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Critiques de Simonetta Greggio (361)
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Dolce Vita: 1959-1979

Le prince Malo octogénaire au crépuscule de sa vie se confesse auprès de Saverio jeune jésuite. Témoin actif d'une période qui semblait plein de promesses et qui au contraire va plonger l'Italie dans des années de violences, d'attentats et de meurtres plus ignobles les uns que les autres. Simonetta Greggio réussit à la fois un roman mais aussi et surtout un travail historique remarquablement documenté. Elle montre témoignages, faits avérés à l'appui la collusion entre les poltiques, les groupes fascisants, la CIA, Le rôle du Vatican et de la fameuse et secrète loge P2. Les drames qui ont secoué cette belle Italie sont relatés comme si une sorte d'impuissance s'abattait sur ce peuple tandis que les gouvernants se vautrent dans la volupté et la décadence. Les attentats, les brigades rouges, les meurtres de Pasolini ou d'Aldo Moro sont autant d'évenements qui nous mènent jusqu'au frasques Berluscoliennes. Une fresque foisonnante, passionnante et remarquablement contée.

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Dolce Vita: 1959-1979

Dolce Vita est le roman de l'Italie entre 1959 et 1979 ; période marquée par différentes affaires de moeurs et autres scandales financiers. On y trouve pêle-mêle les Brigades rouges, l'enlèvement et le meurtre d'Aldo Moro, le viol de Franca Rame (épouse de Dario Fo), les disparitions tragiques de Mattei, de Mauro, Pasolini, Dalla Chiesa, Pecorelli, Calvi, le rôle ambigu des services secrets, la loge maçonnique P2, la CIA, Cosa Nostra, les intrigues du Vatican.

Le film de Fellini est le point de départ du roman de Simonetta Greggio, qui s'ouvre le 3 février 1960, alors qu'a lieu à Rome la première de la célébrissime oeuvre du Maestro. Il s'achèvera vingt ans plus tard, au lendemain de l'assassinat d'Aldo Moro, à la veille du terrible attentat de la gare de Bologne où, le 2 août 1980, une bombe tua 85 personnes.

Par le biais de deux personnages fictifs, le prince Emanuele Valfondo, alias Malo, et son confesseur le jésuite Saverio, l'auteure fait le portrait de "ce terrible et somptueux labyrinthe qui a pour nom Italie."

"Née de la faim et de la rage, cette Italie nouvelle sortie des ravages de la Seconde Guerre mondiale s'élance à la conquête de la vie et de l'art."

Mais, aux antipodes de la promesse d'une vie insouciante, pleine de charme et de sensualité que fait entrevoir le titre fellinien, les Italiens nagent, en réalité, en pleine tragédie dans leur décor de carte postale.

Cette lecture bouleversante donne envie d'en savoir plus sur l'histoire de l'Italie, de découvrir d'autres livres, de voir des films et d'écouter de la musique italienne. A la fin de l'oeuvre, l'écrivaine nous y aide même en faisant quelques suggestions.



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Dolce Vita: 1959-1979

Simonetta Greggio n'épargne personne sans que pour autant le sarcasme politique prenne le pas sur le roman. Il y a un évident sens du rythme et un côté feuilletonesque, une capacité à intégrer une documentation très précise et abondante dans la fiction. C'est fluide, efficace, intelligent et trépidant
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Dolce Vita: 1959-1979

Premier livre de cet auteur que j’ai lu et j’ai adoré tout en étant effarée par l’histoire sombre de l’Italie relatée ici. Édifiant. le roman écrit à plusieurs voix est passionnant
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Dolce Vita: 1959-1979

Pour comprendre l'Italie, il importe de lire deux romans. le premier est un grand classique: Le Guépard de Lampedusa. Ce livre met en scène la création de l'Italie, sous la férule de Garibaldi et de ses chemises rouges. Cela se passe à la fin du 19ème siècle.

Le second roman est celui de Simonetta Greggio: Dolce vita 1959/1979.

Là, on assiste à l'évolution brutale de l'Italie. On est est aux premières loges pour assister au basculement du pays. 1959, c'est encore le miracle économique. Le pays se modernise. Il y a une certaine joie de vivre. cela se traduit dans l'age d'or du cinéma... Mais en filigranne, se profilent des tensions latentes... les nantis en profitent, et font main basse sur les grands leviers de l'Etat. le petit peuple lui, trime dans les usines de Fiat, ou dans les ateliers de Vespa... cela se traduit par des luttes politiques fortes. Les communistes revent de gagner les élections... Les bourgeois complotent.... sans compter la Mafia entre les 2. A partir de là, le pays va glisser vers les Années de Plomb. Assassinats de grands capitaines d'industrie, de cinéastes. D'hommes d'Etat. Avec sans doute la complicité de la CIA et du KGB.

