Citations de Serena Giuliano (1168)
Ce n’était pas une impression, et ce n’était pas de l’eau non plus : c’était la pisse de Filomena qui, au cas où je ne l’aurai pas compris, ne peut pas me voir en peinture. J’ouvre les yeux, et je la découvre entrain de m’uriner dessus. Je hurle, elle crache, prend la fuite, en me laissant là dans cette odeur immonde.
- Ferme bien ton sac, garde-le devant toi, et ne laisse jamais traîner ton téléphone sur une table si on s'assied quelque part.
- Quoi ? lui demandé-je. Tu veux nourrir le cliché du Napolitain voleur ?
- Non, c'est juste du bon sens ! Je ferais pareil dans n'importe quelle grande ville. Tu te baladerais, toi, à Paris, le sac grand ouvert ?
- Non.
- Et à Milan ?
- On m'a piqué mon portefeuille l'année dernière.
- Voilà, ce n'est pas le lieu, le problème, ce sont les gens. Les cons n'ont pas de nationalité.
Quann u’ diavolo tuo jeva a scola, u moi era maestro.
Mais Naples, c’est une chanson d’amour… Si tu sais l’écouter, elle te prend aux tripes, elle te console, elle te berce.
Prends les bonnes choses lorsqu'elles se présentent, car les mauvaises ne manqueront jamais.
Il faut vraiment que les liens soient forts pour savoir affronter les silences ensemble.
Ce n'est pas le lieu, le problème, ce sont les gens. Les cons n'ont pas de nationalité.
Elle est encore plus hypocondriaque que moi et nous avons la même formation en médecine : Bac Doctissimo + 8. Avec spécialisation en recherche Google.
Tu crois être la prunelle des yeux de tes parents. Puis un jour, tu fais des enfants, et c'est à eux que celle qui t'a mis au monde offre des calendriers de l'Avent Kinder. Tout fout le camp dans ce monde de merde. TOUT.
Ma grand-mère, c'est une caméra de surveillance. C'est le FBI italien, la CIA du village. Depuis son poste d'observation, elle a récolté plus de soixante-dix ans d'archives sur chaque habitant.
En effet, elle est très belle avec ses grands yeux noirs et des joues à croquer. Et heureusement. C'est certainement une future Serial Killer. Il ne manquerait plus qu'elle soit moche !
C'est difficile de gérer un nourrisson lorsqu'on a un aîné. Encore plus depuis que mon mari a repris le travail. Pourquoi les pères ont-ils une sorte d'immunité de la part de la société ?
Je hais quand il dit ça. Je peux distinguer une sorte de jubilation silencieuse dans les yeux de ma mère. Elle doit prendre sa revanche, plus de vingt ans plus tard. J'ai tellement prononcé cette phrase, moi aussi, à l'âge de mon fils. Mais moi, je voulais fuir. Ma Nonna était ma seule échappatoire. Est-ce-que Samuel veut fuir, lui aussi ?
J'ai décidé de me mettre au sport. D'après le Grazia du mois dernier, cest le truc contre le stress, les nuits pourries, la graise qui s'accumule.
Selon leurs dires, le sport est la réponse à tout, le remède miracle par excellence. Je ne comprends toujours pas pourquoi le conflit israelo-palestiniens n'a pas été réglé à coups de sessions de running.
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J'ai mis du temps à comprendre parce que, en réalité, je suis la poupée la plus cassée des deux.
J'ai peur, madame. J'ai peur tout le temps. Et de moi, le plus souvent.
- Je ne suis pas du genre patiente.
- Je ne suis pas du genre à bâcler pour arranger mes impatients de patients. [...]
Peur de ne pas savoir. Je n'ai jamais eu de nouveau-né rien qu'à moi :toute une équipe de pédiatrie m'encadrait pendant les premiers mois de mon fils.
Ce jour-là, c'était un lundi. Dehors, il faisait beau mais je ne le savais pas encore. Chaud, aussi. Comme dans ta couveuse. Cette petite boîte qui a remplacé mon ventre pendant deux mois.
Ce jour-là, c'était un lundi de juin. Tu devais arriver en septembre, mais la vie, Dieu, ou je ne sais qui d'autre, en a décidé autrement.
Ce jour-là, ce lundi-là, je n'ai pas vu de larmes dans les yeux de ton papa. Il avait cette expression que je n'oublierai jamais, un mélange de terreur et d'incompréhension sur un fond de bonheur qu'il craignait de laisser éclater.
[... ]
Ce jour-là, c'était un lundi, j'avais mal à mon ventre parce que tu n'étais plus dedans. Mal à mon cœur, qui ne comprenait pas. Mal à mes mains, d'avoir serré si fort la photo qu'on m'avait donné de toi.
Ce jour-là, c'était un lundi, le premier de toute une série loin de toi... Comment concevoir que je fusse devenue mère, alors que je commençais à peine à réaliser que j'étais enceinte, alors que je n'ai rien vu de mon accouchement, alors qu'il n'y avait pas de berceau près de mon lit, pas de pleurs, autres que les miens, pour rythmer mes nuits ? Comment y arriver alors que ta chambre, à la maison, restait désespérément vide, alors que c'était une machine qui te donnait mon lait ? Comment admettre que, chaque jour, je devrais rentrer sans toi, en priant très fort pour que le téléphone ne sonne jamais ? Comment accepter que ce petit être d'à peine un kilo, mon fils, fut entre la vie et la mort et que personne ne pourrait me promettre qu'il me rejoindrait un jour ?
Ce jour-là, ce lundi, est le plus beau et le plus horrible de ma vie.
Anna vous êtes forte : vous avez survécu à une enfance difficile, vous êtes devenue quelqu'un de bien. Ce n'est pas facile de ne pas reproduire de qu'on a vécu. Vous n'avez pas baissé les bras face à une nouvelle grossesse malgré toutes vos peurs et la fin chaotique de la première. Vous avez construit un couple sain et solide dans lequel Adel vous apporte énormément mais où vous devez lui apporter tout autant. Pensez vous que votre mari vous subit ? Pourquoi s'infligerait-il une vie où il ne ferait que donner sans jamais recevoir ? Croyez vous que vous ne le rendez pas heureuse vous aussi ? Que vous n'êtes pas son rocher en pleine tempête, son pilier, rassurant et solide ?