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Critiques de Sarah Cohen-Scali (788)
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Max

L'histoire débute en 1936. Max va naître, le 20 avril précisément, date d'anniversaire de Hitler. Il ouvrira les yeux dans un Lebensborn. J'ignorais ce que c'était car il faut le dire : on n'en parle pas. Jamais dans les cours, rarement à la télévision. Pour faire court, les Lebensborn sont des instituts qui recherchaient des femmes « aryennes » (blondes aux yeux bleus, grandes, aucun juif dans l'arbre généalogique et dont un tas de mensurations devaient correspondre). Celles qui remplissaient les critères devaient donner leur premier enfant à l'Allemagne. Ce qui n'était pas dit, c'est que la plupart se faisaient violer par des officiers SS. Les mères nourrissaient leurs enfants mais n'avaient que peu de contacts avec eux. Le but des Lebensborn ? Repeupler l'Allemagne avec la « race aryenne ».



Max est le premier né de ces établissements. C'est le personnage principal de l'histoire. On a dû mal à s'attacher à lui car forcément, on le conditionne. Hitler et son père spirituel et l'Allemagne, sa mère. Il ne connaît pas les sentiments, n'a jamais pleuré. C'est le parfait exemple de la jeunesse hitlérienne. Nous le suivrons de sa naissance à ses 9 ans et demi. Le temps pour lui de rencontrer des personnes et de grandir.



Oui, c'est un roman sur la seconde guerre mondiale et certains d'entre vous en ont « marre » de ce sujet. Il ne faut pas rester sur cet avis. On ne parle que trop peu des Lebensborn et on ne se place pas souvent du côté de l'Allemagne. Sarah Cohen-Scali a effectué de nombreuses recherches et cela se ressent. Elle sait de quoi elle parle et j'ai énormément appris.



Ce qui est le plus unique dans son roman, c'est le style d'écriture. Max est au début dans le ventre de sa mère, à quelques heures de sa naissance et c'est lui qui nous parle. Il nous explique le contexte, les formulations allemandes (exemple : « réinstaller quelqu'un » = « le tuer ».). Il endosse le rôle de narrateur et de personnage principal. Je n'avais encore jamais lu ça. Attention, ça ne signifie pas que c'est un garçon surnaturel ou autre. Dans ses paroles, il n'est pas forcément plus intelligent qu'un autre. Mais ses pensées nous expliquent tout. Je n'aurais jamais pensé à écrire de cette façon et je félicite l'auteure pour cela.



Max est un roman difficile. Il n'y a aucun tabou, ni sur la mort ni sur la prostitution ou les déboires. Inévitablement, cela choque. Pourtant j'ai apprécié ce fait. On ne nous épargne rien et j'imaginais très bien ce qu'il se passait. Sarah Cohen-Scali s'est inspirée de faits réels. Max n'a pas existé, en revanche, ce fut le cas de nombreux personnages.



Je le conseille dès 15 ans si vous vous en sentez prêts. Il ne faut pas passer à côté de cette ouvrage que vous n'oublierez pas de sitôt.
Lien : http://x-livres-passion-x.sk..
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Max

Ce roman jeunesse débute en 1936 à Steinhöring, en Bavière, dans le premier foyer du programme « Lebensborn », initié par les services de Himmler. Des femmes sélectionnées par les nazis y mettent au monde les représentants de la race aryenne, afin de créer une jeunesse parfaite, destinée à régénérer l’Allemagne, puis l’Europe occupée par le Reich. Max, un bébé qui s’apprête à naître, déjà nourri de la doctrine nazie dans le ventre de sa mère, tient absolument à voir le jour le 20 avril, date anniversaire du Führer. Max, rebaptisé Konrad, grandit, sans affection, sans tendresse, sans maman, selon les critères d’éducation de la doctrine nazie. Tout au long de ses années, Max cherche à devenir un véritable SS jusqu'au jour où il rencontre un garçon qui va bouleverser sa pensée...



"Max" est un roman de jeunesse pour adolescents avertis. Il aborde de manière cru et sans aucune gêne la doctrine et la violence nazie. C'est aussi un livre qui apprend beaucoup sur la puissance de l'endoctrinement des enfants au nazisme et cela dès la naissance. On hait dès le début Max pour finalement voir qu'il est dans un autre monde... Sarah Cohen-Scali utilise un vocabulaire cru et le personnage de Max s'adresse directement aux lecteurs. Ce style particulier a l'avantage de donner de la puissance au récit.