Ce roman est donc très prenant. C'est un témoignage qui prend tout son sens à l'heure ou Berlusconi tente une nouvelle fois de revenir...

Certes, le style est parfois à la traine... De la à se demander si l'auteur ne voulait pas écrire un essais. Mais afin de ne pas devenir une cible, elle a sans doute écouté les conseils de son éditeur... Elle a recyclé sa documentation sous la forme d'un roman. Sous l'étiquette Fiction, c'est plus prudent. Cela ne vexe personne. Et pourtant...
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Dolce Vita: 1959-1979

Fruit de deux ans de recherche d' archives ,voici relatés vingt ans d'histoire récente ,les paillettes de Cinacittà ont progressivement fait place au terrorisme politique et aboutissent à la fin d'un monde,annonciatrices de la "vacuité de l'état de Berlusconi."

J'ai apprécié les séquences narratives,romanesques,qui adoucissent la brutalité des faits dramatiques évoqués.Tant de précisions,de noms,pour la plupart inconnus aurait rendu la lecture plus ardue. Car il faut être attentif aux dates de chaque chapitre pour ne pas perdre le fil des événements.Que de morts,d'atrocités,de corruption! J'étais loin de tout savoir.Ce livre m'a aidée à mieux connaître l'Italie de cette période ,"ces années de plombs ,celles qui donneront lieu trente ans plus tard à une nouvelle mascarade ,un brin plus bling bling ,le berluconisme."(Claire Lannaud)

"Magistral,fascinant,ambitieux,le roman a manqué d'une voix le prestigieux prix Renaudot,mais a reçu le prix européen Madeleine Zepter."(orange lecteurs)
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Dolce Vita: 1959-1979

Une histoire de l'Italie des années 60 à 80 entrecoupée de l'histoire personnelle d'un vieux prince qui raconte sa vie à cette même période. Intéressant, d'une écriture fluide mais il m'a manqué ce quelque chose indéfinissable qui vous tient en haleine et vous empêche de lâcher le livre... A mon sens, les critiques sont trop élogieuses et on s'attend à un livre époustouflant d'où la déception : dommage !
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Dolce Vita: 1959-1979

Cela doit faire 10 fois que j'essaie d'écrire toute l'admiration que je porte à ce livre (lu il y a déjà quelques temps ) et à son auteur mais je me heurte à un mur. Par quel bout le prendre, le raconter? Allez, zou, tentons le spontané, je me lance.



Il est vrai que ce "roman" est difficile à résumer. Seul point un peu négatif, le prétexte fictionnel nous faisant suivre les derniers instants du prince Malo se confiant au jeune prêtre Saverio, procédé légèrement arbitraire voire maladroit pour dresser un portrait de l'Italie de la fin des années 50 jusqu'à la lisière des années 80 et de l'ascension de Berlusconi.

C'est là le vrai cœur du livre et sa terrible beauté, en faire le roman noir de l'Italie de ces années-là, entre corruption à tous les étages de la politique, éminences grises mafieuses ou vaticanes œuvrant dans l'ombre, Brigades Rouges installant une peur durable à coups d'enlèvements, assassinats et attentats...



Mon tropisme italien me fait dévorer ces pages qui virent à la litanie sanglante dans un chaos géré de main de maître par l'auteur avec une clarté didactique et extrêmement documentée, où l'enchaînement des mauvaises décisions et des drames dessine le portrait d'un pays au bord de l'effondrement moral et politique, débordé par ses paradoxes, jusqu'à l'enlisement des sinistres années de plomb.

Tout ceci pourrait sembler rébarbatif comme un essai politique et pourtant, Simonetta Greggio finit d'emporter le morceau car nous sommes loin d'un article journalistique, avec un style implacable et parfois poétique, et une structure jouant sur les temporalités.



Le cauchemar de ces années est atroce mais passionnant, voire fascinant. Avec, en figures sacrifiées, en plus des anonymes, quelques artistes n'ayant pas voulu se taire (Pasolini, Franca Rame).

Je le redis, la plume de l'auteur est d'un didactisme éclairant, replaçant cette période dans l'histoire du pays, enfantée du fascisme et ouvrant la voie à l'Italie d'aujourd'hui. Un instant chaotique de plus dans les équilibres precaires et contradictoires de ce pays.



A noter, une suite qui s'attache aux années Berlusconi, du même auteur et tout aussi édifiante: Les Nouveaux Monstres. Ainsi qu'un roman, toujours de Greggio, inspiré du Monstre de Florence, fait divers mentionné dans Dolce Vita : Black Messie.



Et pour en finir sur ce thème, si comme moi cette période tourmentée vous passionne,

un film: Buongiorno Notte

et une série: Esterno Notte

tous deux de l'excellent Marco Bellocchio sur l'enlèvement et le meurtre d'Aldo Moro, tragédie symptomatique de cette époque.



