AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
Critiques de Simonetta Greggio (361)
Classer par:   Titre   Date   Les plus appréciées


L'ourse qui danse

Petit roman initiatique dépaysant, dans une superbe édition rare Cambourakis qui renforce le côté éthnographique de l'oeuvre.

Culture, identité du peuple Inuit, croyances et rites ancestraux, vie sauvage et en harmonie avec la nature contre une société sans amour ni foi, seule et dévastatrice. Une société qui à force de tuer tout ce qui l'entoure emmène la civilisation entière à sa perte.

Un roman beau, brut et sauvage, chamanique, spirituel où l'amour pur et inconditionnel est à la hauteur d'une violence sauvage, brutale, sans pitié. J'aurais presque versé une larme à la dernière scène avec l'ourse.



En refermant ce tout petit livre qui se lit en une journée, il m'est resté quand même un goût amer. En pointant du doigt la vérité et en dénoncant nos manières et notre mode de vie, il fait douter et remet en cause notre foi en l'humanité... Comme si tout était déjà perdu et que le monde tendait déjà vers sa fin inéluctable, de par notre faute.



Dans la même lignée, le même univers Inuit que @De Pierre et d'os, qui fut et demeure un coup de coeur.
Commenter  J’apprécie          120
Bellissima

Deux jours que j'ai posé le livre, un besoin et une nécessité !

Pour pauser, réfléchir à tout ce que j'ai appris, découvert de ce pays inconnu et pourtant qui coule dans mes veines. Des immigrations, il y en a eu, pour des raisons économiques, politiques bien sur ! Celle de Simonetta Greggio est d'ordre familial, sentimental et hautement salvatrice !

Des chapitres courts, dans un désordre infini, comme des explosions dans sa tête, pas un feu d'artifice, ce qui serait symbole de fêtes, mais des coups de fusil, de pistolet, de poing, de pied, une violence inouïe née du fascisme non digéré. Une plongée dans un monde trop connu où les prédateurs sont nombreux, cachés ou à découvert, agressant enfants et adultes, psychologiquement ou physiquement dans un tourbillon très bien rendu dans ce livre.

Du feu, des flammes, du bruit, des cris, du secret à la tonne, un tonnerre, des éclairs, parfois trop, un livre foisonnant, des colères explosives, des solutions temporaires.

La petite Simonetta, car ce livre est majoritairement autobiographique, nous raconte sa vie, douce et calme, éclatée par l'agression de l'homme sans visage qui la poursuivra pour le reste de ses jours, bouleversée par un éclat de violence chez son père, mal expliquée et de toute façon inexcusable qui partage sa vie en deux, avant et après.

Trois frères plus jeunes, devenus des adultes aux idées fascisantes également et une mère silencieuse, secrète dont l'enfance très particulière nous est révélée en cours de roman.



Un livre foisonnant, bouillonnant et extrêmement perturbant pour qui se souvient des assassinats d'hommes politiques dans les années de feu 60/70, des auteurs interdits, la rigueur de l'éducation et l’explosion qui s'ensuit.

Comment s'en sortir ? La fuite, est la seule solution, celle que choisit l'autrice qui ne reviendra en Italie que 20 ans plus tard !

«  Mais qui est on quand on n'est plus ce qu'on était, mais pas non plus autre chose tout à fait » ?
Commenter  J’apprécie          00
Bellissima

Arès les deux tomes de la Dolce Vita l'autrice semble vouloir en finir avec cette violence qui gangrène l'Italie.

Cette fois, elle mêle habilement histoire intime et histoire de son pays.

Un pays qu'elle a fui pour survivre à un père violent, aux non dits d'une famille entière et aux mensonges.

Ceux que tout un pays se fait et qui a des répercussions sur un peuple qui s'enfonce encore aujourd'hui dans la résignation, l'inculture, le déni et le rejet.

Ce pays fantasmé par les touristes qui ne prennent pas la peine de vivre sa violence jamais bien loin.

Avec pudeur et sa colère d'enfant elle essaie de comprendre ce père tortionnaire et à travers son lui ce que tout un pays à fait de ses hommes.

C'est touchant, révoltant et ça parle toujours un peu de nous les femmes quel que soit notre pays.

