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Critiques de Shonagon Sei (35)
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Choses qui rendent heureux et autres notes ..

Classique de la littérature japonaise, cet ouvrage a été écrit vers l'an mil par une dame de la cour. Elle y évoque les petites choses de la vie : celles qui rendent heureux, celles qui égayent le cœur, celles qui sont embarrassantes, etc. Tous les aspects de la vie se retrouvent convoquées ici. Tout est décrit avec simplicité, le quotidien se trouve nimbé d'une aura poétique.



En les lisant, ces différents textes m'ont paru être des haïkus en prose, des ébauches de haïkus. Ces petits textes se dégustent, appellent à être relus plusieurs fois... Un délicieux moment de lecture !
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Choses qui rendent heureux et autres notes ..

Des notes / pensées qui nous rappelle que nous vivons tous des expériences semblables, quelque soit le lieu ou l'époque. D'ailleurs, je les ai trouvé particulièrement intéressantes pour leur aspect historique, les impressions du quotidien d'une personne ayant vécue autour de l'an 1000 étant peu nombreuses (qui plus est lorsqu'il s'agit de celles d'une femme).
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Choses qui rendent heureux et autres notes ..

Sei Shônagon, dame de cour de l’an mille au Japon, en a listé un certain nombre dans ses Notes de chevet. Les éditions Gallimard nous en offrent ici quelques extraits dans la collection Folio sagesses.



Je vous invite à parcourir ce court opus plein de délicatesse et de sagacité constitué de fragments : de nombreuses remarques sur la nature, les saisons, la météo et des listes de choses qui font notre quotidien. Des choses désolantes, détestables, peu rassurantes, mais aussi des choses rares, splendides, des choses qui égayent le cœur, qui ont une grâce raffinée et même des choses « impatientantes », oui… vous avez bien lu, et moi, j’ai découvert que ce mot existe bel et bien !



Je vous invite à découvrir cette « leçon de choses », basée sur l’observation, pleine de bon sens, qui nous rappelle l’impermanence de tout ce qui nous entoure. L’écriture est précise et poétique. Bien sûr, certaines notes nous plongent dans une autre époque et une autre culture mais plusieurs sont de vraies leçons de sagesse.
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Choses qui rendent heureux et autres notes ..

Pour un livre écrit au Xème siècle, le style n'a pas vieilli! C'est plaisant et joyeux à lire. Le lecteur se retrouve forcément dans l'une ou l'autre des rubriques.

J'ai utilisé quelques chapitres en atelier d'écriture avec des adolescentes qui ont vraiment apprécié!

Un tout petit livre, indispensable!
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Choses qui rendent heureux et autres notes ..

Petit florilège de choses simples qui nous entourent.



L'auteure met en valeur les détails quotidiens dont la beauté finit par nous échapper.

Le livre nous plonge aussi dans un monde méconnu, celui du Japon d'une époque spécifique.



J'ai beaucoup apprécié ce court voyage.
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Choses qui rendent heureux et autres notes ..

Petit livre atypique et très original qui fait voyager dans tous les sens du terme : il nous fait voyager dans le temps car ces quelques notes éparses sont de la plume d'une dame de la cour de l'an Mille, il nous fait voyager au Japon et nous enlace de cette douce sensibilité mélancolique typique du Japon.

Il nous fait voyager dans nos habitudes bibliothiques ! Ce n'est ni un roman, ni un essai, ni une nouvelle... C'est une sorte de recueil de notes prises, des pensées couchées sur le papier sur le moment, l'instant, des réflexions faites sur la nature, sur l'observation des femmes et des hommes, sur les choses qui quotidien.



Ceux qui aiment faire des listes trouveront leur bonheur : il y a quantité de "choses qui... " où l'auteur répertorie tout ce qui lui fait penser ou ressentir au titre de sa liste, comme par exemple "choses qui rendent heureux", " choses qui font honte"...



J'ai aimé avant tout l'originalité de ce petit livre, idéal pour lire sans réfléchir, pour se divertir et passer le temps lors d'une pause thé par exemple. Néanmoins, je le trouve "futile", peu profond mais à l'image du sentiment du temps qui passe et de la futilité de toutes ces choses répertoriées mais qui nous font ressentir des émotions.



Le contenu est donc très léger, mais le livre se lit très vite et fait quand même passer du bon temps dans cette ambiance japonaise moyen-âgeuse.
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Choses qui rendent heureux et autres notes ..

Défi lecture 2023

Lecture 16/100, item 96 roman poétique



Choses qui rendent heureux et autres notes de chevet

Sei SHÔNAGON

Traduit du japonais par André Beaujard

Gallimard , 2021



Sei Shonâgon (vers 965 – après 1013) est une dame de cour. C'est l'une des plus illustres autrices du Japon.