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Elsa mon amour

Je ne sais pas qui est Simonetta Greggio, ce que je sais de cette jeune auteur(e), c'est qu'elle a un joli brin de plume et

sans doute une admiration peu commune pour Elsa Morante. Admiration qu'elle arrive à nous faire partager, l'épouse de Moravia- aussi auteur(e) de La Strada- n'étant pas un personnage qui peut laisser indifférent.

Une belle écriture, poétique et sensible, au service d'une Dame qui a été la contemporaine des Fellini, Pasolini, Visconti , la Callas....

Je regarderai plus attentivement les écrits de Simonetta Greggio, à l'écriture si délicate...
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Elsa mon amour

« Un vrai roman est toujours réaliste, fût-ce le plus fabuleux ! Et tant pis pour les médiocres qui ne savent pas reconnaître sa réalité. » Elsa Morante



Elsa mon amour pour un amour de livre. Comme une sensation de remonter le temps, celui que l’on connait que par la littérature et le cinéma. Quand ces deux formes d’art se rencontrent, s’unissent, c’est comme Elsa Morante : prodigieux.



Romancière, poète, traductrice, Elsa Morante a été éclipsée par son époux Alberto Moravia. Un mépris peut-être… Pourtant, sa trace est indélébile, tant pour sa « Storia » que pour son tempérament et caractère de feu ; l’Italie et ses belles lettres, l’Italie et ses amours tumultueuses, l’Italie dans toute sa grandeur mais pas que celle de la « dolce vita ».



Simonetta Greggio relate avec dextérité ce personnage hors-norme, le roman d’une vie mais avec la réalité d’un destin. Elsa Morante c’est déjà une naissance mystérieuse, différente. Un père géniteur qui lui donnera des frères et sœurs mais qui ne les reconnaîtra jamais, un autre homme le fera à sa place. Avec sa mère, c’est un peu « je t’aime moi non plus » comme ce le sera avec ses amours successives : son mari, Alberto Moravia, et ses amants, Luchino Visconti et Bill Morrow, entre autres. Le seul amour qui restera unique et sans faille sera celui pour les animaux : « nos animaux familiers sont des anges déguisés venus sur terre pour nous apprendre la douceur. »



Elsa, c’est aussi un portrait de femme, de femme libre qui veut vivre comme elle l’entend et quelle que soit sa situation financière ; de pauvre elle deviendra riche avant de terminer dans la déchéance. Elle aura connu les privations, l’exil, le luxe, le désespoir d’une fin de vie. Mais jamais elle reniera ses convictions.

A travers cette figure de la littérature, c’est l’histoire d’un pays que l’on feuillette, entre son foisonnement artistique et sa misère politique. Et soudain penser que le passé est terriblement d’actualité… En rien un mensonge, ni un sortilège…



Pour paraphraser son auteure, je dirai qu’Elsa mon amour et une stellaire lecture qui nous fait dieux… comme l’écoute d’un concerto de Mozart.


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Elsa mon amour

Les lieux se mélangent, les dates varient. D’un souffle, Elsa se livre. Femme abîmée, belle insolente, petite fille, amante, magnifique, pauvre, riche, à Rome, ailleurs, ici. Une plume, un soupir. Les ans s’égrènent sur ses rencontres, ses amours, ses passions. Elle s’abandonne.



Elle croise Rossellini, Magnani, Pasolini et Fellini, s’amourache de Visconti, aime Bill Morrow, souffre, se perd en Moravia, sa passion, son naufrage. Elle aime. Entière, passionnée, écrit comme elle vit, comme elle respire. Elle sait que le succès est à sa porte, qu’elle est meilleure que lui, son mari écrivain, que les autres et sera récompensée.



L’Italie se traverse à son bras, sourire aux lèvres - heures flamboyantes ou disette - noyé parfois de larmes sous la plume poétique de Simonetta Greggio. Les pages se tournent et se savourent, se relisent. C’est doux tel un murmure. Une confidence que l’on reçoit, privilégié, avide d’en connaitre davantage. Encore un peu. Qui était-elle ?



Elsa Morante, j’ai entendu tes mots, j’ai respiré ton souffle, il ne me reste plus qu’à te lire.



Un écrit passionnant.
















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Elsa mon amour

En écoutant le Concerto n°24 de Mozart...



Simonetta Greggio nous dévoile la vie d'Elsa Morante comme un tableau impressionniste : par autant de petites touches que de chapitres. Tantôt, poétiques, images de la nature et de la relation d'Elsa avec les animaux et les plantes qui l'entourent donc pleines de douceur et de couleurs et de sensations, tantôt terriblement humaines dans les relations que cette même femme choisit de nouer ou de dénouer avec ceux qu'elle croise au cours de sa vie.