Commenter  J’apprécie          50
Bellissima

Simonetta Greggio - Bellissima



Récit de vie, autobiographie, souvenirs d’enfance, thérapie ? C’est un peu tout ça que nous livre ici Simonetta Greggio .. Elle pourrait écrire : Italie, à la vie, à la mort ! Ou encore Famille, je vous hais…La violence de l’Italie trouve ici un écho dans la violence de son enfance ! Et même si ses souvenirs sont empreints de mélancolie, si le regard de l’adulte qu’elle est, se pose avec empathie sur l’enfant qu’elle était, la douleur, la souffrance, le vécu sont omniprésents et touchent le lecteur avec acuité comme une lame tranchante pourrait le faire. A la fois auteur et poète, Simonetta Greggio se sert des mots comme une défense. Elle déverse ses souvenirs et ses rancœurs et rend hommage à sa mère avec obstination. Des phrases courtes, percutantes qui touchent le lecteur en plein cœur ! A découvrir ! merci a NetGalley pour le prêt de ce livre
Commenter  J’apprécie          140
Bellissima

Troisième volet d’une autobiographie de l’Italie à travers le portrait d’une famille (apparemment) idéale dans les années 1970.
Lien : https://www.lefigaro.fr/livr..
Commenter  J’apprécie          10
Bellissima

Je sors bouleversée par ce texte magnifique dans lequel Simonetta Greggio mêle ses souvenirs d’enfance et de jeunesse à l’histoire de l’Italie, son pays natal, en proie à la violence.

En courts chapitres nous découvrons une histoire personnelle douloureuse, plombée par la violence du père, la résignation de la mère qui fait semblant de ne pas voir.

Simonetta Greggio règle ses comptes avec la corruption, les politiques véreuses, la mafia qui s’infiltre jusque dans les foyers de ceux qui flirtent avec elle.

J’ai eu la chance de rencontrer Simonetta Greggio, nous avons bavardé et peu à peu, je me suis confiée à elle.

« Si tu es malheureuse, écrit, met des mots sur ce que tu ressens ». Cette phrase encourageante de l’auteure à mon égard ne m’a pas quittée tout au long de cette lecture.

Je n’ose imaginer la souffrance qui fut la sienne pour rédiger ce roman, qui n’en est pas un.

L’écriture est sèche, brutale, sans se départir de l’élégance qui la caractérise.

Merci Simonetta, d’être toi-même, belle, souriante et courageuse.

Ton sourire m’a fait du bien. Ainsi que les mots que tu m’as adressés et qui sont devenus mon mantra : Force, courage et amour.

Commenter  J’apprécie          350
Bellissima

Roman d'après une histoire vraie indique la page de garde, celle en effet de l'autrice et de l'Italie, l'une et l'autre marquée par la violence.

Le premier chapitre -Milan 1945 - montre le peuple qui s'acharne sur le cadavre de Mussolini et celui de sa compagne, le deuxième, la fuite de la petite fille de 8 ans poursuivi par "l'homme sans visage".

Le roman se poursuit en fonction des souvenirs de l'autrice, ravivés par des photos et les questions posées à sa mère Amanda. Celle-ci a échappé à la mort quand, petite juive de 5 ans, elle a été adoptée par Gino et Ida et c'est auprès de ces grands-parents maternels que l'autrice a passé les meilleurs moments de son enfance. Les photos montrent ses parents, un fort beau couple, et les jolis "bouilles" de ses frères. Sur l'une d'elle, reproduite à la page 192, la fillette enlace son père tant aimé, celui-là même qui se transformera en bourreau. Sang, coups, violence, difficile pour l'adolescente d'échapper à ses coups.

Parallèlement, le lecteur voit défiler l'histoire de l'Italie : le fascisme et la chasse aux communistes, la fuite des cerveaux aux Etats-Unis, les brigades rouges et les attentats et enfin l'ère Berlusconi. Corruption et mafia gangrènent le pays.

Roman difficile à suivre parfois car la mémoire - et l'écriture- procède par tâtonnements, la vérité se dévoile peu à peu. Mais une histoire émouvante, une Histoire à re-découvrir et une leçon : on ne connaît pas toujours ceux qu'on aime le plus.



Commenter  J’apprécie          60
Bellissima

C'est avec ce roman à fort contenu autobiographique que je fais connaissance avec l'autrice. Il semblerait qu'elle reprend les thèmes de ses précédents romans, en utilisant cette fois-ci le "je".



Elle évoque ses souvenirs d'enfant et de jeune fille dans un désordre d'époques et de générations pas toujours facile à suivre. Elevée dans une famille aimante, elle est pourtant confrontée tôt à une certaine violence. Elle en garde l'image récurrente d'un homme sans visage qui la poursuit et auquel elle a si peur de ne pas échapper. Elle avait huit ans, c'est la préfiguration d'autres violences qui jalonneront sa jeunesse.



