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Critiques de Sophie Brocas (196)
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Le Cercle des femmes

Le secret d'une arrière-grand-mère a encore des répercussions sur la vie sentimentale de ses fille, petite-fille et arrière petite-fille.



Il y a des livres plus ennuyeux que celui-ci, avec de jolies phrases c'est très agréable à lire. Mais pour être honnête, c'est comme un bain moussant... on y prend plaisir sur le moment, ça fait partie des petits bonheurs simples de la vie, mais il ne me laissera pas un souvenir particulier. Donc, une lecture que je ne déconseille pas... en sachant que, comme une jolie bulle, elle s'évanouira peut-être dans le vent de votre vie.
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Le baiser

Stèle est pris qui croyait prendre !



Peut-on déboulonner une statue funéraire surplombant une centenaire sépulture dans un cimetière parisien sous prétexte qu’elle est aujourd'hui réclamée par des héritiers, essentiellement pour être l'œuvre d'un artiste mondialement reconnu ?



Tel est l’argument de la matinale requête faite à Camille, avocate réputée (au caractère repoussant bien trempé), par un voisin responsable des cimetières de la capitale donc des quarante-deux mille tombes de celui de Montparnasse.



Cet argument permettra de plonger dans l’histoire de la jeune femme inhumée sous cet œuvre d'art réalisée par Constantin Brancusi, histoire cependant fictive et romanesque comme nous le précise l’introduction de ce roman même si la sculpture, la sépulture et le bras de fer entre l’état et les héritiers sont réels (un bras de fer pour une sculpture en pierre, quel assemblage de mauvais goût !)



Plongeon dans le temps et immersion dans le paris inondé par la grande crue de 1910 pour faire la connaissance de Tania qui se dévoile à travers les pages calligraphiées de son cahier intime qu'elle entretient au quotidien, confesseur de papier et véritable ami unique de cette jeune exilée russe que loge une tante venimeuse étouffée par les convenances et les traditions (en deux mots : une vieille bique).



 Tania donc, petite nièce de Tolstoï, bannit ces conventions étriquées et, comme d'autres un Ricard, se promet le bonheur sinon rien ! Pas de compromis, pas de compromission pour celle (comme Franck) qui a du quitter sa Russie natale pour sympathiser avec les nouvelles idées révolutionnaires honnies par son aristocratique ascendance.



Si, par moments, la lecture indélicate de ce carnet intime qui n’était pas prévu être parcouru par nos yeux à l’origine fait penser au guide du routard tant l’exercice de description du vieux Paris est appuyé (et prend des airs de «bien que femme, regardez comme je m’y entends bien pour lire un plan»), il nous fait quand même étroitement pénétrer la psyché de notre jeune déracinée que les folles aventures parisiennes mèneront au Montparnasse à tombeau ouvert (facile, je le concède).



Par le truchement (je gagnais cent points si je plaçais ce mot) de ses plumeux épanchements nocturnes, nous suivrons son itinéraire d’enfant gâtée (très bon Lelouch) en rupture familiale qui, au froufrous à dentelles de soie sauvage, préférera l’austérité de bure des anarchistes et la roture des grisettes parisienne puis la bohème intellectuelle du Paris artistique du siècle naissant (je vous parle d'un temps…) ou apparaîtront Matisse, Apollinaire, Modigliani, Man Ray, Erik Satie ou le douanier Rousseau.



Bien sûr, alternant les époques comme les chapitres, nous ferons également plus ample connaissance avec l’avocate, Camille (Vénus, de son vrai prénom, ( il y a de ces parents, je vous jure!!!)), qui finira par s’intéresser à la Tania de 1910 pour combler un ‘petit vide’ dans sa vie si bien organisée de solitaire travailleuse compulsive au sein d'un prestigieux cabinet international installé à Paris.



La coincée du droit finira par mettre un doigt hésitant dans l’engrenage constitué par l’histoire du monument funéraire avant de s’émouvoir pour la jeune russe au court destin tragique, évidemment (sinon, il n'y aurait pas de bouquin) ! L'engrenage se fera poupées russes, tout nouvel élément en masquant le précédent.



Ses recherches nous permettront de mieux appréhender Brancusi et son œuvre, de le situer dans le milieu artistique d'alors à la faveur maigre (au départ) des pages internet consultées pour ingérer la généreuse genèse de l'original et génial sépulcre.



