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Critiques de Roger Grenier (47)
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Albert Camus, soleil et ombre

L'auteur vient de décéder ce matin , 9 septembre 2017 . Je ne sais pas rédiger une chronique de décès avec les habituels salamalecs honorant la mort d'un grand homme disparu et n'en ai pas le gout . Ce site s'adressant surtout à des lectrices et lecteurs , me parait plus utile de mettre un titre signifiant de l'écrivain en question qui fut un proche de Camus de par ses idées et sa collaboration au journal " Combat " dans lequel Albert Camus s'exprima ouvertement si souvent .

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Albert Camus, soleil et ombre

Pas de meilleur livre pour une introduction à l'étude de l'oeuvre de Camus...
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Album Camus

Cet album Camus n'a été proposé à ses lecteurs par la bibliothèque de la Pléiade qu'en 1982. Il y a quelque chose d'étonnant de nos jours à songer que Camus n'a pas toujours été l'un de nos grands classiques.

La merveilleuse collection des albums Pléiade est assez facilement divisible en deux catégories : les albums de type universitaire, de facture assez classique, et les albums écrits par des écrivains ou des artistes, lesquels prennent alors une place non négligeable dans le récit. Roger Grenier, merveilleux écrivain, n'appartient pourtant pas à cette catégorie. C'est avec une grande humilité que celui qui fut un proche de Camus commente la riche iconographie proposée au lecteur, sans jamais se mettre en avant.

A l'image de Camus, il a fait un livre sobre et lumineux.
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Album Camus

Un album de documents iconographiques, mais aussi une biographie pour un auteur ultra-célèbre, mais sur lequel en fait je ne savais pas grand-chose, en dehors de réminiscences scolaires. Roger Grenier qui connaissait personnellement Albert Camus a par ailleurs écrit une biographie moins succincte sur celui-ci. Car dans cette collection la partie écrite n’est là que pour accompagner la documentation : photos de l’auteur, de ses proches, des lieux qu’il a connu et fréquenté, manuscrits ou brouillons, … presque 500 documents présentés en ordre chronologique. De quoi situer Albert Camus dans son temps, dans son époque, ce qui pour cet auteur est pour le moins essentiel. Comme d’habitude avec La Pléïade, cet album, à tirage limité, offert en 1982 à tout acheteur de trois ouvrages de la collection du même nom, est d’excellente qualité.
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Andrélie

Portrait kaléidoscope de sa mère Andrée, opticienne, gérante éphémère de cinéma, qui se sépara de son mari et eut 4 enfants dont 3 moururent de son vivant. Andrée apparait comme une femme volontaire et en même temps souvent imprudente, et peu apte à la gestion d’un commerce, malgré sa passion pour ce métier. Ce portrait ressuscite en même temps une époque, celle de l’entre deux guerres et de l’après-guerre. C’est aussi à sa manière une nouvelle de Roger Grenier, avec son goût pour la sobriété du style, et sa façon de ramasser en une ou deux phrases les incongruités des destinées et la part de hasard de celles-ci. Il dit aussi quelque part : « il était entendu que nous nous aimions », ce qui veut dire que l’amour n’a pas besoin de s’afficher pour être durable et sincère.
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Armistice

A l'occasion du centenaire de l'armistice, Gallimard a proposé à différents écrivains un hommage aux poilus. Le résultat est sublime. Trente et un auteurs contemporains se livrent à l'exercice difficile. Daeninckx, Hatzfeld, Jourde, Moï, Rufin, pour n'en citer qu'une poignée ont accepté cette écriture mémoire.

Chaque texte est illustré par une peinture, une gravure, un dessin. C'est ainsi que j'ai découvert l'histoire de vie et les peintures de Rik Wouters.



Cet ouvrage collectif fait écho aux chefs d'œuvre qui ont eu pour sujet la 1ere guerre mondiale: Voyage au bout de nuit, Les sentiers de la gloire, Au revoir là haut, capitaine Conan...



