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Critiques de Simon Johannin (143)
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L'été des charognes

Bravo à ce jeune auteur, Simon Johannin (né en 1993) qui, avec ce premier roman, L'Été des charognes, révèle un grand talent.

Déjà, la couleur noire de la couverture de ce livre est en phase avec son contenu. L'écriture ne prend pas de détours et ne fait pas dans la dentelle. Les faits sont racontés de façon directe et crue, avec un style percutant qui ne peut laisser indifférent.

J'ai préféré la première partie où le narrateur raconte son enfance et celle de son copain, Jonas, tous deux vivant dans un hameau reculé, perdu en pleine campagne. le récit est mené à un rythme soutenu et nous suivons ces enfants dans des scènes terribles mais très réalistes où nous sommes spectateurs de faits et de jeux terribles. Tous nos sens sont happés, que ce soit l'ouïe, le toucher la vue, le goût mais surtout l'odorat !

La deuxième partie qui traite de l'adolescence est un peu moins rythmée mais néanmoins très intéressante et malheureusement assez pessimiste.

C'est un livre fort, très fort qui m'a passionnée.

Il faut enfin signaler que ce roman a été finaliste du Prix Orange du livre 2017.

Merci à Lecteurs.com pour m'avoir permis cette découverte.
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Nous sommes maintenant nos êtres chers

On découvre ici la plume de Johannin sous un autre angle, celui de la poésie, après l'avoir connu pour ses romans.

Ce recueil garde le ton des publications précédentes, ses poèmes sont vifs, incisifs, brutaux, réels, sensuels, sexuels. Stylistiquement, il n'est donc pas question d'alexandrins ou de rimes embrassées mais plutôt d'un flux de la pensée sans filtre, un coup fluide et un coup scandée.

D'un point de vue thématique, c'est quelque part un cliqué de la jeunesse contemporaine, celle qui jouit d'amour, de drogue, de musique, de ville, de nuit et de violence. Ca parlera peut être à certains, mais certainement pas à tous.

Un détour poétique qui vaut le coup, ne serait-ce que pour voir l'auteur dans son évolution.
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Nino dans la nuit

Un coup de tête et un coup de cœur !



Ce roman écrit à quatre mains est différent, nouveau et porté par une écriture unique, sublime. Tout est noir et lumineux, cruel et tendre, désenchanté et si plein d’espoir ! Baladé dans une vie qui n’offre aucune promesse, Nino pourrait être un paumé ordinaire : il est d’une poésie incroyable, de celle qui sublime l’abominable, rit de son malheur et demain, on verra.



On ne ressort pas indemne de cette lecture, d’abord à raison de la cruauté sociale que porte le récit. La vie dure, la démerde, les boulots ingrats et précaires, les deals dangereux en dernier recours. Ce Paris que l’on cache, ce Paris que l’on cherche à ignorer. Le rythme fou de l’écriture, incisive, crue, directe renforce un sentiment de tornade.



Mais l’amour de Lale guérit tout, l’amitié de Malik offre joie et salut, et l’humour de Nino...



Alors qu’on entre dans Zola, qui aurait bouffé le fils de Virginie Despentes et Bret Easton Ellis, on ressort ému, chaviré par la tendresse de Nino et l’amour qui irradie chaque page de cette fable contemporaine, dure et lumineuse. Le pouvoir d’une poésie ciselée. « Mais sur le long terme, franchement à part s’aimer je vois vraiment pas ce qu’on peut faire. »
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L'été des charognes

En recherche perpétuel de nouvelle lecture, je me laisse flâner dans les étals des libraires comme une âme en peine en quête d’un ovni littéraire, un joyau pure portant mon esprit au délice des anges.

Une ombre à l’éclat d’or scintille dans le tumulte des couvertures, ma main s’aventure vers cette masse légère au titre noir L’été des charognes de Simon Johannin, la quatrième de couverture ondule l’inconnue…



Merde, dans toute chose il y a une part pour les anges.



Cette déchirure ouvre les portes de ma curiosité avec une salinité dévorante, dès les premières lignes mon démon s’alimente de cette enfance rurale perdue dans l’atmosphère étrange d’un monde imaginaire où la réalité est celle des autres, la mienne en parenthèse de cette sauvagerie.