Ce roman de jeunesse nous apprend beaucoup sur le nazisme et ses idées. Un véritable bravo à l'auteur pour toutes les recherches qu'elle a du effectuer. Pour moi, c'est un véritable travail d'historien et ce livre est un témoignage qui aurait très bien pu exister.



Un livre à conseiller pour les plus de 16 ans.
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Max

Max - Konrad de son vrai nom - est le premier enfant issu du programme "Lebensborn" mis au point par Himmler. Nazi convaincu avant sa naissance, Max est extrêmement fier d'être le prototype de l'Aryen parfait et est déterminé à consacrer sa vie à servir le Führer. Précoce, il est destiné à intégrer les écoles les plus sélectives des Jeunesses hitlériennes. Mais son univers bascule lorsqu'il rencontre Lukas, un jeune Juif qui, grâce à son physique, a réussi à se faire passer pour un Aryen. Pourtant radicalement opposés, les deux garçons vont rapidement fraterniser et se frayer un chemin hors des griffes des nazis.



Sarah Cohen-Scali nous offre ici un récit extrêmement bien documenté (Lukas est d'ailleurs inspiré d'un personnage réel) et très bien travaillé. On trouve ici un aspect assez méconnu de la Seconde Guerre Mondiale et du nazisme, ces haras destinés à fabriquer la "race des seigneurs". L'angle du récit, à savoir le point de vue de Max depuis avant sa naissance jusqu'à la capitulation de Berlin est très intéressant et terrifiant à la fois. D'autant plus qu'il s'adresse directement au lecteur en l'interpellant.



Il est glaçant de voir ce que l'endoctrinement peut faire sur un esprit malléable. Même si Max est une victime de cet endoctrinement, il est très difficile d'éprouver de la sympathie pour lui ce qui est assez dérangeant puisqu'il s'agit du narrateur principal, c'est généralement assez inhabituel dans la littérature. Même s'il montre parfois des failles et des bribes d'humanité, cela n'est jamais suffisant, ses actes et ses convictions restent extrêmes et sont souvent monstrueuses, d'autant plus qu'il est convaincu de bien agir.



Je suis assez étonnée que ce roman ait été classé en section jeunesse car il est particulièrement dur et cru, le narrateur se montre extrêmement froid et blasé face aux atrocités de la guerre, quelles qu'elles soient. Après une lecture pareille, bien que passionnante, on a grand besoin de lire quelque chose de léger ! Un roman glaçant d'autant plus que basé sur des faits réels.
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Max

Le programme "Lebensborn" fut mis en place par Himmler dès 1933. Il s'agissait de foyers où des specimens parfaits de la race aryenne concevaient des enfants "purs" destinés à peupler le futur Reich de Mille ans.



Max naît le 20 avril 1936, jour de l'anniversaire de Hitler. Il a donc un statut particulier, d'autant plus qu'il est racialement parfait. Il est voué corps et âme à sa Mère patrie et à son Führer, avant même sa naissance. Max, bientôt rebaptisé Konrad par Hitler lui-même, nous raconte son destin d'enfant sans famille, ballotté d'orphelinat en foyer de germanisation, puis dans une école militaire, pour finir dans les décombres de Berlin.



Un livre glaçant, surtout dans sa première partie. Max, encore dans le ventre de sa mère, est déjà un nazi qui ne se pose pas de questions. Et pourquoi s'en poserait-il ? Il est parfait, pur, le digne représentant de la race aryenne. Conçu sans amour (les mères étaient écartées au bout de quelques mois pour concevoir à nouveau, ainsi, aucun lien ne se créait entre l'enfant et sa génitrice), il aborde sa vie avec froideur et calcul. Etre le meilleur, être digne du Führer, être digne de l'Allemagne. Vu son statut (baptisé par Hitler), les autorités vont envoyer le petit garçon de cinq ans en Pologne afin qu'il aide à débusquer les enfants racialement parfaits qui seront enlevés à leurs parents, puis germanisés. Ce qu'il fait sans état d'âme, puisque lui-même ne connaît pas le sens du mot "famille". Ensuite, dans le foyer de germanisation, il est chargé de montrer l'exemple et de convertir les Polonais en parfaits petits Allemands. Konrad ne doute jamais, ne réfléchit pas (ou peu), jusqu'à l'arrivée de Lukas. Lukas, aussi parfait que lui, et pourtant juif polonais. Lukas qui va, petit à petit, éveiller la conscience de Konrad.



