AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
Citations de Sharon Bolton (46)


Mes toutes premières expériences avec les hommes et le sexe avaient été empreintes de violence. Rien de bien étonnant à ça, mais je me suis rendu compte il y a quelques années que les femmes avec le même passé ont le choix. Trop souvent, elles deviennent méfiantes, redoutant toute intimité quelle qu'elle soit, puis collantes et dépendantes pour peu qu'un type bien vienne à passer par là. Certaines évitent totalement les hommes et prennent les choses en main, si vous voyez ce que je veux dire. Et puis, il y a celles qui prennent le contrôle.
(...)
Oh, je sais que je m'expose à un risque en puissance, je ne suis pas idiote, mais je suis devenue assez bon juge du sexe fort au fil des ans. Les rares fois où je me trompe, je sais me débrouiller seule. (...)
Tout bien considéré, je ne redoute pas le moins du monde la moindre forme d'agression masculine. J'en ai bien assez de mon côté pour la contrer.
Commenter  J’apprécie          70
Les combats de blaireaux ont été interdits en Grande-Bretagne en 1835 mais sont encore pratiqués aujourd'hui. C'est l'un des sports de combat - de mise à mort, plutôt - les plus cruels et les plus illégaux de notre pays. Pour une raison totalement obscure, il a même connu une sorte de renaissance dans le Sud-Ouest ces derniers temps. Les règles d'engagement sont relativement simples : prenez un blaireau adulte, en bonne santé, délibérément blessé à l'avance de façon à le ralentir, et lâchez-le dans un espace réduit avec plusieurs chiens. Puis pariez sur la longévité de la bête.
Commenter  J’apprécie          70
Je ne devais pas fumer , a-t-elle dit , mais mes poumons sont foutus de toute façon , alors quelle différence ?
Commenter  J’apprécie          70
Gareth traversa la pièce et s'agenouilla sur le tapis devant Tom. Puis il leva le bras pour caresser le front de son fils.
- Que s'est-il passé, mon vieux ? demanda son père, en passant sa main sur la tête de Tom.
Il leur raconta, bien sûr. Pourquoi ne l'aurait-il pas fait ? Ils étaient ses parents, les gens en qui il avait le plus confiance au monde. Il ne lui était pas venu à l'idée qu'il y a des choses que les parents ne peuvent se résoudre à croire.
Commenter  J’apprécie          60
- Miss Benning ? Vous êtes Miss Benning, la vétérinaire ?
Voix de jeune femme. De jeune femme bouleversée.
- Elle-même, ai-je répondu, me demandant quand je pourrais enfin prendre ma douche.
- Ici Lynsey Huston. J’habite sur la même route que vous, un peu plus loin. Au numéro 2. Il y a un serpent dans le berceau de mon bébé. Je ne sais pas quoi faire !
Sa voix s’élevait à chaque mot : elle semblait sur le point de craquer.
- Vous êtes sûre ?
Question débile, je sais, mais pour être honnête, un serpent dans un berceau, ça n’est pas très courant.
- Evidemment que je suis sûre. Je l’ai sous les yeux, là, comme je vous parle. Qu’est-ce que je fais, putain, qu’est-ce que je fais ?
Elle faisait trop de bruit.
Commenter  J’apprécie          60
En plein jour et dans des mains sûres autres que les miennes, le reptile était magnifique. Il brillait d'une couleur trop sombre pour être argentée, trop claire pour être vert-de-gris, et la ligne semblable à du cuivre martelé luisait sur toute sa longueur. Ses yeux ressemblaient à de la topaze liquide, sa pupille ronde et noire tellement plus attirante que la fente elliptique de certaines espèces.
Commenter  J’apprécie          50
Nous avions atteint le bout du chemin. Il nous fallait longer quelques bâtiments agricoles, après quoi nous nous retrouverions en rase campagne. A ce moment-là, la porte d'entrée de la ferme s'est ouverte à la volée et un homme a surgi. Il était petit et très enrobé, proche des soixante-dix ans, vêtu d'un maillot de corps déchiré et d'un ample bas de survêtement gris qui lui tombait sur les hanches. Il était également pieds nus et j'ai cru comprendre qu'il s'était levé de son lit trop rapidement pour prendre ses lunettes : il plissait les yeux d'un air mauvais, comme s'il tentait de nous distinguer correctement. Détail qui n'a pas manqué de m’alarmer, dans la mesure où il nous regardait par le viseur d'un canon de 12.
Commenter  J’apprécie          50
Duncan était dans son bain, les yeux fermés. Il avait tellement rempli la baignoire que l'eau s'écoulait par le trop-plein. Je savais d'expérience que la température approchait les quarante degrés. Duncan et moi ne prenions jamais notre bain ensemble. Un an auparavant, à peu près, avant que nous testions son sperme, je m'étais demandé si les bains brûlants que prenait Duncan n'étaient pas à l'origine de notre inaptitude à la procréation. Les effets de l'eau chaude sur le sperme sont bien connus et je lui avais suggéré d'essayer de faire tremper ses testicules dans de l'eau glacée cinq minutes par jour. Il m'avait regardée droit dans les yeux en me posant la question : "Et je fais comment ?" J'y pensais encore. Peut-être qu'un jour j'inventerais un appareil permettant le trempage à froid des organes génitaux masculins. Les taux de fertilité occidentaux grimperaient en flèche et je ferais fortune.
Commenter  J’apprécie          50
