AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
Citations de Stephen Markley (153)


Avant qu'ils n'entament enfin leur puberté, elle était plus grande que la plupart des garçons de sa classe : à l'adolescence, les robustes gènes norvégiens transmis par son père avaient été un véritable calvaire. Sa gaucherie, la longueur de son fémur sous sa chair, ses coudes pointus étaient profondément ancrés dans sa tête. Il lui fallut deux années de lycée pour s'apercevoir qu'elle était devenue jolie. Toute sa vie elle avait trimballé sa dégaine de grande gigue. Bâtie comme un fagot de petits pois, fine de hanches, de seins et de fesses, sa silhouette s'était étoffée et toute poitrine même simplement passable suffisait à bouleverser des mâles adolescents. C'est ça l'adolescence : chacun vit dans sa bulle de doutes terrifiants, sans envisager que tous les autres soient dans le même cas.
Commenter  J’apprécie          10
inéluctabilité du progrès étant un vain fantasme. Le progrès, avertissait Waler Benjamin, est éphémère et repose sur le faible pouvoir 'messianique' de chaque génération. Sur le fait que chacun se considère comme la conclusion de l'Histoire : la destinée de tous nos prédécesseurs était de vivre et de mourir afin que nous puissions triompher.
Commenter  J’apprécie          00
« Pas d'excès de vitesse. Tu parles à personne. Pas de drogue et pas d'alcool à l'intérieur du camion, des fois que tu te fasses contrôler par les flics.
– J'ai un régulateur de vitesse et je suis blanc, mon pote. Les schmidts me voient même pas. »
Commenter  J’apprécie          210
À l'enterrement de Wunderlich, ils avaient écouté l'éloge de l'aumônier militaire. Le casque et les plaques d'identité du sergent étaient pendus à un fusil planté par la baïonnette près de ses bottes. Avant le départ au front, on vous fait remplir un petit livret bleu dans lequel vous inscrivez la chanson que vous souhaitez pour votre enterrement. À la fin de l'oraison, la batterie et la guitare avaient résonné et tout le monde s'était regardé. Dan avait vu la surprise illuminer le visage de Coyle. Et quand Alanis Morissette avait entonné « I'm broke but I'm happy / I'm poor but I'm kind », ils avaient explosé. Coyle hurlait de rire. Ils s'étaient levés pour danser, une main dans la poche, en faisant le signe de la paix.
Commenter  J’apprécie          192
Je me rappelle pas que les gens avaient des engueulades politiques quand on était gamins [...] Ça a commencé en 2000. Avant ça, je me rappelle juste que le président aimait bien sa stagiaire.
Commenter  J’apprécie          220
Quand on pleure pour de bon, on ressemble toujours à l'enfant qu'on n'a jamais cessé d'être au fond de nous.
Commenter  J’apprécie          494
C'est ça, l'adolescence : chacun vit dans sa bulle de doutes terrifiants, sans envisager que tous les autres soient dans le même cas.
Commenter  J’apprécie          602
Encore maintenant, à l'âge adulte, l'Enfer revenait de temps en temps, sans prévenir, violemment. Par exemple le jour où son grand frère l'avait fait asseoir dans sa cuisine pour essayer de la sauver. Patrick et sa femme, Becky, avaient un avis tranché sur son « mode de vie », qu'ils n'évoquaient jamais devant le reste de la famille. Ça avait commencé en 2005. Quand elle leur avait annoncé son homosexualité, ils avaient été aimants et d'une politesse à toute épreuve, mais ensuite ils s'étaient mis à lui transférer par mail ce que l'on peut envoyer de plus insultant à un proche gay : les liens de sites de guérison par électrochocs, et des publicités vantant les mérites des centres de « thérapie » pour tarlouzes qui tournaient dans les cercles évangélistes malgré les moqueries croissantes du grand public.
Commenter  J’apprécie          202
C'était peut-être un effet de la tension, du spectre de la mort ou de la blessure, et la proximité avec des mecs pour qui rien n'était tabou, en tout cas Dan n'avait jamais autant ri qu'en mission. Et c'est ce qu'il ne pourrait jamais reprocher à Hailey : on n'est jamais aussi proche d'autres humains qu'à la guerre. Même de ses parents, de sa femme ou de ses gosses. Le sens du devoir avec lequel on part - devoir envers Dieu et la patrie - s'évapore dans la réalité trouble de Bagdad ou de Kandahar, et alors il ne reste plus que la responsabilité envers les copains, les frères.
Commenter  J’apprécie          30