Composé dans les premières années du XIe siècle, "Le livre se présente à la fois comme un journal et comme une énumération infinie du monde. Les saisons, les montagnes, les insectes, la nature, l’eau, les plus menus détails de la vie quotidienne, la vie aux champs, la vie à la Cour, les sensations les plus infimes, les tissus, les Poésies, les Choses qui font battre le coeur, les Choses effrayantes, les Choses qui remplissent de tristesse, les Choses qui ont une grâce raffinée, les Choses élégantes, etc…(source France Culture)"



Les + : A lire par petites touches, pour s'accorder une pause et savourer à la fois l'écriture et la quiétude du moment. Regarder autour de soi avec un œil neuf, s'apaiser...

Les petites choses du quotidien prennent une autre dimension sous cette plume douce, légère et pleine de poésie.

Excellent ouvrage pour découvrir le mode de vie à la cour au XI ème siècle.



Les - : il faut savoir apprécier l'écriture nostalgique et sereine, elle peut parfois sembler lente.



Une très jolie invitation à la méditation.

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Choses qui rendent heureux et autres notes ..

Petit livre regroupant les notes de Sei Shônagon, dame de la cour à l’ère Heian, qui offre un moment de lecture distrayant.



L’écriture est légère et parfois poétique, les listes de choses aimées ou détestées avec leur nuance reflètent un mode de vie passé, mais aussi des évidences qui nous parlent encore aujourd’hui.



Des notes de chevet à lire d’une traite ou à savourer par petites touches.



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Choses qui rendent heureux et autres notes ..

Un texte écrit il y a plus de mille ans. Ces notes de chevet de Sei Shônagon touchent des domaines ou des catégories bien disparates : les insectes, les herbes, les nuages, les tissus, les vêtements ; choses qui rendent heureux, choses impatientantes, choses qui sont éloignées bien que proches, choses qui sont proches bien qu'éloignées... Parfois ce sont de simples listes, ou de petites histoires ou de jolis moments de poésie.

Les références culturelles du Japon médiéval sont très éloignées de nous, avec une société fortement hiérarchisée et codifiée, surtout dans le fonctionnement quotidien de la cour impériale.

Cependant certaines de ces notes restent d'actualité et en résonance avec notre époque.. car la nature humaine n'a pas beaucoup changé !
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Les notes de l'oreiller

J'ai essayé le livre parce que des amis aimaient bien.

Il y a indéniablement de beaux paragraphes très poétiques, de jolies phrases et idées.

Pourtant on aperçoit aussi que la mentalité de cette courtisane est régulièrement méprisante.

De toute façon, qu'on aime ce qu'elle écrit ou pas, j'ai trouvé cette manière d'écrire assez fatiguante et aussi lassante. Faut reconnaitre que des amis "aimaient bien" mais ne l'avaient non plus pas lu entièrement ;).

Je vais reprendre un bon roman qui se lit d'une traite, c'est plus pour moi.
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Les notes de l'oreiller

Le plaisir d'une cérémonie de thé (un Sencha), la beauté d'un bouquet de fleurs "Ikebana", et la quiétude d'un jardin Zen...



Le Zouihitsou est un carnet de notes intimes où Sei Shonagon y livre son coeur et son âme.



Les Japonais apprécient beaucoup ces ouvrages, aux notes fantaisistes et variées qui répondent à leur état d'esprit, en contemplant le Fuyi-Yama.



Sei Shonagon (elle s'appelait, croit-on Takoushi ou Akiko) était dame d'honneur auprès de l'Impératrice Sadako qui aimait ses traits d'esprit et sa poésie.

-" Des moineaux qui nourrissent leurs petits. Passer près de l'endroit où l'on amuse de petits enfants."



Les courtisans comparaient Sei Shonagon à la fleur du cerisier, séduisante et amusante, celle qu'on célèbre au Printemps, pour "Hanimi":

-"Quand vient le printemps

Les arbres se revêtent et de fleurs et de feuilles

Pourquoi le doux printemps

Ne fait-il pas fondre la glace de mes larmes?"



Printemps, été, automne...

-" En automne, j'aime le soir, lorsque le soleil darde ses derniers rayons sur la crête des montagnes qui semblent moins lointaines."
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Notes de chevet

Au moment où en Occident les premiers Capétiens pataugent dans la boue, à l'autre bout de la Terre, au Japon, une civilisation raffinée atteint son apogée.