Mais c'est surtout son implication active (voire bourrine) dans le ‘sauvetage’ du baiser qui m'a le plus plu par son côté thriller administratif (oui, c’est deux mots peuvent se juxtaposer, je vous jure (ne jurez pas Marie-Thérèse)).

Une implication survoltée emmenant le récit dans un élan soudain que la seule lecture du timoré  journal intime ne pouvait pas avoir, risquant même de le noyer dans une mièvrerie crue (on est en pleine inondation, je vous le rappelle).

Alors cet élan devient le média de la passion que Camille va développer pour l'artiste au départ, Brancusi devenant ensuite une métaphore, le bras armé de l'art en général qui donne sens à une vie jusque-là si terne (jeu de mot involontaire) mais qui va devenir baroque (et non barrique).

La morose Camille va se révéler, se réveiller et sortir de la coquille de sa fade banalité comme jadis, Vénus sortit des eaux.



Bon ! À chaque fois qu'un roman mélange fiction et réalité comme un mélangeur chromé Jacob Delafon l'eau froide et l’eau chaude, je reste tiède face à la lecture même bouillonnante, m’interrogeant sur la pertinence d'un tel processus.



Ne vaut-il pas mieux faire soit un travail de recherche approfondi et livrer une réelle biographie quitte à lui donner un habillage romanesque soit s’inspirer du fait réel, certes, mais pour échafauder un roman total faisant fi des protagonistes initiaux au profit de personnages totalement fictifs.



Je reste troublé par cette frontière qui ne se dessine pas, par ce fil du rasoir qui ne tranche pas entre réel et imaginé, frustré de ne savoir démêler l’intrigue romanesque de sa vérité historique. Je suis là brosse à cheveux empêtrée dans la noueuse chevelure de l’ingénue protagoniste que je devine longue et blonde comme la Nathalie de Bécaud (mais la je m’égare (de l'est)).



Un kir littéraire donc au dosage établi, une dose de vrai pour trois doses d'inventé à consommer sur le zinc des toits du baron Hausmann. (Non merci, je ne prendrai pas de cacahuètes pour ne pas prendre d’embonpoint !).

Un cocktail agréable a consommer qui a l’avantage de ne pas donner la gueule de bois (pour une statue en pierre, ce serait un comble), produit dans un style plutôt riche et assez captivant recelant quelques jolies tournures qui font oublier les quelques défauts cités plus haut (le côté GPS).



Maintenant, que dire de cette fin ouverte quelque peu expédiée, des écarts avec la réalité qui n’apportent rien au récit (la mort de Tania, la nature des héritiers, l’ambiguïté de sa relation avec le médecin...) ou du choix de la photo de couverture, belle effectivement mais racoleuse en définitive parce que  sans lien aucun avec les protagonistes et laissant imaginer un contenu plus érotique associée au titre?



Un grand huit émotionnel que ce roman aux allures de parc d’attractions finalement, réunissant plusieurs activités récréatives en un même  point unique mais de façon artificielle, fait de stuc et de toc alors que le sujet offrait tant de possibilités !



Vous rêviez d'une Hispano-Suiza, vous aurez une Chatenet sans permis !



Aussi, pour malgré tout finir en beauté et vous vissez une jolie ritournelle en tête pour le reste de la journée, je conclurai ce commentaire par un Souchon, de bon cru (comme celle de la Seine en 1910):

Je chante un baiser

Je chante un baiser osé

Sur mes lèvres déposé

Par une inconnue que j'ai croisé

Je chante un baiser

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Le baiser

Sophie Brocas s'inspire de deux histoires vraies qu'elle adapte à son gré pour écrire ce roman : une histoire d'amour qui finit tragiquement, et une désolante histoire de gros sous initiée par un marchand d'art.



D'un côté, l'auteure nous donne à lire l'année 1910 du journal intime de Tania, 23 ans, jeune aristocrate russe, tentée par les mouvements de contestation qui traversent son pays ; ses parents l'exilent prudemment à Paris chez une tante acariâtre afin qu'elle suive des études de médecine. De l'autre, un narrateur contemporain à la troisième personne nous permet de suivre Camille, avocate sans ambition et sans passion autre que le tricot ; elle travaille dans un cabinet réputé, et se voit confier par son voisin de palier, directeur des cimetières de Paris, des documents à propos d'un complexe droit de propriété de la sculpture de Brancusi, le Baiser, qui orne la tombe de la jeune Russe qui s'est suicidée par amour, dit-on. Sophie Brocas a transformé l'histoire d'amour qu'a réellement vécue Tatiana Rachewskaïa avec Solomon Marbais qui lui donnait des cours de français, en idylle avec le sculpteur Brancusi : l'artiste inconnu fréquentant les milieux d'avant-garde (Henri Rousseau, Modigliani, Man Ray, Erik Satie, etc.), se révèle infiniment plus romantique que l'obscur médecin roumain. Le casse-tête juridique qui oppose les héritiers de la jeune Russe à l'État français se voit pour sa part très simplifié, même si de nombreux points de droit sont abordés dans les chapitres dévolus à Camille : c'est assurément plus facile à comprendre ainsi et c'est le privilège de tout romancier de s'affranchir de la réalité s'il le désire.



