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Critiques de Tatiana de Rosnay (3922)
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13 à table ! 2024

"13 à table !" a dix ans déjà. Cet opus doit donc être le onzième, et c'est le septième que je lis. Le thème centrale de celui-ci est, évidemment, "10 ans"... Et preuve qu'on peut se bonifier en vieillissant, c'est pour moi le meilleur de la lignée.



Quoi qu'il en soit, une lecture solidaire ne se refuse pas. Courrez donc chez votre libraire acheter ce petit livre : 6 Euros qui financent 5 repas !



- J'ai beaucoup aimé : "J'ai dix ans... demain" de Michel Bussi ; "22." de Maxime Chattam ; "69, année fatidique" de François d'Epenoux ; '"Chloé" de Karine Giebel ; "Garçon Crépon" de Philippe Jaenada ; "Où en serions-nous aujourd'hui ?" d'Agnès Martin-Lugand ; "L'Appartement" de Romain Puértolas ; "Le portail" de Leïla Slimani ; "Le Miroir" de Franck Thilliez ;

- J'ai bien aimé : "Ceci est mon journal intime" de Lorraine Fouchet ; "On n'est pas des machines..." de Raphaëlle Giordano ; "Les Escarpins, un conte de Noël" d'Alexandra Lapierre ; "Cake marbré au chocolat" de Cyril Lignac ; "Aranéide" de Tatiana de Rosnay ;

- J'ai moins aimé : "La fin de l'enfance" de Philippe Besson.


Lien : http://michelgiraud.fr/2024/..
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Manderley for ever

Il est parfois risqué de relire un auteur qui vous a fasciné à l’adolescence, la nostalgie est mauvaise conseillère et la déception peut être au rendez-vous. Pas de problème, Daphné du Maurier supporte l’épreuve haut la main. Albin Michel réédite « Rebecca », son roman le plus connu, dans une nouvelle traduction et c’est formidable. Ce roman, comme la plus part de son œuvre, est inclassable, d’une noirceur et d’une modernité dans l’étude psychologique qui laisse pantois.



Non, mille fois non, du Maurier n’est pas une écrivaine romantique, ses héros, victimes pas forcément innocentes, souffrent, doutent, s’effacent ou se laissent manipuler.



Dans ses romans historiques ou contemporains l’obscure et le solaire s’affrontent, perversion, double maléfiques, ambiguïté sexuelle, pulsions inavouables, cadavres dans le placard, rancœur, culpabilité, peu de chose effraie la romancière. Il faut relire du Maurier, petite liste non exhaustive : « Ma cousine Rachel », « Le bouc émissaire » mon préféré, « La maison sur le rivage » et ses recueils de nouvelles d’où sont extraits « Les oiseaux » porté à l’écran par un certain Hitchcock, « La poupée » écrite à l’âge de 20ans et surtout « Ne vous retournez pas » qui a donné un merveilleux film réalisé en 1973 par Nicolas Roeg.

Saviez vous que Daphné du Maurier (1907-1989) avait des racines françaises dans la Sarthe?. Petite-fille d’un écrivain célèbre, fille d’un acteur anobli proche de James Matthew Barrie le créateur de Peter Pan, mariée au futur général de division Frédérick Browning, elle a mené une vie d’écrivaine peu mondaine dans de grandes et belles demeures en Cornouailles.



Elle a surtout lutté toute sa vie pour faire taire Eric Avon son double garçon qu’elle s’est inventé à l’âge de 10ans. Daphné homosexuelle refoulée, a connu un amour foudroyant avec Fernande une jeune directrice de pensionnat, une belle amitié amoureuse avec Ellen la femme de son éditeur américain et une relation avec l’actrice qui créa le rôle de la comédie musicale « Le roi et moi » à Broadway, Gertrude Lawrence une ancienne maitresse de son père. Qui a dit que Lady Browning du Maurier était une femme rangée ?



Alors oui incontestablement, Il faut relire Daphné du Maurier, mais faut-il lire « Manderley Forever » la biographie de Tatiana de Rosnay ? Si vous aimez le style littéraire journalistique « Point de vue image du monde », « Paris Match » ou « Figaro Madame » pas de problème, cet essai romancé, très documenté, fera votre bonheur...si vous aimez la grande littérature, par contre, mieux vaut mille fois relire les originaux de l'immense Lady Browning du Maurier.