Ce qui est frappant, cependant, c'est sa solitude - elle avoue elle-même parfois la provoquer - et le manque d'Amour vrai qui caractérise son existence. Peut-être Bill, cependant...





J'ai aimé retrouver l'écriture de Simonetta Greggio , dans cette biographie qui m'a menée vers d'autres envies de découvertes "livresques" et autres - le roman est riche de références culturelles et historiques de toutes sortes à propos d'une époque - un peu, comme j'avais été entraînée vers d'autres "Italie " à la lecture de son roman Dolce vita. J'ai d'ailleurs déjà deux livres d'Elsa Morante qui m'attendent ! Et je souhaite vivement être aussi emportée par leurs lectures et aussi passionnée que ne l'est Simonetta Greggio quand elle évoque cette femme entière qu'a été Elsa Morante.



Merci à Babélio et aux éditions Gallimard pour cette belle découverte...et merci tout particulièrement à Simonetta Greggio dont l'écriture est toujours, pour moi, synonyme d'un très beau moment de lecture.

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Elsa mon amour

Un excellent roman d’une réussite éclatante. Elsa Morante est une femme qui a atteint la plénitude de ses talents et qui en a fait profiter les femmes de sa génération, nous sommes dans les années 40. Elle a vécu dans un milieu acculturé et a réussi à tirer des avantages de cette situation grâce à sa marraine . Ce monde n’était pas fait pour elle car elle était trop moderne pour l’époque, elle s’est battue, elle a renoncé à des choses pour pouvoir être elle- même, elle aurait pu se sacrifier et aurait été douée pour tout donner aux hommes qu’elle a aimés mais elle a fait un autre choix, elle a choisi d’ être elle-même.

C’est une femme réaliste, bouillonnante, efficace dans ses pensées et lutteuse, car Elsa Morante, je pense, mais ce n’est que mon avis a fait un acte d’exorcisme en écrivant pour tuer les souvenirs damnés de son enfance. Elsa Morante a pu le faire parce qu’elle a été extrêmement douée et très intelligente pour tout.

Elle était une femme dans son cœur et dans son âme. Elle n’appartenait pas à un milieu dans lequel les jeunes filles étaient élevées comme des princesses. Elle a assumé son éducation grâce à sa marraine qui l’a trouvait déjà très intelligente et très mûre pour son âge.

C’est une lecture extraordinaire car on sent qu’Elsa est allée jusqu’au bout de ses élans et de ses rêves.

Simonetta Greggio pour moi est une grande romancière elle est un peu Elsa Morante car elle la décrit avec toute son âme et avec tout son coeur avec une grande authenticité et une belle sincérité de plus il y a une grande justesse de ton dans ce qu’elle dit et d’une belle acuité. Son écriture est harmonieuse et pleine de clarté que nous en redemandons. En lisant ces pages sur cette femme qui est extrêmement intelligente on se rend compte combien au fil du temps les critères qui servent de base pour juger une femme ont changé.

Bref, né d’un assemblage ou d’une conjonction la plus courte, Simonetta arrive à la conclusion qu’Elsa a réussi une victoire sur l’homme en général qui lui avait déclaré la guerre, une guerre littéraire bien sûr. On lui dira encore « madame » mais sur le ton de « monsieur ».

C’est un roman violent qui fait éclater les vitres mais ce que j’ai le plus aimé dans ce livre c’est l’écriture poétique de Simonetta. Une écriture éblouissante très bien menée avec une justesse de ton. Je déteste la pluie, mais avec l’auteure ses mots me font aimer cette pluie qui est omniprésente sans oublier les chats qui eux aussi nous accompagnent en tout lieu. Ils sont partout.

Simonetta est trop subtile pour nous embrigader dans un roman déluré, c’est vrai qu’Elsa sait braver tous les interdits et paradoxalement elle peut très aisément transgresser les mœurs de son époque. Elle fréquente le monde des lettres et les artistes. Elle s’amuse, elle séduit mais elle reste prisonnière de l’homme qu’elle aime à la folie Alberto Moravia.

Merci à Simonetta Greggio pour ce très beau livre que je n’ai pas fait dédicacer par elle lorsque je l’ai rencontrée à Aix en provence. Peut-être un jour la reverrai-je ?


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Elsa mon amour

Un très bon livre, très bien écrit.
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Elsa mon amour

Elsa Morante est née à Rome en 1912. Elle est reconnue par le mari de sa mère, mais son vrai père est l’amant de celle-ci. Très jeune, Elsa Morante écrit des nouvelles et des fables, et elle vivra dans le dénuement, se privant souvent de repas, jusqu’à son mariage en 1941 avec le déjà célèbre Alberto Moravia.