Un roman passionnant et dérangeant, qu'on ne lâche pas malgré des passages assez durs, car il traite d'une question quasiment jamais abordée en littérature de jeunesse, voire en littérature tout court. Les "Lebensborn", usines de fabrication de parfaits aryens. Ces enfants, élevés sans aucune affection, coupés de tout lien parental, uniquement chargés de représenter la future race aryenne qui dominera le monde. Le Troisième Reich, qui ne doutait pas de sa défaite, n'a jamais mesuré les dégâts psychologiques auxquels il condamnait ces enfants une fois la guerre terminée. Sans oublier les nombreux Polonais, Russes, Ukrainiens, Scandinaves, Français... arrachés à leur famille, parce qu'ayant la malchance d'être blond aux yeux bleus (à ce propos, lire, si vous le trouvez, le remarquable ouvrage de Marc Hillel Au nom de la race ). Le thème de l'endoctrinement est aussi abordé dans ce livre; dès sa naissance, et même avant, Max/Konrad est complètement acquis à la cause. Il n'a qu'une crainte : celle d'être "désinfecté", autrement dit euthanasié. Car c'est le sort qui attendait les bébés pas assez purs. C'est cette froideur et cette carence émotionnelle qui sont effroyables dans cet ouvrage. Les enfants ne sont jamais considérés comme tel, mais comme du bétail, de la future chair à canon ou à procréation, c'est selon. L'arrivée du personnage de Lukas est en cela intéressante que, juif polonais, il correspond malgré tout aux critères de la race aryenne. Il plante le doute dans l'esprit de Konrad et l'amène à mettre en question tout un système de valeurs avec lequel il a toujours vécu et dont il est persuadé qu'il est juste. Lukas, plus âgé que Konrad, n'accepte pas sa germanisation forcée et entre en résistance dès qu'il le peut. Il prend néanmoins Konrad sous son aile car il a compris qu'il est lui aussi une victime du nazisme.



Un très grand roman, à mettre entre les mains des ados dès 15 ans (il faut quand même avoir une bonne connaissance du fonctionnement du national-socialisme et du déroulement de la Seconde guerre mondiale), mais qui pourra nettement être lu par les adultes.
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Orphelins 88

Un garçon prétendant s'appeler Siegfried Bruhns et surnommé Josh par les Américains, a quitté le Napola de Rufach, l'école d’élite du Reich pendant la débâcle. Il est arrêté par l'armée américaine et comme il porte un tatouage sur le bras gauche avec un numéro 454942, il est envoyé dans un hôpital à Gauting puis pris en charge à Indersdorf par le United Nations Relief and Réhabilitation Administration (UNRRA), l'administration des Nations -Unies pour le secours et la reconstruction, qui a installé un orphelinat dans l'ancien couvent du village à quinze kilomètres de Dachau.



Le sergent Wallace D. Reynolds protège Josh qui, peu à peu, recouvre certains souvenirs. C'est un enfant polonais de Lodz, il a été caché par une libraire, Sofia puis il a été capturé par les Braunen Schwestern pour le programme Lebensborn mais il a été néanmoins envoyé au camp de concentration de Majdanek où il est devenu le favori d'un SS commandant du camp, Bruhns. Il a ensuite été envoyé au Napola de Rufach. Il s'appelle Jona Kowalik et il est né le 9 novembre 1933. Après avoir repris des forces, il va tenter de retrouver sa famille.



Sarah Cohen-Scali reprend son travail sur les enfants du programme Lebensborn mais elle s'intéresse cette fois aux enfants d'Europe centrale enlevés à leur famille et envoyés en Allemagne dans des pensionnats du Reich.



Elle s'intéresse aux lendemains de la guerre et au sort de tous ces enfants errant dans les ruines de l'Europe. Elle montre bien les bouleversements créés par la guerre, les personnes déplacées, l'errance de familles entre l'Allemagne et la Pologne et le choix d'une patrie, choix si essentiel lorsque nous imaginons la vie de ces personnages d'un côté ou de l'autre du rideau de fer.



Elle décrit aussi avec précision la vie des enfants, les enfants juifs rescapés des camps, les enfants déplacés, les enfants abandonnés avec leurs traumatismes mais aussi leur appétit de vie et c'est probablement le plus beau message de ce roman quand les enfants retrouvent une vie d'enfants avec des jeux, des bêtises et des gourmandises.