Je n'ai pas aimé ce roman pour d'autres raisons. Malgré le côté fleur bleue qui a tendance à me hérisser, j'ai lu le premier tiers du livre avec un certain intérêt : Tania relate la terrible crue de la Seine de 1910, les tunnels du métro transformés en rivières, les coiffures à la garçonne, les balbutiements d'une émancipation des femmes, Nijinski, etc. ; mais tous ces sujets font seulement partie de diverses énumérations, sauf la crue et l'émancipation des femmes, un tout petit peu développées. Ainsi, le journal de la jeune femme est vite devenu une suite d'énumérations, de considérations banales que j'ai trouvées plates, pour ne pas dire assez souvent niaises, et très répétitives. Les chapitres consacrés à Camille accumulent les clichés des romans sentimentaux : du vilain petit canard qui devient une belle jeune femme, à l'homme rencontré par hasard qui sera le déclencheur de cette extraordinaire transformation, en passant par l'employée assez sectaire, obéissante et timorée qui se transforme soudainement en combattante à l'esprit ouvert, sans oublier la mort bien opportune d'un personnage encombrant… J'ai donc lu les deux derniers-tiers en diagonale. Au vue des excellentes notes et des bonnes critiques, j'ai souvent tendance à me dire que je suis passée à côté d'un bon livre, mais là, franchement, je n'en ai pas l'impression !



Pour des informations sur l'avancée du dossier le Baiser, suivre ce lien : https://www.lexpress.fr/actualite/brancusi-la-suicidee-le-baiser-et-les-millions_2055484.html
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Le baiser

J'ai adoré ce bouquin qui navigue entre deux époques dont les années 1910 dans le Paris bohème.



Tout le côté historique est intéressant, je ne vais pas vous faire le plan détaillé mais l'auteure met en avant le début de l'émancipation de la femme par exemple, la Russie qui commence à muter.



Puis le côté artistique alors oui j'ai encore plus aimé flâner dans l'atelier de l'artiste. Que représente l'art ? La valeur d'une muse pour l'artiste. Le symbole d'une oeuvre, sa valeur morale, peut on considérer une statue sur une stèle comme une oeuvre ? etc... le côté juridique m'a également intéressée.

Un roman intéressant même si la fiction reste de la fiction, on aimerait connaître la vraie histoire de cette jeune fille russe Tatiana, à voir sa photo sur sa stèle elle ne devait pas êtres spécialement heureuse.



La vérité éclatera peut être un jour, qui sait ! Et j'espère que "Le baiser" restera là à veiller sur Tatiana.

Magnifique pour ceux qui s'intéresse à l'art, à l'histoire, et aux énigmes non résolues.

Vous pourrez voir cette tombe au cimetière de Montparnasse, la statues est malheureusement protégée actuellement dans un coffret.

Gageons qu'un jour la loi nous rendra ce Baiser à la lumière.



Pour la partie de Camille, qui se métamorphose au fur et à mesure qu'elle plonge dans ce dossier, c'est également révélateur que parfois il suffit d'un rien pour que tout bascule, que la conscience s'éveille et nous mène vers d'autres chemins, d'autres priorités. Un très bel exemple.



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Le Cercle des femmes

le clan Palin,je devrais dire le clan des femmes Palin! Début du roman Mamie Alice,90 ans, l'arrière- grand-mère de Lia vient de décéder.Temps de deuil; temps des obsèques, Lia raconte Mamie Alice.

Puis vient le moment le plus douloureux pour les proches , vider les armoires, vider les penderies, trier, classer, jeter des années de vie entassées un peu partout.

