Citations de Stéphanie Bodet (89)
Le premier contact avec une voie ressemble à une rencontre amoureuse. On en a rêvé de loin, on la découvre soudain dans son intimité, dans le grain de sa peau et ses replis de calcaire. On en épouse tous les contours, tous les reliefs. On s’apprivoise ainsi mutuellement, tremblant à l’idée de ne pas se correspondre sur tous les points. Cette première phase de découverte est celle que je préfère en escalade sportive.
Ecrire m’a apaisé. C’est étrange. Comme si écrire, c’était vivre deux fois…
Allez, maintenant, sors faire un tour. Le soleil va te redonner des forces. C’est le meilleur des médecins !
Il évoquait Messner et Bonatti avec admiration, ne pensant qu’à rejoindre ces êtes immatériels capables de courir aux plus hautes altitudes et de grimper en solitaire des faces vertigineuses.
La compétition m’apprend que la peur est une projection. Une émotion liée à l’anticipation.
Emily avait choisi de voyager sans GPS. On avait tout son temps. Lorsque on se trompait, on faisait demi-tour. On s'arrêtait dans un café pour demander la direction. Quand il n'y avait pas de commerce ouvert, on trouvait toujours un petit vieux savourant le soleil, les yeux mi-clos sur son banc, heureux de pouvoir se rendre utile
Hé ! Toi qui te sens prisonnière !
As-tu jamais songé à modifier l'orientation des barreaux
De ta cellule pour en faire une échelle ?
Lorsque les cimes de notre ciel se rejoindront
Ma maison aura un toit
Si tu viens à moi,
je pèlerai pour toi le soleil..
Le bonheur de connaître cette douce quiétude, cette évidence simple d'être au monde et de le mériter.
Le jardin est une école de philosophie !
- Oh, c'est très aimable ! Pourquoi pas ?
L'ennui, c'est que je n'y connais pas grand-chose...
- Il suffit de faire rêver, sourit Juliette. Je me soUviens du bon goût avec lequel était arrangé votre petit chalet des Houches, et je suis persuadée que vous en avez les capacités.
Écoute plus souvent les choses que les gens
La voix du feu s'en tend
Entends la voix de l'eau
Écoute dans le vent
Le buisson en sanglots
C'est le souffle des ancêtres
Elle se demandait, sans bien comprendre, d'où lui venait cette force, cet élan en dépit de la douleur.
Souviens-toi
Tu es cela
Poussière d'étoile et graine d'univers
Souviens-toi
Tu es cela
Petit poisson voguant dans le vaste océan Souviens-toi
Tu es cela
L'arbre des forêts et la douceur du vent Remember... Tat Tvam Asi...
Et souviens-toi que l'ombre est plus légère que celui qui la porte. (NICOLAS BOUVIER)
-S'installer dans une chambre, pour une semaine, un mois ou un an est un acte rituel dont beaucoup de choses vont dépendre et dont il ne faut pas s'acquitter avec l'esprit brouillon. Ne pas engorger une frugalité qui est salubre, limiter ses interventions, surtout ne pas bousculer les rapports de ton. Dans une chambre digne de ce nom, les couleurs ont pris le temps de s'expliquer, de parvenir par usure et compassion réciproque à un dialogue souhaité et fructueUX.
Elle revit leurs escapades en fourgon, leurs nuits de bivouac sous les étoiles en chaussettes trouées, cette époque bénie où leur jeunesse insouciante savait vivre de peu. Riches de tout ce qu’ils ne possédaient pas : les agendas, les sponsors et les réseaux sociaux… Cette époque où la seule joie d’être les guidait.
Dans un monde où tout était conforme et standardisé, il ne restait que l'artisanat, l'art et la beauté pour nous sauver de la vulgarité et de l'ennui, avait-il coutume de dire à ses proches. Il vouait un culte à la patine du temps. Cette âme des objets, cette lente usure des matières qui ont vécu. L'érosion des choses amoureusement aimées ou juste empruntées par nécessité. Comme les pavés des vieilles rues de Paris. C'est pour cette raison qu'il avait élu domicile dans le Quartier latin. Il avait le sentiment d'y percevoir la rumeur des premiers pèlerins partant pour Saint-Jacques.
Elle sourit dans la pénombre en allumant une bougie. Par crainte de l'éteindre, elle respirait tout doucement en gravissant un petit escalier pour rejoindre une niche aménagée au sommet. C'était le seul endroit parfaitement sec de la grotte. La légende disait que la recluse y était demeurée jour et nuit, allongée sur une couche d'herbes, en tre oraisons et prières. Les bêtes sauvages, loups, ours, renards et sangliers, venaient se coucher à ses pieds. Aussi douX et abandonnés que de frêles agneaux...
La montagne, ça s'apprend.