Lien : http://www.baz-art.org/archi..
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Les Fleurs de l'ombre

C'est mon huitième livre de cette romancière rencontrée à un festival du livre à Saint- Louis près de Mulhouse , où elle dédicaçait «  Rose» en 2011, son oeuvre de l'époque.



Depuis la lecture de «  Elle s'appelait Sarah,» je n'ai pas cessé de lire cette romancière franco - anglaise.

Si les thèmes explorés sont toujours les mêmes à savoir la douleur du deuil, l'empreinte des lieux, les maisons, le poids des secrets , les changements climatiques , le lecteur découvre un roman d'anticipation qui nous entraîne dans un futur inquiétant , l'univers de l'intelligence artificielle, des drones et robots ....

Paris a été endommagé par des attentats, la Tour Eiffel n'existe plus , remplacée par un hologramme illuminé le soir.



Après la rupture violente avec son deuxième mari : François dont on découvrira les motifs dans des chapitres dédiés à des carnets intercalés avec la nouvelle vie de cette écrivaine Clarissa......



Elle emménage dans un appartement luxueux , ultra moderne avec vue imprenable sur la ville bouleversée construit dans l'ancienne zone d'attentats grâce au CASA : centre de synergie artistique... réservé aux artistes ...

Quel est cet organisme ?

Ce lieu privilégié est censé lui permettre de continuer son oeuvre.....?

Elle bénéficie d'une assistante - robot personnelle qui lui lit ses mails et effectue toutes sortes de tâches, nommée Madame Dalloway en référence à Virginia Woolf ,Ombre Fascinante qui plane sur le livre comme Romain Gary, d'ailleurs .

Beaucoup de références littéraires hantent et inspirent cette oeuvre.

L'auteure dissèque avec talent ,humanité, profondeur et humour ses personnages , sa fille Jordan, sa petite fille très proche d’elle, son premier mari américain Toby, François , son deuxième mari , décrits minutieusement .





..





Elle mène une intrigue diabolique, explore les menaces qui pèsent sur notre intimité, notre liberté et notre libre- arbitre ...

Où «  La littérature n'avait plus sa place, où des individus de tous âges , tous milieux , de toutes nationalités postaient la vidéo de leur suicide. Où lire ne réconfortait plus, Lire ne guérissait plus » «  Alors pourquoi Continuait - elle à écrire? Elle écrivait pour laisser une trace , même si elle ignorait qui la recueillerait . » ....



Sans rien dévoiler je dirai que la fin déçoit un peu , je ne suis pas adepte des romans de science fiction apocalyptique .

Le lecteur reste en proie à ses questionnements.

Cependant ce roman d'anticipation suscite une réflexion intense sur l'écriture , le pouvoir des lieux, les intrusions cauchemardesques dans notre vie personnelle , le malaise, le chagrin, les doutes ou la puissance d'une imagination trop fertile ?

Peut - être un prochain livre tranchera t- il ces questions?

« Les fleurs de l'ombre » ont été écrites simultanément en français et en anglais .

Le chat de l'histoire«  Chablis » ne rassure pas.... pour moi, amoureuse des chats....
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Boomerang

Un livre que j'ai particulièrement apprécié. Un style qui me plait. Je découvrais Tatiana de Rosnay et c'est une belle surprise. Je ne suis pas déçue. Aucun temps mort dans ce roman bien écrit et captivant. Un livre que je conseille car nous pouvons nous reconnaître dans certaines situations. Un roman franc, authentique.
Lien : http://araucaria.20six.fr
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Elle s'appelait Sarah

Peut-être est-ce parce que je l'ai vu en premier, ou alors simplement parce que Kristin Scott-Thomas est une Julia plus vraie que l'originale... Toujours est-il que le film 'Elle s'appelait Sarah' tiré de ce livre m'a beaucoup plus émue, séduite et bouleversée que le livre lui-même.