Ces notes de chevet sont un régal, à déguster, tel du thé, à petites lampées. Descriptives, drôles mais aussi graves, pertinentes et j'en passe. SUBLIME.
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Notes de chevet

J’avais dernièrement lu un roman (jardin de printemps) que je n’avais guère apprécié, aussi me suis je décidé à vous présenter un authentique chef-d’œuvre, dont beaucoup d’entre vous auront, sans doute, entendu parler.



Ce livre m’a initié à la littérature japonaise. Il m’a étreint le cœur, caressé l’âme, et j’ose espérer qu’il en sera de même pour ceux qui le découvriront. Il est souvent considéré, et à juste titre selon moi, comme un des sommets de la littérature mondiale.



Il y a près de mille ans, à l’époque Heian, le Japon vivait une époque de paix et de prospérité où l’on cultivait, chez les officiels, la littérature et la poésie. C’était une époque très particulière, où les généraux féroces et les administrateurs hauts placés se disputaient lors de concours de parfums ou de poèmes. À la cour de l’empereur vivait alors une jeune femme, dame de compagnie de l’impératrice, que l’on désignait par son clan, Sei, et par son rang, Shonagon, soit « conseiller d’État de rang inférieur ». Elle était issue d’une famille de lettrés, maitrisait la poésie chinoise classique et les différentes formes littéraires en usage à la cour. La légende (et Sei elle-même) raconte qu’un jour, elle croisa un conseiller qui portait une épaisse rame de papier précieux dont il ne savait que faire. Lui demandant ce qu’elle en ferait s’il la lui donnait, la jeune femme lui répondit qu’elle s’en ferait un oreiller où viendraient s’écrire ses rêves et ses pensées. C’est ainsi que commença la rédaction des « notes sur l’oreiller », autre dénomination de ce recueil. 



On trouve dans ce livre près de trois cents notes, poèmes, énumérations, selon la saison ou les préoccupations, les joies ou les peines de cœur de la jeune femme. Y sont détaillés les aubes et les crépuscules, les jeunes hommes de la cour, les amis et les amants, les jeux de la mode et de la séduction. On y apprend aussi quelques anecdotes, parfois féroces, sur la vie à la cour. Sei s’y donne souvent le beau rôle, même si l’on comprend, à demi-mot, que cette femme de caractère ne manquait ni d’admirateurs, ni de concurrentes, comme une autre géante de la littérature vivant au même endroit, dame Murasaki Shikibu, autrice du monumental « Dit du Gengi », dont je vous entretiendrai lorsque j’aurai six mois de libres pour le lire…



Ce qui surprend dans les notes sur l’oreiller, c’est, malgré la distance culturelle et temporelle, la fraicheur et la délicatesse parfois infinie de ce texte. Certaines pages pourraient avoir été écrites hier matin par une jeune fille sensible, à son réveil. Certes, certains termes méritent parfois d’être explicités, des notes de bas de page sont parfois indispensables, mais cela n’entrave pas la poésie de ces « zuihitsu » (écrits au fil du pinceau) qui se font course et concurrence sans qu’il n’existe de rapports entre eux. On passera ainsi sans transition aucune des « sujets de poésie » aux « fleurs des herbes » , des « sources chaudes » aux « choses que l’on entend parfois avec plus d’émotion qu’à l’ordinaire » et des « landes » aux « formules magiques », en passant par les « choses qui sont les plus belles du monde » et celles « qui sont à propos dans une maison ». 



Toutes ces notes, ces descriptions, ces listes poétiques, sont l’équivalent littéraire d’instantanés que l’on aurait photographiés à l’époque, de choses vues, de fragments de vie depuis longtemps disparus, mais qui nous émeuvent encore puissamment par leur riche pouvoir évocateur.



Ainsi débutent les notes de chevet : « Au printemps, c’est l’aurore que je préfère. La cime des monts devient peu à peu distincte et s’éclaire faiblement. Des nuages violacés s’allongent en minces trainées. En été, c’est la nuit. J’admire, naturellement, le clair de lune ; mais j’aime aussi l’obscurité où volent en se croisant les lucioles… »



J’ai la chance d’avoir découvert les notes de chevet dans une édition d’art publiée par Citadelles & Mazenod, richement illustrée d’œuvres d’Hokusai. 



Pour toutes les versions françaises, la traduction, d’une qualité et d’une érudition qui a rendu, depuis 1966, toute réinterprétation superflue, est d’André Beaujard, un des deux piliers, avec René Sieffert, de la culture littéraire japonaise en France. Il existe toutefois des éditions bien moins onéreuses, et comme ce texte fondateur fait partie du domaine public, il est gratuitement disponible sous forme électronique.