Toutes ces petites filles, dit-elle. Dites-leur de s'en aller, pasteur. On n'est pas en sécurité, ici. Pas les petites filles.
Commenter  J’apprécie          50
- Le viol change les femmes, ai-je affirmé, en patientant pour voir si quiconque avait envie d'entendre ce que j'avais à dire.
Personne ne s'est détourné.
- Les victimes de viol se décrivent comme étant, avant, et après le viol, deux personnes distinctes.
- On sait que le traumatisme affecte les gens, a admis Anderson. Mais ça ne...
- Je ne parle pas d'un épisode dépressif ou du fait qu'elles deviennent un peu nerveuses. Les victimes de viol emploient des termes très spécifiques. Elles disent que ce viol a tué celle qu'elles étaient et qu'elles doivent apprendre à vivre avec la nouvelle personne qu'elles sont devenues.
- Oui, mais sans vouloir vous...
Tulloch a posé une main sur son bras.
- Continuez, Lacey, a-t-elle dit.
- Pour la plupart des femmes, leur vie après le viol est gouvernée par la peur. Elles ont peur du noir, peur d'être seule, peur des bruits bizarres, la nuit, peur de rencontrer des étrangers, peur de la foule.
- De tout, a résumé Mizon.
- Oui. Une fois qu'une femme a été brutalement violée, la force dominante dans sa vie, durant des années parfois, devient la peur.
Commenter  J’apprécie          40
Quelque chose se serrait dans la poitrine d'Evi, qui allait au-delà de l'inquiétude qu'elle nourrissait pour les enfants Fletcher. Une petite fille avait été gardée prisonnière toute sa vie - prisonnière d'un corps inutilement handicapé, et prisonnière sous son propre toit.
- Pourquoi ? demanda-t-elle. Pourquoi diable une famille violerait-elle la loi de la sorte ?
Jenny cligna par deux fois de ses yeux clairs, noisette.
- C'est vous la psychiatre, Evi. Essayez de deviner.
Commenter  J’apprécie          40
Si l'on avait posé la question à Tom quelques semaines plus tôt, il aurait peut-être répondu que le mois d'octobre était l'un de ses préférés. Parce qu'en octobre, les arbres commençaient à ressembler à des pommes caramélisées et que les champs labourés se teintaient de chocolat noir. Il aimait le goût qu'avait l'air sur la langue, vif et frais comme un bonbon à la menthe, et il adorait ce sentiment d'attente, à mesure qu’approchaient Halloween tout d'abord, puis la Guy Fawkes Night, le 5 novembre, Noël enfin. Cette année, cependant, il avait du mal avec toutes ces expectatives. Cette année, il n'aimait pas se projeter trop loin dans le futur.
Commenter  J’apprécie          40
Ce n’était sans doute qu’un écho bizarre qui lui avait donné à penser que Joe se trouvait tout près. Mais Tom avait une drôle d’impression, ce même sentiment dérangeant qu’il éprouvait quand on le surprenait en train de faire quelque chose d’interdit. Et d’ailleurs, ne venait-il pas de sentir à l’instant le souffle de Joe dans sa nuque ?
Il fit une nouvelle tentative :
- Joe ?
- Joe, lui répondit sa voix en écho.
Commenter  J’apprécie          40
Il était tard. Neuf heures du soir, un vendredi, et il n'avait pas été possible de rester au bureau plus longtemps. Ses nouveaux collègues l'avaient déjà rangée dans la catégorie vieille fille triste, à moitié handicapée, décrépite avant l'heure et sans vie sociale en dehors du travail. En cela, ils n'avaient pas tort. Mais ce qui maintenait réellement Evi rivée à sa table de travail jusqu'à ce que les vigiles ferment le bâtiment n'était pas le vide de son existence. C'était la peur.
Commenter  J’apprécie          30
Toute incapacité de la part de la police à rendre justice à une minorité en deuil a toujours fait le lit de la colère collective, des troubles civils et des émeutes.
Commenter  J’apprécie          30
Débrouillez-vous pour que je tombe enceinte. Je me fiche de savoir comment. Je ne veux même pas penser à tout ce qui s'ensuivra - les nausées, l'épuisement, le mal de dos, les vergetures, l'absence totale d'intimité, et pour finir, la douleur, au-delà de tout ce que je peux imaginer. Vous n'avez qu'à agiter votre baguette magique médicale et faire que cela dienne possible pour moi aussi.
Commenter  J’apprécie          30
- C'est quoi ? ai-je demandé en observant tour à tour chaque créature. Toutes étaient attachés à leurs perches. (...)
- Des faucons pèlerins, a répliqué Nick en s'approchant d'un des oiseaux.
L'animal baissa la tête en direction de la main tendue de NIck, comme s'il voulait de frotter contre lui. Ou le mordre. Nick ôta sa main.
S'ils différaient par la taille, les rapaces étaient tous de même couleur. Les plumes sur leur dos et le haut des ailes avaient la couleur de l'ardoise mouillée. Sur leur poitrail, elles étaient crème et cannelle, tachetées de noir.
- Les créatures les plus rapides de la planète, a commenté Nick. Haldir, je te présente Laura.
Le faucon m'a regardée. Ses yeux étaient noirs, cerclés de jaune. J'avais déjà vu des yeux humains moins intelligents que les siens.
- Je croyais que c'était le guépard, ai-je répliqué.
Le faucon me fixait toujours.
- Guépard, mon œil, a souri Nick en levant ses doigts vers l'oiseau, pour les retirer aussitôt quand celui-ci plongea la tête. Le guépard peut atteindre 112 km/h mais durant seulement une à deux minutes. On a vu des pèlerins piquer à 320 km/h.