En fait, à l'exception de 2 ou 3 passages, le livre m'a laissée relativement indifférente. Pourquoi ? Je reconnais que cette histoire de rafle, de petit frère enfermé dans le placard avec les sentiments d'impuissance, de colère et de souffrance qui en découlent est terrible et magnifique. D'ailleurs, elle m'a complètement retournée dans le film. Mais, ici, elle ne sonne pas juste, elle est joliment racontée, peut-être un peu trop joliment justement pour faire naître des émotions profondes chez les lecteurs... En tout cas chez moi (pas chez d'autres, si j'en crois les critiques publiées ici). Ou alors c'est le côté donneur de leçon; facile en effet de dire après coup 'mais comment les Français ont-ils pu laisser faire ça?' mais beaucoup moins de s'insurger et de résister sur le coup, quand la vie des siens peut se retrouver menacée.



En un mot, ça ressemble un peu trop à du Lévy ou du Musso à mon goût, ce qui n'est pas un compliment dans ma bouche, surtout pour un livre traitant d'un thème aussi tragique. Cela dit, c'est une lecture facile et pas désagréable qui nous rappelle notre devoir de mémoire face aux horreurs de la Shoah. À recommander peut-être plutôt aux adolescents ou aux très jeunes adultes (?).

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Elle s'appelait Sarah

J'ai lu ce livre il y a quelques jours déjà et j'ai mis du temps avant de décider si j'avais un avis positif ou négatif , en fait j'ai les deux.



Comme beaucoup j'ai trouvé l'histoire de Sarah, de son frère Michel, de ses parents magistralement traitée. A la fois sur le plan de l'intrigue, la psychologie de chacun des personnages, la description des évenements, l'ambiance de l'époque, l'histoire même de Sarah, son devenir, je ne trouve rien à dire, je trouve tout parfait.



De même , j'ai trouvé interessante l'enquête des journalistes, le déplacement sur les lieux qui ont vus se dérouler ces drames, le constat que la vie avait continué, avec des témoignages discrets et surement un certain déni de la population.



J'ai ressenti un premier couac quand Julia a interpèlé des lycéens qui vivaient leur vie de lycéens insouciants et joyeux pour leur reprocher , au delà de leur ignorance, de se conduire de manière lègère, alors que leur lycée est construit sur un ancien camp d'internement .



Son côté moralisateur de journaliste américaine sur l'ignorance du plus grand nombre sur le drame vécu par les personnes ayant subies les déportations m'a soudain dérangé.

Tout comme le ton accusateur vis à vis de ceux qui ne sont pas entrés en résistance ouverte face à ces crimes commis de manière légale.



Elle même n'a pas eu un mot pour faire un quelconque parallèle avec les déportations, et l'extermination qui en a suivi des nations indiennes.



Alors que son enquête est extremement détaillée, elle passe sous silence le fait que plus de la moitié des personnes fichées qui devaient être arrêtées ne l'a pas été, soit parceque ces personnes ont été prévenues par des résistants, soit parce qu'elles ont pu fuir, être cachées par des gens qui ont pris d'énormes risques ce jour là, ou parce que certains policiers ont fait preuve de "laxisme", de resistance passive, dans l'exécution de leur sinistre tache, ce qui ne dédouane en rien les actes monstrueux commis par d'autres et dont effectivement la police française et l'état français portent la responsabilité.



Lorsqu'on regarde l'histoire, il y avait déjà eu en France des déplacements massifs de population, des émigrants reconduits en train dans leur pays. Saint Exupéry le décrit d'ailleurs dans "Terre des hommes". Si les hommes politiques comme Laval et ses sbires ne pouvaient pas ignorer ce qui attendaient les victimes de cette rafle, en étaient ils de même du commun de mortels ?



Par ailleurs, j'ai trouvé qu'elle manquait de modestie, et pour reprendre la chanson de Goldman "Né en 17..." "serions nous de ceux qui resistent ou les moutons d'un troupeau s'il fallait plus que des mots".



De la suite de l'histoire j'en ai retiré une lecture qui me gêne parce qui j'y lis un parallèle entre le génocide d'enfants et l'avortement . Sarah, la fille de Julia, n'a pu vivre que parce que sa mère a fait preuve de courage en quittant son goujat d'époux et sa belle famille pour le moins désagréable. ( même si on se demande pourquoi elle ne l'a pas fait avant, de préférence avant son mariage) Elle a refusé l'avortement que son égoïste et sans coeur d'époux voulait lui imposer. Et pour cela elle n'a pas hésiter à braver en ce jour commémorant la rafle d'enfants innnocents une équipe médicale, prête à opérer. D'ailleurs le médecin s'est empressé de prévenir son époux ( et le secret médical ?).



