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Citations de Roland Villeneuve (30)


Contemplons à présent la flagellation, de Holbein, aujourd'hui au Musée de Bâle. Elle s'offre à nous comme un microcosme, un compendium, une exposition d'aberrations érotiques. Le Christ, très androgyne, croisant les jambes ainsi qu'une jeune vierge effarouchée, est entouré par un bourreau sadique à la braguette équivoque et un spectateur masochiste qui voudrait bien qu'on le fouette aussi.
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À la fin du Moyen Age la nudité n'effarouchait pas autant qu'on l'imagine. Les rois apparaissaient tout nus le jour du sacre. Leurs entrées dans les villes étaient saluées par des filles entièrement dépouillées. Leurs sujets se montraient in naturalibus, au lit, au bordel et aux étuves. Ou sur la scène des mystères, quand ils figuraient Adam et Eve avant le péché. L'Église, à qui l'on devait l'invention de la pudeur, laissait se fortifier ces mœurs gaillardes. Seule la transgression des tabous lui déplaisait vraiment. [...] Elle ne pouvait supporter le travestissement, qui rappelait les cultes païen, et, par extension, évoquait des pratiques que l'on qualifie d'antinaturelles.
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Roland Villeneuve
Le lecteur concevra aisément qu'une société policée se doit épargner la morsure de ces monstres assoiffés d'un sang qui symbolise à la fois la fluidité de l'âme et la vigueur sexuelle.
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Projections de l'inconscient, les esprits malfaisants se transforment en autant de créatures vivantes, chargées de nuire aux hommes et de les tenter.

Genèse de l'angoisse diabolique
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Les monographies abondent sur le sujet des possessions, et l'on peut affirmer que peu d'états psychopathologiques ont fait couler autant d'encre qu'elles. Les grandes affaires : Aix-en-Provence (1609-1611), Loudun (1634), par exemple, furent au siècle dernier passées au crible de l'analyse scientifique. Il en résulta des publications truffées d'érudits commentaires.
Mais à notre connaissance, aucune étude d'ensemble ne devait examiner le phénomène sous les trois angles convergents de l'histoire, de la théologie et de la médecine. Notre ambition fut justement de réaliser cette synthèse en utilisant, selon un plan thématique, les sources d'information les plus diverses : manuels de démonologie, autobiographies de possédés, comptes rendus de procès, ouvrages médicaux, etc. De la combinaison de ces éléments -et de cette seule combinaison- peuvent naître toutes sortes de réflexions qu'un travail purement chronologique serait, semble-t-il, bien incapable de susciter. On ne trouvera donc pas ici, et pour la centième fois, le récit attristé de la vie d'Urbain Grandier ou les mémoires scandaleux des Sorcières de Salem. En revanche, nous citerons, aussi souvent que possible, des extraits de textes anciens et les irremplaçables confessions d'énergumènes que l'on souhaiterait plus nombreuses. Les lettres du père Surin et l'autobiographie de soeur Jeanne des Anges apparaissent à cet égard d'un immense intérêt. Cela ne signifie évidemment pas que nous négligerons pour autant les exemples contemporains, bien au contraire...
C'st par l'examen de la continuité temporelle et morale des manifestations possessives que notre étude débutera. Nous essaierons ensuite de bien délimiter les possessions par rapport aux tentations et aux obsessions qui constituent fréquemment notre lot quotidien. Puis nous passerons en revue les différents types de possessions qui suivant l'optique adptée, ethographique ou rigoureusement catholique, revêtent les apparences de la provocation ou celles d'inspirations infernales. Une fois les possessions diaboliques bien définies, nous en déterminerons les causes et en recenserons les manifestations contagieuses. L'exorcisme retiendra ensuite notre attention, et un dernier chapitre traitera du caractère réel d'un phénomène dont l'origine se perd dans la nuit des temps.
L'ouvrage comportera enfin une bibliographie et des pièces annexes où figureront des textes provenant de sources peu connues ou difficilement accessibles.