Coup de cœur.

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Orphelins 88

Tant de choses ont déjà été écrites sur ce livre (c'est d'ailleurs des critiques de Babelionautes qui m'ont donné envie de le lire), qu'il est difficile de faire une énième critique.

Je n'ai pas lu "Max" de la même auteure, je ne connaissais pas beaucoup l'histoire des enfants du programme Lebensborn et leur devenir dans l'immédiat après-guerre, c'est donc beaucoup de découvertes pour moi ce roman historique.

Un jeune garçon arrive à l'orphelinat, enfin un havre de paix après toutes les horreurs qu'il a vécues ou subies, mais toutes oubliées... Il ne sait même plus son nom. Petit à petit, grâce à l'affection du GI noir américain, aux bons soins d'Ida, la responsable de l'orphelinat, et à l'amitié un peu chaotique de Halina, il va comprendre qui il est, d'où il vient, et il va suivre son histoire pour retrouver ce qu'il reste (ou pas?) de sa famille...

C'est une vraie plongée dans cette partie assez inconnue de l'Histoire, dans les horreurs qui subsistent encore, alors qu'on croit que tout s'arrête puisque la guerre est finie. Mais elle ne l'est pas pour tout le monde, et la faim, les privations, le marché noir, font encore partie du quotidien de ce tout jeune adolescent. Il y a des descriptions de scènes très dures, mais cela ne fait pas l'essentiel de l'intrigue, loin de là. Les personnages sont criants de vérité, et on ne peut que constater l'abondante recherche documentaire qui a dû être celle de Sarah Cohen-Scali. C'est très touchant, très fort, et on ne peut rester insensible à cette lecture qui nous fait réfléchir aussi, sur l'humanité, les espoirs, les croyances, les rêves... Comment rester un enfant dans ce monde-là?
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Orphelins 88



Josh est accueilli dans un orphelinat en Allemagne à la fin de la guerre. L’institut est dirigé par des Américains qui ont pour mission d’aider les enfants à retrouver leur famille. Certains sont trop jeunes pour parler, d’autres si traumatisés qu’ils ne se souviennent de rien.

C’est le cas de Josh, jeune garçon d’une dizaine d’années, dont le cerveau a été nettoyé par l’embrigadement dans un centre d’éducation nazi. Particularité surprenante, il porte au poignet le tatouage d’un camp de concentration.

Ce roman, destiné aux adolescents mais intéressants également pour les plus grands, évoque les dommages immenses causés par la politique du Lebensborn. J’ai appris ici que ce projet d’aryanisation ne concernait pas que les enfants allemands abandonnés volontairement ou non par des jeunes femmes non mariées.

A travers le récit du jeune garçon, l’auteure aborde aussi le sujet de la ségrégation aux Etats-Unis qui s’est propagée jusqu’au sein de l’Armée américaine, les paradoxes de la société polonaise, l’indécence des critères posés par les familles qui se portent volontaires pour adopter, la guerre froide qui est déjà en train de se mettre en place.

Et de conclure par ce terrible constat : la guerre est finie, mais l’on continue de tuer pour une différence de couleur de peau, de religion, d’opinion.

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Orphelins 88

Un roman jeunesse à mettre entre toutes les mains de treize à soixante-dix sept ans...

Je découvre Sarah Cohen-Scali que je vais avoir le plaisir de rencontrer lundi prochain grâce à Babelio et aux éditions Robert-Laffont que je remercie vivement. Merci à vous également Sarah Cohen-Scali pour cet opus que je comprends être en quelque sorte lié à votre précédent roman Max, que je vais d'ailleurs m'empresser de me procurer, pour vos notes dans les dernières pages qui apportent un éclairage précieux et très appréciable sur le sujet et les personnages de votre roman.



Orphelins 88 est un roman touchant, émouvant, qui aborde un sujet méconnu et atroce de la Seconde Guerre Mondiale : les enfants du programme Lebensborn, des enfants, d' Europe de l'Est majoritairement, kidnappés par les Nazis et entraînés à devenir de véritables et purs Allemands. L'histoire se passe après la guerre.

C'est Siegfried, rebaptisé Josh, par les Ami (les Américains), héros de ce roman, qui nous livre un aperçu de ce qu'il a pu y subir, et qui a eu pour conséquence de lui faire oublier son passé, jusqu'à son vrai nom, le visage de ses parents, ses origines...