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Brefs récits pour une longue histoire

L'un dans l'autre, ces petits bains de vie, très parisienne au demeurant, s'avèrent parfois réjouissants, parfois tristes, toujours agréablement bien écrits, la plupart du temps assez bien croqués. Et il est fort probable que ces « brefs récits » ont une « longue histoire ».
Lien : http://www.actualitte.com/cr..
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Brefs récits pour une longue histoire

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Brefs récits pour une longue histoire

Un ménage à trois à Clermont-Ferrand,

Un violoncelliste au coeur tendre,

Un benêt déniaisé à la Libération de Paris,

Etc, etc...des brèves littéraires à déguster comme du bon vin!



J'ai pourtant toujours un peu de mal avec les recueils de nouvelles. Ces histoires courtes m'échappent, je n'arrive pas à m'en imprégner et leur brièveté les rend éphémères au souvenir. Il faut pourtant reconnaître que c'est un exercice littéraire difficile car, pour capter instantanément le lecteur, il faut aller à l'essentiel.



Roger Grenier y réussit fort bien. Voici donc ici quelques tranches de vie désenchantées, parlant d'infidélité, de suicide, de culpabilité, de quête du sentiment amoureux et de parcours individuels insolites.

Dis ainsi, je vous accorde que ça semble bien morose mais Roger Grenier assaisonne le tout d'un zeste d'ironie, avec un oeil affuté et décalé, une concision et une aisance parfaite de plume.



On n'en attend pas moins d'un auteur d'une quarantaine d' ouvrages à ce jour et que l'Académie française a couronné des lauriers de son grand Prix pour l'ensemble de son œuvre.
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Ciné-roman

Dans sa jeunesse, Roger Grenier travailla comme projectionniste dans un cinéma de quartier du Sud de la France. Il y a donc probablement de lui dans le personnage principal du roman, François Laurent, dont les parents rachètent le Magic Palace au père La Flêche.

Il est un peu miteux, ce cinéma - sa décoration est criarde puis vieillissante, sa programmation hasardeuse, son public aléatoire. Mais François en tombe amoureux jusqu'à y consacrer sa vie: terrain de jeux de son enfance, peu importe qu'il n'ait pas le glamour des salles américaines, le Magic est sa danseuse, son étoile, son lien avec le 7e art et les vedettes de Hollywood.

Dans un style un brin académique, Roger Grenier fait naître des personnages attachants et crédibles, pour qui il éprouve une évidente tendresse. François Laurent le le Magic Palace, c'est un peu Eddy Mitchell dans la dernière séance ou Philippe Noiret au Paradiso. Sans être inoubliable, Ciné-Roman joue de la séduction discrète mais efficace.
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Correspondance: (1950-1983)

Ce livre est pour moi une grosse déception. Généralement, lorsque l'on publie la correspondance entre deux personnes c'est en raison de l'échange des idées, de la qualité littéraire des écrits. Ici cela n'est pas le cas non pas que Brassaï écrivait mal au contraire! Non mais les courriers se contentent d'être "comment allez vous", "je suis dans ma propriété de...", "peux tu m'envoyer des exemplaires" etc... Il s'agit essentiellement d'une correspondance pratique qui a peu de valeur pour les amateurs de Brassaï. Celle ci étant chronologique on peut suivre un peu l'évolution de sa santé et de son travail mais c'est tout.

On en apprend un peu plus sur Brassaï dans l'introduction. J'ai peu découvrir que la photographie n'est qu'une facette de son talent qui est multiple et prend de nombreuses forme. Néanmoins cette introduction est à mon goût mal construite et organisée. Elle saute d'une période à l'autre sans véritable justification. Bref, je me répète: une grosse déception.

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Dans le secret d'une photo

« Dans le secret d'une photo » a été édité en 2010 Par Gallimard dans la collection « L'UN ET L'AUTRE ». L'auteur, Roger Grenier, est décédé en 2017. Écrivain, journaliste, éditeur et homme de radio , il a laissé une oeuvre importante. Ses activités lui ont permis de tisser de nombreux liens avec le milieu littéraire, médiatique, culturel… « Dans le secret d'une photo » lui permet, dans un ouvrage autobiographique au rythme chronologique, de lier sa pratique de la photographie à ses rencontres, ses souvenirs, ses voyages…. Organisé en courtes « fiches », d'une à quelques pages, le livre fait apparaître de grands acteurs : Albert Camus, Pierre Lazareff, Brassaï, Gisèle Freund, Edouard Boubat… Les références littéraires, techniques, les réflexions personnelles sur l'art photographique … se succèdent. le rythme est alerte et le lecteur assiste au tourbillon culturel du XX ème siècle. Ce livre de souvenirs ne manque de fantaisie et d'humour tout en gardant une portée philosophique. le titre reprend une pensée de Diane Arbus, mise en exergue : « Une photographie est un secret au sujet d'un secret ». Au final un livre « vivant » et intéressant.



