AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
Citations de Samuel Beckett (905)


Nous naissons tous fous. Quelques-uns le demeurent.
Commenter  J’apprécie          120
Samuel Beckett
Tout autre que moi se serait couché dans la neige, bien décidé à ne plus se relever. Pas moi. Je croyais autrefois que les hommes n'auraient pas raison de moi. Je me crois toujours plus malin que les choses.
Commenter  J’apprécie          120
Certaines questions d’ordre théologique me préoccupaient bizarrement. En voici quelques-unes.
1° Que vaut la théorie qui veut qu’Ève soit sortie, non pas de la côte d’Adam, mais d’une tumeur au gras de la jambe (cul ?) ?
2° Le serpent rampait-il ou, comme l’affirme Comestor, marchait-il debout ?
3° Marie conçut-elle par l’oreille, comme le veulent saint Augustin et Adobard ?
4° L’antéchrist combien de temps va-t-il nous faire poireauter encore ?
5° Cela a-t-il vraiment de l’importance de quelle main on s’absterge le podex ?
6° Que penser du serment des Irlandais proféré la main droite sur les reliques des saints et la gauche sur le membre viril ?
7° La nature observe-t-elle le sabbat ?
8° Serait-il exact que les diables ne souffrent point des tourments infernaux ?
9° Théologie algébrique de Craig. Qu’en penser ?
10° Serait-il exact que saint Roch enfant ne voulait téter ni les mercredis ni les vendredis ?
11° Que penser de l’excommunication de la vermine au seizième siècle ?
12° Faut-il approuver le cordonnier italien Lovât qui, s’étant châtré, se crucifia ?
13° Que foutait Dieu avant la création ?
14° La vision béatique ne serait-elle pas une source d’ennui, à la longue ?
15° Serait-il exact que le supplice de Judas est suspendu le samedi ?
16° Si l’on disait la messe des morts pour les vivants ?
Et je me récitais le joli Pater quiétiste, Dieu qui n’êtes pas plus au ciel que sur la terre et dans les enfers, je ne veux ni ne désire que votre nom soit sanctifié, vous savez ce qui vous convient. Etc. Le milieu et la fin sont très jolis.
Commenter  J’apprécie          120

Vous n'avez pas fini de m'empoisonner avec vos histoires de temps? C'est insensé! Quand! Quand ! Un jour ,ça ne vous suffit pas ,un jour pareil aux autres, il est devenu muet,un jour je suis devenu aveugle ,un jour nous deviendrons sourds,un jour nous sommes nés ,un jour nous mourrons,le même jour ,au même instant,ça ne vous suffit pas ? Elles accouchent à cheval sur une tombe,le soleil brille un instant ,puis c'est la nuit à nouveau .
Commenter  J’apprécie          120
Des mots, des mots, la mienne ne fut jamais que ça, que pêle-mêle le babel des silences et des mots, la mienne de vie, que je dis finie, ou à venir, ou toujours en cours, selon les mots, selon les heures, pourvu que ça dure encore, de cette étrange façon.
Commenter  J’apprécie          120
Il ne pouvait que se sentir humble devant de telles offrandes à son appétit modeste mais implacable, ni omettre le bénédicité tacite : " De cette portion de lui que je suis sur le point de mal digérer, que l'Éternel ait pitié ".

