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Citations de Romain Puértolas (750)


La moitié des vols avaient été annulés à cause du foutu nuage de cendres qu’avait craché la veille un volcan islandais en éruption. Un comble en ces temps de lutte contre le tabagisme !
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cette fierté d'avoir pu mettre en mots ses idées , ce fut le troisième coup d'électrochoc que le fakir reçut en plein cœur depuis le début de cette aventure. Il savait qu'il tenait là une belle histoire et qu'il n'aurait qu'à la retranscrire sur le papier pour qu'elle devienne un livre. Il se promis d'écrire tout cela dès qu'il serait arrivé à destination , où que ce soit.
P175
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Quand nous perdons nos bras et nos jambes comme des poupées déglinguées, quand la vie nous arrache d'un violent coup de ciseaux le visage et le cœur, quand les hommes perdent leur sexe et les femmes leurs cheveux et leurs seins, quand nous perdons tout ce qui fait de nous des êtres humains, quand nous redevenons des nouveaux-nés, quand nous nous faisons à nouveau dessus, quand on nous remet des couches et que des inconnus essuient, au petit matin, la merde que nous laissons dans nos draps d'hôpital durant la nuit, quand nous ne pouvons plus nous laver nous-mêmes, quand de l'eau bouillante nous enlève le peu de peau qu'il nous reste, que la vieillesse nous casse les os, que les larmes nous brûlent les yeux et que nous 'avons pas encore perdu la tête, alors il est bon de rire, de sourire et de se battre. Le rire, c'est le pire qui puisse arriver à la maladie. Lui rire au visage. Ne jamais perdre espoir. Ne jamais abandonner. Car l'aventure n'est pas terminée.
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Et ce rejet était plus douloureux que les coups de bâton qui ne détruisent en somme que les corps et non les âmes. C'était une cicatrice invisible qui ne disparaissait jamais et avec laquelle il fallait apprendre à vivre, à revivre, à survivre.
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"Toute technologie suffisamment avancée est indiscernable de la magie." Sur le coup, l'enfant n'avait pas compris. "Cela signifie tout simplement, lui avait alors expliqué l'homme, que des choses qui sont banales pour moi peuvent sembler de la magie pour toi, tout dépend du degré de technologie de la société dans laquelle tu évolues."
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Seuls les gens qui revendiquaient leur singularité restaient dans l'Histoire.
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Mais ce qu'il y avait de merveilleux dans la vie, c'est que ce qui avait été fait pouvait se défaire, que l'on pouvait un jour casser le cycle, briser la malédiction... Se lever. Décider de sa vie. Décider de ce que l'on veut ètre. Ou de ce l'on ne veut précisément pas être. Plus être.
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Pour trouver, je suis pas aussi brillant que l’inspecteur, enfin, l’officier comme il dit, parce que maintenant on dit officier. C’est comme garde-champêtre, on nous appelle aussi policier rural, ou fonctionnaire territorial, mais tout ça, c’est pareil, c’est que des noms, le métier reste le même.
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"Disons que je suis toujours un peu révolté lorsque j'entends quelqu'un s'exclamer "Hitler était inhumain!", alors que ce qu'il a fait, sans l'approuver cela va sans dire, est, au contraire très humain. Incontestablement humain même ! Vous connaissez beaucoup d'animaux vous, qui construiraient des camps de concentration pour y exterminer d'autres animaux à cause de leur couleur de peau ou leur religion?"
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Finalement, le monde n'était pas fait que d'arnaqueurs, de tricheurs et de charognes. Et ces derniers jours, les rencontres lui avaient enseigné qu'il y avait bien meilleur profit que de prendre l'argent frauduleusement aux gens, celui de le donner et de faire le bien autour de soi. S'il l'avait entendu de la bouche de quelqu'un d'autre, il aurait trouvé cela mielleux, dégoulinant de bons sentiments démago au possible. Mais c'était tellement vrai. Il se rappela le regard du Soudanais lorsqu'il lui avait donné les quarante mille euros. Il n'oublierait pas ses yeux de sitôt. Ni ceux de Marie.
Marie.
Bientôt.
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Parce que la vie, c’était un peu comme la mayonnaise. Faite de choses simples, comme des jaunes d’œuf et de l’huile, et qu’il ne fallait surtout pas brusquer mais qu’un effort régulier transformait en le plus savoureux des mélanges. Cela l’aidait à calmer ses nerfs et cette hâte innée qui la dévorait. Alors oui, Providence était persuadée qu’en améliorant sa recette de la mayonnaise, c’était sa vie qu’elle améliorerait.
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- Vous avez vu la tour Eiffel ? demanda-t-elle pour changer de sujet avant que l'homme n'ait la bonne idée de se transpercer la langue avec sa fourchette.
- Non. Je suis arrivé ce matin de New Delhi et je suis venu ici depuis l'aéroport.
- Il y a tellement d'histoires et d'anecdotes passionnantes autour de ce monument. Saviez-vous que Maupassant détestait la tour Eiffel ? Il y mangeait tous les jours car c'était le seul endroit de Paris depuis lequel il ne pouvait pas la voir...
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Fakir de son état, Ajatashatru Lavash (prononcez J'attache ta charrue, la vache) avait décidé de voyager incognito pour sa première venue en Europe. À cette occasion, il avait troqué son « uniforme», qui consistait en un pagne en forme d'énorme couche de nouveau-né, contre un costume en soie brillante et une cravate loués pour une bouchée de pain à Dhjamal (prononcez J'ai mal), un vieillard du village qui avait été représentant durant sa jeunesse pour une célèbre marque de shampooing et en conservait encore de belles boucles grisâtres.