Nous le suivons à la recherche de ses souvenirs volés, une quête parsemée d'embûches et ponctuée de belles rencontres.

Les personnages de ce roman sont très attachants; il y a Ida, la responsable du centre de l'UNRRA (United Nation Relief and Rehabilitation Administration), une personne dévouée à la cause de ces enfants "perdus", qui ont connu l'enfer, de ces bébés, anormalement sages, aucun n'arriv[ant] à sourire, privés de l'amour maternel pourtant capital, des futurs, pour certains, réfugiés de l'horreur ; il y a Wally, un sergent noir Ami au coeur tendre, le Dr Philippe aux mots encourageants, les "potes" germanisés et les "potes" juifs aux histoires saisissantes et puis les deux jeunes filles Beate, qui a un grain, « Un grain qui a été semé par la guerre. » et la jolie Halina, qui partageront un bout de chemin avec notre courageux héros, Josh, Jo..., enfant volé, perturbé, tiraillé par un bras gauche tatoué et un bras droit ... « aryen ».



« Je crois bien que, si les deux parties de moi-même pouvaient se séparer, elles se battraient l'une contre l'autre. »



La reconstruction n'est pas évidente, il faut réapprendre à vivre normalement dans un temps de paix qui n'en est pas tout à fait un. La Paix ne fait pas disparaître la Haine.



Sarah Cohen-Scali met en lumière un sombre pan méconnu de l'Histoire des années Nazis, elle rend également un bel hommage à toutes les personnes engagées et dévouées dans les causes humanitaires (militaires, infirmiers, médecins...), qui œuvrent, notamment, pour que des enfants traumatisés, puissent retrouver un semblant de dignité, et apprendre à se construire, se reconstruire, à vivre normalement... Des "Ida", des "Wally" œuvrent encore aujourd'hui sur bien des fronts partout dans le Monde, avec force, amour et courage...



Ce roman est très instructif (je ne connaissais ni le programme Lebensborn, ni l'existence des Braunen Schwestern, ni des centres UNRRA, ni celle dans les camps de la Scheisskarte...).

Il traite d'un sujet grave, nous plonge à plusieurs reprises dans l'horreur mais je retiens avant tout et surtout, l'humanité et l'espoir qu'il dégage. L'écriture est fluide, parsemée de poésie et d'humour, donnant une légèreté très appréciable au texte.



Une période cruelle de l'Histoire vécue et racontée par un enfant de treize ans. Poignant.



À lire, à partager avec nos ados...



« Il faut que le monde entier sache. Il faut garder la mémoire de ce qui est arrivé...»
Lien : https://seriallectrice.blogs..
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Arthur Rimbaud : Le voleur de feu

Une belle biographie de Rimbaud qui permet aux plus jeunes de découvrir la vie du poète adolescent et ses poésies. le récit évoque sa jeunesse à Charleville dans les Ardennes, ville qu'il déteste et le forme en même temps, sa mère autoritaire et rigide, son père parti pour toujours. Nous découvrons son comportement d'enfant sage et précoce et ses révoltes, ses fugues, sa rencontre déterminante avec Izambard un professeur puis bien sûr plus tard avec Verlaine. Pour échapper à l'étouffement, à ses peurs, il est accompagné d'un oiseau de feu Baou, un rêve, une illumination récurrente qui lui permet de s'évader et de créer.
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Max

"Une fable historique fascinante et dérangeante qu'on ne peut pas lâcher.

Une lecture choc, remarquablement documentée, dont on ne sort pas indemne."



Combien de fois me suis-je dit que le papier ne refusait pas l'encre en lisant les phrases parfois accrocheuses des quatrièmes de couverture.

Ici aussi, en lisant ce texte, je n'y ai pas vraiment prêté attention.

Sachant en plus que ce livre est aux éditions Gallimard jeunesse.

S'il est destiné aux jeunes, que risquais-je ?

Et puis des livres narrant des horreurs, j'en ai lu !

Et sur le même sujet : le nazisme, les camps, la guerre.



J'avais tout faux.

Ce roman m'a effectivement choquée et dérangée.



Tout d'abord à cause du narrateur qui n'est, au début, qu'un bébé.

Malgré son jeune âge il ne nous épargne rien tant dans sa manière de le dire, très cru que les faits qu'il narre et qui sont parfois insupportables.

Le fait que ce soit un enfant qui nous expose toute cette idéologie nazi et cela sans état d'âme est déjà un choc en soi.