Il n’existe donc aucune excuse pour échapper à cette délicate langueur, à cet exquis enchantement qui vous saisira si, comme moi, au bruissement des mots et des pages, vous vous retrouvez transporté dans un ailleurs résonnant du bruissement charmeur d’une voix féminine et lettrée vous contant ses souvenirs, ses goûts et ses rêves avec une maitrise qui vous étourdira et vous donnera à entendre, par delà une dizaine de siècles, ce que les Japonais nomment le chant du Yamato, « qui a pour racines le cœur de l’Homme et pour feuilles des milliers de paroles »…


Lien : https://litteraturedusoleill..
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Notes de chevet

Shei Shônagon se montre curieuse de tout, et a des avis sur tout, dans le domaine des arts, des vêtements, sur les paysages et la nature (incluant bien sûr les insectes, mais peu les animaux plus gros), les objets, les hommes, les cérémonies religieuses et de cour, les comportements des femmes et des hommes de toutes conditions. Elle donne l'impression d'avoir un certain appétit de la vie, qu'elle exprime d'une façon assez pragmatique. En ce sens elle se montre différente de Murasaki Shikibu, qui se montre dans le dit du Genji moins gourmande de tout, mais plus romantique, poétique et presque exaltée dans sa représentation d'un homme merveilleux.

Sei Shônagon et Murasaki Shikibu ont été contemporaines à l'époque Heian, à la cour de l'empereur Ichijô, comme dames de compagnie de deux épouses impériales différentes de l'empereur (respectivement Sadako et Shôshi, cousines germaines entre elles), et les tableaux qu'elles dressent de la société de l'époque et de la vie à la cour s'avèrent complémentaires et peuvent nous étonner, nous, européens, par le rafinement culturel et artistique de cette pointe extrême de la société en l'an 1000, que nos rois et princes étaient sans doute loin d'atteindre.

On retrouve avec plaisir dans les Notes de chevet des wakas (courts poèmes), en moins grand nombre toutefois que chez Murasaki Shikibu.

André Beaujard nous livre une traduction tout à fait agréable de ces Notes de chevet, parues en 1010 et qui raviront les amateurs de littérature et de culture japonaise.
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Notes de chevet

Comme pour chaque livre, la seule question qui subsite une fois la lecture achevée est de savoir s'il m'a suffisamment plu, interpellé, questionné ou émerveillé pour que je souhaite me replonger un jour dedans et parcourir une nouvelle fois ses pages. La réponse est très probablement que non. J'ai trouvé qu'il y a de nombreuses longueurs ainsi que des détours dispensables. Je ne recommande pas forcément la lecture à moins d'être passionné de l'Histoire du Japon et plus précisément de cette période...
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Notes de chevet

Livre de réminiscences et d'impressions de Sei Shōnagon, dame de la cour japonaise du XIe siècle. On ne sait pas si le titre était générique et si elle l'a utilisé elle-même, mais d'autres journaux de la période Heian (794-1185) indiquent que de tels journaux peuvent avoir été tenus à la fois par des hommes et des femmes dans leurs dortoirs, d'où le nom.



Ses descriptions vivantes de la nature, sa fascination pour le spectacle royal et sa tendance aux commérages confèrent au texte une qualité intemporelle.



Son livre de réflexions se lit comme une étude de poésie, dans laquelle Shonagon sonde les profondeurs du monde qui l'entoure, son propre attachement spirituel à ce monde et les questions qui découlent de ces connexions critiques.
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Notes de chevet

C’est un genre de Journal intime du début du XIX siècle, au Japon. Ce qui le rend très précieux.



En effet, on n’y retrouve pas tant des faits historiques mais on y découvre plutôt les moeurs de l’époque dans l’environnement de l’autrice, poétesse attachée au service de l’impératrice au Japon.



Cependant, la lecture est souvent ennuyante et répétitive. L’ayant écrit, comme l’autrice le dit si bien à la fin de son livre, pour se distraire, donc pour elle-même, c’est donc un texte qui n’a pas été écrit pour être lu par quelqu’un d’autre (en fait, elle ne le souhaitait pas).



L’histoire dit que c’est parce qu’elle s’était fait dérobé ses écrits, puis lui ayant été remis par la suite, que son livre est devenu connu et populaire malgré elle.



P.S.: à ne pas confondre avec le film Notes de chevet (1996) de Peter Greenaway. Parfois, il est possible que Greenaway ait voulu faire un clin d'oeil à ce livre.

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Notes de chevet

1000 ans nous séparent de Sei Shônagon et ce n'est pas la moindre part de l'émotion qui me saisit toujours à la lecture de ces "notes de chevet" ; car l'intimité, la proximité, le charme sont intacts, et elle nous parle, encore et toujours, de nous, avec une justesse et une poésie extraordinaires...