Commenter  J’apprécie          20
je viens de découvrir Sharon Bolton, je ne peux que vous la conseiller, elle sera sur ma liste d'auteurs à lire dès la sortie d'un nouveau bouquin.

histoire bien construite, au rythme soutenu, on veut toujours en savoir plus et puis la fin est dès plus surprenante
Commenter  J’apprécie          20
Un instant, Tom ne put se rappeler où se trouvait la sacristie. A l'avant de l'église, songea-t-il. Il se tourna et pila net. Cligna des yeux, regarda de nouveau. Rien. Mais l'espace d'une seconde, il en avait été sûr : à côté de l'orgue, son corps menu appuyé aux tuyaux, quelqu'un les avait observés. Une petite fille.
Commenter  J’apprécie          20
L'enfant endormie avait de doux cheveux blonds, de la couleur du sucre filé. Elle était allongée dans sa poussette, profondément endormie au soleil. Un filet aux mailles serrées était tendu dessus, de haut en bas pour la protéger des insectes et de tout ce qui pourrait bien grouiller dans le jardin. Une boucle humide adhérait à sa joue rebondie. Son poing était pressé contre sa bouche, le pouce levé à angle droit, comme si elle s'était endormie en le suçant avant qu'une penée, dans un rêve, ne le lui ai fait recracher.
Commenter  J’apprécie          20



Acheter les livres de cet auteur sur
Fnac
Amazon
Decitre
Cultura
Rakuten

Listes avec des livres de cet auteur
Lecteurs de Sharon Bolton (311)Voir plus


{* *}