Concernant sa belle famille, j'ai été assez catastrophée par l'accumulation de clichés : la belle soeur maigre et sèche, la belle mère sophistiquée, hautaine et condescendante, l'autre belle soeur replète et chaleureuse, le beau père froid qui se révèle être un homme sensible que sa femme n'a jamais compris, la grand mère placée en institution que tout le monde prend pour une idiote et qui finalement s'est révélée plus fine que tout le monde...



Quant à la rencontre de Julia avec le fils de Sarah et la longue scène avec la confusion entre le bébé et la girafe Lucy , j'ai trouvé ça non seulement d'un niais absolu et mais en plus complétement convenu.
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Boomerang

Antoine et Mélanie , la quarantaine, retournent sur les lieux de leurs vacances d'enfant sur l'île de Noirmoutier.

Petits, ils ont perdu leur mère dans un accident de voiture là-bas sur cette fameuse route qui relie l'île au continent sauf quand elle est recouverte par la marée.

Un mystère entoure la mort de leur mère et jamais on ne leur a révélé mais toujours, ils ont senti un poids, un secret entretenu par le père autour de leur mère.

Au moment où Mélanie semble vouloir révéler un secret , au retour dans la voiture, ils font un accident et elle est gravement blessée.

Sur les lieux de l'hôpital, Antoine fera connaissance avec la thanatopractrice, une relation vraie qui lui amènera un peu de vérité, d'amitié et même plus dans sa vie difficile en ce moment.

Ils découvriront la vérité au sujet de leur mère qui vivait une relation intime hors des conventions.

C'est un roman très prenant, très sincère, bien construit, écrit dans une écriture très accessible, avec des personnages rendus très attachants par l'auteure.

Je l'ai lu à sa sortie et l'ai vu au cinéma il y a deux, trois ans.

Un roman de la grande période de Tatiana De Rosnay. J'espère que nous en connaîtrons encore.

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La Mémoire des Murs

Pascaline a 40 ans, elle exerce le métier d'informaticienne.

Après son divorce, elle trouve un petit appartement de deux pièces à Paris.

Lors de sa première visite, elle est enchantée par les lieux bien éclairés, dans un quartier calme. Elle peut redémarrer une nouvelle vie.

Dès le début de son installation, elle apprend que son appartement a fait l'objet d'une scène de crime.

A partir de ce moment, sa vie va se transformer en enfer : elle va ressentir des impressions plus que désagréables à l'intérieur de ses murs. Son passé, ses angoisses vont resurgir et engendrer une souffrance insoutenable.

L'ambiance du roman est lourde, le personnage central trop englué dans ses problèmes pour que j'aie apprécié le roman. Et pourtant, ce n'est pas la première fois que Tatiana de Rosnay donne une importance aux lieux dans lesquels habitent ses personnages.

Dans"Rose", nous étions en compagnie d'une charmante vieille dame qui ne voulait pas quitter son appartement pendant les travaux de Haussmann, dans "Le voisin" , nous étions en plein suspense avec l'habitant situé au-dessus de l'appartement de notre héroïne, dans "Elle s'appelait Sarah", la petite fille était revenue dans le logement où son petit frère avait été caché.

On peut dire que les habitations occupent une grande place dans quelques romans de l'auteure.

Ceci n'est pas un défaut mais une particularité.

Je dois rendre une vérité au récit :

Allez expliquer pourquoi un grand nombre de personnes se sentent tout de suite bien ou mal quand ils pénètrent dans certains lieux et je l'affirme : c'est mon cas et j'en ai déjà parlé avec d'autres. Parfois, on sait pourquoi, parfois pas. Mystère...

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Nous sommes Charlie : 60 écrivains unis pour ..

Tout juste un mois après les terribles événements qui ont changé la France et ont insufflé un élan citoyen incroyable, Le livre de poche sort ce recueil de textes. 60 écrivains unis avec la même volonté de défendre la liberté d’expression.



L’ensemble des acteurs du livre a donné de son temps et de son argent pour que vive cette belle initiative dont les bénéfices seront reversés à Charlie Hebdo. 5 euros, ce n’est rien pour un tel recueil.