Premier roman, Simon Johannin aspire à lui le lecteur dans sa spirale infernale et transcendante. L’animalité rugueuse de cette vie isolée dans une campagne rude, froide, prisonnière de ses rites entraine ses enfants dans une routine bestiale.

L’écriture sanguine à la première personne, s’écoule dans l’âpreté terrible de cette vie dans la ferme, cet adolescent aux mots familier narre sa vie dans la blessure de l’enfance. Chaque scène cimente la dureté de cette enfance, la terre, le climat, les animaux et ses êtres humains, autochtones, de passages, d’amis, de la famille sont le théâtre de cette destinée rustique.

Le roman se compose de deux parties différentes l’une plus grande occupe plus de 105 pages, dressant le tableau de deux garçons inapprivoisés, deux campagnards élevés à la rudesse. La deuxième est plutôt une introspection dans cette dérive, happée par les démons des paradis artificiels, le jeune adolescent glisse dans la folie, tinte en moi Le loup des steppes de Hermann Hesse.

Les premières lignes de Simon Johannin versent dans le sang, la bestialité de ses enfants lapidant un chien, cruelle destiné, dents pour dents œil pour œil, dicton œuvrant l’existence de ces deux garçons. Puis la mort animal est un décor quotidien de ces jeunes, les chiens, les chats, les moutons, les poules et les autres, se côtoie aussi le corps à corps des êtres dans une sauvagerie animale, l’alcool coule à tout moment, les fêtes sont des orgies d’ivresse, une vie d’arme blanche et d’alcool, la bagarre est un rituel pour devenir un homme.

Simon Johannin perle les mots dans un langage familier et rustique comme un écho à Céline. Ce premier chapitre est un préambule à cette chute.

Le deuxième chapitre semble être une lente agonie, un écho animal, la bête tuée vient prendre position de l’âme de cet adolescent sous l’emprise des drogues. Une dérive lente comme un diagnostic, Baudelaire dans Les paradis artificiels aime décrire les sensations sous l’emprise de ces drogues comme peut le faire Simon Johannin. Une poésie acide articule cette deuxième partie du roman comme un chant lointain où vrillent les mots comme des larsens, une mélodie hypnotique dans l’enfer intérieur de notre héros.

L’écho troublant de ce chien, cette bête, spectre ancien venant hanter les émotions troubles de ce garçon embrasé par les substances illicites, ce chien lapidé au début du roman devient comme un piège du passé, une revanche purifié par la bénédicité des animaux.

Cette chronique sans colorant, brute et bestiale sans machiavélisme explose les papilles. Une histoire virtuelle aucunement autobiographique salive encore mon appétit.

Un vrai roman explosif.

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L'été des charognes

Passé le premier réflexe de " Ah oui, quand même" concernant le ton et le vocabulaire employés, j'ai été emportée par la tornade. Car ce roman est une véritable tornade, tant dans l'écriture que dans le déroulement de la vie du narrateur et des habitants, jeunes et moins jeunes qui vivent dans des conditions qui n'ont pas grand chose d'Humain.

Le talent de Simon Johannin, c'est de nous permettre d'être en empathie avec ses personnages, sa plume traite la violence avec poésie et nous donne à voir la recherche de tendresse et d'espoir sous les traits les plus miséreux.

Difficile, cependant, de me dégager sereinement de situations qui m'ont ramenée à quelques années professionnelles dans des milieux "fragiles".
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L'été des charognes

Parfois, cela ne marche pas. Ce fût le cas avec cette lecture.



Cela commençait pas trop mal, je ne trouvais pas l'écriture fantastique, celle-ci étant moderne et très directe mais manquant cruellement de finesse. Pour autant, le récit de cette jeunesse un peu désabusée pouvait mener à quelque chose d'intéressant. Le style est brut de décoffrage mais l'ensemble est très (trop) caricatural.



Et puis l'auteur m'a perdu, très rapidement. La deuxième partie du roman devient rapidement incompréhensible (en tout cas pour moi) et la lecture est devenue très poussive.



