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Critiques de Roger Grenier (47)
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Dans le secret d'une photo

Dans le secret d'une photo est un récit autobiographique. L'auteur, Roger Grenier, écrivain, journaliste et homme de radio, revient sur sa vie, à travers le prisme de la photo : l'appareil photo de son père, celui de sa mère, puis le sien propre, ses collègues et autres ami.e.s photographes, les appareils empruntés, cassés, la pellicule ou la photo elle-même sont autant de prétextes pour se remémorer certains éléments de sa vie. Souvenir clé ou anodin, l'anecdote photographique n'est jamais dénuée de sens. L'écriture est belle et fluide, j'ai eu beaucoup de plaisir à découvrir de la sorte les méandres de la mémoire de Roger Grenier.
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Le palais des livres

Quand Roger Grenier écrit cet essai, en 2011, il a 92 et ça lui donne un certain recul pour parler de littérature. Dans le Palais des Livres, Grenier nous livre ses clefs d’analyse après plus de 80 ans de lecture, ça en fait ! Journaliste, chroniqueur, essayiste, romancier, il écrit dans la revue Combat d’Albert Camus, travaille à Gallimard, rédige des scénarios, couvre des procès à la libération… Ce touche-à-tout-ce-qui-est-littéraire va rencontrer ce qui se fait de mieux dans le genre durant le XXième siècle. Dans cet essai, sa façon très personnelle d’envisager les choses nous perd un peu, on a le sentiment d’un recueil de notes disparates mais son érudition nous emporte sur des chemins peu conventionnels.Au chapitre premier « Au pays des poètes » il récapitule les liens entre le fait divers et la littérature d’Œdipe à Madame Bovary ; « Le fait divers cet acte brut, après avoir subi un premier affinage sous la plume d’un journaliste, bénéficie parfois d’une distillation supplémentaire. Sublimé, quintessencié, il entre en littérature ». Ce n’est pas Régis Jauffret avec son terrible Claustria qui va le contredire. Ensuite vient le surprenant chapitre sur « l’attente et l’éternité » où il évoque les attentes romanesques des amours impossibles, celle du désert des Tartares de Buzzati (qu'il trouve grossière) ou du titre de la célèbre pièce de Beckett, sans oublier l’attente de la légendaire de Pénélope … Plus loin "s’en aller » évoque le droit des écrivains et des hommes au suicide, à la contradiction le tout étayé par des références littéraires évidemment. Grenier se pose ensuite la question « ai-je encore quelque chose à dire ? » et puis dans le dernier chapitre il évoque la motivation de l’écrivain: « Pour être aimer. Tous les chapitres font référence à des kilomètres de lecture et dans cet apparent fouillis, il nous livre une réponse « Écrire suppose un effort. C’est un travail. Pourquoi va-t-on s’y astreindre, alors qu’il serait plus naturel de ne rien faire ? C’est que l’écriture est tout à la fois un travail fatigant et un plaisir. Bien plus qu’un plaisir. Écrire est peut-être le seul moyen dont dispose un être humain pour apprivoiser une angoisse fondamentale ».
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Les deux rives

J'aime profondément Roger Grenier, qui fut un grand serviteur de la littérature. Homme discret et bienveillant, il passa plus de 50 ans aux éditions Gallimard. Ami de Camus, puis de Queneau, de Brassai et de beaucoup d'autres, il est aussi auteur d'une œuvre qu'il lui ressemble : élégante, humaine, subtile, sans fanfaronnade et discrète comme coule une rivière. Homme sans ombre, il n'a pas recherché la lumière et me parait trop peu connu aujourd'hui.

Les deux rives est un livre posthume, qui regroupe trois courtes nouvelles, de nombreux souvenirs d'éditeurs et un commentaire sur l'Illustration (revue de la guerre de 14).

A lire ces belles lignes, j'ai eu deux regrets : qu'elles soient si courtes, et que Roger Grenier n'ait pas écrit - ou publié - son journal.
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Armistice

A l'occasion du centenaire de l'armistice, Gallimard a proposé à différents écrivains un hommage aux poilus. Le résultat est sublime. Trente et un auteurs contemporains se livrent à l'exercice difficile. Daeninckx, Hatzfeld, Jourde, Moï, Rufin, pour n'en citer qu'une poignée ont accepté cette écriture mémoire.