Des "notes" qui devraient pour tous devenir un livre de chevet...



Sur mon blog, des choses que j'aime, à la manière de Sei Shônagon...
Lien : http://solasubnocte.blogspot..
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Notes de chevet

Une snob à la cour du mikado? La dame Sei a la délicatesse et la distinction d’une femme de la haute aristocratie japonaise. « Shônagon », le titre de cour (troisième sous-secrétaire d’État), est le surnom dont est affublée la narratrice. Il évoque ses fonctions de dame d’honneur à la cour de l’impératrice Sadako, le rang social de sa famille, mais aussi sans doute ses propres prétentions. Chaque fois qu’elle s’éloigne de la cour par lassitude envers ses fonctions, ou à la suite de commérages sur son compte, elle n’omet jamais de rappeler que son absence crée un vide sidéral.

Arbitre des élégances et du bon goût, elle aime à commenter la somptuosité des costumes des courtisans, hommes ou femmes. Elle loue sans barguigner ses talents de poète, d’esthète et d’habile séductrice. Elle est sans pitié pour autrui dès lors qu’il se montre laid, mal habillé ou ridicule. Elle possède cet art du courtisan élevé au plus haut point : la capacité d’effacer une personne en soulignant d’un trait unique son ridicule ou sa gaucherie.

Faut-il pour cette cruauté d’aristocrate ignorer la douce nostalgie de certaines notes, la poésie de son regard devant un rameau de prunier ou la première neige ? Bien sûr que non. Mais l’essentiel des notes de chevet n’est pas, à mon sens, dans la culture d’un talent poétique, il est dans le regard lucide et détaché qu’elle porte sur son entourage. Bien sûr, elle s’amuse comme une enfant, feint l’admiration, loue à tour de bras, mais jamais elle n’est dupe de la solitude où la confine le devoir de courtisan. Elle parle de l’amante qui se retrouve seule quand son galant l’a quittée avant l’aube, elle évoque l’amertume de l’exil volontaire ou involontaire qui éloigne le favori de la cour, elle raconte l’aspiration à la vertu et à la piété qui martyrise une âme peu faite pour l’examen de conscience. Elle ignore sa souffrance car son rang et sa destinée ne l’ont pas préparée à se plaindre de son sort. Il ne me viendrait pas à l’esprit de comparer Sei Shônagon à Madame de Sévigné dont elle ne possède pas la rude endurance, mais plutôt à une Madame de Montespan qui place l’orgueil au sommet de sa condition, ce qui la rend, par le fait même, invivable. La maîtresse adorée, la princesse parfaite, l’impératrice Sadako est le châtiment de Sei sur terre. Jamais elle ne la dépassera et toujours elle lui sera soumise. La courtoisie et la révérence de Dame Sei envers sa maîtresse n’a d’égal que la perfidie de son venin quand elle laisse percer les tensions qui se tissent entre les deux femmes. Laquelle a besoin de l’autre, laquelle surpasse l’autre en beauté, laquelle tourne le mieux une poésie impromptue ? Sei nous répond, noblesse oblige, l’impératrice. Mais elle s’arrange pour nous faire comprendre que sa cage est trop petite pour contenir ses ailes. Elle prend donc son envol, de temps en temps, loin du palais et attend qu’on la supplie de retrouver sa place.

Sei n’a pas de réel intérêt pour les domestiques, les serviteurs, les enfants, les vieillards, les humbles. Son monde est trop étroitement structuré pour faire place à des acteurs secondaires. Elle les considère un instant quand ils participent au paysage ou à l’équilibre d’une cérémonie, mais elle ne s’en rapproche pas suffisamment pour les comprendre : elle connaît la solitude la plus parfaite, celle du déni des autres.

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Notes de chevet

Inspirée par la littérature chinoise, Sei Shônagon a composé ce livre hybride sous forme de 300 fragments racontant sa vie à la cour impériale de l'impératrice Teishi à la fin du Xème et au début du XI ème siècle. Elle y dresse des listes, raconte des souvenirs d'événements heureux, donne ses impressions sur ses contemporains et décrit surtout ses sensations. Livre d'une grande poésie et d'une extrême subtilité qui peut se lire comme des miscellanées mais aussi comme un document précieux sur la vie d'une dame d'honneur à la cour impériale au tournant de l'an mille. Je vous conseillerais toutefois d'éviter le film de Peter Greenaway, "The pillow book" vaguement inspiré des "Notes de chevet" mais qui lui est très mauvais.
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