Bref, je n'ai pas saisi ou il voulait en venir, j'ai perdu complètement le fil. Le roman est très court donc je suis allé au bout mais c'était difficile et surtout je n'en retire pas grand chose. C'est dommage car certains thèmes abordés méritent une réflexion.



Ce roman a pourtant reçu des critiques plutôt très positives alors que rien n'a vraiment fonctionné avec moi. Ce sont des choses qui arrivent.

Vite lu, vite oublié donc de mon côté.
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Le dialogue

Tellement la flemme de ces textes qui se veulent grandiloquents et pseudo-expérimentaux alors qu’ils ne disent rien et ne mènent nulle part.



C’est long, poussif et inconsistant. J’aime beaucoup Simon Johannin mais, là, la déception est immense.



Passez votre chemin.
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La dernière saison du monde

La poésie des fissures, de l’apaisement qu’on recherche entre la décomposition de l’amour et sa renaissance.



J’ai laaaaargement préféré ce recueil de l’auteur à son premier. Les mots sont sensibles et percutants.



Un recueil solaire et dramatique, renversant.
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Nino dans la nuit

Certains romans semblent taillés dans une couleur, et celui-ci est incontestablement drapé dans la grisaille d’un hiver rebrodée du noir étincelant des nuits. Il met en scène Nino, un gamin de vingt ans, en rupture de fac, qui tente de survivre entre petits boulots sans avenir et larcins en tous genres. Aux côtés de Nino, il y a Lale, son amoureuse, fugueuse qui a quitté le domicile de son oncle après une énième dispute. Chaque jour, il faut trouver l’argent nécessaire pour payer le loyer d’un logement sordide, pour manger et boire, s’éclater à coups de pétard, d’ectasy, de coke.

Le roman débute par la tentative de Nino de s’engager à la Légion étrangère. Entre humour au scalpel et lucidité ravageuse, le rythme est donné, un flow charriant toutes les pensées du jeune homme, un argot qui flingue sur fond de tendresse pour tous les laissés-pour-compte de l’humanité : sans papiers, clochards, proies des marchands de sommeil, précaires embauchés la nuit et rejetés dans les trains de banlieue à l’aube avec quelques billets arrachés à un employeur peu scrupuleux. Le duo d’auteurs travaille la langue avec une inventivité excitante, le récit de Nino brassant la fulgurance des sens et la violence explosive des situations.

On peut voir ce roman comme une exploration des marges, mais les aspirations de Nino relèvent tout autant du rêve petit-bourgeois – un mariage, une maison à la campagne et des framboisiers – que de la foire aux illusions : vivre en apnée le vertige de l’amour et des plaisirs. La pureté de Nino est dans l’amour porté à Lale, là encore emprisonné dans une symbolique romantique conventionnelle (l’anneau passé au doigt). Le rêve de la fusion des âmes échoue à dépasser l’imagerie du prince Charmant sauvant sa dulcinée, mais un prince défoncé à un peu tout.

Quelques réserves m’empêchent de considérer le livre comme une pleine réussite. La première concerne le personnage de Lale. Bien qu’elle soit au centre des préoccupations de Nino, elle n’est pas véritablement incarnée, à la différence de Malik, l’ami d’enfance, la bonne fée qui s’efforce de contrer le mauvais sort jeté sur les amoureux. Deuxième réserve, les comportements addictifs des protagonistes engendrent une certaine monotonie narrative : de défonce en délire, au bout d’un moment il ne se passe plus grand-chose. Enfin, la révolte de Nino n’a d’accents prolétariens que de façade, s’il refuse l’exploitation par le travail, il s’enchaîne à la débine avec une opiniâtreté surprenante.

Capucine et Simon Johannin ont cependant tracé avec éclat le portrait d’une génération engluée dans ses désirs de transgression et son rejet du conformisme social. Une danse au bord du volcan qui exigera son lot de sacrifices.
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L'Été des charognes (BD)

Ils sont deux gosses, à traîner un peu partout à la campagne. Les parents, moitié agriculteurs moitié alcoolo, ne les surveillent pas trop. Leur premier fait d'armes de l'été, c'est tuer un chien errant à coup de pierres. Et puis le troupeau de moutons du père s'est précipité dans le ruisseau, beaucoup de bêtes sont mortes et l'équarisseur ne passera pas avant deux semaines. L'odeur des charognes envahit tout. Comme la haine des arabes. C'est quoi les arabes ? C'est comme les marocains ?