3 générations s'y mettent,Solange dite Sol la grand-mère,Agnès la petite fille et Lia l'arrière petite fille.Et c'est Lia qui exhume planquée sous l'armoire une vieille boite et là leur monde bascule. Mamie Alice n'a pas tout dit loin de là.Marie l'amie d'enfance d'Alice venue pour les obsèques va distiller d'autres informations.(au passage chapeau ce personnage, 90 ans , ancienne photographe, la cigarette à la main, elle parcourt sans problèmes la distance Séville, les Landes au volant de sa voiture!!!....)

Secret de famille il y a , pas n'importe lequel certes mais peut il expliquer l' androphobie de toutes ces dames? Sophie Brocas a t' elle des comptes à régler avec la gent masculine? Aucun poncif ne nous est épargné!Heureusement pour elle et pour nous Lia va aller au bout de ses questions et obtenir du moins en partie des réponses pour aller de l'avant

ah ces challenges! en bref un roman agréable qui risque de s'oublier aussi vite qu'il aura été lu mais ce n'est bien sûr que mon très modeste ressenti.

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Le Cercle des femmes

J'ai dévoré ce roman en un après midi .

j'ai été bouleversée par ce secret si inattendu.

J'ai apprécié la détermination de Lia à vouloir savoir, faire parler sa mère, sa grand-mère.... Nos ainés ont du mal à parler de leur vie. Après , on doit passer des heures à faire parler les documents aux Archives Départementales pour comprendre notre histoire familiale en généalogie!

"je ne veux pas en parler"...Qui n'a jamais entendu cette phrase dans une famille quand on veut évoquer les drames (morts, guerres, souvenirs...) . Ce roman a eu un écho en moi. Les personnages sont parfaits dans leur rôle. Toutes les zones d'ombres n'ont pas été levées , ça me chiffonne mais ça n'entrave en rien le fait que je suis ravie d'avoir croisé ce roman . Si vous aimez les secrets, vous pouvez tenter de rencontrer ces femmes Palin....
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Le baiser

Dans ce roman que je lis dans le cadre de la sélection pour le prix Charles Exbrayat 2019 auquel participe la médiathèque de ma commune, Sophie Brocas nous offre le portrait de deux femmes dont le destin va se croiser à deux époques différentes . C'est de ce fait un coup de projecteur sur l'évolution de la condition féminine en un siècle.



1910, Tatiana, jeune russe de 23 ans a été exilée chez sa vieille tante à Paris à cause de ses idées non conformes à son statut d'aristocrate. Sa famille a accepté qu'elle fasse des études de médecine, en attendant de lui trouver un bon parti à épouser. C'est d'une part son journal intime que le lecteur découvre.

Alternant avec ce dernier, Sophie Brocas nous raconte l'histoire de Camille, avocate plutôt austère qui se voit confier une mission très spéciale. Par tous les moyens juridiques à sa disposition, elle doit empêcher que la statue signée Brancusi dénommée "le Baiser" qui orne la tombe d'une jeune fille russe au cimetière Montparnasse, soit enlevée et récupérée par le nouveau propriétaire de la concession. L'auteure s'est inspirée d'un fait réel, car cette tentative de spoliation est exacte, pour imaginer ensuite l'histoire de Tatiana.



Je dois avouer que l'intrigue sentimentale de ce roman ne m'a pas passionnée du tout. Je n'ai pas aimé le personnage de Tatiana, très critique à l'égard du système dans lequel elle a été élevée, pleine de bonnes intentions à l'égard de son prochain, mais qui aime bien quand même assister aux défilés de haute-couture de Paul Poiret... Cette naïveté qui transparait dans son journal est exaspérante. J'ai trouvé également l'ensemble décousu étant donné que de nos jours, Camille mène son enquête à l'aveugle, n'ayant pas eu accès au journal de Tatiana. Les chapitres sont longs et le style d'écriture alterne entre un côté très enfantin dans la retranscription du journal et plutôt lourd dans les questions juridiques auxquelles est confrontée Camille.

Quelques points positifs malgré ce manque d'intérêt global : j'en ai appris un peu plus sur l’œuvre de Brancusi. Ayant déjà vu la sculpture du "Baiser" au cimetière Montparnasse, cela m'a donné envie d'aller découvrir la reconstitution de son atelier à Beaubourg (à prévoir lors d'une prochaine visite dans la capitale). Ce livre reste intéressant pour la description du milieu artistique de ce début du 20e siècle et pour le questionnement qu'il soulève sur la propriété des œuvres d'art. Cette lecture se solde par un 8/20.
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Le baiser

Le "Baiser" de Brancusi!