Chapitre V.
Commenter  J’apprécie          120
Reconnais ! Qu'est-ce qu'il y a à reconnaître ? J'ai tiré ma roulure de vie au milieu des sables ! Et tu veux que j'y voie des nuances ! Regarde-moi cette saloperie ! Je n'en ai jamais bougé !
Commenter  J’apprécie          120
"Les larmes du monde sont immuables. Pour chacun qui se met à pleurer, quelque part un autre s'arrête. Il en va de même du rire."
Commenter  J’apprécie          120
-Il pleure.
-Donc il vit. As-tu jamais eu un instant de bonheur ?
-Pas à ma connaissance.
Commenter  J’apprécie          120
ESTRAGON. - Endroit délicieux. (Il se re­tourne, avance jusqu'à la rampe, regarde vers le public.) Aspects riants. (Il se tourne vers
Vladimir.) Allons-nous-en.
VLADIMIR. - On ne peut pas.
ESTRAGON. - Pourquoi ?
VLADIMIR. - On attend Godot.
ESTRAGON. - C'est vrai. (Un temps.) Tu es sûr que c'est ici ?
VLADIMIR. - Quoi?
ESTRAGON. - Qu'il faut attendre.
VLADIMIR. - I l a dit devant l'arbre. (Ils regardent l'arbre.) Tu en vois d'autres?
ESTRAGON. - Qu'est-ce que c'est?
VLADIMIR. - On dirait un saule.
ESTRAGON. - Où sont les feuilles?
VLADIMIR. - Il doit être mort.
ESTRAGON. - Finis les pleurs.
VLADIMIR. - A moins que ce ne soit pas la saison.
ESTRAGON. - Ce ne serait pas plutôt un arbrisseau ?
VLADIMIR. - Un arbuste.
ESTRAGON. -- Un arbrisseau.
VLADIMIR. - Un - (Il se reprend). Qu'est-ce que tu veux insinuer? Qu'on s'est trompé d'endroit?
ESTRAGON. - Il devrait être là.
VLADIMIR. - Il n'a pas dit ferme qu'il viendrait.
ESTRAGON. - Et s'il ne vient pas?
VLADIMIR. - Nous reviendrons demain.
ESTRAGON. - Et puis après-demain.
VLADIMIR. - Peut-être.
ESTRAGON. - Et ainsi de suite.
Commenter  J’apprécie          110
HAMM - Mais réfléchissez, réfléchissez, vous êtes sur terre, c'est sans remède !... Mais enfin quel est votre espoir ? Que la terre renaisse au printemps ? Que la mer et les rivières redeviennent poissonneuses ? Qu'il y ait encore de la manne au ciel pour des imbéciles comme vous ?
Commenter  J’apprécie          110
Samuel Beckett
Non, je ne regrette rien, tout ce que je regrette c'est d'avoir vu le jour, c'est si long, mourir, je l'ai toujours dit, si lassant, à la longue.

D'un ouvrage abandonné, Têtes-mortes.
Commenter  J’apprécie          114
Murphy appartenait à la classe des élus qui exigent que toute chose leur rappelle autre chose.
Commenter  J’apprécie          110
Vladimir. -On ne peut pas.
Estragon. -Pourquoi ?
- On attend Godot.
- C'est vrai. Tu es sûr que c'est ici ?
- Quoi ?
- Qu'il faut attendre.
- Il a dit devant l'arbre. Tu en vois d'autres ?
- Qu'est-ce que c'est ?
- On dirait un saule.
- Où sont les feuilles ?
- Il doit être mort.
- Finis les pleurs.
- A moins que ce ne soit pas la saison.
- Ce ne serait pas plutôt un arbrisseau ?
- Un arbuste.
- Un arbrisseau
Commenter  J’apprécie          110
Pozzo : Lequel de vous sent si mauvais ?
Estragon : Lui pue de la bouche, moi des pieds.
Commenter  J’apprécie          110
VLADIMIR. –Tu es difficile à vivre, Gogo.
ESTRAGON. – On ferait mieux de se séparer.
VLADIMIR. - Tu dis toujours ça. Et chaque fois tu reviens.
Silence.
ESTRAGON. – Pour bien faire, il faudrait me tuer, comme l’autre.
VLADIMIR. –Quel autre ? (Un temps.) Quel autre ?
ESTRAGON. – Comme des billions d’autres.
VLADIMIR (sentencieux). –A chacun sa petite croix. (Il soupire.) Pendant le petit pendant et le bref après.
ESTRAGON. – En attendant, essayons de converser sans nous exalter, puisque nous sommes incapables de nous taire. 
Commenter  J’apprécie          110
Elle ne fit pas attention au petit bruit sec de la porte d'entrée claquée, venant l'avertir de prendre un pose digne d'être surprise par Wylie, mais se pencha de plus en plus, jusqu'à ce que de sa personne il ne restât plus que la moitié dans la chambre, et cette moitié sans contact avec le sol. S'étendant de chaque côté sous les ponts gris des perrons, devant le trottoir gris, les courettes creusaient leur fosse d'ombre. Les pointes de la grille faisaient une fine lame de soie, giclant de lumière. Elle ferma les yeux, ce qui était mal avisé, et paraissait sur le point de quitter intégralement la pièce, quand les mains de Wylie, faisant de ses seins deux poignées caressantes, la ramenèrent vers un plus sociable vertige.