Ensuite les faits eux-même sont choquants.

Oh, pourtant nous savons tout cela.

Ou en tout cas une partie mais il n'y a rien à faire. Il est toujours aussi difficile de comprendre que des hommes se sont sentis supérieurs à d'autres et que de cette conviction, des horreurs ont été perpétrées.

Et nous ne pouvons pas dire que c'était il y a fort longtemps, alors que cela s'est passé seulement hier.



Alors oui, je suis d'accord avec la quatrième de couverture, on ne sort pas de ce livre indemne.

Il nous choque, nous dérange mais nous montre encore une autre facette de l'idéologie nazi.

Connue certes, mais peut-être pas traité autant en profondeur.

Un livre qui devrait faire parti des références concernant la seconde guerre mondiale mais, pour moi, à ne pas mettre dans de trop jeunes mains.
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Max

Suite à la lecture de ce roman, on ne peut être que déboussolé par sa complexité et sa richesse...



Tout est minutieusement décrit par l'auteur qui aligne de nombreux détails les uns à la suite des autres, et pourtant le lecteur comprend bien qu'il y a énormément de faits qui le dépassent. Les faits historiques tout d'abord (comment a germé cette idée de programme, qu'ont réellement pensé les femmes qui ont "accepté" d'y participer, etc.), puis la réaction du personnage principal.



Ainsi, c'est sans doute le comportement et l'évolution du personnage de Max qui m'a laissée le plus perplexe : autant il était aisé de ressentir sa haine et sa fougue au début du récit, autant j'ai parfois eu des difficultés à appréhender son changement de position lorsque cela arrivait... L'auteur essaye de le rendre plus tendre, d'insuffler en lui de nombreuses émotions, mais à mon sens cela ne prend jamais vraiment corps en lui. Il n'éprouve de la gêne que lorsqu'un évènement est lié à Lukas, qu'il aime, mais le reste ne semble pas profondément le gêner.



En conséquence, comme Max, le lecteur est de suite anesthésié face à l'horreur qui se trame. Je pensais être plus émue à la lecture de ce récit, mais la narration est si froide et les éléments sont décortiqués de manière si méthodique qu'il m'a été impossible de basculer dans la tristesse. Les seuls sentiments ont donc été le dégoût, l'incompréhension, et la gêne.



Cependant, toute cette analyse ne dessert pas du tout le roman. Il est d'une incroyable richesse, notamment du point de vue historique, et d'un intérêt littéraire certain.



Ce roman est sans aucun doute une perle, mais à mettre dans les mains de lecteurs assez matures pour comprendre le détachement et la froideur au niveau de la narration.
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Connexions dangereuses

Complément de critique, spécial bibliographie :

A la fin de leur année de quatrième, Virginie et Bastien étaient très attirés l’un par l’autre. Deux jours après la rentrée en troisième, Virginie reprend contact avec lui par mail et lui propose un défi : ils n’auront plus d’autres contacts qu’électroniques tant qu’il n’aura pas séduit la nouvelle de l’école, Delphine, qui semble d'après elle être une «fille à papa» mais dont elle devine qu’il saura révéler l’allumeuse qu'elle pressent se cacher en elle. D’abord choqué, puis appâté par le fait que Delphine intéresse son ennemi juré, et enfin prêt à tout pour regagner les faveurs de Virginie, Bastien accepte et ajoute un deal : il va aussi draguer la fille la plus moche, la plus nulle, la plus coincée du collège, Audrey, pour essayer de percer son secret : ce qui la rend ainsi… De manigances en manigances, tous deux apprendront qu’à trop jouer avec le feu, on peut mettre les autres et soi-même en danger au point de le regretter «à vie».

Mon avis : Il me semble intéressant de rattacher ce livre à un essai du même auteur, "Douée pour le silence". Sarah Cohen-Scali y raconte son enfance et son adolescence. Dans une famille très unie et aimante, la petite Sarah est plutôt entourée de femmes, son père s'absentant souvent. Sa sœur étant plutôt jolie, alors qu'elle se trouve un physique ingrat, elle est mal dans sa peau. Elle ne sait pas dire non et elle se mure dans le silence parce qu'elle ne sait pas non plus se dire : impossible de formuler ce qui la fait rêver et, à plus forte raison, ce qui la fait souffrir. Grâce à un professeur de littérature, elle va faire du théâtre, avec passion, et en viendra petit à petit à s'accepter et à quitter son mal de vivre.

