Citations de Stéphane Servant (572)
Moi, je n'avais jamais vu de monstres mais je savais qu'ils étaient tout près. Dans ma chambre, quand le sommeil tardait, parfois ils faisaient grincer la porte du placard, parfois ils glissaient sur le miroir, parfois ils se faufilaient sous mon lit et quand je finissais par m'endormir, souvent ils me suivaient jusque sous mes paupières pour transformer mes rêves en cauchemars.
Otto m'a regardé de ses yeux ronds. Il s'est mis à chanter et j'ai chanté avec lui. Une chanson qui disait que les monstres nous ressemblent parfois. Et que les cages sont faites pour être brisées.
Allons, allons ! Un vrai ours n'a jamais peur ! Moi, si je croise un crocodile, cric crac, je l'attrape et j'en fais un paillasson pour m'essuyer les pattes.
- Peu importe le passé, petite. Je suis peut être orgueilleux mais pas vaniteux. Je ne t'ai pas raconté ça pour dire qu'un j'avais été quelqu'un. D'ailleurs, je suis beaucoup plus aujourd'hui que ce que j'étais hier, je te l'assure. Et si j'écris, ce n'est pas par nostalgie, pour faire revivre le passé. Non j'écris pour demain. Pour ceux qui viendront après nous.
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Mais chez tout le monde, les cases sont fixées depuis l'enfance, là, comme des barrières dans nos têtes, et si tu joues pas le jeu, le monde te casse les dents. Les gens aiment pas qu'on sorte des cases, parce que ça leur fait prendre conscience qu'ils sont enfermés dedans.
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« Depuis que le monde est le monde, ils toujours la même tête et elle n’est pas très jolie. D’autres que moi diraient même qu’il a franchement une sale gueule. On ne peut pas leur donner entièrement tort. […] Un jour, j’ai lu que la vérité est toujours confisquée par les plus forts. C’est faux. Elle appartient à ceux capables d’imposer le silence. […] Si je suis capable de mourir, vous devez accepter que je puisse aimer n’est-ce pas ? »
- moi, en attendant d'être mort, j'espère qu'on sera vivants. Tous les deux. Très longtemps.
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" Si je suis capable de mourir, vous devez accepter que je puisse aimer n'est-ce pas ?"
T'as pas peur du monstre parce qu'il te ressemble, paraît qu'il est aussi laid que toi, a déclaré Max en grimaçant.
« Celui que le monde entier nous envie. Celui que tout le monde craint. Le seul et l’unique... » Le dompteur a fait claquer son fouet au-dessus de nos têtes. « Le Monstre d’érêves »
Il y avait quelque chose de très apaisant dans l'acte de peindre sans se soucier de ce qui allait naître sous le pinceau. Une liberté totale qui rappelait à Célia ses courses dans la forêt avec Alice. Une animalité brute qui balaie tous les doutes, toutes les angoisses. Il n'y a plus que le geste, débarrassé de toute intention. Un présent qui explose sur la toile.
Mais qu'est-ce que la vérité sinon un regard singulier sur ce qui entouré ? Une manière très personnelle d'organiser le chaos.
Célia avait alors pensé que les vieilles personnes sont un peu comme les enfants. Pour être heureux, il leur suffit de croire à leurs propres histoires.
Souvent je me dis que l'adolescence n'est qu'un décor tendu pour camoufler l'adulte qui grelotte de peur en dessous.
Sans la peur de la chute, on ne ressent peut-être pas le plaisir de la liberté.
Oui, nous étions tout ça mais nous étions enfin nous-mêmes. Différentes et fières de l'être.
Un homme, ça doit être fort, courageux, dur. Une femme, ça doit être belle, douce et s'occuper des gamins. mais tout ça, c'est du n'importe quoi. C'est une manière de nous enfermer, les femmes comme les hommes, dans des cases. De toutes petites cases.
Tu sais, avec les Félines, avec toi, j'ai appris ça: on peut être ce qu'on veut. On a le droit d'être comme on veut.
La peur me perforait le coœur. Mes sens étaient aiguisés, mes émotions extrêmes. Nous redécouvrions que l'homme avait toujours essayé de domestiquer chez lui. L'empathie naturelle. Un lien direct et viscéral avec des forces invisibles mais pourtant bien présentes Nos ceurs étaient des sismographes. Des mécanismes de précision. Un rien et nous pouvions fondre, jaillir ou nous écrouler. Nous étions dures, tranchantes, sensibles, émotives, sans concessions.
C'est pour ça que ça a été si difffcile.
Cest pour ça que ça ne pouvait que mal tournait!