Chef d'œuvre exposé à ciel ouvert

sur la tombe de Tania,

dans le cimetière du Montparnasse.

Sophie Brocas nous raconte l'histoire

de cette jeune fille russe, morte d'amour en 1910.

Ce récit est passionnant, il nous fait franchir la porte

des ateliers d'artistes, nous parle de leurs liens .

Satie, Duchamp, Le Douanier Rousseau et bien sûr

Le beau Brancusi.

Il est question de liberté, d'émancipation,

autant dans l'art que dans la facon

de penser et de vivre.

Il est surtout question

d'une passion qui ressemble au "Baiser:

tant les amants ne font plus qu'un.

Mais les histoires d'amour

finissent mal en général. ....

et cet amour sera brisé.

La sculpture magnifie

avec plus bel hommage

cette trop jeune morte

qui a dû être, tant aimée

mais aussi, abandonnée.



A qui appartient cette œuvre d'art?

Qui menace de la desceller.?



Une autre femme Camille,

avocate à Paris et New York

transfuge de classe,

quitte son chemin rectiligne

pour défendre cette œuvre et empêcher

que Tania ne meurt à nouveau

si le "Baiser" est descellé.

Sophie Brocas nous entraîne

dans le labyrinthe juridique infernal

du droit funéraire et de la propriété ..



Le journal de Tania s'intercale

avec l'enquête de l'avocate.

C'est une lecture captivante

sans creux de rythme

qui m'a appris bien des choses

que j'ai envie d'approfondir. .





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Le baiser

Un roman intéressant sur un sujet original : le droit à la propriété dune oeuvre constitutive d'une pierre tombale... et ce d'autant que l'artiste aujourd'hui bien coté, Brâncusi, n'est pas d'origine française, mais a pourtant fait don de ses oeuvres à la France ...

Le roman s'articule autour de 2 visions de femmes. L'une d'origine Russe et venue en France dans les années 1910 et l'autre contemporaine.

J'ai aimé le regard de Tatiania sur les sociétés Russe et Française et en particulier sur le mouvement artistique de ce début du vingtième siècle.

J'ai regretté le style un peu facile de l'écriture .

Je pense que le sujet pouvait être plus creusé. Les amities artistiques sont survolées au profit de la bleuette à l'eau de rose.

Je suis restée un peu sur ma faim, mais l'histoire reste agréable et l'intrigue originale.

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Le baiser

Constantin Brancusi, vous connaissez ? Et sa sculpture « Le baiser » ?

Je me souviens d'en avoir entendu parler il y a quelques années lors de la bataille judiciaire menée par les héritiers. Quand ma libraire m'a suggéré cette lecture, je n'ai pas hésité. Découvrir une figure célèbre via le roman, style littéraire empreint d'émotions, attise toujours ma curiosité. L'occasion était trop belle : je n'y connais pas grand chose en sculpture et encore moins en art moderne. Chouette !



Le directeur des cimetières de la ville de Paris contacte la jeune avocate Camille Ravani spécialisée dans le droit de propriété. Un marchand d'art a été mandaté pour démanteler l'oeuvre de Constantin Brancusi qui orne la tombe de Tatiana Rachewskaïa, jeune russe décédée en 1910 par amour. Sa tombe au cimetière du Montparnasse est devenue, grâce à sa sculpture « Le baiser », un lieu de recueillement pour les couples amoureux.

Il existe trop peu d'informations sur cette jeune aristocrate russe de 23 ans, Sophie Brocas nous conte son arrivée à Paris et imagine sa rencontre avec Constantin brancusi. Mais son roman propose plus et c'est là tout son intérêt. Plus de cent ans que cette oeuvre est exposée dans le musée à ciel ouvert qu'est Paris. L'art doit-il être enfermé, privatisé, monétisé ? N'appartient-il pas à l'humanité ? Ne doit-on pas le protéger ? Et que faire de cette promesse faite à une morte ?



Beaucoup de réflexions qui m'ont questionnées. Je vous laisse aussi découvrir comment Camille va défendre « Le baiser » pour qu'il soit maintenu sur la tombe d'une jeune femme morte par amour. Et puis, pouvoir avoir accès à l'atelier du sculpteur Brancusi et voir naître ses œuvres, c'est magique.

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Le Cercle des femmes

Mamie Alice vient de mourir.

Le clan Palin se retrouve dans la maison familiale des Landes.

Il y a sa fille, Solange dite Sol

Sa petite-fille Alice

Son arrière petite-fille Lia

En vidant la maison, elles tombent sur une boîte révélant un secret de famille.