En enfilant la panoplie, qu'il garderait pendant les deux jours que durerait son escapade, l'Indien avait secrètement désiré qu'on le prenne pour un richissime industriel indien, au point de ne pas mettre d'habits confortables, entendez un survêtement et des sandalettes, pour un trajet en autocar de trois heures et un vol de huit heures et quinze minutes. Se faire passer pour ce qu'il n'était pas, c'était son métier après tout, il était fakir. Pour des raisons religieuses, il n'avait donc conservé que son turban sur la tête. Dessous poussaient inlassablement ses cheveux qu'il estimait aujourd'hui d'une longueur de quarante centimètres et d'une population de trente microbes et poux confondus.

En entrant dans le taxi ce jour-là, Ajatashatru (prononcez Achète un chat roux) avait tout de suite remarqué que son accoutrement avait fait son petit effet auprès de l’Européen et ce malgré son nœud de cravate, que ni lui ni son cousin n'avaient su faire, même pas après les explications pourtant claires mais tremblantes d'un Djahmal parkinsonien, et qu'ils avaient donc attachée avec une épingle à nourrice, détail mineur qui avait dû rester inaperçu au milieu d'un tel éclat d'élégance.
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La situation politique du Soudan avait plongé le pays dans un marasme économique qui avait poussé un grand nombre d'hommes, les plus robustes, sur les chemins rocailleux de l'émigration. Mais même les plus forts devenaient, hors de chez eux, des hommes vulnérables, des animaux battus au regard mort, les yeux pleins d'étoiles éteintes. Loin de leur maison, ils redevenaient tous des enfants apeurés que rien ne pouvait consoler si ce n'est le succès de l'entreprise.
Avoir le coeur qui frappe fort dans la poitrine, avait résumé Wiraj en se frappant le thorax. Et un bruit puissant avait résonné jusque dans l'armoire d'Ajatashatru. Avoir le coeur qui frappe fort dans la poitrine chaque fois que le camion ralentit, chaque fois qu'il s'arrête. La peur d'être découvert par la police, recroquevillé derrière un carton, assis le cul dans la poussière au milieu de dizaines de caisses de légumes. L'humiliation. Car même les clandestins avaient leur honneur. Dépossédés de leurs biens, la seule chose qu'il leur restait, d'ailleurs. L'honneur. Pour que jamais on ne les voie ainsi. Pour qu'on se les rappelle grands et forts. Toujours.
Et puis ce n'était pas la peur des coups qui tordait les entrailles, non, car sur cette rive-là de la Méditerranée, on ne frappait pas, c'était la peur d'être renvoyé dans le pays d'où l'on venait, ou pire encore, dans un pays que l'on ne connaissait pas, parce que les Blancs s'en foutaient pas mal vers où ils vous balançaient, l'important pour eux étant de ne plus vous avoir chez eux. Un Noir, ça fait vite désordre. Et ce rejet était plus douloureux que les coups de bâton qui ne détruisent en somme que les corps et non les âmes. C'était une cicatrice invisible qui ne disparaissait jamais et avec laquelle il fallait apprendre à vivre, à revivre, à survivre.
Car leur volonté était inébranlable.
Tous les moyens étaient bons pour rejoindre un jour les "beaux pays". Même si en Europe on ne désirait pas partager le gâteau avec eux.
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Le turban des hindous était autrefois utilisé par les Indiens du désert pour mesurer la profondeur des puits. Pour la première fois depuis des années, Ajatashatru l'enleva pour mesurer la profondeur de sa peine.
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Il pensa un instant lui laisser une petite note écrite de sa main, un de ces billets qui l'avaient rendu célèbre parmi la gente féminine.

Je me réveille plein de toi.
Ton portrait et le souvenir de l'enivrante soirée d'hier
n'ont point laissé de repos à mes sens. Douce Charlotte,
quel effet bizarre faites-vous sur mon cœur...
Je serai heureux de retrouver ton petit cul, ce soir.

Et après, on osait le traiter de goujat !
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On ne profitait pas tant des choses et des découvertes lorsqu'on était seul. Et souvent, la nostalgie des siens rendait pauvre et insipide même le plus prodigieux des paysages. (31)

Ce n'était pas le montant que l'on donnait qui comptait, mais le seul geste de donner. (273)
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Je respire donc je suis. Sofiane vivait jour et nuit branché à une machine, comme un robot. Un petit robot de quatre ans et demi aux poumons de verre.
Comme quoi, il y avait toujours plus malade que soi sur cette Terre. Et se rendre compte de cela permettait de relativiser, de se dire que finalement, on avait beaucoup de chance, que les choses pourraient être bien pires.
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Qui ne voit jamais grand reste toujours petit.
[proverbe gitan]
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Les masses ont quelque chose de terrible. L'individu et l'humanité semblent s dissoudre dans ce magma qu'est la masse stupide des hommes.
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