Ils apprennent à tuer les agneaux pour l'Aïd. A profiter du salon et de la télé de Didi, avant qu'elle meure. Des bonbons et des Granolas de Marcel même s'il se balade en slip. De la bière de l'oncle Mo qui vient juste de sortir de prison.

Et puis c'est le collège, la rencontre avec l'autre monde. Celui des grands boutonneux qui tentent de vous dresser à coups de poing. Celui des gens lavés, peignés. Plus riches. Celui des jeunes qui n'ont jamais vu la campagne. Celui des filles aux yeux clairs.

Et, assez vite, celui de la drogue, la vraie, celle pour laquelle on fait la mule pour une rave loin de tout. Celui où un chien peut devenir un compagnon de vie. Un compagnon de mort.



Je n'ai pas lu le roman de Simon Johannin adapté d'une manière quasi organique par Sylvain Bordesoules. A coups de feutres aquarelle, il dépeint un monde sans pitié, tendre et cru, où la nausée et l'innocence se mêlent. Une lecture âpre dont je me souviendrai !
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L'Été des charognes (BD)

La Fourrière, c'est nulle part. C'est là que grandissent des mômes entre les mouches et les carcasses d'animaux, entre les pères ivres et les carcasses de bagnoles. L'un d'eux raconte son adolescence, ses amitiés, ses amours, sa vie en quête d'étoiles, ses envies d'ailleurs.

Sylvain Bordesoules adapte ici le roman de Simon Johannin paru en 2017. Un récit âpre, violent qui nous prend à la gorge dès les premières pages et qui ne nous lâche plus. La pauvreté rurale, la violence... Comment grandir dans un tel univers ?

Pour son premier album, Sylvain frappe fort. Je suis sorti groggy de cette lecture, marqué par le récit noir autant que par le dessin à la fois ultra réaliste et abstrait de l'artiste. Un dessin épais qui envoie des odeurs, des sensations, qui contribue fortement au malaise ressenti à la lecture.

Cet album coup de poing place d'entrée Sylvain Bordesoules dans les artistes à suivre. Il sublime ce récit marquant que je ne connaissais pas et dont je vais garder en mémoire les dernières pages, les derniers mots."Dans toute chose, il y a une part pour les anges".
Lien : https://jfbullenoire.wordpre..
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Nous sommes maintenant nos êtres chers

Un recueil pour me réconcilier avec la poésie du XXIe siècle, tant qu'il y en a. Un recueil pour réconcilier le XXIe siècle et la poésie, plus encore. J'avais adoré Nino dans la nuit, un peu moins L'Eté des charognes, du même auteur. Changement de registre ici avec des textes très courts et tous comme animés d'une vie propre. Des tranches de défonce, de baise et d'errance, le tout sublimé par une belle âme. Il y a du Rimbaud et du Baudelaire en survet Lacoste dans ces textes. Pas mal d'ellipse, de double et triple sens, mais sans effet de manche, juste de la vie. Jolies petites créatures, que je me plairai à relire. "Boire était facile, aimer devait s'apprendre."
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L'Été des charognes (BD)

Sylvain Bordesoules nous livre ici sa première BD tirée du roman éponyme de Simon Johannin. L'histoire se situe au coeur de la France, celle des invisibles, qui, par un hasard de lecture, résonne bien involontairement avec l'actualité et la colère de nos paysans et de nos éleveurs. le focus est mis sur la détresse et le désoeuvrement des jeunes qui vivent dans des villages qu'on n'imaginerait même pas exister, où « la misère vous mord les lèvres et la puanteur vous empoigne la gorge », mais où l'amitié reste une sérieuse et grande affaire.