Avant-propos
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Nées de la peur, autant que du besoin de reconnaître une cause suprême, les religions n'abandonnèrent jamais les démons auxquels elles devaient tant. Certaines accordèrent à Satan, l'adversaire, au négateur, une place égale à celle de la divinité. Le doute plana quant à l'issue de la guerre immortelle que se livrent, indépendants l'un de l'autre, les deux principes du Bien et du Mal. Qui à la fin l'emportera ? C'est un insoluble problème que seul le christianisme trancha superbement. Il repoussa le Diable et ses séides dans des abîmes infernaux, pour eux préparés de toute éternité. Mais, illogique avec lui-même, il maintint un dualisme bâtard. en vérité, aucune différence ne sépare l'attitude du sorcier qui effraie son peuple de celle de saint Thomas d'Aquin quand il écrit : "Certains ont dit que le maléfice n'est rien et que cette croyance provient du manque de foi parce qu'ils voulaient que les démons ne soient que des imaginations humains. Mais la foi catholique veut que les démons soient réels et puissent nuire par leurs opérations et empêcher l'oeuvre de chair."
On ne saurait mieux imposer le dogme. L'élément diabolique s'introduit dans la mythologie chrétienne et en devient un rouage essentiel. Sans Dieu, point de Diable -et réciproquement. L'un explique l'autre, et tous deux se complètent.

Genèse de l'angoisse diabolique
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Le dieu Pan -le mangeur, le dévorateur (comme Shiva, Dionysos, Tlaloc et Baal), que Rosette Dubal assimile à Satan, dans sa remarquable Psychanalyse du Diable, est " le symbole de la libido, de l'élan vital, de toutes les forces de la nature débordante de la vie en face de laquelle l'homme-enfant se sent écrasé, bien qu'il ait cherché par la magie et la science à dompter ces énergies qui représentaient si bien ses instincts refoulés. Aussi l'angoisse éclate-elle dès que cette animalité que nous pensions avoir ensevelie réapparaît t s'impose dans tout ce qu'elle a d'étrangement inquiétant..."

Genèse de l'angoisse diabolique
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Il est incontestable que l'Eglise se servit de la peur pour instaurer son règne et sa puissance. Elle n'a cependant pas inventé le Diable, qui appartient à tous les systèmes philosophiques puisqu'il symbolise nos anxiétés, nos répulsions et nos désirs morbides.

Genèse de l'angoisse diabolique
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(...), l'exploitation de la superstition bat son plein, et le Diable se porte mieux que jamais. La confusion générale des valeurs et des morales réjouit l'oeil sceptique dont il contemple l'univers que l'Autre a déserté. La fin de notre siècle est comme imprégnée, obsédé par lui, et tout ce qui le touche de près ou de loin suscite la plus ardente des curiosités.
L'attrait renouvelé de la mystique de Satan rend éclatante l'actualité des possessions, dont la pérennité ne laisse déjà pas de surprendre. Depuis longtemps, l'Eglise romaine recommande le plus grand doigté et une extrême prudence en matière d'exorcisme. Certains prêtres, passant outre à ses recommandations, continuent néanmoins de pratiquer, sans beaucoup de discernement, ce que Léon Bloy désignait, bien à tort, comme un remède bénin. Auront-ils l'audace de ressusciter, parmi tant de folies collectives, les contorsions obscènes et les cérémonies tonitruantes de jadis, qui attiraient le troupeau de voyeurs et des imbéciles ? Ou abandonneront-ils ce soin aux sectes foisonnantes qui s'arrogent le privilège de la guérison au nom de vagues entités et de concepts surgis de cervelles délirantes ? Parviendrons-nous, en d'autres termes, à surmonter la crise de la civilisation que nous traversons, ou serons-nous emportés par la vague de nos obsessions, le tourbillon de nos angoisses ? L'avenir seul nous le dira...

Avant-propos
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Sureau: la personne qui s'estime en proie à un maléfice et qui frappe son vêtement, suspendu à un porte-manteau, avec une baguette de sureau,a toutes les chances de retourner ledit maléfice contre l'envoûteur. Ce dernier subit autant de coups que le vêtement en reçoit.
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