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Habiter le monde est le premier roman de Stéphanie Bodet. Deux informations m'ont incitées à lire ce livre. Tout d'abord la très belle critique de Blandine, amie fidèle d'ici, puis la lecture du journal intime de Sylvain Tesson, Une très légère oscillation, dans lequel il évoque son admiration pour cette auteure par ailleurs passionnée de montagne, amoureuse des voyages verticaux, disposant d'un brillant palmarès en épreuves d'alpinisme. Sylvain Tesson évoque À la verticale de soi, livre de cette auteure que je compte bien désormais lire également. Celles et ceux qui aiment la montagne comme moi, breton amoureux des hauteurs, aimeront ce roman, même si la montagne ne prend pas toute la place dans ce récit. La place est vite prise par autre chose, une envie de vivre, mais surtout donner un sens à ce qu'est vivre. Emily et Tom ont vu leur amour naître au pied d'une paroi rocheuse. Tom, escaladeur chevronné, devenue célèbre, a su transmettre à Emily sa passion. Mais un jour, Tom ne revient pas d'une escalade ultime. À l'endroit où il a chuté, il sera impossible de retrouver son corps. Pour Emily c'est un double deuil. Quelques semaines après, elle découvre qu'elle est enceinte. Une petite Lucy va naître. Emily décide de rebondir en quête de l'essentiel pour ne pas perdre pied. Son enfant Lucy, sa famille, des amis qui l'aiment et la soutiennent lui permettent de retrouver goût à la vie et de développer une nouvelle manière d'appréhender le monde. Voilà, vous me direz, que de beaux sentiments... ! Et je vous répondrai : oui, et alors ? Ou plutôt : oui, mais pas seulement.... Il est vrai que les beaux sentiments n'ont jamais permis à eux seuls de définir un roman réussi. Mais il y a des exceptions. L'inverse est vrai aussi. Sur le scénario du roman, son intrigue, son dénouement attendu, je reste un peu mitigé. Mais je pense que l'essentiel qui doit retenir notre attention est ailleurs, une petite voix intérieure qui vient peu à peu nous habiter. Puisqu'ici il est question d'habitation... D'autres voix viennent, sont convoquées, des écrivains, des poètes, des philosophes. J'ai adoré la première partie de ce roman. Infiniment pleine d'empathie. Son histoire d'amitié avec ses voisins m'a davantage touchée que celle qui a suivi dans la seconde partie, s'agissant d'amour. Il y a justement dans cette seconde partie cette rencontre avec Mark, un célèbre architecte d'intérieur qui s'interroge sur le sens de son travail, et, comme Emily, porte en lui une fêlure. Mais là, j'ai eu du mal à être au rendez-vous. Je n'ai pas cru aux jolis sentiments et aux bonnes intentions du trop charmant Mark, bien que leur idylle offre de magnifiques échanges épistolaires... Pour autant, Habiter le monde est une invitation. Une belle invitation. C'est aussi un roman sur le deuil, la renaissance, rebondir après la mort d'un proche, quelque chose qui console. Il y a de la résilience dans ce roman. C'est une ode à la vie, à l'amour, au bonheur, mais à d'autres choses aussi tout aussi essentiel. Ce livre est l'éloge du temps, de la lenteur et de la simplicité. Habiter le monde, mais pas à n'importe quel prix ! Comment habiter un monde fragilisé par l'image, par la vitesse, par l'obsolescence ? Habiter le monde est une ode à la décroissance, à l'écologie, à l'écoute du monde et des autres. J'ai aimé cette invitation au travers de la voix des personnages de ce livre, j'y ai été très sensible. Étonnamment, ce que j'ai également beaucoup aimé dans ce roman, c'est une autre manière d'habiter une maison, il y a de très belles réflexions à ce sujet, sur la représentation de nos intérieurs, ce que nous en attendons... Le roman est égrené de citations d'auteurs célèbres, et qui font sens avec l'intention du récit, avec cette manière d'habiter le monde, prendre la route comme Bruce Chatwin, découvrir l'ailleurs comme Nicolas Bouvier, habiter une cabane comme Henry David Thoreau, prendre le soleil comme Jean Giono, capter le bruit d'un cœur comme Christian Bobin... Il se trouve que j'aime beaucoup ces auteurs. Et si habiter le monde, c'était l'habiter par les livres... ? Ce roman m'a même donné envie de découvrir l’œuvre de Gaston Bachelard, ce philosophe que l'écrivaine adore et cite à plusieurs reprises. Habiter le monde, habiter nos rêves, habiter nos vies, pour mieux leur donner sens. Pour revenir quelques instants sur les pas de Sylvain Tesson, il est intéressant de noter que ce roman de Stéphanie Bodet a été publié chez Gallimard dans la collection L'Arpenteur, dirigée par Ludovic Escande. Il se trouve que, pour vaincre le vertige de celui-ci, ses deux amis Jean-Christophe Rufin et Sylvain Tesson, l'ont entraîné dans une folle ascension du Mont Blanc, dont il a fait le récit... + Lire la suite |
Avec Gerard Guerrier pour son livre Eloge de la peur aux éditions Paulsen (préface Bertrand Piccard). Au Salon du livre de Genève à Palexpo avec le Club du Livre https://club-livre.ch
Pour mieux comprendre ces peurs choisies, Gérard Guerrier s'est tourné aussi bien vers des philosophes que vers des neuroscientifiques et des psychiatres. Surtout, il s'est entretenu de longues heures avec de nombreux aventuriers et sportifs de l'extrême, comme Isabelle Autissier, Pierre Mazeaud, Géraldine Fasnacht, Loïck Peyron, Stéphanie Bodet, Bertrand Piccard. Ici, philosophes et sociologues, base-jumpers et freeriders, explorateurs, montagnards et marins dialoguent par-delà l'histoire et la géographie, le temps et l'espace sur la peur, leurs peurs. Et, comme en la matière, rien ne vaut l'intime, Gérard Guerrier nous livre également ses peurs vécues... de la simple appréhension à la terreur pure.
REMERCIEMENTS
SALON DU LIVRE DE GENEVE @salondulivregeneve http://www.salondulivre.ch Laurence Brenner, Maud Couturier
CLUB DU LIVRE @clublivreswiss https://www.club-livre.ch
Manuela Nathan @Manuela.nathan , Aurelie Garcia @aurelieautheatre , Williams Mouriere, Yves Jaques, Michael Bouvard @Michael_Bouvard
Interview de l'Auteur : Manuela Nathan
Prod/Post-prod Interview de l'Auteur : Williams Mouriere, WM Productions
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