Violence familiale d'abord, en la personne de son père qui, d'attentif et bienveillant se transformera en brute qui cogne dur dès qu'elle devient une jeune fille. Il n'en démordra plus et n'aura pas de mots assez forts pour la rabaisser, sous le regard passif de la mère. Elle n'aura d'autre solution que la fuite vers la France dans les années 80 si elle veut vraiment s'approprier sa vie.



Elle relie cette violence intime à la violence qui a secoué l'Italie au fil des années. Retour sur la mise à mort de Mussolini, les années de plomb, les brigades rouges, l'assassinat d'Aldo Moro, la loge P2 .. tout ce qui a occupé nos journaux dans les années d'après-guerre.



La famille a ses propres blessures. Les traumatismes sont tus, on évite d'en parler. L'enfant a une grande affection pour ses grands-parents maternels. Ils ont adopté sa mère lorsqu'elle avait huit ans, lui permettant d'éviter les rafles des juifs. Mais savaient-ils qu'elle l'était juive, eux qui étaient notoirement fascistes ? Comme toujours, tout est plus complexe que ce que montrent les apparences.



C'est après avoir vu l'autrice à la Grande Librairie que j'ai eu envie de la lire et j'ai aimé cette façon de mêler l'histoire de l'Italie récente à la sienne, y voyant au fond les mêmes mécanismes de violence. J'ai été touchée par son désir d'aller coûte que coûte au fond de son histoire et de l'entendre dire dans une vidéo qu'écrire ce livre lui a sauvé la vie, mais a failli la détruire.
Lien : http://legoutdeslivres.haute..
Commenter  J’apprécie          70
Bellissima

Ce livre, écrit en 2021 n'est pas une autobiographie; c'est un roman "d'après une histoire vraie". Cette histoire est celle de la jeunesse de Simonetta Greggio, née en 1961 dans une petite ville du nord de l'Italie à proximité de Padoue, et celle de sa famille, une famille aisée presqu'ordinaire.

Il y a nécessairement, dans un tel récit, une part de fiction due à l'éloignement dans l'espace et dans le temps des années évoquées, ainsi qu'au recul évident pris par la narratrice, âgée de 60 ans, par rapport aux faits racontés.

Simonetta Greggio a 8 ans lorsque les 1ers attentats des années dites "de plomb" frappent l'Italie. Elle a 17 ans lorsque le Président du Conseil italien Aldo Moro est assassiné à Rome par les Brigades Rouges. L'année 1978 marque alors à la fois l'apogée et le début du déclin de ce mouvement. Mais, pour autant, l'Italie n'en a pas fini avec la violence, car il y a celle beaucoup plus sournoise qu'est la corruption au plus haut niveau.

A cette violence qui gangrène le pays résonne concomitamment celle d'une famille rongée par les brutalités du père, dont l'auteure, la seule fille de la fratrie, est la principale victime. La jeune fille trouve alors dans la fuite une réponse possible, mais jamais définitive.

Une écriture "coup de poing" qui veut régler ses comptes, mais qui est aussi, paradoxalement peut-être, empreinte de beaucoup de tendresse vis à vis de son pays, à l'égard des siens, et notamment de sa mère, sa "Bellissima".
Commenter  J’apprécie          80
Bellissima

Les années 60 à 80.

Simonetta Greggio a quitté l'Italie en 1981, fuyant la violence de son père.

Elle passera des années sans y revenir et pourtant l'Italie ne l'a jamais quittée.

Bellissima, c'est l'histoire de son enfance, de sa jeunesse.

Celle aussi de sa mère adoptée et de ses grands-parents.

Vies mêlées à celle de l'Italie.

« Ma douleur, mon amour ma patrie »

Les années sombres et rouges de l'Italie.

Brigades rouges, mafia, attentats, meurtres.....

Pays de destruction interne, de chaos.

Chaos de sa famille.

Son père si tendre devenu si violent.

Et elle y revient, elle revient enfin chez elle.

C'est profond, intense, sincère.