Elsa évoque ses amours, ses amitiés, mais aussi, son ressenti sur la nature, les animaux -elle adore les chats et les considère comme nos anges gardiens-, la mer et le soleil sur sa peau… elle s’attarde longuement sur ces impressions. Elle nous livre également des souvenirs plus intimes. Elsa raconte ainsi comment elle a choisi -ou plutôt elle n’a pas choisi mais a attendu qu’il soit trop tard- de ne pas avoir d’enfant, à cause, dit-elle, « d’un âpre besoin de solitude ». Et puis, son long mariage avec Moravia, avec qui elle ne fut jamais heureuse. Et enfin, l’écriture, centrale dans sa vie.



Toutes sortes de personnages mythiques de la littérature, de la peinture et du cinéma italiens traversent ces pages : Anna Magnani, Malaparte, Pasolini, Leonor Fini, Visconti et bien sûr Moravia. Et c’est sans doute ces évocations qui m’ont le plus intéressées dans le roman.



Il y a certes de très belles pages dans cette autobiographie romancée, mais l’ensemble m’a paru un peu confus. Des chapitres très courts qui se succèdent et sont entrecoupés d’informations, de lettres dont on ne sait pas de qui elles émanent : ainsi « RTM » dont on apprend dans les notes finales qu’il s’agit d’un amant non-identifié d’Elsa. A la lecture, J’ai sans doute perdu de vue le fait qu’il s’agit d’un roman et non d’une biographie, et que par conséquent, les éléments biographiques servent seulement de fil conducteur. J’aurais aimé disposer de davantage d’informations, de faits peut-être, pour comprendre Elsa Morante, personnage certes complexe, mais que je ne suis pas parvenue à cerner et pour laquelle je n’ai éprouvé aucune empathie.



Ce qui m’a également gênée est l’emploi de la première personne, et c’est peut-être, à la réflexion, ce qui m’a empêchée d’entrer dans le roman. Je n’ai jamais « cru » que c’était Elsa qui parlait. De fait, certaines allusions, particulièrement au début du roman, m’ont paru hermétiques et j’ai gardé par la suite une distance avec « Elsa mon amour ».



On ressent pourtant très nettement la passion que Simonetta Greggio éprouve pour Elsa Morante, mais celle-ci n’a pas été communicative en ce qui me concerne. Les critiques sur « Elsa mon amour » sont dans l’ensemble très positives, donc je vous conseille de vous faire votre avis en lisant notamment les billets des autres participants à cette lecture commune. A cet égard, Martine est particulièrement enthousiaste pour ce roman qu’elle a beaucoup aimé.



J’avais quant à moi beaucoup apprécié les deux longs romans d’Elsa Morante,« La storia » et « Mensonges et sortilèges », lus en français, lorsque j’ai commencé à apprendre l’italien et à me passionner pour la littérature italienne. La lecture de « Elsa mon amour » n’est pas une rencontre tout à fait ratée puisqu’elle m’aura vraiment donné envie de relire ces œuvres.
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Elsa mon amour



La Feuille Volante n° 1290

Elsa mon amour – Simonetta Greggio – Flammarion.



Elsa Morante (1912-1985), écrivain (et non pas écrivaine) de grand talent, de nos jours injustement oubliée, a été l'épouse, à partir de 1941 et durant toute sa vie d'Alberto Moravia (1907-1990) également écrivain et ce malgré leur séparation et ses nombreuses maîtresses. Elle l'a suivi dans son exil provoqué en 1943 et 1944 par le fascisme. Ce roman est l'histoire de la vie d'Elsa, mais pas vraiment une biographie au sens habituel malgré les nombreux biographèmes égrenés dans ce livre, mais plutôt un récit où le rêve, l'illusion prennent un peu, l'espace d'un instant, la place du réel, en modifie les apparences. Cela donne un récit acerbe et un peu désabusé et Simonetta Greggio précise elle-même qu'il s'agit d'une fiction où elle se glisse dans la peau d'une Elsa qui prend la parole en refaisant le chemin à l'envers. Elle n'échappe pas à la règle commune à chacun d'entre nous qui, parce que notre vie ne ressemble pas à ce dont nous avions rêvé, à ce que nous avons cru qu'elle nous réservait au point de l'ériger en promesses, se laisse aller à son désarroi et la repeint en couleurs vives, mais ce badigeon s'écaille au fils du temps. Nous avons beau rejouer cette comédie en faisant semblant d'y croire, de nous réfugier dans la beauté, la perfection ou l'imaginaire, nous dire que tout peut arriver, au bout du compte il nous reste les regrets, les remords, la culpabilité peut-être de n'avoir pas fait ce qu'il fallait ou nous incriminons la malchance... Ainsi, sous la plume de l'auteure de « La douceur des hommes », Elsa Morante fait, dans un texte rédigé à la première personne, directement au lecteur la confidence de sa vie, de son parcours, jusqu'aux détails les plus intimes. Avant de rencontrer Moravia, elle avait connu des ruptures avec sa famille, des années de galère financière, n'était qu'un écrivain en devenir, avec pour soutien des amours de passage et surtout cette envie d'écrire qui sera sa passion toute sa vie, qui sera sans doute comme un exorcisme à ses illusions, à ses peines, à son absence de bonheur et d'amour. Quand elle croise Moravia, ils sont à peu près du même âge et lui est déjà couronné par la succès de ses romans. En outre ce qui les rapproche est sans doute leur demi-judéité commune et sûrement aussi le désir (« Nous avons cela en commun, Moravia et moi. Nous ne lambinons pas avec le désir ». Ce fut peut-être de sa part à elle, un amour sincère mais elle nos confie qu'Alberto était à la fois « passionnel et infidèle, indéchiffrable » à la fois amoureux fou de ses conquêtes de passage et homosexuel non assumé. Elle qui n'avait pas connu le bonheur avec ses parents n'aura pas non plus un mariage heureux mais, malgré leur séparation, refusera le divorce, par principe (elle était l'épouse d'Alberto Moravia et le restera) ou pour des raisons religieuses. Ainsi l'histoire de cette longue liaison (49 ans), consacrée par le mariage ne fut pas un long chemin tranquille avec au début la fuite à cause des rafles de juifs, la peur d'être dénoncé et d'être déporté et plus tard, la paix revenue, un quotidien houleux où elle a été malheureuse de trop vouloir être aimée et d'avoir gauchement tout fait pour être détestée. La symbolique de la pluie, l'univers énigmatique des chats accompagnent cette ambiance un peu délétère tissée par l'indifférence de son mari devenu aussi un rival, l'abandon, la fuite ou la mort de ses amants successifs.