Dans un délai incroyablement court, l’éditeur a réussi à rassembler cette meute d’auteurs, regroupés sous une même bannière et brandissant leurs stylos comme arme. Leur intelligence et leur liberté de penser aussi.



60 textes forcément inégaux, certains se contentant d’une ou deux maigres lignes, d’autres de plusieurs pages. De l’analyse au cri de ralliement, du souvenir au texte très personnel… il y a de tout dans ce recueil.



L’éditeur a eu la bonne idée d’entrecouper les textes des auteurs actuels, d’extraits de Voltaire, Diderot ou encore Hugo. Pour prouver que le sujet de la liberté d’expression n’est pas neuf et qu’il faut défendre cette liberté jour après jour contre l’obscurantisme.



Sans vouloir détailler tous les textes proposés, j’ai une pensée plus particulière pour les mots de Maxime Chattam qui résonnent cruellement par rapport à son roman en cours d’écriture, pour Ian Manook et son texte si touchant, pour Frédérique Deghelt qui pense à la mère de ces terroristes, pour Dominique Fernandez et Marc Lambron qui nous font prendre conscience à quel point cet événement a touché le monde entier, pour Fabrice Humbert et Romain Puértolas avec leur belle idée de parler du sujet à travers une fiction (grave ou drôle), pour Katherine Pancol et son poème enjoué, pour BHL et son texte très juste, pour Eric-Emmanuel Schmitt et son mordant manuel du fanatique…



Quoi que vous cherchiez, et même si vous ne cherchez rien, vous en trouverez un bout dans ce livre. Une lumière contre l’obscurité qui tente de nous éteindre. Voilà ce qu’est ce recueil. Continuons à allumer de telles lumières.
Lien : https://gruznamur.wordpress...
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Le Voisin

Colombe vient d'emménager dans un nouvel appartement. Elle semble heureuse et pourtant.... Colombe est dévouée à ses jumeaux et son mari, trop souvent absent, elle travaille en tant que nègre dans une maison d'édition et n'a pas encore eu le courage d'écrire son propre roman. Tout bascule le jour où elle entend son voisin du dessus mettre la musique très fort en pleine nuit. Mais, voilà, que miraculeusement, le bruit s'arrête lorsque son mari est présent. Elle se fait passer pour folle aux yeux de son mari et ses enfants qui ne croient pas un mot au tapage nocturne de ce voisin, si gentil aux yeux de tous...



Tatiana de Rosnay nous tient en haleine jusqu'au bout avec cette sombre histoire. Et c'est à nous aussi qu'elle fait passer des nuits blanches!

Une intrigue haletante et palpitante, une écriture très agréable, une tension palpable au fil des pages, une histoire de voisinage qui nous plonge dans les nuits blanches de Colombe... bref, tout est là pour nous faire passer un bon moment de lecture.



Le voisin, méfiez-vous des vôtres...
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Moka

Malcolm est percuté par un chauffard. Une voiture couleur moka qui le fait sombrer dans le coma. Un instant et la vie s'effondre. Justine, la maman, ne peut avancer qu'en cherchant les réponses. Qui est ce chauffeur assez lâche pour pouvoir prendre la fuite après avoir provoqué un tel désastre ? Son mari réagit différemment. Chacun s'isole dans son silence.



Justine mène le combat pour ne pas tomber. Le bonheur tranquille des amis l'insupporte. Elle n'arrive même plus à se souvenir des moments de joies simples de son passé. Tout est terne et fade. Elle ne se sent vivante que par la terreur et la peur qui l'habitent. La joie, la sérénité et la douceur ont déserté sa vie.



Une histoire touchante mêlée de culture « franglaise ». La tension est omniprésente tout au long du récit. Il suffit d'un abruti au volant d'une voiture pour faire éclater une vie en morceaux, laissant une famille anéantie.







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Sentinelle de la pluie

A l'occasion d'une réunion familiale, les membres d'une famille, à travers les yeux du fils, se découvrent réellement. C'est une espèce de huis-clos au sein de Paris inondé. Des secrets personnels seront alors révélés, retour sur des souvenirs, des non-dits; Mais rien d'extraordinaire non plus. L'écriture est fluide. J'ai bien aimé l'amour que le père porte aux arbres. Cette histoire ne restera cependant pas longtemps dans ma mémoire. J'ai envie de dire "tout ça pour ça ?!"
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Célestine du Bac

Après Pierre Lemaitre, voilà que Tatiana de Rosnay ressort, elle aussi, un manuscrit de son tiroir, qui avait été refusé au départ . C'est par hasard que j'ai enchaîné les deux...