Mais c'est aussi très décousu et pas toujours facile à suivre.
Commenter  J’apprécie          300
Black messie

Depuis le temps que je souhaitais découvrir la plume de Simonetta Greggio, c’est chose faite. Peut-être pas dans le contexte que j’imaginais… mais la présentation « le roman est une métaphore des dérives dans un État de droit » est tout à fait justifiée. Il faut toutefois préciser que l’autrice a accusé un journaliste italien d’être le véritable monstre de Florence mais intouchable car protégé par la police et des organisations et sectes hors d’atteinte (elle a été poursuivie pour calomnie car elle n’a rien pu prouver). J’ai donc découvert Simonetta Greggio via le thriller et non la littérature dite « blanche »

Je ne savais qu’une seule chose : le livre était inspiré d’un fait réel qui avait bouleversé Florence du temps de ma jeunesse et qui avait fait peur à toute une génération d’amoureux en Toscane qui avaient l’habitude de se retrouver sur les collines des alentours… Le premier tueur en série italien…

Mais si le tueur en série est bien partie prenante de l’histoire – on se souvient qu’il n’a pas été arrêté – ce thriller nous plonge dans un thriller qui fait intervenir soit le tueur des années plus tard, soit un imitateur…

L’autrice donne la parole au tueur en série mais elle fait également parler le policier en charge de l’enquête, Jacopo D'Orto, un professeur américain Miles, au passé trouble qui enquête sur la disparition de sa fille, des membres d’une secte adorateurs de la Vierge Noire.. Il y a aussi une prostituée et amante ivoirienne dont la personnalité m’a beaucoup interessée. Les deux hommes, Miles et d’Orto ne sont pas si éloignés que cela … tous deux sont veufs, et ils ont des filles pour lesquelles ils s’inquiètent. Le rapport père-fille est très important et surtout un message : il faut que les femmes et les jeunes filles se réveillent et que les hommes du XXème siècle soient évincés des postes clés ou la corruption règne en maître. Un livre féministe au bout du compte.



Un livre qui nous fait redécouvrir Florence, qui nous parle de cette ville magique, qui rend hommage à ses artistes (Botticelli et son « Printemps », Dante…), mais qui nous relie aussi au XXème siècle à travers l’Album blanc des Beatles… Un livre qui nous parle de la mythologie, de la mythique Vierge Noire…

Mais aussi un livre qui est parfois très difficile à lire car il y a un grand écart entre les descriptions poétiques de la Toscane et les descriptions des meurtres et des scènes de violence ! Faut pas avoir mal aux yeux quand on visualise ce que les mots nous décrivent !

Commenter  J’apprécie          11
Bellissima

Via Caetani, mémorial en hommage à Aldo Moro.

Il me demande si je me souviens.

Non pas du tout.

Mais si, insiste-t-il, ça avait fait grand bruit dans les années 70.

Et voilà qu’il me raconte les brigades rouges, Aldo Moro, les chrétiens démocrates, je l’écoute attentivement mais comment me souvenir de quelque chose de si lointain !

Et pourtant !

Dans l’avion qui me ramenait de Rome, j’ai pris le livre Bellissima, Padoue, Rome, l’Italie et... voilà qu’en quelques pages je suis accroc à l’histoire de l’Italie, il n’est pas question de Dolce Vita mais de conflits sanglants : communistes, lutte armée, extrême gauche, attentats...

Une histoire de violence et de passion, une histoire ou celle de la narratrice se mêle à celle de son pays, qu’un jour elle finira par quitter pour en fuir l’indicible violence.

Cette histoire a commencé aux lendemains de la Grande guerre, l’Italie s’est retrouvée sous le joug totalitaire du Fascisme de Mussolini, (les premières pages qui en racontent la chute sont d’ailleurs éprouvantes) il laissera place à Renato Curcio et les Brigades Rouges, l’armée radicalisée, les années de plomb qui s’installent et l’assassinat d’Aldo Moro en point d’orgue.

La loi du plus fort, du plus violent, du plus compromis, du pouvoir et de l’argent.



A la manière dont les souvenirs souvent nous cueillent, dans ce contexte on fait des aller-retours dans l’histoire de la narratrice, ranimer quelques secrets rangés dans une boite en carton, des archives et des photos dans la maison de l’enfance...



Celui d’Amanda la mère qui fut abandonnée par la sienne, toute petite, afin d’échapper au destin que l’on réservait au juif, ultime acte d’amour d’une mère.

Le père, abusé par un industriel sans scrupule, qui sombrera dans une colère proche de la furie et qui brutalisera les siens.

Celui de la fille, plusieurs fois proies d’hommes plus âgés, souvent malmenée jusque dans sa famille. L’amour qui fait mal.

Les repères, les tantes comme deux bonnes fées, et puis le château décati de grand-père nonno Gino.

Une lecture passionnante teintée de mélancolie, de soleil et de fureur.