Nous ne sommes qu’usufruitiers de cette vie qui nous est confiée avec la mission non écrite et quelque peu hasardeuse d'en faire quelque chose. La sienne Elsa l'a dédiée à l'écriture, à l'amour par passion, à la patience, à la souffrance aussi, sans pour autant l'avoir voulue,mais qui est, elle aussi, un élan vers les mots. C'est avec ces mêmes mots qu'elle parle des maîtresses de son mari, de son inconstance mais aussi de la période noire de Mussolini qui endeuilla l'Italie. Elle ne résiste pas non plus à nous confier des anecdotes sur ses contemporains plus ou moins liés au fascisme, à la mafia, à la culture, peut-être pour tromper son ennui et surtout sa solitude. Elle les meublera en tombant à son tour amoureuse d'autres hommes, parfois des homosexuels mais reviendra toujours vers Moravia et surtout vers l'écriture. Elle devint un écrivain majeur de la littérature italienne..

Il y a des détails biographiques très précis, des citations qui témoignent d'un travail de documentation très poussé, des envolées poétiques émouvantes et même envoûtantes, le tout ressemblant à un tableau composé par petites touches d'où la personnalité et la sensibilité de Simonetta Greggio ne sont sans doute pas absentes. Parfois j'ai même eu l'impression que, derrière Elsa qui est censée s'exprimer à la première personne, c'est carrément elle qui parle au cours de ce bel hommage.



J'apprécie depuis longtemps l'écriture de Simonetta Greggio, sa sensibilité littéraire, ses choix et la qualité de ses romans, mais aussi sans doute parce que elle, Italienne, choisit d'écrire directement en français, ce que je prends comme un hommage à notre si belle langue.

© Hervé Gautier – Novembre 2018. [http://hervegautier.e-monsite.com]
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Elsa mon amour

Méditation sur la vieillesse et sur la mort : au soir d'une carrière exceptionnelle dans les Lettres, Elsa laisse la lumière du couchant caresser ses souvenirs, ses échecs, ses morsures. Il s'ensuit une élégie diaphane, intelligente et sensible.

Un écrivain peut en cacher un autre : Simonetta Greggio écrit, fantasme ou rêve Elsa Morante. Comme le confirme le beau bandeau amarante de rentrée littéraire, orné d'un tableau de Valloton, il s'agit bien de l'histoire de la vie de Morante. Réelle et inventée. « Notre vie réelle est plus qu'aux trois quarts composée d'imagination et de fiction. » le roman – c'est pour tel qu'il se donne en couverture de l'édition Flammarion – appartient au genre, très en vogue, des « biofictions ».

