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Citations de Sophie Brocas (234)


On exigeait un partage plus juste des richesses. J'écoutais. Les écrits de mon grand-oncle Tolstoï résonnaient en moi comme un pouls qui bat. Je sentais qu'un mouvement d'une puissance inouïe était en route, que rien n'arrêterait. Un peu comme la Seine aujourd'hui.
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Cette capacité à ne rien voir, rien entendre de la réalité est encore plus verrouillée depuis que mon grand-oncle Tolstoï a fait des siennes. Depuis ce drame familial, Maman se méfie terriblement des rêves de fraternité. Elle se crispe instantanément devant toute critique de l'ordre établi. Pour elle, toute quête de pureté conduit à la mise en cause radicale du monde tel qu'il va. Tout idéaliste est suspect. C'est devenu chez elle un réflexe. Et je lui ai fait revivre ce cauchemar. Moi, sa fille adorée.
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J'avais le sentiment qu'au rouge de mes joues, chacun pourrait lire les pensées séditieuses qui agitaient mon esprit. Je redoutais que ma bouche ne prononçât des mots irréparables qui révéleraient en pleine lumière, comme un soleil au zénith, mes réflexions intimes. Alors, pour ne rien laisser deviner de ce chaos intérieur, je souriais. Je souriais à chaque instant. Et je me taisais. Ce pâle étirement des lèvres était devenu ma cellule volontaire, mon bâillon consenti.
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Ce pauvre cahier est mon seul ami, ma sœur, ma main droite enserrant ma main gauche, mon confesseur, mon tabernacle. Ces lignes violettes me libèrent. J'y enferme mes secrets, mes découvertes, mes sentiments. J'y retrace les discussions avec mes amis. J'y dessine à l'encre les vues de Paris que j'aime tant. La grande tour Eiffel, le Pont-Neuf, la Sorbonne, la petite place arborée de la rue de Furstemberg. J'y colle mes billets pour l'Opéra ou les gravures des derniers modèles de Poiret. Je confie à ce journal ma vérité. Tous les espoirs et les colères qui hantent mon âme. Ah, comme j'aimerais avoir le cran de les hurler à la face de Tante ! Quel délice ce serait.
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« Oui, j'ai une peau de femme, mais à l'intérieur je veux être comme un homme ! Un homme ! Un homme ! Je veux être libre comme un homme, aller où bon me semble comme un homme, apprendre comme un homme, travailler comme un homme. Vous ne me réduirez pas à une femme que l'on vend. Jamais ! »
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Elle me refuse la liberté élémentaire d'une jeune fille de vingt-deux ans. Pour elle, la jeunesse est une maladie infantile dont il faut surveiller le moindre épanchement avec une attention constante. Elle se méfie de moi. Elle ne me comprend pas. Elle ne voit pas qu'un siècle nouveau vient. J'enrage. J'enrage de dépendre d'elle, de son argent, de son hospitalité. Je voudrais être libre de mes pensées, de mes mouvements, de mes amitiés.
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Qu'importe, quel spectacle, un fleuve qui prend de force une ville tout entière, la violente et l'oblige. L'eau a tellement gonflé. Elle a trouvé la force d'une évidence que nul ni rien ne peut plus arrêter. Elle veut, elle prend. Voilà tout. Il y a deux jours qu'elle a jailli de son lit, ivre de rage et de vigueur. Depuis, elle s'immisce, envahit, inonde, brise, souille. Rien ne résiste à une telle force de la nature. Sa puissance liquide ouvre des voies au milieu des pierres, tranche des chemins dans les chantiers du métropolitain qui éventrent Paris depuis des mois, tord des palissades de bois.
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Vous savez, les sépultures, c'est une affaire toujours très sensible, très délicate. Une tombe, c'est une histoire de famille, avec ses jalousies, ses mythes, ses secrets, ses trahisons. Si vous aviez idée des luttes familiales qui peuvent exister autour de la possession d'une simple fosse ! Il y a...
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Rien autre à dire que "bof-bof"
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Mourir, passe encore.. Mais c'est rester mort qui est le plus difficile.
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Le future antérieur (...) c'est un temps merveilleux. Celui qui permet de parler au futur de ceux qui sont passés. C'est le temps des nécrologies.

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La plupart des mariages sont de longues traversées ennuyeuses du quotidien. Passé les premiers émois, l'insatisfaction suinte goutte à goutte. On ne la voit pas, on la ressent à peine. Pourtant, la fuite d'amour est là. Elle accumule les petites contrariétés, les deceptions, les frustrations. et forme, au final, un immense dégât irréparable. P53
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Il faut sans cesse leur tirer les vers du nez pour connaître l'histoire de la famille. Comme si cela n'avait aucune importance de savoir d'où l'on vient. Comme s'il fallait laisser dormir le passé. Elles m'énervent.
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Au sol, le dallage gris et noir compte toujours son carreau descellé qui craque sous le pied comme une coquille d’œuf écrasée. Les fauteuils d’osier, avec leurs affreux coussins délavés, la table de fer forgé, la brassée de fougères dans un coin d’ombre : tout y est. Tout, sauf Mamie Alice.
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