Cet album raconte l'histoire de deux garçons, Jonas et son ami, le personnage principal, jamais nommé, et fils de l'éleveur de brebis, La scène d'ouverture est d'une violence qui nous percute immédiatement : les deux gamins attirent un chien qu'ils battent à mort à coups de pierres et abandonnent dans une cabane isolée. Nous plongeons ainsi dans l'ivresse d'une enfance désoeuvrée, baignée dans la brutalité. Nous nous colletons avec la sombreur de cette enfance dans un milieu désargenté, entre des pères, le plus souvent ivres, et des chiens errants qui pullulent depuis l'arrivée des « gueux » (sont nommés « gueux », « ceux qui arrivent par hasard, un peu cassés par la route et par la vie, souvent avec des chiens, ce sont d'anciens voyous qui ne rechignent pas à remuer des tonnes de m…. pour les épandre dans les champs »).

Cet été-là, « l'été des charognes » l'éleveur a un sérieux problème, des chiens ont affolé ses brebis et 46 d'entre elles dans la panique se sont jetées dans la ruisseau. Avec ses fils, ils vont devoir entasser les cadavres sous l'appentis en attendant l'équarisseur qui ne passera pas avant plusieurs semaines. Bien évidemment, avec la chaleur, la puanteur va devenir pestilentielle et le jeu des adolescents et de leurs copains va être de se lancer le défi de tenir le plus longtemps possible au milieu des charognes.

Ce récit explore une quête, celle de l'identité, mais aussi celle d'une échappatoire et d'un cheminement vers la beauté. Dans le contexte de l'album, les enfants ne connaissent que le langage de la sentence injuste, de la crasse et des coups au corps et au coeur.

L'auteur interroge au travers de cet album : Comment trouver sa voix et sa voie quand on est traités presque comme des animaux et qu'on vit dans la village de « nulle part »?

On va suivre le personnage principal, ce gamin au T-shirt sans âge du PSG, dans les errances d'une adolescence entre découvertes et débordements pour qui le lycée offrira une opportunité pour fuir. Il vit avec son père dans une ferme délabrée et insalubre et va faire les pires bêtises avec son copain Jonas, leur vocabulaire très réduit est le plus souvent grossier, ce qui est la normalité pour eux. Nous le verrons, toutes ces années, hanté par l'image du chien qu'il tue dans les premières pages, jusqu'au jeune homme en perdition qu'il deviendra.

On avance dans ce pavé de 300 pages comme dans un reportage filmé caméra épaule avec des encadrés narratifs qui nous livrent pensées descriptives et réflexions intimes.

Le dessin à l'aquarelle, dans une palette de couleurs impressionnistes fait resurgir la beauté comme un clair-obscur avec un rendu souvent approximatif et jeté. On ne saisit pas toujours la scène à laquelle on assiste comme si Sylvain Bordesoules avait volontairement négligé la représentation par pudeur ou embarras.

Je suis ressortie assez perturbée de cette lecture, comme si j'avais été contaminée par le mal être de ces gamins. La crudité de certaines scènes vient s'imprimer dans notre rétine tout comme elle vient hanter le personnage principal.

Voici un album aux dessins remarquables dont l'histoire ne peut nous laisser indifférents.

"Lu dans le cadre du Prix Orange de la BD 2024. Je remercie Lecteurs.com ainsi que les Editions Gallimard Bande dessinée pour cet envoi."

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Nous sommes maintenant nos êtres chers

Des poèmes courts et tailladés écrits d’une main ultra moderne, presque trash. La poésie est simple mais frappante. L’auteur aborde le monde de la nuit et de la jeunesse défoncée qui veut vivre. Un recueil touchant mais pas assez percutant à mon goût.
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Nino dans la nuit

Une critique dans Télérama m'avait donné envie de lire ce roman. Je l'ai abandonné au bout d'une cinquantaine de pages parce que je ne voyais pas trop où cela pouvait me mener et ce n'était sans doute pas la lecture du moment.

J'ai néanmoins bien aimé le début où Nino chercher à entrer dans la Légion étrangère et noue des relations avec quelques compagnons.