Commenter  J’apprécie          40
Bellissima

Voilà un de mes coups de coeur de cette rentrée littéraire !!! Je n'ai jamais rien lu de cette autrice mais j'ai hâte de découvrir ses autres romans.

Récit poignant, sans ordre chronologique racontant, à la fois, son enfance avec la découverte de certains secrets, et la vie de son pays, l'Italie, notamment durant la seconde guerre mondiale et les conflits qui ont amenés des règlements de compte. J'y ai découvert certains faits historiques ignorés, le tout rédigé dans un style sincère qui vous captive. C'est un roman nostalgique qui parle à notre coeur......
Commenter  J’apprécie          30
Bellissima

Un roman à la première personne tiré d'une histoire vraie, celle de l'enfance et l'adolescence de son auteur Simonetta Greggio, des années 60 à 80, au sein d'une famille aimante et aimée qui a vécu auparavant les années de guerre et de fascisme, et qui va ensuite connaître d'autres périodes de violence politique : celles des Brigades rouges , des années de plomb, la corruption, l'intimidation, les assassinats dont celui d'Aldo Moro .



Le coeur de ce roman c'est la figure récurrente de « l'homme sans visage », d'un homme, un prédateur, qui a poursuivi l'auteure en 1969 alors qu'elle n'avait que 8 ans et auquel elle a réussi à échapper . Ce souvenir qui revient régulièrement la hanter, qui a jeté une « ombre infinie » sur sa vie depuis son enfance semble préfigurer les violences physiques dont elle sera plus tard la victime, de la part d'un père nourri de fascisme quand il était enfant et dont le comportement domestique reproduit l'idéologie et le mode d'action, lorsqu'il il se rend compte qu'à l'adolescence sa fille commence à échapper à son emprise et s'émanciper. Un monstre qui la roue de coups devant une mère et des frères impuissants à la secourir .

La seule issue pour elle, à vingt ans, sera de s'enfuir pour lui échapper, de quitter l'Italie pour vivre en France .



J'ai lu le roman d'un trait, en un après-midi, comme en apnée, happée par cette narration à la première personne, comme directement sortie des entrailles de la narratrice, et par l'écriture, tout en phrases-cris, brutes, courtes, sèches, simplement juxtaposées et qui claquent comme des coups de fouet.

C'est un roman à la structure éclatée,fait de multiples chapitre courts, qui se succèdent sans continuité  chronologique, revenant sur ce qu'ont connu ses parents, ses grands parents, sans continuité thématique, les chapitres d'histoire politique venant s'intercaler entre ceux de l'histoire familiale . S'y mêlent aussi de nombreuses allusions à des artistes italiens, qui se sont élevés contre les politiques mises en place, tels que Pasolini, Moravia, Ornella Fallaci , Fellini .



Au final, un roman tourbillon, très riche, sous tendu par la colère mais aussi par l'amour pour un pays et pour un père qui, l'un comme l'autre n'ont pas su dompter leurs démons. Je m'y suis sentie parfois un peu perdue, sonnée, mais ce qui me reste c'est le souvenir d'un roman humainement et politiquement riche et surtout qui sonne juste, qui sonne vrai .
Commenter  J’apprécie          110
Bellissima

Après « La Dolce Vita » et « Les Nouveaux monstres », Simonetta Greggio nous propose « Bellissima », un récit plus intime.



Toujours évoquée l’Italie dans la complexité des années 60/70 et plus : attentat de Milan, assassinat d’Aldo Moro, les Brigades rouges, la loge P2 (et 3 et 4),etc…, un monde de violences, de mafia, de règlement de comptes, de corruption, d’anti-communisme…

La ville de Padoue subit, comme d’autres lieux, cette ambiance nauséabonde et dangereuse.



Et dans cette Italie qui se remet difficilement du facisme de Mussolini (la description de l’attitude de la foule après sa mort est d’une rare violence), des femmes méprisées, de l’antisémitisme… naît en 1961 une petite fille, l’auteure.



Un milieu familial bousculé par la violence d’un père, homme de paille d’un puissant du moment (un chapitre développe les turpitudes et conséquences tragiques immobilières dues à la corruption des règles), une mère silencieuse, des frères aimés, des grands-parents adoptifs aimants, bref une enfance et adolescence malmenée qui croise la vilenie et plus tard la bassesse d’ avances sexuelles dans un hôtel puis à Venise.



La solution, la seule fut la fuite pour, comme elle l’écrivit au mur de sa chambre : « Io sono mia » (je suis à moi).