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Dans le secret d'une photo

Dans le secret d'une photo est un récit autobiographique. L'auteur, Roger Grenier, écrivain, journaliste et homme de radio, revient sur sa vie, à travers le prisme de la photo : l'appareil photo de son père, celui de sa mère, puis le sien propre, ses collègues et autres ami.e.s photographes, les appareils empruntés, cassés, la pellicule ou la photo elle-même sont autant de prétextes pour se remémorer certains éléments de sa vie. Souvenir clé ou anodin, l'anecdote photographique n'est jamais dénuée de sens. L'écriture est belle et fluide, j'ai eu beaucoup de plaisir à découvrir de la sorte les méandres de la mémoire de Roger Grenier.
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Dans le secret d'une photo

« Mais la photo ne date-t-elle pas du premier enfant qui a vu se refléter le ciel, les arbres, les prairies dans une goutte d'eau ? Ou d'Aristote qui perce un petit trou afin de pouvoir observer, sur le mur du fond d'une pièce obscure, le soleil écorné par la lune, au cours d'une éclipse ? Fixer l'image, ensuite, ce ne fut qu'affaire de chimie. » (p. 10)



Un grand plaisir de lecture avec cet ouvrage où l'ami d'Albert Camus parle avec sérieux , fantaisie, facétie, nostalgie…tour à tour, mais avant tout Roger Grenier parle avec fougue de sa fréquentation de la photographie, au fil de toute sa vie…Son travail de journaliste à « Combat », sa proximité avec les photographes professionnels, ses propres photographies, celles qu'on a prises de lui, sa fréquentation des photographes dont son intérêt constant pour le travail artistique de Brassaï , et pour l'homme…(sur lequel il a beaucoup écrit)



J'ai commandé en ce début juin 2020...cet ouvrage dans une collection unique, que j'affectionne au plus haut point, créé par J.B. Pontalis, « L'Un et l'Autre » [Gallimard ]… En sus de mon intérêt de longue date pour cet écrivain ( qui nous quittés en 2017) dont mes derniers coups de coeur étaient les « Instantanés » : un amour inconsidéré de la littérature, des écrivains et de l'Amitié…ce livre est des plus touchants car il mélange avec bonheur les souvenirs personnels, intimes, les rencontres de l'écrivain tout en réfléchissant sérieusement à la photographie, à l'art du portrait, à cet art, ayant souvent été un support, une aide et une passion pour les peintres, les écrivains… dont Zola, parmi tant d'autres, qui en fut le « champion » :

« il a possédé dix appareils photo, s'est installé trois laboratoires de développement. Il s'enfermait dans ses labos au point que sa femme avait peur qu'il tombât malade. Il était à l'affût de tout accessoire nouveau, et de toutes les variétés de papier. Il disait que la photo était son violon d'Ingres. Et aussi qu'il était « un martyr de la photographie ». Est-ce qu'elle servait son inspiration, ou tout au moins sa documentation ? « (p. 117)



Roger Grenier parle avec talent et modestie de ce même « violon d'Ingres »… « Je ne suis pourtant pas devenu photographe et mon instrument professionnel a été une machine à écrire. Mais la photo n'a cessé d'influer sur ma vie » (p. 40)





« Une photo permet de rêver sans fin. « (p. 18)…et…. « Il ne servirait à rien aux reporters-photographes de courir le monde, et parfois de risquer leur vie, s'ils ne cherchaient partout un seul sujet, l'homme. Parmi tous les miroirs de l'homme, la photo est celui qui ment le moins. » (p. 74)



Un très attachant moment de lecture, avec en plus , le grand plaisir de « cotoyer « des grands de la photographie : Izis, Boubat, Brassaï, Kitrosser, Diane Arbus, Gisèle Freund,…. Panaït Istrati, futur écrivain, photographe ambulant dans les rues de Nice, pour gagner sa vie…



