Les mots, c'est tout ce qui nous survivra.
J'attends et je ne peux m'empêcher de frissonner en pensant qu'elle ne reviendra peut-être jamais.
-Qui que quoi ? bafouille Papa Ours. Boucle d’Ours ? Avec une jupe rose et des couettes blondes ? NON, NON, NON !
Tu es la partie manquante. Tu es celle que je ne suis pas. Et, je le sais, je suis aussi celle que tu aurais voulu être, hein ? Toutes les deux, on est comme une lune. Découpée en quartiers. Mais une seule à la fois. J'ai jamais été aussi heureuse qu'avec toi (...). Parce qu'avec toi je suis entière. Il n'y a plus de place pour le vide ou la peine ou les regrets quand t'es là.
De toute les formes d'autorité, la religion était celle qui m'exaspérait le plus. La guerre avait prouvé que les soutanes blanches et les ors des églises s'accommodaient très bien de la souillure du sang. La religion n'est rien d'autre qu'un corset dans lequel les puissants tentent depuis longtemps d'enfermer les pauvres gens, et les femmes bien plus sûrement.
Elle avait appris de son père que sous les plus beaux sourires des hommes se cachent souvent des gueules de loup. Des appétits féroces. Une noirceur insondable. Mieux valait s'en méfier. Etouffer la colère. Alors, elle se contentait de peindre sur ses lèvres un maigre sourire. Elle s'enveloppait de son manteau de silence écarlate et attendait que les hommes passent. Parce qu'ils finissaient toujours par passer.
A quoi bon lire si les livres sont justes des miroirs? Surtout quand les miroirs ne renvoient pas la lumière mais l'obscurité.
J'étais devenue institutrice avec le rêve que je pourrais peut-être contribuer à construire un monde meilleur. J'avais l'espoir de former des adultes qui ne céderaient pas à la barbarie, qui plus jamais ne prendraient les armes pour les chimères d'un seul homme, qui ne réduiraient pas leurs voisins au rang d'animal. Et plus que tout je voulais que les femmes puissent aller librement dans ce monde de demain. Débarrassées de toutes les chaînes que les hommes avaient attachées à leurs pieds.
Doucement, le soleil se réveille. Alors on danse, on joue, on rit.
On se sent même un peu moins seul.
Et bientôt, l'hiver s'en va, à petits pas, abandonnant ses petits trésors derrière lui.
Et le printemps refleurit.
Alice aime bien quand une fourmi lui chatouille le bout des pieds.
Et aussi sentir la caresse de l'herbe verte entre ses orteils.
Dis-moi vite!
Dis-moi tout de suite!
Combien de temps ?!
Combien ? Je veux savoir!! Combien de temps faut-il pour devenir grand?
C'était le premier loup que je rencontrais. Je veux dire: pas un loup de dessin animé ou de conte de fées.
Non, c'était un loup pour de vrai: dents jaunes, grands yeux, oreilles pointues et queue touffue.
En ville, tout le monde l'appelait Ti Poucet.
A cause de sa taille.
Et à cause des cailloux.
Les trois cailloux qui traînaient toujours au fond de sa poche.
Ti Poucet, on disait, avait préféré manger les miettes de pain et mettre les cailloux dans sa poche.
Plutôt que de les semer sur le chemin.
Plutôt que de suivre ses frangins.
Plutôt que de rentrer chez lui.
Plutôt que de retrouver ses parents un peu trop méchants.
Alors Ti Poucet n'avait plus de parents.
Il passait son temps sur les trottoirs,
à jongler avec ses trois cailloux.
Parce que qu'est-ce qu'on peut faire d'autre avec trois cailloux ?