Et pour être, il fallut partir et puis écrire.



Un père maintenant mort, jamais retrouvé. Des frères à qui l’auteure adresse des messages émouvants et sages. Une mère qui enfin se raconte et tend une main.



Une fin un peu mystérieuse qui n’en dit pas assez mais qu’on espère salvatrice.



Il y a des moments où l’écoeurement nous pénètre et où l’on se dit comment l’homme peut-il agir de cette façon? (Épisode raconté par un témoin : dans un camp, un enfant massacré par un Allemand devant sa maman qui en tombe morte sur le coup - image qui me poursuit…).





Commenter  J’apprécie          160
Bellissima

Mêlée à l’Histoire italienne de la première guerre mondiale aux années 70, l’histoire de l’autrice et de sa famille.



La violence partout, dans les rues, au sein des institutions et à l’intérieur du foyer.



Comment s’échapper? Sauver sa peau? Vivre avec le poids de ceux qu’on a laissé derrière soi?



Un roman très fort sur les ravages de la violence.



A lire en mangeant la pasta al pomodoro.
Lien : https://lucioleetfeufollet.c..
Commenter  J’apprécie          40
Étoiles

Après avoir subi une grosse déception sentimentale, le grand chef aux trois étoiles, s'enfuit de Paris pour se retrouver dans un coin perdu dans le sud de la France.

Une histoire d'amour sur fond de marmite qui se laisse lire facilement. Ce petit recueil sent bon le thym, la marjolaine, la lavande, le basilic et donne, parfois, l'eau à la bouche. On passe un bon moment.
Commenter  J’apprécie          10
Bellissima

Merci à NetGalley et aux éditions Stock pour cette lecture.

Bellissima est un livre d'évocations. L'auteur revient sur des évènements connus ou moins connus sans jamais les développer. le lecteur comprend que ces évènements l'ont construite, autant que ses souvenirs familiaux.

Bellissima s'ouvre sur l'exécution à Milan de Mussolini. Les années de plomb font l'objet de plusieurs pages.

Chaque personnage mériterait un livre et je suis restée un peu frustrée de ne pas en savoir plus sur certains d'entre eux.

J'ai aimé retrouver une partie de l'histoire italienne, j'ai aussi aimé le parcours de vie des personnages, mais j'ai regretté l'absence de fil conducteur.


Lien : https://dequoilire.com/belli..
Commenter  J’apprécie          452
Bellissima

Comme un hommage à sa mère, Simonetta Greggio dans son ouvrage raconte son enfance dans Italie fasciste.





-- Elle écrit toute la violence dont son père a fait preuve à son égard. Pourquoi ? Parce qu'elle était l'aînée de la fratrie ? Parce que c'était une fille ? 





-- Pour échapper à tout cela elle devra fuir et abandonner sa mère et ses frères.





L'auteure nous fait également part de ses découvertes sur l'enfance de sa mère, qui a été adoptée par ses grands-parents alors quelle était une petite-fille juive lors de la 2nde guerre mondiale.





Un récit très émouvant où on ressent toute la frustration et la douleur d'une petite fille, les coups d'un père trop autoritaire, qui veut que sa famille reste sous son emprise.



Commenter  J’apprécie          50
Les mains nues

Emma a dépassé la quarantaine.

Elle est vétérinaire en montagne et vit seule.

Quand Gio,le fils d'un ancien couple d'amis très proches débarque chez elle, sa vie va changer.

Cet adolescent fugueur de 15 ans qu'elle a connu petit bouleverse l'équilibre qu'elle avait réussi à trouver.

Que Simonetta Greggio écrit bien !

Quelle sensibilité, quelle psychologie !

C'est tout d'abord un très beau portrait de femme.

J'ai tout de suite aimé Emma, sa vie, ses souvenirs.

D'une plume délicate, sensible, poétique, l'auteure nous fait entrer dans sa vie.

Un plaisir toujours renouvelé de la lire.
Commenter  J’apprécie          240




Acheter les livres de cet auteur sur
Fnac
Amazon
Decitre
Cultura
Rakuten

Lecteurs de Simonetta Greggio (1420)Voir plus

Quiz Voir plus

Quand les aliments portent des noms insolites ou pas...

Les cheveux d'ange se mangent-ils ?

Oui
Non

10 questions
289 lecteurs ont répondu
Thèmes : nourriture , fruits et légumes , fromages , manger , bizarreCréer un quiz sur cet auteur

{* *}