En 2003, les éditions de la Martinière jeunesse lançaient une collection pour les adolescents. Le concept en était simple : des auteurs expérimentaient un nouveau terrain d'écriture pour exprimer, au plus près, la vérité de leur adolescence. Je ne connais pas les autres ouvrages, mais celui-ci est très réussi. Sarah Cohen-Scali dévoile l'enfant aux lèvres verrouillées qu'elle a été, comme pour inviter l'adolescent lecteur à dire ses silences. Son témoignage est vibrant de sincérité, on est vraiment au cœur de ses ressentis d'alors et le théâtre comme thérapie me semble une très bonne idée... pour qui y parvient.

Public : à partir de treize - quatorze ans, mais peut probablement aider un parent inquiet et désemparé face au mutisme de son enfant.

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Max

Un livre surprenant par l'originalité de sa narration et qui aborde un thème historique qui fait froid dans le dos.

La plume de l'autrice est brillante par sa simplicité et sa justesse. Elle a réussi à insinuer des sentiments ambiguës envers Max, cette même ambiguïté qui anime d'ailleurs cet enfant.

On déteste ce bébé nazi aux réflexions abjectes, et même si on fait tout pour continuer à le détester, certains passages, moments, je me suis vue avoir pitié, limite attachée à lui.

Un livre percutant d'une grande autrice.
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Août 61

J'ai eu énormément de mal à entrer dans ce roman jeunesse qui m'a semblé bien complexe. En effet le narrateur n'est pas toujours le même: il s'agit de Beniek à dix ans, puis à vingt ans... qui raconte ce que fait ce même Beniek âgé de quatre-vingt ans et en proie à la maladie d'Alzheimer, elle-même personnalisée par le diminutif Al.

J'avais vraiment du mal à m'y retrouver.

Par ailleurs, je n'ai pas apprécié le ton utilisé par le jeune garçon lorsqu'il parle de lui-même alors qu'il est vieux et malade. Ce ton ironique et concupiscent me désespérait; j'avais l'impression d'entendre rire l'enfant au son de "Regarde-toi vieille loque"...

Je vais tout de même finir par un point positif: la très belle histoire d'amitié racontée sur fond de la Shoah dont ont été victimes Ben et son ami d'enfance. Certains passages sont poignants.

Dommage que je n'ai pas adhéré à la prose de l'auteure.
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Max

Max aborde un sujet difficile, celui du programme Lebensborn, programme ayant pour but d'engendrer un maximum de naissance de bébés taillés sur mesure.



L'auteur aborde tout, la sélection des parents pur "aryen", des bébés en contrôlant leur taille, la couleur de leurs yeux, etc, le kidnapping d'enfants blonds aux yeux bleus en Pologne laissant des familles anéantis... Mais aussi les camps où tous ces enfants étaient éduqués pour peupler le territoire avec une race pure...



C'est horrifiant et par moment je me suis dit, oui, ce genre de choses a vraiment existé. C'est poignant, terrible, meurtrier et désastreux. La plupart des familles à qui on a arraché leurs enfants ne les ont jamais retrouvés. La "sélection" est juste épouvantable. Les femmes sélectionnées pour donner un bébé à la nation étaient parfois violées, forcées d'abandonner leurs bébés.



Ce livre classé jeunesse n'est pas à mettre entre toutes les mains. Il est intéressant à mettre en parallèle du programme d'histoire mais je dirais pas avant quinze ans. Cette lecture demande un certain recul. C'est une lecture utile bien que difficile et relatant des faits ignobles. Et il est difficile de voir Max, le personnage principale, bébé et enfant innocent et naïf adopter les règles du nazisme sans l'ombre d'un doute. Que sont devenus tous ces enfants et comment ont-ils pu se reconstruire après ça ?...
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Vue sur crime

Comme tout ce que j'ai eu l'occasion de lire de cette écrivaine, j'ai adoré ce roman ! Les personnages sont comiques et attachants. L'ambiance du bouquin est toujours aussi oppressante, parfois même effrayante, il y a de l'action et beaucoup de suspens. Il est aussi très facile et rapide à lire.