Il éprouvait toujours des pincements et des picotements de jalousie quand Rick se sentait obligé de réaffirmer, fort, que Kaylin était "sa copine". A croire qu'il avait gravi des montagnes, terrassé des dragons et soigneusement découpé assez de preuves d'achat sur des boîtes de céréales pour la recevoir en récompense.
Commenter  J’apprécie          00
L'âge n'y change rien, une vessie pleine nous ramène fatalement en enfance, surtout quand on a grandi avec des frères plus âgés dans une famille où tout le monde levait les yeux au ciel lorsque vous réclamiez une pause pipi durant les trajets en voiture. Stacey se retenait toujours juste assez longtemps pour éviter les regards sceptiques de son père dans le rétroviseur, mais ses frères, Patrick et Matt, devaient être des chameaux génétiquement modifiés vu leur capacité à stocker l'eau.
Commenter  J’apprécie          191
T'as déjà vu The Thing ? De John Carpenter ? [...] Dans The Thing, le monstre, c'est genre un parasite extraterrestre qui prend la forme des gens qu'il bouffe. Il devient tout ce qu'il parasite. Tu vois ce que je veux dire ? [...] Eh ben en fait, les États-Unis, c'est pareil. C'est la Chose américaine.
Commenter  J’apprécie          00
Le croissant de lune se reflétait sur l'eau et drapait la cime des arbres d'un lustre incandescent, comme si on avait broyé les milliers de lucioles errantes pour en badigeonner les feuilles. La silhouette des bois, humide et brusque sur l'étang du ciel. Des étoiles et la lune qui y nageaient dans l'infini. Il se dit que, s'il pouvait pousser sa vue assez loin, il apercevrait la fin de tout, le point où l'univers revient goutte à goutte dans l'œil de Dieu.
Commenter  J’apprécie          20
C'était l'unique leçon qu'il tirait de ses voyages : où qu'on aille, même si tout paraît neuf quand on débarque, au bout du compte c'est toujours les mêmes bars, la même bouffe, les mêmes meufs, la même politique, la même picole, les mêmes drogues, les mêmes emmerdes.
Commenter  J’apprécie          20
Sur le ciel d'acier, les arbres tranchaient avec le rouge et l'orange somptueux de leurs feuilles - des feuilles que le vent s'acharnait à affranchir de ces ormes, chênes et aulnes si pittoresques.
Commenter  J’apprécie          20
Elle n'a jamais rien connu d'autre. Les gens comme elle, qui grandissent dans des petites villes, ils sont bercés toute leur vie par les mêmes idées cruelles, et ça devient leur vision du monde, parce que c'est le seul environnement qu'ils comprennent.
Commenter  J’apprécie          10
Toujours à la même place, le jeu dans lequel on injecte des quarters pour tenter d'attraper une peluche au moyen d'une griffe mécanique anémique. Un soir, après un match de l'équipe de basket, Ben Harrington s'était acharné pendant une demi-heure pour lui gagner un prix. Elle se souvenait qu'il avait claqué pas loin de huit dollars en visant un éléphant rose pendant que la bande massée autour du caisson en plexiglas poussait des cris chaque fois que le jouet échappait à la griffe. Lorsqu'un garçon fait une fixette sur une fille, aucun défi n'est trop trivial s'il lui permet de faire le paon.
Commenter  J’apprécie          180
Sans vouloir être agressif, vous vous êtes jamais dit que l'amour c'est peut-être une grosse arnaque montée par Hollywood pour nous refourguer des films, des bagues en diamant, du shampooing et des pilules pour bander ?
Commenter  J’apprécie          151
Depuis longtemps elle avait remarqué que les gens considèrent, parfois inconsciemment, leurs années de lycée comme une période fondatrice. Il suffisait de les lancer sur le sujet et d'un coup ils avaient plein d'histoires terrifiantes et merveilleuses qui étaient le terreau d'autant de romans.
Commenter  J’apprécie          160
Elle était amoureuse. Et l𠆚mour peut nous pousser à faire des choses inattendues, des choses si éloignées de ce que nous sommes ou de ce que nous pensons être qu’on ne reconnaît même pas la personne qui les fait. L𠆚mour est le cadeau que Dieu nous fait pour nous rendre à la fois insupportablement forts et intolérablement faibles.
Commenter  J’apprécie          10



Acheter les livres de cet auteur sur
Fnac
Amazon
Decitre
Cultura
Rakuten

Lecteurs de Stephen Markley (809)Voir plus

Quiz Voir plus

QUIZZ ONE PIECE

Quel est le premier adversaire de Luffy avec un fruit du démon

Crocodile
Alvida
Baggy
Wapol

11 questions
20 lecteurs ont répondu
Thème : One Piece, tome 1 : À l'aube d'une grande aventure de Eiichirô OdaCréer un quiz sur cet auteur

{* *}