Eh bien, désolée, mais elle aurait, selon moi, mieux fait de l'y laisser. Autant, je reste à jamais bouleversée par le magnifique" Elle s'appelait Sarah", autant ce roman n'a pas éveillé de véritable intérêt en moi.



Pourtant, la rencontre peu probable entre un jeune adulte solitaire, Martin, et une femme de la rue, Célestine, la cinquantaine, pouvait me plaire. C'est un peu "No et moi" de Delphine de Vigan, version plus âgée.



Mais les coïncidences, les invraisemblances s'accumulent, la part du fantastique, à l'intérieur d'un fil narratif bien réel, m'a déconcertée. Fable? Métaphore? Je n'ai pas bien compris où l'auteure voulait nous emmener. J'ai cependant désiré savoir comment les choses allaient se terminer. Déception finale aussi.



Bref, je pense que je vais assez rapidement oublier ce livre...Mais il plaira sans doute à d'autres, ce n'est qu'un ressenti tout personnel...
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Le Voisin

Inutile de poster, vu le nombre de commentaires déjà écrits , tout a été dit déjà n'est- ce pas? Mais quand même ......

Comment faire face et se venger d'un inconnu qui gâche nos nuits ?

Trop proprette, trop peureuse,trop gentille Colombe "Négre " ( quel vilain mot ) pour une maison d'édition , Mére de deux jumeaux , sans histoires, comment imaginer ce qui l'attend dans le bel appartement oú elle vient d'emménager ?

Un livre rapide et incisif, totalement inclassable, une écriture magique qui nous tient en haleine , de l'invention et de l'originalité ,un harcèlement et une manipulation psychologique implacables, trés bien menées , jusqu'à la dernière ligne, nous sommes happés, de rebondissements en rebondissements une intrigue palpitante .....prenante.....

Colombe, une épouse droite, discrète, peu épanouie , avide de reconnaissance , à l'ombre de son mari et de sa soeur Claire déterminée , moqueuse, complice avec Stéphane , le mari de Colombe , qui a pris toute la lumière bien sûr..

Qui est ce fameux voisin?

Pourquoi a- t-il déclaré les hostilités?

Comment Colombe mettra t- elle fin à ce curieux manége?

Pourquoi personne ne l'écoute t- elle ? L'angoisse nous saisit, l'auteur réussit parfaitement son pari , cette histoire est insolite , étrange, hors du commun, on joue avec nos peurs de belle manière , avec des scènes coup de poing , Colombe reprendra t- elle se vie en main.? Elle si effacée et discrète ?

Entre thriller et polar, suspense et tension l'auteur réveille nos frayeurs intimes .

Je ne connaissais pas ce " côté " de Tatiana de Rosnay , rencontrée au "Livre sur la place "à Nancy .

On ne lâche pas cet ouvrage .......merci à Reine qui me l'a prêté !
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Elle s'appelait Sarah

Elle s'appelait Sarah. Le 16 juillet 1942, elle fut emmenée avec ses parents par des policiers français au Vélodrome d'hiver.



Elle s'appelle Julia. Elle est journaliste américaine, vit à Paris avec son époux et sa fille. Son patron lui demande d'écrire un article pour la commémoration de la rafle du Vel d'Hiv.



C'est un sujet bouleversant et l'histoire ne peut manquer de faire verser quelques larmes.

Tatiana de Rosnay aborde avec témérité et émotion un des épisodes les plus tragiques, les plus cruels de notre Histoire de France. Sans en faire trop, elle rappelle à chacun qu'il convient de ne pas se débarrasser du poids du passé , aussi tragique soit-il, aussi encombrant soit-il.

Cette histoire ne permet pas forcément de comprendre l'atrocité et encore moins de la justifier. Non, elle permet juste de se souvenir.



C'est une histoire de secret aussi. Comme il peut y en avoir dans toute famille.