Pour un amoureux des « Anni cinquanta », ce tour d'horizon des lettres italiennes est un bonheur. On y croise Italo Calvino, Pavese, Benedetto Croce ; les poètes Sandro Penna et Umberto Saba ; Rossellini ; Fellini, au détour d'un capuccino Via Veneto, et la Callas, avec qui Elsa Morante partage (ce serait peu que de dire : à son corps défendant) quelques amants célèbres. Elle partage aussi son mari, Alberto Moravia, de gré ou de force, avec une jeune artiste suisse. Curzio Malaparte prête au couple sa villa de Capri. Leonor Fini habite un monastère corse. Comme des spectres dans le tunnel d'un train fantôme, Pier Paolo Pasolini, l'ami torturé, Luchino Visconti, l'amant cruel, Bill Morrow, peintre américain disparu à vingt-trois ans, hantent ce voyage dans le passé. Ils sont tous beaux, géniaux, tourmentés, incapables d'aimer. Il faut dire que la romancière de L'île d'Arturo (prix Strega 1957) ne leur facilite pas la tâche : ses « humeurs d'équinoxe », selon l'élégante formule de la biographe, étaient légendaires, et vivre auprès d'elle sans nul doute un défi redoutable.

« Je suis tissée de secrets auxquels je n'ai pas accès. » De l'énigme Elsa Morante, le livre traite ainsi qu'il convient: en lui laissant son noir mystère. Simonetta Greggio le garde intact, sans interprétation ni dévoilements abusifs. Bien que la narratrice avoue l'étrange charme qui la lie à son sujet (« Elsa, c'est moi»), elle a le tact de ne point prétendre se confondre avec lui. Chemins de mélancolie parallèles.

L'ambition, l'envie intimement mêlées à l'amour. Funeste erreur, fatum de tragédie antique. Ambiguïté, contradictions : maîtres mots du caractère d'Elsa, sur fond de violence incoercible. La noirceur, l'idéal et la méchanceté ; déréliction illuminée par le désir – ainsi de ces rues au sud de l'Italie, calcinées avec la beauté de leurs pierres, de leurs colonnes, pavés et arcades aveuglés par le soleil. Quel salut espère-t-elle de l'écriture, la vipère qui se connaît telle, avec sa langue d'encre ? Échapper à son enfance ? « Que reste-t-il de l'enfance, si ce n'est une passerelle magique jetée entre les deux rivages d'une vie… » Fascinations de femmes : celle de Greggio pour Morante, celle de Morante pour sa mère. Fascination pour soi-même, en somme, dont on essaie de sortir par l'écriture. « Mais toutes mes clés sont dans mes romans. Que celui ou celle qui tentera de raconter mon histoire le sache : hors de mes pages, mon existence entière n'est que commérage. »

Une auréole trouble évolue autour de ce livre, toujours à tremper dans le péché : soumise, prostituée, rebelle – conforme aux modèles que sa mère lui présente et qu'elle déteste. Une scène d'avortement floutée, où se tarit la maternité : tout désormais pour Elsa, sera rejeté dans les romans. « Et pourquoi croit-on que les écrivains écrivent, si ce n'est pour prêter leur voix à ceux qui n'en ont pas – qui n'en ont plus ? »

La narration tissue de mensonge à demi-avoué, plus vraie que nature, où Elsa perd sa virginité sur une plage avec un écrivain connu ( Moravia, qui n'est pas nommé ? ) ouvertement associé à son père. Une différence d'âge de quarante ans (les notices d'internet n'en donnent que cinq entre les deux époux)… Tout se mélange dans sa tête qui vieillit, et, comme les couleurs sur la toile, n'acquiert sa vérité que dans la composition.

Alternant avec de courts chapitres à la première personne, quelques pages intercalaires résument la vie et l'oeuvre de Morante, fournissant d'utiles repères entre les passages narratifs ou oniriques. Peut-être, ayant une fois douté de la méthode qui consiste à s'identifier à l'objet de son étude, le public le comprendra-t-il au terme de l'ouvrage : Elsa mon amour est plus et autre chose qu'une biographie. C'est un portrait.



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Elsa mon amour

Je me suis procurée récemment La storia, le roman d'Elsa Morante suite à des chroniques lues ici ou là et avant de le découvrir je voulais en savoir un peu plus sur cette auteure italienne alors quoi de mieux qu'une biographie romancée d'une auteure italienne Simonetta Greggio que j'avais découvert avec Les mains nues il y a deux ans.



D'Elsa Morante je ne connaissais rien, ni de sa vie, ni de son œuvre et j'ai découvert une femme dont la vie fut à elle-même un roman, une italienne telle qu'on peut se la représenter, fougueuse, aux milles vies, à la personnalité à la fois forte et fragile avec des moments de débordements, de cris et de larmes.



C'est au soir de sa vie qu'elle se confie, dans une sorte de journal-testament où elle revient très rapidement sur son enfance, sur ce père qui n'était pas le sien, sur l'autre qui ne le fut pas non plus, sur sa mère juive, avec laquelle elle s'affrontait pour finir par quitter très jeune le toit familial et se lancer dans la vie.



