dans un contexte historique vrai et complet.

Dans ce premier tome, Pierre de Siorac raconte son enfance au château de Mespech. Il est narrateur et on a l’impression qu’il nous nous conte ses mémoires, un peu comme dans Le Grand Meaulnes. L’époque est à la conversion à la religion réformée, au choix de son camp, aux premières guerres de religion. Le père de Pierre prend son temps pour affirmer sa conversion au monde, sa mère ne veut pas en entendre parler. L’ambiance de guerre civile qui pénètre le moindre foyer est palpable et on pleurerait de voir ces gens, devenus des amis à force de les côtoyer en lecture, se déchirer. Amour réciproque contre croyances incompatibles qui leur sont autant nécessaires que respirer.

Je viens de le dire, on se sent rapidement appartenir à cette famille, au sens large c’est-à-dire en comptant les domestiques. On les aime dans leurs qualités et leurs défauts. On a la chance de voir vivre le petit peuple de province avec la petite noblesse. Une vie simple faite de travail, de batailles parfois, de maladies, de discussions rigolotes et de religion catholique ou protestante qui gèrent tous les gestes de la vie ou presque. J’ai beaucoup appris sur le sort des petites gens, de cette nourrice obligée de partir se faire faire un gosse par son mari dès que sa maîtresse est enceinte, de ses hommes qui ne peuvent espérer prendre épouse tant qu’ils ne possèdent pas un minimum de moyen de faire vivre une famille, de ces gens qui sont obligés – au moins en public – de prendre la religion de leurs maîtres. L’égalité n’est pas à l’ordre du jour.

Non, elle ne l’est pas. Les maîtres de Mespech, Jean de Siorac et son frère de sang Sauveterre, sont des modérés attachants, mais ce ne sont pas des saints (et je ne dis pas ça parce qu’ils sont huguenots). Ils passent par des phases de fanatisme, ils n’hésitent pas à s’emparer des terres de paysans incapables de survivre en temps de disette moyennant fourniture de vivres. Comme je le disais, ils sonnent vrais.



Et Robert Merle parvient à mêler petite et grande Histoire en rendant cette dernière aussi palpitante que sous la plume d’un Dumas. Ce roman est aussi riche qu’un livre d’Histoire ou dix biographies. J’y ai retrouvé tout Didier le Fur et Jean-François Solnon. Il évoque un Henri II manipulé, un Philippe II d’Espagne manipulateur, un Duc de Guise obnubilé par sa propre gloire et une Catherine de Médicis dont je me suis demandé si Robert Merle voulait la faire coller à sa légende noire (comme Dumas) ou plus simplement à l’opinion qu’en avait les huguenots à l’époque (opinion pas très favorable).



J’ai vraiment vécu quelques jours avec ce livre, dans ce livre, ma réalité s’effaçant derrière cette puissante évocation d’un temps passé qui m’a semblé si incarné. Les Piliers de la Terre de Ken Follett m’avait fait cet effet auparavant, et Azteca de Gary Jennings aussi.

Mais là ce n’est qu’un début. La saga va m’accompagner plusieurs années. Et cela rend l’avenir très attractif.

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Fortune de France, tome 1 : Fortune de France

Fortune de France est le premier tome d'une fresque historique de 13 volumes. Elle parcourt l'histoire de France de 1547 à 1661 du point de vue d'un médecin protestant.Dans les six premiers tomes le héros est Pierre de Siorac et dans les sept derniers, son fils Pierre-Emmanuel.



C'est une série que j'ai lu il y a de nombreuses années et que j'avais adoré. Je me suis toujours promis de trouver le temps de la relire un jour et c'est une rencontre fortuite avec ce premier tome au détour d'un étal de bouquiniste qui à lancé le processus de relecture. En général, les seconde fois sont décevantes ou en tout cas moins mémorables que les premières fois. Mais ce n'est pas le cas ici, grâce à la rigueur historique de l'auteur et sa capacité à rendre l'histoire de France passionnante. Il faut bien se rendre compte que derrière cette couverture aussi excitante qu'un poulpe se cache un roman d'une très grande qualité littéraire et d'une grande inventivité. Inventif par l'idée de l'auteur d'introduire des dialogues en occitan. Une langue que le lecteur assimile rapidement et qui ajoute beaucoup au plaisir de la lecture. Un roman où l'on apprend beaucoup de chose sur l'histoire de France et avec lequel on s'ennuie jamais. Je n'ai plus qu'a trouver le deuxième tome !
Lien : http://desgoutsetdeslivres.o..
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Fortune de France, tome 1 : Fortune de France

Encore une fois, un coup de chance: "Tu l'as lu", "Non", "T'aime Stéphane Bern ? Ça va te plaire, c'est écrit en français du XVIe siècle". Effectivement, et au moment où j'écris, j'ai déjà presque fini le quatrième tome. Quel bonheur, mais quel bonheur ! Le fond, la forme, tout y est ! Je rechigne toujours un peu aux guerres de religion : c'est chiant. Mais là, c'est drôle et charismatique, poignant et coloré, et ce parler, mon dieu (celui que vous voudrez), ce parler ! Ils sont là devant nous, on les entend, on les voit, on les sent ! Grand moment de délices linguistique ! Dire que je me plaignais que le dernier Jaworski ne sorte qu'en septembre (janvier maintenant, dit-on), sanguienne ! Aurais-je tout de même le temps d'aller au bout de ce festin périgourdin avant de retrouver mes amours gauloises ?! PS : effets secondaires : gare aux expressions du XVIe siècle qui s'immiscent ni vu ni connu dans voter quotidien.
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Fortune de France, tome 1 : Fortune de France

Les bons romans historiques me passionnent et Robert Merle est un maître en la matière. C'est dire le plaisir que j'ai eu à lire (enfin !) ce premier volume de "Fortune de France".

Premier cercle, celui d'une famille protestante, celle du narrateur, Pierre de Siorac, qui dresse la chronique familiale centrée autour de son père et du meilleur ami de celui-ci, acharnés tous deux à augmenter et à défendre leur domaine de Mespech.

Deuxième cercle, celui de la province du Périgord, qui nous fait croiser La Boétie, Montaigne et autres figures illustres.

Troisième cercle, enfin, celui d'un pays où décisions et privilèges des princes et gouvernants influent directement ou en rebond sur l'existence des personnages des premier et deuxième cercles.

Cette porosité entre les différentes sphères construit une intrigue solide et passionnante et crée les linéaments d'une analyse des évènements historiques et de leurs effets dans toutes les couches de la société de l'époque.

Cette démarche stimulante est soutenue par une écriture voluptueuse qui mêle bellement langue ancienne, parlers locaux et style actuel. En un mot, j'ai hâte de suivre Pierre de Siorac dans sa découverte de Montpellier et de savoir comment sa famille huguenote va traverser les prémices des guerres de religion.

Vite, la suite !!

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