Chaque texte est illustré par une peinture, une gravure, un dessin. C'est ainsi que j'ai découvert l'histoire de vie et les peintures de Rik Wouters.



Cet ouvrage collectif fait écho aux chefs d'œuvre qui ont eu pour sujet la 1ere guerre mondiale: Voyage au bout de nuit, Les sentiers de la gloire, Au revoir là haut, capitaine Conan...



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Trois heures du matin, Scott Fitzgerald

Le journaliste et écrivain Roger Grenier consacre ce volume de la collection L’Un et l’Autre à F. S. Fitzgerald.



Dans de courts chapitres ayant chacun un thème précis, Grenier se fait le biographe de Fitzgerald, et exprime aussi avec émotion son attachement à l’auteur, pourquoi il fait partie de ses préférés. Grenier brosse à grands traits le portrait de Fitzgerald et tente de mettre en évidence ses paradoxes. Il existe de nombreuses biographies de Fitzgerald très complètes qui combleront mieux votre soif de connaissance, mais sans apporter de grande nouveauté, cet essai a vraiment beaucoup de charme. Grenier réussi à transmettre à son lecteur ce que Fitzgerald possède de touchant et qui le rend unique dans le paysage de la littérature américaine.
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Regardez la neige qui tombe. Impressions de..

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Album Camus

Cet album Camus n'a été proposé à ses lecteurs par la bibliothèque de la Pléiade qu'en 1982. Il y a quelque chose d'étonnant de nos jours à songer que Camus n'a pas toujours été l'un de nos grands classiques.

La merveilleuse collection des albums Pléiade est assez facilement divisible en deux catégories : les albums de type universitaire, de facture assez classique, et les albums écrits par des écrivains ou des artistes, lesquels prennent alors une place non négligeable dans le récit. Roger Grenier, merveilleux écrivain, n'appartient pourtant pas à cette catégorie. C'est avec une grande humilité que celui qui fut un proche de Camus commente la riche iconographie proposée au lecteur, sans jamais se mettre en avant.

A l'image de Camus, il a fait un livre sobre et lumineux.
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Regardez la neige qui tombe. Impressions de..

Roger Grenier a obéi au conseil de l’ami et a lu Tchékhov.

Grenier aime bien écrire sur les autres, amis intimes ou personnes admirées. On peut citer entre autres Camus ou Fitzgerald.

Comme il a un vrai talent de biographe, à petites touches légères, comme un peintre, il nous fait le portrait de l’écrivain à travers de petits textes colorés.

Pas de réelle chronologie mais plutôt des fils rouges que Roger Grenier suit patiemment, le théâtre, l’enfance douloureuse, le père violent à Taganrog, le mariage, la vie en famille, le cabinet du médecin et pour terminer l’ombre de la tuberculose.

Le Tchékhov médecin ET écrivain « La médecine est ma femme légitime et la littérature ma maîtresse. Quand l'une m'ennuie, je couche chez l'autre. »

On aperçoit au fil des pages un Tchékhov qui ne croit pas au bonheur et qui toujours prend comme à Sakhaline, la défense des humbles, des meurtris, se dévouant sans cesse pour sa famille, ses frères, les pauvres.

Un homme qui ne croit pas que la vie ait un sens.

« Tenez, regardez la neige qui tombe, quel sens ça a-t-il ? » ainsi s'interroge un personnage dans Les Trois Soeurs.

Roger Grenier nous dit : « Des imbéciles, des paresseux, des inutiles abondent dans son oeuvre.»

Ou encore : « Il passe de la misanthropie à la pitié, de la froideur à la révolte contre la souffrance ».

Pour lui Tchékhov « oscille sans cesse entre deux extrêmes : le goût du néant et la tentation de se perdre aux confins de la sainteté en se vouant aux autres. »

Mais l’écrivain ne peut s’empêcher de rêver « Il faut montrer la vie non telle qu'elle est, ni telle qu'elle doit être, mais telle qu'elle doit nous apparaît en rêve. » Dit-il dans La Mouette.