Elle évoque son grand amour, Alberto Moravia, avec lequel elle restera uniejusqu'à sa mort en 1985 même si leur mariage était fait d'écarts de part et d'autre, mais aussi ses ami(e)s  : Malaparte, Pasolini, Anna Magnani, son amant Visconti, sa jeunesse où elle a connu la faim, les rencontres de passage, et puis très vite la reconnaissance de son travail d'écriture.



Simonetta Greggio laisse transpirer toute l'admiration qu'elle a pour la femme et pour l'écrivaine au caractère bien trempé, elle entrecoupe cette biographie romancée de courts chapitres qui permettent de resituer les événements et leurs contextes.



Il y a à la fois toute la splendeur de cette femme dont la vie fut une aventure continuelle mais qui sombre dans la vieillesse et l'isolement après plusieurs chutes en constatant que beaucoup de ceux qu'elle a aimés sont définitivement partis de leur plein gré ou non, elle-même ayant tenté de le faire sans succès.



Je dois avouer que le personnage m'a séduit, je l'ai lu en une journée car ne connaissant rien d'elle j'ai été totalement subjugué par son parcours, sa modernité, son amour inconditionnel pour Moravia jusqu'à son dernier jour, malgré les scènes et les trahisons, ses passions pour les artistes, écrivains, poètes, cinématographes croisés, les petites anecdotes et son amour pour sa ville Rome. C'est un voyage dans l'Italie d'après-guerre dans ce qu'elle comportait d'artistes et d'écrivains.



C'est un récit tout en nuances, en couleurs, en forme, en mille petits détails de sa vie mais on ressent tout au long une sorte de mélancolie, de tristesse dans le regard porté par cette femme sur ses belles années, pas toujours heureuses et sur sa fin de vie, immobilisée et ne trouvant du réconfort que dans ses souvenirs. Quel contraste entre ce qu'elle fut et l'amertume de ce qu'elle est désormais.



Rien de trop, juste l'essentiel mais qui dresse le portrait d'une femme de caractère au cœur sensible, ayant la certitude qu'être "écrivain" (et non écrivaine comme elle le dit) était sa seule destinée, Simonetta Greggio s'efface totalement derrière Elsa en lui laissant la parole et qui peut mieux qu'elle pour parler d'elle !



Je ne sais pas quand je vais lire La storia mais je dois avouer que j'ai une certaine impatience pour découvrir la plume de cette femme et voir si je retrouve son énergie, sa volonté, son œil sur son pays et ses contemporains.



"J'étais jeune longtemps. J'étais belle, du moins le disait-on. Je suis devenue un écrivain, un grand. Puis je suis tombée. J'ai désiré les hommes, je les ai aimés et attachés avec les yeux de mon vrai père. Et je suis connue sous le nom de mon faux père. Il en aurait fallu moins pour être celle que je suis. (p11)"
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Elsa mon amour

L'évidence qui vient à la lecture de cette biographie romancée, c'est la passion qui rejaillit du texte de Simonetta Greggio pour Elsa Morante. Par de petits chapitres, elle s'introduit dans la vie de la romancière, lui redonne parole, pour mettre en lumière par des instantanés empreints de poésie ce que fut la vie de sa compatriote.

Morante, femme de caractère, entière, figure importante de la littérature transalpine, épouse d'un autre "monstre" de la littérature italienne (Alberto Moravia), malmenée parfois (comme toute vie), amante passionnée, le portrait est finalement assez complet et donne envie d'aller chercher nous même certaines précisions . C'est joliment écrit, l'émotion est souvent présente, et force est de reconnaitre que l'envie de découvrir l'univers d'Elsa Morante est l'un des points forts évidents du roman de Greggio.

Je tiens à remercier Babelio et les Éditions Flammarion de m'avoir permis de découvrir ce très beau roman de la rentrée 2018.
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Elsa mon amour

Pas facile de se glisser dans la peau de son idole. C’est pourtant l’audacieux pari tenté par Simonetta Greggio dans "Elsa mon amour". Elle y prend le parti d’écrire une biographie romancée d’Elsa Morante à la première personne du singulier, comme si Simonetta était Elsa, comme si Elsa était vivante. Arrivée à la fin de sa vie, Elsa se souvient par bribes des moments clés de son histoire et écrit son propre roman intime. Incarnation d’une Italie d’après-guerre étincelante de création, d’art, de beauté et de contradictions, Elsa Morante est elle-même un paradoxe, à la fois idolâtrée et méconnue. Sa vie étonnante navigue entre fiction et réalité, entre rêves et désillusions, entre chagrins et amours et l’écriture de Simonetta Greggio, pourtant fluide et délicate, manque de souffle pour épouser cette fantaisie tragique. Je suis sorti de ce voyage avec une impression de survol, une sensation d'effleurement de la vie de ce génie littéraire oublié même si "Elsa mon amour" rend un bel hommage à la Morante.
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