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Citations de Stéphanie Bodet (89)


Elle rêvait d'un avenir désirable. Elle aspirait à une épidémie de rêves, Ur contagion d'idées !
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En voyageurs, nous avions restreint nos murs et notre toit auX frontières de notre corps, tout à la joie de laisser filtrer le vent et la grande rumeur du monde dans nos chambres intérieures. Heureux de nous laisser dépoussiérer, désencombrer. Le sentiment d'étrangeté que nous éprouvons à l'égard de notre logement, de notre vie, lorsque nous rentrons, n'en est que plus fort. Tout nous parait soudain trop grand ou exagérément meublé.

C'est cette impression de « trop » qui domine. Trop de tout. De linge, de meubles, de vaisselle, de relations, de rendez-vous... Toutes ces choses que nous possédons et qui nous possèdent bien davantage. La plupat du temps, ce flottement entre notre univers et nous, cette incertitude face aux objets, à ce qui façonne notre vie, ne dure pas. Très vite, trop vite peut-être, nous préférons oublier cette sensation inconfortable pour chausser nos pantoufles. Réintégrer l'image familière que nous nous faisons de notre existence. Notre empreinte sur les choses nous rassure. Elles sont bien à nous, nous sommes bien à elles. Sentiments d'appartenance mutuelle et d'identification apaisants...

Certaines fois, plus rares, il se produit une rupture soudaine, un craquement net, que seul peut percevoir celui qui le vit. Aux yeux des autres, rien n'a changé. Mais pour soi, tout est différent. Inquiétante étrangeté. Ce sentiment de séparation est si fort qu'on est prêt à tout abandonner sur-le champ. En réalité, ce qu'on prend pour un brusque chavirement de tout l'être n'est que la rupture de cette étoffe fragile qui noUs reliait au passé et qui avait commencé son lent travail| d'usure en silence. Pour se déchirer tout à fait, il ne lui manquait que l'occasion de se distancier. Ce que procurent le voyage, la rencon tre. L'occasion de poter un regard neuf sur l'existence. Est-ce bien cela ma vie, la vie ? se dit on soudain. Lorsqu 'on en doute, un point de non-retour est atteint.

On n'en revient jamais.
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Je me suis laissé prendre à cette présence absence (..). (NICOLAS BOUVIER)
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Redonner à l'espace intime sa intime sa valeur primitive de refuge et d'ancrage, d'accueil et de partage. Revenir à l'essentiel au fond, une vie simple, fondée sur Une conscience vigilante. Apprécier le luxe authentique. Le temps, le silence, l'amour et la nature...
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- Chacun bricole comme il le peut son bonheur personnel, sourit Emily, mais le véritable habiter a lieu là où sont les poètes...
- Ca alors ! Vous faites référence à Bachelard ?
-Je n'ai guère de mérite car i'ai écrit un mémoire, resté inachevé, précise-t-elle, sur La poétique de l'espace..
-Dites-m'en plus, demande Mark saisi par la curiosité. Emily sent le rouge lui monter aux joues. - Eh bien, poursuitelle en retrouvant son assurance, j'ai essayé de pratiquer ce que Bachelard appelait une "topo analyse", c'està-dire, pour le citer de mémoire, l'étude psychologique systématique des sites de notre vie intime. Pour illustrer son essai, Bachelard puisait dans l'ceUvre des grands poètes et des grands romanciers. De mon côté, je me suis attachée à examiner la façon dont nos contemporains se réapproprient leur espace vital.
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Paris offrait un parfait refuge aux déserteurs de son espèce. Ceux de la douleur et du chagrin. Elle dilverait le sien dans la foule. Héraclitéenne, la Seine lui rappellerait que tout passe. Elle s'oublierait pour renaître.
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Elle n'avait trouvé de repos que dans le mouvement. Chaque jour, elle descendait le long de la falaise pour atteindre le rebord d'une petite vire rocheuse à ras de l'eau. Et elle plongeait. Les jours de mistral, le froid la saisissait, et il fallait nager, nager au large pour se réchauffer. Lorsqu'elle n'en pouvait plus, elle revenait. S'agrippait au rocher coupant pour s'extraire des vagues, griffant ses pieds et ses mains sur ce calcaire abrasif. Et elle passait le reste de la journée à marcher et à grimper, partout où elle le pouvait, jusqu'à l'épuisement.