Son théâtre est souvent vu comme dramatique alors que Tchékhov lui y voyait une farce et Roger Grenier le compare à Woody Allen quant à la dérision et l’humour noir.



J’ai aimé ce petit livre bourré de citations extraites des oeuvres de Tchékhov, de son journal et de sa correspondance.

Il est la version un peu mélancolique de la biographie de l’écrivain et nous restitue bien l’univers russe de l’homme.

Pour les amateurs de littérature russe






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Le palais des livres

La quatrième de couverture décrit exactement cet essai promenade : "En prenant des chemins quelque peu buissonniers, par exemple en allant voir quelle place les écrivains donnent aux faits divers, aux délices et aux affres de l'attente, à la tentation de l'inachevé, aux rapports entre vie privée et écriture, à la façon d'écrire l'amour, ces essais adoptent tout naturellement la revendication de Baudelaire sur le droit de se contredire. Et ils aboutissent à deux questions : Qu'est-ce qu'écrire ? Écrire est-il une raison de vivre ? L'une et l'autre, on s'en doute, ne peuvent que rester sans réponse."



Le palais des livres – je vous l'accorde, le titre est ridicule – s'accorde le droit de la contradiction car l'exhaustivité dont essaie de faire preuve Roger Grenier l'amène tout naturellement à citer des auteurs et des œuvres dont les démarches et avis s'éloignent ou s'opposent, ce qui confère au livre, à ses multiples citations et anecdotes, à cette énumération de belles références, les allures d'essais informels. Le flâneur y picorera quelques citations qui font mouche, l'idéaliste s'interrogera sur ses certitudes à propos de sujets plus ou moins importants, tels que la nouvelle ("Une demi-heure chez le dentiste"), l'œuvre et la vie privée, le suicide ("S'en aller") ou les sources d'inspiration littéraires les plus banales ("Le pays des poètes"). Ayant connu personnellement beaucoup d'auteurs et lu beaucoup – il est presque centenaire – Grenier apparaît certes comme un érudit mais il est facile à lire. L'amateur de littérature accueille ce recueil comme une friandise.



Roger Grenier, bourré d'anecdotes (jugez de sa bibliographie), offre ici neuf textes, pour certains des écrits remaniés déjà publiés dans "La nouvelle revue de psychanalyse" et "La revue des sciences humaines". Mon regret est de ne pas disposer d'un index qui facilite le retour aux auteurs et à leurs nombreuses citations [l'informaticien grince et rappelle que les versions numériques permettent toujours, même sans index, des recherches rapides].

[...]



Deux citations pour terminer, aux extrêmes :



"Je tiens pour plus important d'écrire un livre que de gouverner un empire. Et pour plus difficile aussi." (Robert Musil)



"Well, son, I can't drink all the time, I can't eat all the time, and I can't fuck all the time. What else is there to do ? " (Faulkner, à un journaliste – il ne les aimait pas)


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Il te faudra quitter Florence

J'ai apprécié tous les livres de Roger Grenier lus jusqu'ici, mais là, j'avoue, que je n'ai pas su démêlé tous les nœuds de cette histoire.

Des exilés, des malfrats... il me manque une boussole, ou plutôt d'autres critiques de lecteurs ayant partagé cette lecture pour me remettre sur le chemin !
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Le palais des livres

Roger Grenier, né en 1919 à Caen dans le Calvados, est un écrivain, journaliste et homme de radio français. Pendant la guerre, Roger Grenier suit les cours de Gaston Bachelard à la Sorbonne avant de participer en 1944 à la libération de Paris. Il est ensuite engagé par Albert Camus dans l'équipe de Combat, puis à France-Soir. Journaliste, il suivra de près les procès de la Libération auxquels il consacrera son premier essai en 1949 sous le titre Le Rôle d'accusé. Homme de radio, scénariste pour la télévision et le cinéma, membre du comité de lecture des éditions Gallimard depuis novembre 1963, il reçoit le Grand prix de littérature de l'Académie française en 1985 pour l'ensemble de son œuvre qui compte aujourd’hui une trentaine d'ouvrages, romans, essais et nouvelles.