Pascal Sirel était un jeune délinquant, une crapule des banlieues ayant pour passe temps de cambrioler les appartements des quartiers friqués. Seulement un soir, alors qu'il s'adonne à son occupation favorite, sa vie se voit bouleversée, quand entré par effraction il découvre horrifié le corps d'une femme décapitée. Jugé coupable du meurtre barbare de cette inconnue, il écope de trois ans de prison. Une descente directe en enfer, qui l'ébranle au plus haut point. Quand enfin, Pascal sort de prison, il se réhabitue peu à peu à sa vie normale. Seulement, en face de son appartement il aperçoit un jour, un homme espionner une jeune femme. Un voyeur sans doute... Mais étrangement, il ne peut s'empêcher d'éprouver une sensation désagréable, comme si la jeune femme était en danger de mort... Pascal est-il donc en proie à la paranoïa ou se peut-il que ses instincts s’avèrent fondés ?
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Max

Sarah Cohen-Scali s'attaque à l'un des aspects les plus sombres de l'histoire nazie. On a beaucoup écrit sur les camps de concentration et d'extermination, à juste titre. Mais peu de gens se sont attaqués à l'abomination que furent les Lebensborn et l'aryanisation d'enfants blonds aux yeux bleus kidnappés aux quatre coins de l'Europe.



L'auteure a fait un travail de recherches remarquable. On suit Max, nommé officiellement Konrad von quelque chose, dans ce contexte qui nous paraît complètement fou mais qui fut si réel. Peu à peu, ce petit garçon totalement endoctriné va douter. Et cela grâce à une rencontre et à un esprit perspicace. Avec lui, on entrevoit progressivement les êtres humains derrière la propagande. Son récit vous prend aux tripes et ne vous lâche plus. C'est brillamment fait.
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Max

Max c'est l'histoire d'un petit garçon pas comme les autres. Un petit garçon né pour être différent mais qui est le premier d'une longue lignée. Une longue lignée de Lebensborn, d'enfants Aryens sélectionnés dès le plus jeune âge, dont les parents ont déjà passé des sélections afin de faire les meilleurs descendants de la race Aryenne.



Max c'est une histoire qui se passe avant et pendant la seconde guerre mondiale et c'est une histoire qui ne vous laissera pas indemne...



J'écris ces lignes longtemps après avoir fini cet ouvrage, mais j'y pense souvent... Je repense souvent à cette lecture qui m'a chamboulée... Je savais pour les Lebensborn, j'en connaissais l'existence, mais je n'en savais pas autant...



Ce livre est vraiment bien écrit. L'écriture est très fluide, les mots et les phrases se suivent et ont toutes un impact sur notre cerveau de lecteur. Il m'a été impossible de le lâcher avant de l'avoir fini et je l'ai donc lu d'une traite, en une dizaine d'heures...



Mais attention, il n'est pas à mettre entre toutes les mains. Même s'il est destiné à un public d'adolescents, je les accompagnerais dans la lecture car il y a une forte présence (même si elle est critique) de l'idéologie nazie.

Certains jeunes pourraient ne pas comprendre cette critique.



(humour noir : écrit par quelqu'un au nom à consonance juive)
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Max

Exceptionnel! Ce livre écrit à la première personne du singulier et au présent crée une forte proximité entre le héros et le narrateur. Nous devenons le bébé, puis le petit garçon nazi. Sa haine (du juif, du Polonais, ... ) devient évidente, inévitable. Écrit avec beaucoup de légèreté et on pourrait dire avec humour, un humour noir, un humour triste (on a à la fois envie de rire et de pleurer), ce récit traite de thèmes graves et difficiles et fait (re-)découvrir la sélection nazie en vue d'une race pure sous un angle unique. Un livre vraiment étonnant qui mériterait d'être plus médiatisé.
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Max

Entendre un enfant, un bébé, clamer haut et fort les idéaux du nazisme, ça fait peur. Parce qu'il pense sérieusement comme un adulte, et évolue comme 'enfant qu'il est. Le genre de bébé qui pourrai traiter sa nourrice de sale juive et de la dénoncer comme telle parce qu'elle ne lui donne pas assez de lait.

Au point que lorsqu'il est confronté à la présence d'un vrai juif, en chair et en os, ses convictions sur l'idéologie nazie dans laquelle il a baigné depuis sa conception sont complètement remises en causes.

Les sentiments et la raison, l'éducation, sont confrontées, mélangées, pour aboutir au non-sens qu'est la vie d'un bébé issu de lebensborn à la fin de la guerre.

Le pire dans tout ça, c'est que ses formulation d'enfant prêtent au sourire, malgré toute la haine et l'arrogance contenues dans ses phrases.
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