Expliquerait-il la vie sentimentale difficile de ce cercle féminin ?

Voilà un livre très plaisant à lire, qui décortique ces générations de femmes avec sensibilité et psychologie.

Un secret peut-il déterminer des vies ?

Est-il possible de se sortir de cette spirale ?

C'est Lia qui raconte, qui veut savoir, qui veut s'en sortir.

Les personnages sont véridiques

Le style est très agréable.
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Le baiser

Un roman à la fois romantique, historique, culturel, juridique et sur l'émancipation de la femme, ce qui en fait une lecture plutôt variée et enrichissante.



Une sculpture de Brancusi, le Baiser, se trouve sur la stèle funéraire d'une jeune femme nommée Tatiana au cimetière Montparnasse de Paris. Pourquoi cette sculpture est-elle sur la stèle funéraire de cette jeune femme ? Tel est le point de départ du roman de l'auteur.



Qui est cette jeune Tatiana, jeune femme qui s'est suicidée sans qu'on en sache réellement la raison ?

Sophie Brocas imagine son histoire et nous la raconte avec délicatesse à travers le journal intime de Tatiana.

Une merveilleuse idée qui m'a permis de me mettre dans la peau de cette jeune femme qui souhaite s'émanciper et refuse de s'enfermer dans le carcan de la bonne société.



En parallèle, on retrouve le combat contemporain de Camille, avocate bien décidée à freiner le souhait de son nouveau propriétaire de retirer la statue de la stèle.

Au-delà de l'aspect romanesque, artistique et culturel de l'histoire, l'auteur pose également la question des œuvres d'art et de l'explosion de leur valeur sur le marché.



Un roman agréable et plaisant qui offre une balade dans le Paris du début du XXème siècle.
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Le Cercle des femmes

J'ai acheté ce livre sur les précieuses recommandations de ma libraire indépendante préférée (Entre les Lignes). Elle ne l'avait pas lu mais une cliente,que je ne connais pas, lui en avait dit du bien. Et comme nous avons semble-t-il des goûts communs, elle me l'a conseillé. Je lui en sais gré car cette lecture m'a nourrie.



Imaginez 4 générations de femmes. Certes Alice l'arrière grand-mère n'est plus de ce monde, et c'est d'ailleurs la raison pour laquelle les 3 générations suivantes sonc réunies chez elle. Que faire une fois que l'aieule est décédée ? Et bien trier ses affaires pour savoir quoi conserver, quoi donner et quoi jeter. Evidemment, aucune de ces 3 femmes ne pensait découvrir un secret jalousement conservé depuis plus de 60 années.



Si le secret est rapidement dévoilé, la manière dont chacune des 3 femmes de la génération suivante vivra avec sera abordée au fil de chapitres consacrés à toutes les protagonistes. Et c'est alors à une sorte de relecture de leur vie que se livreront la fille et la petite fille d'Alice. Quant à Lia, l'arrière petite fille âgée de 20 ans et qui démarre sa vie amoureuse, elle a besoin de comprendre celle des femmes des générations qui l'ont précédée pour se construire son indentité propre et ne pas reproduire leur schéma.



J'ai apprécié le thème du secret de famille, la réflexion sur le couple, la souffrance et la manière de vivre chacune de manière différente la douleur...

De nombreux passages m'ont nourrie et c'est la raison pour laquelle j'ai recopié plusieurs citations.



Une belle manière de démarrer cette année littéraire 2015.
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Camping-car

Jeannot, Alexandre et "Moz" sont trois vrais amis, parisiens et sexagénaires..

Lorsque Moz ne se présente pas au rendez vous qu'aucun d'entre eux n'a jamais manqué, on s'inquiète, forcément.

Jeannot, pour dérider son ami et l'aider à se confier, propose un voyage en camping-car ( le sien).

Au cours de ce périple, les langues se délient, et Sophie Brocas décrit les personnages et , en italiques, raconte leurs histoires.

C'est plein d'humour, les personnages sont attachants, c'est plutôt bien écrit.

Un roman vite lu, mais pas si léger que cela!

La fin est assez drôle.

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Le baiser

Le Baiser de Sophie Brocas est un roman qui mélange fiction et réalité autour de la sculpture le Baiser de Constantin Brancusi.

