Les portraits saisis dans le milieu littéraire par un membre du comité de lecture de chez Gallimard, sont colorés:
L’écrivain cite les attendus de l’exclusion de Marguerite Duras du PC :
« Elle fréquente les boîtes de nuit du quartier Saint-Germain-des- Prés où règne la corruption intellectuelle et morale, et que condamne à juste titre la population laborieuse et les intellectuels honnêtes de l’arrondissement. »
Il fallait du courage, quand un otage déporté, « à un SS qui lui tapait dessus il avait déclaré : « comme je vous plains d’être obligé de frapper un vieillard. »
Les célébrités de 1961 sont familières aux promis de l’EHPAD :
« Une semaine après avoir assuré le reportage de l’enterrement de Céline, j’étais à Pampelune en train d’enregistrer pour la radio une messe que le matador Antonio Ordóñez faisait célébrer, dans la chapelle Saint Firmin de l’église San Lorenzo, à la mémoire de son célèbre aficionado
[Hemingway venait de se suicider]. Orson Welles était là ainsi que quelques vedettes du cinéma et de la littérature qui semblaient s’être donné le mot pour se retrouver à la féria de Pampelune, en souvenir d’Ernesto.»
A quoi tient la notoriété ? Un des fils du journaliste de Combat invité à lire Malraux réplique :
« Tu ne te figures pas que je vais lire les livres d’un ministre. »
Le recueil des bons mots s’épaissit quand il cite Prévert :
« Même assis, je ne tiens plus debout. »
ou un autre confrère après l’enterrement d’Antoine Blondin :
« Même l’église était bourrée. »
Ces 140 pages agréables se lisent tellement facilement que leur trace risque d’être peu profonde, les anecdotes plaisantes ayant pris le pas sur toute mise en perspective de la littérature.
« Il n'y a plus d'après
À Saint-Germain-des-Prés
Plus d'après-demain
Plus d'après-midi
Il n'y a qu'aujourd'hui
Quand je te reverrai
À Saint-Germain-des-Prés
Ce n'sera plus toi
Ce n'sera plus moi
Il n'y a plus d'autrefois »
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