*** Commande à La librairie Caractères / Issy- juin 2020

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Il te faudra quitter Florence

C’est par hasard qu’Adrien rencontre le Dr Cristobal Prados: Agnès, amie de Charlotte, décide de jouer l’entremetteuse et lui impose, plus qu’elle ne le lui laisse le choix en fait, la visite de ce docteur soi- disant exceptionnel mais aux méthodes peu orthodoxes. Drôle d’homme que ce docteur, qui s’enfile armagnac sur armagnac, et qui n’a de cesse de s’épancher sur ses problèmes conjugaux! Intrigué, fasciné par ses bizarreries et ses manières cocasses, Adrien découvre peu à peu que l’homme est loin d’être ce qu’il prétend.

         Ce court roman narre les errances d’un personnage un peu paumé, Adrien, mais à mon sens, le principal intérêt de l’histoire est incarné par le couple Prados: qui est vraiment ce docteur espagnol, qui semble être doté d’une bonne dose de bagou, de répondant et d’ingéniosité, qui, à chaque tuile qui lui tombe sur le nez, sait rebondir à chaque fois. C’est un homme mystérieux, insaisissable, qui semble constamment être enfermé dans un rôle qu’il s’applique à jouer. Menteur patenté, homme aux identités multiples, à la double personnalité, à l’image de son front divisé par cette cicatrice qu’il porte comme un trophée, comme un stigmate de son passé tourmenté et rocambolesque.

Je dirais que ce roman porte une vision assez sombre de l’humanité et du monde qui l’abrite: l’exil apparaît comme une fuite en avant assez vaine, les quelques personnages principaux qui peuplent ce roman sont eux aussi enfermés dans cette vie de non-sens et d’échecs perpétuels. Adrien cherche sa voix de rédemption chez les personnes mêmes qui ne peuvent rien lui offrir, étant elles-mêmes dans une impasse inextinguible. Son aveuglement est le reflet de son incapacité à ne pas foncer dans le mur. Seul le personnage secondaire qu’est Charlotte, d’aussi loin qu’on puisse l’apercevoir, semble mieux s’en sortir: loin de l’abîme dans lequel Adrien est lentement tombé, elle s’est remise en couple et ne semble plus vouloir fréquenter l’ancien journaliste. J’ai beaucoup apprécié certaines réflexions de l’auteur sur le sens de l’exil ou celui de la vie mais je pense que globalement ce roman manque de profondeur et se laisse parfois aller à la facilité. Je n’en garderai pas un souvenir impérissable.
Lien : https://tempsdelectureblog.w..
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Il te faudra quitter Florence

J'ai apprécié tous les livres de Roger Grenier lus jusqu'ici, mais là, j'avoue, que je n'ai pas su démêlé tous les nœuds de cette histoire.

Des exilés, des malfrats... il me manque une boussole, ou plutôt d'autres critiques de lecteurs ayant partagé cette lecture pour me remettre sur le chemin !
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Instantanés

Après m'être délectée avec "Instantanés II", qui vient de paraître... je me suis précipitée à ma médiathèque, pour découvrir ce premier volume de souvenirs et de promenades littéraires ...



«En photographie, l'instantané est le contraire de la pose. Les auteurs dont j'ai saisi ici quelques instantanés ne posent pas.

Il ne s'agit ni de biographie ni d'études de leurs oeœuvres. Simplement du souvenir que je garde d'eux. (...)- Tous ceux dont je parle ici, ou presque tous, je les ai connus personnellement. Et je continue à penser à eux, toujours avec sympathie et, pour quelques-uns, avec affection.» -Roger Grenier.



Contrairement à ce que dit Roger Grenier, son talent extrême est à la fois de manifester son amitié et son estime à des écrivains qui ont jalonné son chemin...mais aussi de nous faire pénétrer de façon ludique dans leurs écrits... et réalisations.