La réalité : Au cimetière du Montparnasse à Paris il y a la tombe d'une jeune russe, Tatiana Rakoska, décédée en 1910.Sur la stèle de sa tombe est érigée la sculpture le Baiser de Constantin Brancusi. Aujourd'hui cette oeuvre est recouverte d'un coffret en bois et surveillée en permanence par la vidéo. Cette oeuvre fait l'objet de convoitise et certains souhaiteraient l'acheter, la déboulonner ou la transférer dans un musée.

La fiction : Autour de cette réalité Sophie Brocas à bâti un roman autour du journal intime de Tatiana Rakoska et de Camille Ravani , jeune femme avocate d'affaires dans un grand groupe d'avocats à Paris de nos jours.

Le voisin de palier de Camille, Marc Comard qui est directeur des cimetières parisiens lui demande d'intervenir en tant qu'avocate car il a connaissance d'un projet de descellement de l'oeuvre de Brancusi au cimetière du Montparnasse.



A travers ces deux personnages , Tatiana et Camille, Sophie Brocas va nous faire faire voyager entre les années 1910 et notre époque actuelle .

Pour les années 1910 elle va bâtir le journal intime de Tatiana qui nous apprendra les raisons de sa présence à Paris , ainsi que les raisons de la présence de cette oeuvre sur sa tombe.

Pour notre époque actuelle, Camille va partir à la recherche des héritiers de la famille de Tatiana mais aussi des héritiers de Brancusi.

Ce journal intime et cette recherche des héritiers va nous emmener dans l'aristocratie russe exilée à Paris, dans la vie de bohème des artistes parisiens .

Tatania par son journal intime va aussi nous parler de son besoin d'émancipation féminine et de liberté.

Camille à travers ces recherches va nous emmener dans le monde de la propriété des oeuvres d'art. Droit de propriété, droit moral, donation d'une oeuvre.Droits funéraire et cineraire: qui est proprietaire d'une concession - distinction entre caveau et monument funéraire .

Grâce à cet aller retour permanent entre 1910 et aujourd'hui le roman est passionnant et procure un réel plaisir de lecture et de découverte sur l'oeuvre de Brancusi et sur la propriété des oeuvres d'art.

Aller faire une visite au cimetière du Montparnasse et à Beaubourg pour voir l'atelier de Brancusi sera l'objectif d'un prochain voyage à Paris.

Un bémol sur ce roman : le côté fleur bleue de Camille et quelques facilités de scénario dont pâtit la lecture.

Raison des 3 étoiles






Lien : https://auventdesmots.wordpr..
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Le baiser

il y a dans « La Tresse », roman de Laetitia Colombani, un personnage Sarah qui est assez semblable à celui de Camille dans « Le Baiser », avocate, célibataire qui donne tout à son cabinet. "La Tresse" raconte assez pareillement le combat de trois femmes pour sortir de leur condition.



Que ce soit chez Camille ou chez Tania, dont la tombe est surmontée du « Baiser » de Brancusi, il y a donc cette même volonté de changement, cette aspiration à sublimer son existence. Il est fort probable que c'est aussi le ressort secret qui anime madame la préfète Sophie Brocas lorsque qu'elle devient auteur inspirée et talentueuse, une fois ses fonctions quittées et tente de redonner à l'art sa véritable place, très loin des incroyables marchandages qu'il suscite parfois.



En dehors de ces supputations existentielles, j'ai trouvé le roman bien mené, l'écriture fluide, inspirée et prenante. Et l'on prend plaisir à suivre surtout Tania dans le Paris de Brancusi et à partager avec elle ses espoirs d'émancipation et de liberté.



Aujourd'hui, la sculpture de Brancusi est enfermée dans une caisse, victime d'une véritable bataille judiciaire. Un marchand d'art français a convaincu les héritiers russes de la jeune suicidée du cimetière du Montparnasse de leur droit à revendiquer le démontage et probablement la vente aux enchères. Le roman en cela s'est écarté de la véritable histoire de cette oeuvre qui au fond, est tout aussi palpitante.
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Le baiser

« Le baiser » de Sophie Brocas fait référence à la sculpture de Brancusi qui orne la tombe de Tatiana, jeune aristocrate russe suicidée à l’âge d e23 ans et dont on ne sait rien de la vie. Cette œuvre d’art est le fil conducteur de ce roman qui se lit d’un trait grâce à l’écriture évocatrice de Sophie Brocas.