Le présent livre, publié initialement en 2011, est un essai sur la littérature, composé de neuf textes parus précédemment pour certains, dans différentes revues. Neuf angles différents pour nous parler des livres mais surtout de leurs auteurs, pour entrer dans la peau de l’écrivain, ce qui le motive. Roger Grenier s’appuie sur mille et une références littéraires, titres d’ouvrages, citations, écrivains, cet étalage de culture impressionne tout en restant très accessible à tous.

Il sera donc question ici : du rôle des faits divers dans l’inspiration des écrivains, de l’amour (« Donc, à quelques exceptions près, la grande affaire du roman, c’est l’amour. »), de ce genre littéraire qu’on appelle « la nouvelle » (« elle prend son essor, dans un pays et à une époque donnés, lorsqu’il existe une presse et des revues capables de faire vivre les auteurs. »), des œuvres posthumes, inachevées ou abandonnées, ou encore du besoin d’écrire, des motivations diverses des écrivains dont l’une effraie un peu, « Mais on écrit le plus souvent parce que l’on est trop seul »…

Deux textes m’ont particulièrement frappé, « S’en aller », qui aborde le problème du suicide et du droit de se contredire, toujours avec citations ou écrivains en références ; et « Vie privée », où Grenier s’interroge, « Est-ce que connaitre la vie privée d’un auteur est important pour comprendre son œuvre ? » tout en abordant aussi la technique d’écriture avec l’emploi du « Je », ou bien le rôle de la mémoire…

Tout cela m’a passionné et si (seule petite critique) le premier texte m’a paru légèrement complexe à lire, ne vous laissez pas impressionner, cet essai extrêmement intéressant – pour ceux qui aiment entrer dans la cuisine des écrivains – tout autant que cultivé, est d’un abord très aisé. Le genre de petit bouquin indispensable pour tous les amoureux des livres, des lectures et fatalement des écrivains. Un livre dans lequel on souligne beaucoup de passages pour mieux y revenir plus tard, comme ce « … le paradoxe fondamental du roman demeure. Il est une fiction, un récit mensonger qui nous permet de rechercher et de découvrir la vérité des hommes et du monde. »

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Les Larmes d'Ulysse

A travers anecdotes et citations érudites, l'auteur explore la relation complexe entre les gens de lettres et leurs chiens. De Spinoza à Lévinas, en passant par Descartes, Averroès et bien d'autres, c'est tout un parcours philosophique sur la relation de l'homme à l'animalité dont il est ici question.

Seul bémol, les chats n'y ont pas droit de cité, comme si l'amour de l'un excluait celui de l'autre !

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Le palais des livres

Recueil de courts essais ou réflexions, autour sz diverses sources d'inspiration des romanciers et des novellistes. Faits divers, attente, l'amour, la vie privée...

Le ton est érudit, pas toujurs fluide, mais assez facile à lire. Ce n'est pas une forme que j'affectionne (au même titre que la nouvelle) mais c'est assez intéressant.
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Les Larmes d'Ulysse

Le fil de l’ouvrage est décousu, c’est un chien qui a du chien. Mon avis est loin d’être négatif mais souvent, comme le remarque Grenier, la comparaison avec un chien a tout de l’insulte. J’ai aimé découvrir diverses anecdotes, plus ou moins légères — celle sur l’île d’Oxias m’a particulièrement touchée —. La présence du chien Ulysse permet des petites disgressions agréables.
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Dans le secret d'une photo