Des découvertes jubilatoires, entre Guy Marester, Giancarlo Marmori (Journaliste et passionné d’art), le peintre et artiste, Schwartz-Abrys, la romancière italienne et la traductrice d’Albert Camus, Malraux, Giono, Liliana Magrini, sans omettre de très beaux textes sur Camus, et l’équipe de - Combat-, Romain Gary, le jeune fou de littérature, Gaston Gallimard, et un hommage particulier à Marc Bernard, que Roger Grenier justifie :



« Marc Bernard est mort à Nîmes en 1983. J’ai parlé de lui peut-être trop longuement. Je lui consacre plus de pages qu’aux autres amis, parce que j’aime me souvenir de cet homme et qu’un écrivain de sa qualité ne devrait pas tomber dans l’oubli. (p. 33)



Des moments très joyeux et communicatifs que la lecture de ces deux volumes d »’Instantanés », qui sont à recommander fortement pour des flâneries passionnantes au pays de La Littérature et de l’Amitié… En plus, Roger Grenier a le mérite de sortir de l’ombre certains écrivains, comme Marc Bernard, Panaït Istrati, et d’en faire connaître d’autres !!!

Que du Bonheur !

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Instantanés II

En retard dans mes notes de lectures... car j'ai avalé coup sur coup, 3 ouvrages de Roger Grenier, "Les Larmes d'Ulysse", "Instantanés II" découvert , en fouinant en librairie... et ensuite j'ai été emprunté à la médiathèque, le premier volume de ces "Instantanés"....que j’ai lu, aussitôt à sa suite…



Les trois lectures ont été un vrai régal. Ce deuxième volume se présente comme le premier : une galerie de portraits d’écrivains, artistes que l’auteur a rencontrés, connus, fréquentés. Un régal, car Roger Grenier a une malice, une bienveillance très agréables, alternant sérieux et anecdotes pittoresques. L'air de rien, il nous apprend mille choses et donne envie de lire ou relire certains écrivains : Flannery O’Connor, Louis Guilloux, Bachelard, J.B. Pontalis, Paul-Jean Toulet, Larbaud, Renée Massip, Hector Biancotti, etc



Hormis les écrivains choisis, Roger Grenier nous fait aussi rencontrer des peintres, artistes : dans ce volume, nous croisons Mario Avati, Balthus, Youla Chapoval, le sculpteur, Ivan Theimer et ses tortues, … et pour parachever ce recueil… nous finissons avec un texte amusant « les bonnes fréquentations » et devinez de qui ?....

D’Ulysse , le chien de l’auteur. Chien célèbre, partageant la vie de son éditeur de maître … Ainsi Monsieur Ulysse a entretenu des relations cordiales avec Aragon, Romain Gary, Marguerite Yourcenar, Ionesco, Raymond Queneau, Claude Chabrol, etc.



De nombreuses préférences : les trois que je désire signaler, c’est en premier, le texte extraordinaire sur Flannery O’Connor (qui donne envie de la découvrir, ou la relire, comme c’est mon cas) et deux textes sur deux artistes , qui m’étaient inconnus. Un sculpteur, Ivan Theimer et ses tortues géantes… ce qui occasionne en plus , de la plume de Roger Grenier, des digressions savoureuses sur les « tortues » à travers la littérature, et l’argot… :



« Si les sculptures d’Ivan theimer en témoignent, je voudrais ajouter que les écrivains ne sont pas en reste. Ayant observé que les tortues et les hommes n’avaient pas besoin de mots pour se comprendre, le poète Mathurin Régnier, à l’aube du Grand Siècle, parlait de « faire l’amour en tortue » pour dire faire les yeux doux sans parler. (p. 117) (….)

Dans l’argot parisien du XIXe siècle, une tortue, c’est une femme, une amante, une maîtresse. J.K. Huysmans emploie ce mot dans –Les sœurs Vatard- (p.119)



Le troisième texte concerne un peintre russe, décédé en 1951…dont on fit en 1991, une grande rétrospective au Musée d’Art moderne de Villeneuve-d’Ascq, Youla Chapoval…



Sous le couvert d'une anecdote simple, nous apprenons les choses....



» La plus belle marque d’amitié que m’ait donnée Youla, ce fut à l’occasion de la publication de mon premier livre, -Le Rôle d’accusé- Il en prit un exemplaire, et sur chaque page blanche, il fit une gouache, une de ces œuvres abstraites qui me touchent et m’émeuvent sans que je puisse expliquer pourquoi » (p.3)



Des flâneries conviviales, joyeuses, insolites, aux pays de la littérature et des Arts…grâce à l’esprit d’amitié et à la malice de Roger Grenier…

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Journaux de voyage - L'Envers et l'endroit ..