Un soir, alors qu'elle escaladait sans assurance une paroi plus raide et plus haute que les autres, elle avait soudain réalisé I'absurdité de la chose. Le rocher était friable. Elle se mettait bêtement en danger. Si une prise cassait, elle rebondirait le long de la paroi et disparaitrait dans la mer. Elle réalisa que, depuis Son départ, elle avait inconsciemment cherché à imiter Tom, à rejouer sa vie, en empruntant une voie qui n'était pas la sienne.

Cette prise de conscience l'amena à ralentir, à s'extraire d'un rythme devenu frénétique et aveugle, pour faire face auU vide et à l'absence. À sa solitude. Elle retrouva peu à peu le goût de la flânerie, savourant avec lenteur sa promenade au bord de la côte, déchiffrant les rainures d'un caillou ou l'écorce d'un pin. S'asseyant, immobile, des heures durant, sur un petit promontoire, le visage tourné vers la mer. Une qualité de présence qui intensifiait chaque seconde écoulée. Au contact des éléments, elle avait senti croître en elle une forme d'apaisement. Une force nouvelle.
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Ce matin-là, en tisonnant la braise, elle avait clairement entendu cet appel résonner en elle : il est : temps. Temps de quitter ton ermitage, temps de rompre le jeûne et de revenir au monde.
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On n'enferme pas un fauve !
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Elle se demandait ce qui l'avait fait tenir, rester, à la suite de ce triste épisode qui les avait éloignés l'un de l'autre. La nostalgie de leur amour passé ? L'habitude ou l'espoir de le retrouver un jour tel qu'elle l'avait aimé ? Son attachement au mazot, peut-être, et à cette vie sauvage et solitaire ?
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- Sauf ton respect, Jean, je crois que la prise de risque est une histoire d'ânge. Peut-être qu'on la tolère moins lorsqu'on vieillit.
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Un ami, amputé des orteils à cause de gelures, avait tenté, un jour, de lui expliquer l'élancement lancinant du membre fantôme. Cette partie du corps qui a cessé d'exister sur le plan physique et qui continue pourtant à vivre d'une vie invisible, à faire souffrir malgré l'absence. C'était ce qu'elle ressentait à chaque heure du jour, une douleur d'âme fantôme.
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La montagne le lui avait pris. C'était écrit. Elle lui avait to ut enlevé, même sa mort. C'est à elle seule qu'il appartenait, qu'il avait toujours appartenu.
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Le jardin est une école de philosophie
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Ces escapades la ravissaient mais elle appréciait de redescendre, de faire de simples promenades dans les bois, de chercher des chanterelles ou de cueillir les dernières framboises sauvages. Elle sentait qu’elle appartenait à cet étage alpin, l’étage médian, celui des alpages à l’orée des forêts, des myrtilles et des granges serties d’une herbe tendre, piquetée de l’étoile bleue des gentianes. L’étage des bêtes et des hommes
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Elle tentait de vivre en harmonie, de s’accorder à la nature, à sa nature, alors qu’il cherchait à tout prix à s’affranchir de la sienne.
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Effectuer des gestes concrets, retrouver le silence et la lenteur, cuisiner en amoureux, sentir un parfum de confiture embaumer le mazot, et gravir, le soir, l’échelle de meunier pour se glisser ensemble dans leur lit ouvert sur les étoiles.
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On sympathisait et on se retrouvait pour grimper. On parlait de méthodes pour franchir un passage, de prises, de réglettes, de trous, d’aplats, on parlait de ses rêves de rocher mais rarement du quotidien. Magie de ces amitiés un peu étranges, fondées sur la seule passion.
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Or le véritable agir est dans cette disponibilité, cette présence à ce qui est? Il n'y a rien d'autre. Agir pour la joie d'agir, grimper ou faire du yoga pour la joie de le faire dans l'instant. Dans cet agir, les catégories sont dépassées, il n'y a plus d'action ou de non-action, d'agissant ou de non-agissant. Autrefois, il me tardait de semer pour récolter. Aujourd'hui, je prépare la terre sans hâte.
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Faites en sorte que votre existence soit un contre-frottement qui arrête le mouvement de la machine.( HENRY DAVID THOREAU)
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