« Dans le secret d'une photo » a été édité en 2010 Par Gallimard dans la collection « L'UN ET L'AUTRE ». L'auteur, Roger Grenier, est décédé en 2017. Écrivain, journaliste, éditeur et homme de radio , il a laissé une oeuvre importante. Ses activités lui ont permis de tisser de nombreux liens avec le milieu littéraire, médiatique, culturel… « Dans le secret d'une photo » lui permet, dans un ouvrage autobiographique au rythme chronologique, de lier sa pratique de la photographie à ses rencontres, ses souvenirs, ses voyages…. Organisé en courtes « fiches », d'une à quelques pages, le livre fait apparaître de grands acteurs : Albert Camus, Pierre Lazareff, Brassaï, Gisèle Freund, Edouard Boubat… Les références littéraires, techniques, les réflexions personnelles sur l'art photographique … se succèdent. le rythme est alerte et le lecteur assiste au tourbillon culturel du XX ème siècle. Ce livre de souvenirs ne manque de fantaisie et d'humour tout en gardant une portée philosophique. le titre reprend une pensée de Diane Arbus, mise en exergue : « Une photographie est un secret au sujet d'un secret ». Au final un livre « vivant » et intéressant.



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Il te faudra quitter Florence

C’est par hasard qu’Adrien rencontre le Dr Cristobal Prados: Agnès, amie de Charlotte, décide de jouer l’entremetteuse et lui impose, plus qu’elle ne le lui laisse le choix en fait, la visite de ce docteur soi- disant exceptionnel mais aux méthodes peu orthodoxes. Drôle d’homme que ce docteur, qui s’enfile armagnac sur armagnac, et qui n’a de cesse de s’épancher sur ses problèmes conjugaux! Intrigué, fasciné par ses bizarreries et ses manières cocasses, Adrien découvre peu à peu que l’homme est loin d’être ce qu’il prétend.

         Ce court roman narre les errances d’un personnage un peu paumé, Adrien, mais à mon sens, le principal intérêt de l’histoire est incarné par le couple Prados: qui est vraiment ce docteur espagnol, qui semble être doté d’une bonne dose de bagou, de répondant et d’ingéniosité, qui, à chaque tuile qui lui tombe sur le nez, sait rebondir à chaque fois. C’est un homme mystérieux, insaisissable, qui semble constamment être enfermé dans un rôle qu’il s’applique à jouer. Menteur patenté, homme aux identités multiples, à la double personnalité, à l’image de son front divisé par cette cicatrice qu’il porte comme un trophée, comme un stigmate de son passé tourmenté et rocambolesque.

Je dirais que ce roman porte une vision assez sombre de l’humanité et du monde qui l’abrite: l’exil apparaît comme une fuite en avant assez vaine, les quelques personnages principaux qui peuplent ce roman sont eux aussi enfermés dans cette vie de non-sens et d’échecs perpétuels. Adrien cherche sa voix de rédemption chez les personnes mêmes qui ne peuvent rien lui offrir, étant elles-mêmes dans une impasse inextinguible. Son aveuglement est le reflet de son incapacité à ne pas foncer dans le mur. Seul le personnage secondaire qu’est Charlotte, d’aussi loin qu’on puisse l’apercevoir, semble mieux s’en sortir: loin de l’abîme dans lequel Adrien est lentement tombé, elle s’est remise en couple et ne semble plus vouloir fréquenter l’ancien journaliste. J’ai beaucoup apprécié certaines réflexions de l’auteur sur le sens de l’exil ou celui de la vie mais je pense que globalement ce roman manque de profondeur et se laisse parfois aller à la facilité. Je n’en garderai pas un souvenir impérissable.
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Journaux de voyage - L'Envers et l'endroit ..

Révolte dans les Asturies

Cet ouvrage d'Albert Camus est de ceux que je n'avais pas lu dans mon adolescence, temps où j'ai dévoré ses œuvres. Oui, j'ai mangé des classiques au kilomètre entre 12 et 22 ans, chacun son vice ! Et j'aime bien y revenir maintenant :) Bon, ce titre n'est pas de ceux que je retiendrais.



Alors cette courte pièce n'est pas seulement de Camus mais aussi de Jeanne-Paule Sicard, Bourgeois et Poignant, c'est une oeuvre collective en quatre actes, qui retrace une révolte ouvrière de 1934 en Espagne. C'est bien sûr une pièce engagée politiquement et actuelle (écrite en 1935), dont la représentation a été interdite à sa publication.