Mais sa vie marginale avec ses addictions et ses pratiques délinquantes pour survivre ne m'ont pas tellement accrochée par la suite.
Lien : http://toutzazimuth.eklablog..
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Nino dans la nuit

C'est là que l'on voit le talent d'un écrivain, en sachant nous captiver sur des sujets qui dans un autre contexte nous laisseraient complétement indifférents.

Nino nous embarque avec lui dans ses galères, ses errances, son amour, les fêtes, la défonce, les trafics. L'écriture audacieuse, percutante, crue, atypique mais belle nous emporte dans le tourbillon de sa vie.

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L'été des charognes

Dès la première page, le ton est donné. Vision cruelle d'enfants lapidant le chien de "cette grosse conne de voisine" jusqu'à la mort de ce dernier.

C'est un récit fort, décrivant la Fourrière, lieu isolé situé dans la campagne, France profonde miséreuse et rurale quelque part dans le Tarn. L'impression que les faits se dérouleraient au début du siècle dernier, l'image de cette France décadente , de ce lieu où des enfants côtoient les cadavres d'animaux, collectionnent les os des animaux et des hommes et jouent à se pousser dans les charognes a encore augmenté le malaise que j'ai ressenti lors de ma lecture

Le ton est dur, âpre, voire même brutal, cruel. De ces enfants qui ramènent leurs parents ivres en voiture, ou se prennent des torgnoles à tour de bras, point de rancœurs. Ils paraissent heureux de leur vie misérable même si l'entrée au collège est difficile pour eux car bien sûr, point de baskets à la mode, point de beaux vêtements mais des pantalons crottés, des maillots tâchés et malodorants. La douloureuse descente aux enfers du narrateur dans la seconde partie du roman aura sans doute un lien avec cette enfance malmenée, où ces enfants ont dû se comporter en presque adultes. Pas étonnant alors, qu'adolescents, ils succombent aux affres artificiels de l'alcool et des drogues faciles. Pour oublier ?? Ou pour se créer une vie rêvée ?

J'ai lu ce roman en apnée, pas seulement à cause des charognes mais parce que j'ai ressenti la douleur de ces enfants, leur solitude aussi et même si je les ai trouvé cruels, je n'ai pu m'empêcher de plaindre leur condition. Et comme vous pouvez l'imaginez, Je ne suis pas sortie indemne de cette lecture.
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L'été des charognes

J'ai aimé la plume sans détour de ce jeune romancier. C'est noir, cru, glauque, poisseux mais pourtant tellement poétique. On a l'impression de sentir la puanteur de l'alcool mêlé au sang en lisant les lignes de ce roman.



Mais je n'ai pas réussi à trouver un sens à la narration... J'aurais pu seulement lire quelques page et m'en satisfaire. M'imprégner de l'ambiance et refermer ce livre m'aurait suffit. L'atmosphère, l'univers étouffe tout le reste. Les personnages, leurs aventures sont secondaires.

Mais je suis contente d'avoir été jusqu'au bout. La dernière partie est celle qui m'a le plus fait frissonné. Et pas de dégoût...
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L'été des charognes

Voilà un petit roman dérangeant, ambitieux, cruel. Un garçon grandit dans une ferme loin de tout, au milieu des odeurs suffocantes, de la crasse des lieux et de la rudesse de ses habitants. Puis vient l'adolescence, la sortie du bourg pour découvrir un monde qui pue tout autant. Alcool, drogue, c'est la déchéance jusqu'à la folie.

L'atmosphère est glauque et misérable, c'est sombre à l'image de cette couverture. Les os sont mis à nu, mais avant il y a l'odeur de pourriture, de la décomposition dans laquelle on se vautre.

L'été des charognes est un roman comme on en lit peu, parfaitement écrit. C'est sauvage, halluciné, un cauchemar éveillé. C'est à la fois innocent et très cru.

Une pépite.
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Ici commence un amour

Indéniablement : c’est brillamment et magnifiquement écrit.



Cependant, je me suis senti très loin de l’intrigue et du héros.



Ses pérégrinations mélancoliques et les réflexions de l’auteur sur l’état du monde ont beau être poétiques et implacables, je suis resté au bord de tout (et j’en suis le premier insatisfait car, vraiment, la plume n’est rien d’autre que splendide).
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