Chapitre VII.
Commenter  J’apprécie          110
MLLE SKUNK. - Tu ne veux plus coucher avec moi ?
VICTOR. – Non.
MLLE SKUNK. – Avec qui, alors ?
VICTOR. – Comment ?
MLLE SKUNK. – Avec qui veux-tu coucher maintenant ?
VICTOR. – Avec personne.
MLLE SKUNK. - Mais ce n’est pas possible ! (Silence.) Tu n’es pas franc ! (Silence.) Tu sais que je t’aime ?
VICTOR. – Tu me l’as dit.
MLLE SKUNK. – Tu n’as pas pitié de moi ?
VICTOR. – Non.
MLLE SKUNK. – Tu veux que je m’en aille ?
VICTOR. - Oui.
MLLE SKUNK. – Et que je ne revienne plus jamais ?
VICTOR. – Oui.
Silence.
MLLE SKUNK. - Qu’est-ce qui t’a tellement changé ?
VICTOR. – Je ne sais pas.
MLLE SKUNK. – Tu n’étais pas comme ça, avant. Qu’est-ce qui t’a rendu comme ça ?
VICTOR. – Je ne sais pas. (Pause.) J’ai toujours été comme ça.
MLLE SKUNK. - Mais non ! Ce n’est pas vrai ! Tu m’aimais. Tu travaillais. Tu blaguais avec ton père. Tu voyageais. Tu…
VICTOR. –C’était du bluff. Et puis assez ! Va-t’en.
Commenter  J’apprécie          111
- Fais bien attention, je t'en prie, à ce que je vais te dire, dis-moi ce que ça signifie et ce que je dois faire.
- Halte ! dit Monsieur Kelly.
Pour mobiliser son attention il lui fallait un certain temps. Car son attention était éparpillée. Une portion était avec son cæcum, qui agitait encore la queue. Une portion avec ses extrémités, qui tiraient sur l'ancre. Une portion avec son enfance. Et ainsi de suite. Il fallait assembler tout cela. Quand il sentit qu'il y en avait assez de ramassé il dit :
- Allez !
Commenter  J’apprécie          112
VLADIMIR. – Mais laisse-le donc tranquille ! Qu’est-ce que tu as ? (Estragon lâche le garçon, recule, porte ses mains au visage. Vladimir et le garçon le regardent. Estragon découvre son visage, décomposé.) Qu’est-ce que tu as ?
ESTRAGON. – Je suis malheureux.
VLADIMIR. –Sans blague ! Depuis quand ?
ESTRAGON. – J’avais oublié.
Commenter  J’apprécie          110



Acheter les livres de cet auteur sur
Fnac
Amazon
Decitre
Cultura
Rakuten

Lecteurs de Samuel Beckett Voir plus

Quiz Voir plus

En attendant Godot, on répond à ce quiz

En quelle année cette pièce a t-elle été publiée ?

1948
1952
1956
1968

10 questions
317 lecteurs ont répondu
Thème : En attendant Godot de Samuel BeckettCréer un quiz sur cet auteur

{* *}