Révolte dans les Asturies

Cet ouvrage d'Albert Camus est de ceux que je n'avais pas lu dans mon adolescence, temps où j'ai dévoré ses œuvres. Oui, j'ai mangé des classiques au kilomètre entre 12 et 22 ans, chacun son vice ! Et j'aime bien y revenir maintenant :) Bon, ce titre n'est pas de ceux que je retiendrais.



Alors cette courte pièce n'est pas seulement de Camus mais aussi de Jeanne-Paule Sicard, Bourgeois et Poignant, c'est une oeuvre collective en quatre actes, qui retrace une révolte ouvrière de 1934 en Espagne. C'est bien sûr une pièce engagée politiquement et actuelle (écrite en 1935), dont la représentation a été interdite à sa publication.



On est du côté des révoltés, et l'on suit les débuts de la grève des mineurs communistes, les hommes qui se sacrifient à une cause, et qui sont écrasés dans le sang. Tout se passe autour d'un café, avec une grande place donnée à la radio qui informe de la pensée officielle. Il y a peu de textes et de personnages, c'est plus une base. Pas le temps de s'attacher aux personnages, on a à peine le temps de les connaitre et l'action va vite. C'est assez sec, très centré sur le politique.
Lien : https://pralinerie.blogspot...
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La Marche turque

Coincé entre quelques volumes de Gorki, de Goethe et "Malakansâr" un SF de Michel Grimaud, cet exemplaire de la collection Nrf ne semblait attendre que moi sur l'étagère de cette vieille boutique d'un bouquiniste de Nantes.

Enthousiasmé par "la salle de rédaction", un précédent recueil de nouvelles de Roger Grenier, je l'attendais un peu au tournant à l'occasion de "la marche turque".

Si "la salle de rédaction" évoquait des récits, des souvenirs de journalistes, "la marche turque", elle, s'intéresse à des histoires de couples, ordinaires ou non, exceptionnels ou originaux.

Et dès le premier chapitre, je me suis senti aspiré par le talent de conteur de Roger Grenier.

"La jeune fille" est le commencement de la vie simple d'une femme dans un siècle agité. C'est une histoire qui finit là où commence, par un mariage, la fuite de cet amour que l'on a vu naître au sein de la maison Bonaventure, lunetier en gros, demi-gros et détail....

"Le dos de la cuillère" est une histoire malicieuse d'adultère, de petite cuillère en argent et de voyages professionnels....

"Les trois saisons" est le récit d'un amour de cure décliné en trois temps et trois partenaires.....

Dans "la dernière chance", un journaliste refait surface, qui ne sait s'il doit parler du secret, nettement désigné par un indice négligé par la police, du veuf soupçonné du meurtre de sa femme acariâtre et violente.....

A "Vienne", un homme est à la recherche d'un ancien amour perdu....

Du fait de "L'enlèvement d'Arlequin", son maître va vivre de troublantes aventures et souhaiter la la guillotine à ses ravisseurs, soupçonnés de plusieurs viols....

"Les clés de la ville" doivent être remises, demain, au camarade poète mais en attendant, on l'a conduit dans sa chambre, déshabillé et mis au lit.

Avec un peu de chance, il dormira plusieurs heures....

"Le sixième commandement" est cet acte de répudiation conforme au code civil de l'empire russe. Le jour où Lisa Akimova trompa son mari, le conseiller secret Vsevolod Lvovitch Bougaïev, elle fut balayée par une vague physique et sut qu'aucune certitude n'existait plus et qu'un vide terrifiant la mènerait jusqu'à ce sixième commandement....

"La marche turque" est l'aventure, vécue par Julien Peyrade au lendemain de la guerre et qui le portera jusqu'aux rives du Bosphore....

Cette suite de nouvelles talentueuses fait de ce recueil un ouvrage passionnant, original et brillant.

Le style y est élégant mais simple. Les histoires sont inventives, souvent ordinaires, parfois teintées d'un humour fin et léger mais toujours pétries d'une humanité touchante.



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