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Citations de Roger Vailland (89)


- Quand on me confie un nouveau client, je commence par me faire raconter sa vie. J'écoute. Chaque humain joue son petit air, de jour en jour, d'année en année. J'écoute et je note les dissonances. Mais, dans une vie d'homme, il n'y a pas de véritables dissonances. Je pars du principe que les dissonances apparentes sont les fragments discontinus d'un contrepoint qui m'échappe, ou qu'on me cache. Alors, je me joue l'air de mon client, j'essaie des contrepoints, je tâtonne ; c'est là que l'artiste intervient. Quand j'ai trouvé le contrepoint qui rend leur sens à toutes les dissonances, je sais tout ce que je veux savoir du passé et du présent de mon client. Je peux même prédire son avenir : je n'ai qu'à continuer à jouer dans le ton.
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J'aime la désinvolture des riches. je n'aime pas le contentement des riches.
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Le travailleur est généralement contraint, pour gagner sa vie de se consacrer à une tâche qui ne répond à aucune nécessité intime, à aucune vocation; contraint d’échanger son travail contre un salaire, de vendre à un autre homme son temps, sa vie. ……… Mais qu’il devienne militant, tout est changé. L’usine, le bureau, le magasin n’est plus un bordel, c’est un champ de bataille. Pendant les heures de travail, il prépare, il mène son combat. Ses camarades ne sont plus des compagnons de chaîne mais des frères d’armes. Du seul fait qu’il lutte contre son patron, il est son égal, il lui parle d’homme à homme. La seule manière de sauver sa dignité qui s’offre au travailleur c’est de militer.
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On ne voyagera plus. On se déplacera « aussi vite que par la pensée », pour ses affaires et pour celles des autres, — et aussi pour le plaisir, mais le plaisir se trouvera dans le lieu où on ira le chercher, et non pas sur le chemin pour y aller, ce qui était le propre du voyage. Rien de plus dépourvu de signification aujourd'hui déjà que les auberges de la route Paris-Nice ou les restaurants des aérodromes de la ligne Paris-Saïgon, autant être arrivé tout de suite.
On continuera à pratiquer l'art de la navigation, pour les plaisirs qu'il donne, mais la voile sur les mers fermées sera préférée à la vapeur ou au moteur sur les océans. Je crois davantage à l'avenir des six mètres qu'à celui des transatlantiques, et au vol à voile qu'à l'aviation de tourisme. Mais cela n'a rien à voir avec ce qu'on appelait le voyage.
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Aujourd'hui, j'ai retrouvé la communauté des hommes. Ma prédilection ne s'attache plus aux fauves. Le voilier sur la mer, c'est l'homme qui se sert de la tempête pour aller contre la tempête, et l'oasis c'est le canal d'irrigation ajouté au désert, voilà comment j'aime désormais la nature. Pour moi aussi, « les rages, les débauches, la folie, — tout mon fardeau est déposé... Je sais aujourd'hui saluer la beauté. »
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Héloïse. – Vous oubliez, Monseigneur, les hommes oublient toujours que les filles et les femmes sont par nature servantes et esclaves. Comme le prisonnier connait mieux la prison que son geôlier, la servante est mieux instruite que son maire de leur condition commune, les filles s’instruisent plus vite que les garçons et Héloïse est plus consciente qu’Abelard des dangers qui menacent leur amour.
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La religion n’ayant jamais été pour eux qu’une superstition parmi les autres, il ne leur vint pas à l’esprit qu’ils commettaient le péché ; les morales qui n’ont pas de base doctrinale se défont d’un seul coup.
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Un homme n’a pas le droit d’exiger la fidélité d’une femme qui ne l’aime plus, mais une épouse doit respecter l’honneur de son mari, en fonction de la morale, même désuète, du pays où ils vivent.
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La main n’est rien sans l’œil.
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Le rapport des filles et des amateurs de filles est en effet complexe ; en payant la fille, on lui fait la loi ; en exigeant d’être payée, elle fait la loi ; elle peut donc procurer le double plaisir de faire et de subir la loi dans le même instant ; c’est le comble de la liberté dans l’amour. La réussite dépend de l’habileté de la fille à mettre en évidence, dans chaque geste, cette double dépendance-liberté des deux partenaires à l’égard de la loi qu’ils s’imposent l’un à l’autre.
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Le gagnant, le patron, qui fait la loi, a le droit de dire et de ne pas dire, d’interroger et de répondre à la place de l’interrogé, de louer et de blâmer, d’injurier, d’insinuer, de médire, de calomnier et de porter atteinte à l’honneur ; les perdants, qui subissent la loi, ont le devoir de subir dans le silence et l’immobilité. Telle est la règle fondamentale du jeu de La Loi.
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La Loi se joue dans toute l’Italie méridionale. Elle se décompose en deux phases. La première phase a pour but de désigner un gagnant, qu’on appellera padrone, patron ; on l’exécute le plus rapidement possible, tantôt aux cartes, tantôt aux dés, on pourrait aussi bien tirer le patron à la courte paille. Ce soir-là, ils choisirent les tarots pour faire parler le sort.
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Ce n’est d’ailleurs ni l’argent risqué ni le vin bu qui fait l’intérêt du jeu de La Loi, mais la loi elle-même, amère quand on la subit, délectable quand on l’impose.
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Les hommes du marais ont la réputation de préférer la fréquentation des chèvres à celle de leurs femmes.
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La Réunion se défend, vous verrez...La Réunion est dangereuse. Peut-être que vous serez plus fort qu'elle...Jusqu'ici, elle n'a jamais été possédée... Elle possède...Attention!
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Mais il fut heureux de voir son ami ferme devant la mort. Ce n'est qu'au point final qu'on peut être tout à fait rassuré sur la qualité d'un homme.
page 276
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Dans la marine, les hommes de la classe du commissaire Attilio font des plans, donnent des ordres. Les sous-officiers exécutent (en se servant des matelots, comme la main de l'outil). Le bourreau aussi exécute. Ce n'est pas gratuitement qu'on emploie le même mot.
page 206
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C'est une loi historique que la classe montante croit au progrès : c'est sinon le mobile, du moins la justification de sa lutte pour le pouvoir. Et que la classe au pouvoir, mais déjà menacée et condamnée, nie violemment la possibilité d'un progrès : c'est la justification de son maintien au pouvoir.
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Le nazisme, c'est le régime de la centième gifle.
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Duc,aprés un long voyage,venait de regagner sa maison de campagne,non loin des rives de la Saône;il commencait d'écrire un roman:c'est son métier.Léone,sa femme,pour préserver la paix nécessaire à son travail,répondait au téléphone qu'il n'était pas encore revenuUn soir,on sonna à leur porte,elle attendait un fournisseur,elle ouvrit.
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