Tout part d’un fait divers lorsqu’un marchand d’art revendique la propriété du baiser qui orne la tombe de Tatiana. L’auteure nous entraine dans le sillage de Camille, avocate dans un grand cabinet international où elle travaille dur et s’ennuie. Sa vie va basculer quand le directeur des cimetières de Paris va lui demander de sauver la sculpture de l’avidité des marchands car la côte de Brancusi ne cesse de grimper à des sommets vertigineux. Piquée par le mystère de cette inconnue dont la tombe se pare d’une œuvre inestimable, Camille va batailler pour que la mémoire de cette jeune inconnue ne disparaisse pas avec l’enlèvement de la sculpture. Ce combat va la révéler à elle-même et ouvrir d’autres perspectives dans son quotidien de célibataire solitaire et d’avocate matérialiste.

En parallèle, l’auteure brode à petits points délicats l’histoire de cette Tatiana en nous ouvrant son journal intime. Elle imagine la jeune fille russe quittant Pétersbourg et la police du tsar pour Paris où elle trouve refuge chez une tante collet monté. Tout en suivant des études de médecine, elle n’aura de cesse d’échapper à sa terrible tante pour fréquenter socialistes, anarchistes et artistes. Elle a même une amie ouvrière et libre, Martha, une piqueuse de bottines, qui prône l’amour hors mariage. A travers ce personnage, l’auteure nous parle de la condition féminine à cette époque rude pour les femmes qui doivent gagner leur vie.

Á la faculté de médecine, Tatiana assiste un médecin dans ses recherches contre la tuberculose. C’est lui qui va lui présenter Brancusi, ce sculpteur roumain encore inconnu. Elle sera sa muse et nouera avec l’artiste une liaison romanesque avec tous les risques qui se peuvent imaginer.

Nous sommes en 1910, difficile pour une jeune fille issue de l’aristocratie d’aimer librement et Tatiana en fera la douloureuse expérience.

Ce roman mêle avec subtilité deux histoires avec plus d’un siècle d’écart et, très vite, je me suis laissée entrainée dans le sillage de Camille la battante et Tatiana l’amoureuse romantique.

Outre l’histoire, il y a aussi dans ce roman la réflexion sur l’art et sa symbolique, sur une œuvre et sa confiscation pour des raisons marchandes.

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Le Cercle des femmes

Avis partagé sur ce livre.



J'ai trouvé l'histoire intéressante mais la démonstration trop appuyée.

La plume (trop) appliquée de l'auteur donne naissance à de beaux moments, j'ai relevé à ce titre plusieurs citations qui m'ont parlé ou touchée.

Mais, de nombreux passages sentent l'écriture appliquée, en particulier dans les descriptions d'états d'âme ou les dialogues où les personnages expriment leurs sentiments. Je n'y ai pas cru. Dommage.
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Camping-car

Jeannot le comique de la bande conduit des bus sur les lignes des quartiers populaires de Paris. Alexandre haut fonctionnaire est mis sur la touche et exerce le métier d'entrepreneur des pompes funèbres pour les chiens. Francis "dit" Moz travaille à l'opéra. Tous les trois ont soixante ans ou presque et sont amis depuis de longues années. Pour aider Moz à se sortir de ses problèmes ils décident de partir en voyage dans le camping-car de Jeannot.

Ce roman n'est pas seulement l'histoire d'une petite promenade entre copains. C'est beaucoup plus que cela. Sophie Brocas à travers le regard de ces trois hommes parle de la peur de vieillir, de la sexualité, de la place de ce que l'on nomme les seniors dans notre société, des blessures de l'enfance .

Camping-car est drôle et touchant à la fois et révèle aux femmes bien des peurs des hommes.
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La Sauvagine

Je n'ai que très peu lâcher ce roman et l'ai lu en l'espace d'une journée. Parce qu'il se lit très vite, mais aussi parce qu'il m'a tenu jusqu'à la fin !



J'ai beaucoup aimé la résilience de Mado, face à sa vie, à ses erreurs, à son grand frère,...

Elle ressemble à nous tous, avec nos préjugés, nos doutes, nos peurs...

Mado fait preuve d'un grand courage, mais aussi d'une bienveillance admirative envers toutes les personnes qui l'entourent. Et ce, malgré ce qui lui arrive.



Et ça fait du bien ! Parce qu'on se dit que la vie, même si parfois elle nous envoie ce genre de coup dur,

derrière il peut en découler de bonne chose, comme ici. Un grand frère repentant, un pactole à la banque, l'amour des siens...



Une lecture qui m'a donné le sourire et parfois faite rire que je recommande pour décrocher.
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