On est du côté des révoltés, et l'on suit les débuts de la grève des mineurs communistes, les hommes qui se sacrifient à une cause, et qui sont écrasés dans le sang. Tout se passe autour d'un café, avec une grande place donnée à la radio qui informe de la pensée officielle. Il y a peu de textes et de personnages, c'est plus une base. Pas le temps de s'attacher aux personnages, on a à peine le temps de les connaitre et l'action va vite. C'est assez sec, très centré sur le politique.
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Correspondance: (1950-1983)

Ce livre est pour moi une grosse déception. Généralement, lorsque l'on publie la correspondance entre deux personnes c'est en raison de l'échange des idées, de la qualité littéraire des écrits. Ici cela n'est pas le cas non pas que Brassaï écrivait mal au contraire! Non mais les courriers se contentent d'être "comment allez vous", "je suis dans ma propriété de...", "peux tu m'envoyer des exemplaires" etc... Il s'agit essentiellement d'une correspondance pratique qui a peu de valeur pour les amateurs de Brassaï. Celle ci étant chronologique on peut suivre un peu l'évolution de sa santé et de son travail mais c'est tout.

On en apprend un peu plus sur Brassaï dans l'introduction. J'ai peu découvrir que la photographie n'est qu'une facette de son talent qui est multiple et prend de nombreuses forme. Néanmoins cette introduction est à mon goût mal construite et organisée. Elle saute d'une période à l'autre sans véritable justification. Bref, je me répète: une grosse déception.

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Albert Camus, soleil et ombre

Pas de meilleur livre pour une introduction à l'étude de l'oeuvre de Camus...
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Trois heures du matin, Scott Fitzgerald

Qui trop embrasse mal étreint... les nouveautés, le reprises, et quelques états d'âme comme assaisonnement m'auront fait oublié, dans mes brouillons, ce livre magnifique de Roger Grenier sur Scott Fitzgerald que je destinais à accompagner l'article sur Gatsby le Magnifique. Roger Grenier est l'un de mes auteurs favoris de chez Gallimard, un de mes grands anciens, et pourtant un de mes contemporains capitalissimes. Ne me tenez pas rigueur de cet oubli.



Je vous lasse sans doute avec mes perpétuelles recommandations : « Qui êtes-vous pour.... ? » m'a naguère asséné telle dame du micro, et il n'est pas une page que j'écrive, en scolie ou en apostille, sans que je me répète cette obsédante question. Comment partager ce goût, pourquoi partager ce goût ? Pourquoi et comment vous assurer que les quelques heures que vous passeriez à lire le bel essai de Grenier valent mille fois, et ici les mots valent mille images, le film clinquant de Baz Luhrman ?



Trois heures du matin : belles esquisses d'une vie de succès et d'échecs : « Quand je suis à jeun, je ne peux pas supporter le monde, quand j'ai bu, c'est le monde qui ne peut plus me supporter » écrit Scott. Et Zelda « la folle », et Hemingway le rival jaloux, et tant d'autres de ces premiers cinquante ans du vingtième siècle. Et aussi le déchirement entre la « bonne » littérature, ticket pour la postérité, et la littérature « facile »... indispensable pour le compte en banque.



J'écris d'un jet, peu importe. Une citation qui résume Gatsby :



« Gatsby le miséreux a réussi à posséder Daisy, la fille de milliardaires, grâce à la guerre et à son uniforme d'officier. Mais il a eu l'impression de commettre à la fois une escroquerie et un sacrilège. Il aura beau conquérir une immense fortune et étaler son opulence, pour retrouver celle qu'il aime, sa tentative aboutit à l'écrasement et à la mort. Il suffit à Tom Buchanan [l'époux ce Daisy], le vrai riche, de prononcer quelques phrases pour liquider Gatsby. Il n'a qu'à faire allusion aux origines de Gatsby et à son argent mal acquis. Aussitôt Daisy, malgré son amour, se retrouve d'instinct du côté de Tom. »



C'est toute l'Amérique qui se retrouve dans ce résumé, celle de l'argent qui distingue et qui tue.



J'écris trop rapidement ; tant pis.
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