La question de la révélation du secret est problématique. Doit-on le révéler au risque de pourrir la vie de ceux qui ne savaient rien, doit-on le révéler pour soulager -un peu- sa conscience ? Difficile à dire...



Tatiana Rosnay, à travers ce bouleversant roman, prend le parti du devoir de mémoire, du courage face à l'ignorance et de la volonté de demander pardon.



C'est un très beau roman. Je l'ai beaucoup aimé.
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13 à table ! 2015

Le problème des nouvelles c'est qu'elles sont souvent inégales, certaines sont franchement très sympas, qu'elles soient drôles, émouvantes ou effrayantes, et d'autres tombent un peu à plat.

J'ai acheté ce livre car cet achat permettait de financer des repas pour les Restos du coeur, donc je n'ai aucun regret, mais je reconnais avoir pris beaucoup de plaisir à la lecture de certaines histoires et absolument aucun pendant quelques autres.

Mais il faut dire que je ne suis pas fan du tout au départ de certains auteurs qui figurent dans ce livre....

J'ai toutefois eu un vrai coup de coeur pour "La part de Reine".

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Le coeur d'une autre

L’édition que j’ai entre les mains commence par une double préface réactualisée pour cette présente édition. La première, de l’auteur elle-même. Tatiana de Rosnay tenait à présenter ses excuses pour une scène osée de son roman, un cunnilingus entre le narrateur et son infirmière Joséphine. Bien entendu, avec mon esprit pur et chaste, je crains d’entrée cette scène. Pourquoi n’a-t-elle pas mentionné tout de suite à quelle page se situait l’action du déli(t)ce que mes yeux puisse sauter (sur) le chapitre. Peine pour moi, je vais devoir lire l’intégralité du roman. La seconde préface est signée de Joel De Rosnay, son géniteur (des écrivains faisant écrire des préfaces de ses parents, mais où va-t-on ?). Oui, sauf que ce paternel est aussi un éminent scientifique et biochimiste (aparté : quelle belle discipline !) qui dirigea des études à l’Institut Pasteur. Il a donc toute sa place pour me dire un petit mot sur l’épigénétique. Dire que jusqu’à présent, je ne gardais qu’un vague souvenir de Jenna De Rosnay en bikini sur une planche à voile… Si, c’est aussi de la famille (belle belle-sœur de Joel).



« Mon ennui s’épanouissait jour après jour comme le postérieur d’une boulimique. »



Ne te méprends pas sur cette citation. D’ennui, il n’en est pas question. J’avais dans la vie deux passions : le cunnilingus et la biochimie. Les aléas de la vie font que je n’en pratique plus qu’une… En tout cas voilà donc deux bonnes raisons de lire ce roman. Un petit mot sur l’épigénétique ? Je sais que tu trépignes d’impatience à connaître une définition de ce mot barbare. Il s’agit d’une discipline visant à étudier l’expression génique dans son environnement individuel. Apparemment, sa propre histoire pourrait influencer l’expression de certains gênes. Quand est-il donc lors d’un don d’organe ? C’est donc qu’ainsi débute l’histoire romancée d’une transplantation cardiaque et la folle histoire d’un cœur, « le cœur d’une autre ». Mais revenons à Joséphine…



« Je lorgnai ses jambes avec la lubricité du loup de Tex Avery. »



J’ai du mal à chasser de mon esprit Joséphine. Le gars s’appelle Brice, sauf que Brice de Nice n’était pas encore à la mode. Il préfère qu’on l’appelle Brousse – enfin Bruce, comme Bruce Willis. Il fume, il boit, il est misogyne, il est juste homme en somme. Jusqu’au jour où il a besoin d’une transplantation cardiaque. Il arrête de fumer, il arrête de boire, il revit et découvre des sensations nouvelles. Il est plus sensible, plus à l’écoute des autres et des femmes, s’intéresse à la peinture et aux femmes. Bref, Bruce a un nouveau cœur et ça le transforme.



Parmi les faits marquants de son changement caractériel et passionné, la pratique du cunnilingus semble la plus marquante. Désolé d’insister sur le sujet, ne vas pas croire que je ne suis qu’un obsédé vicelard, que je fais une fixation sur cet acte sexuel mais cela est essentiel pour la compréhension du roman et de la perception des sentiments qui s’y dégagent. A partir de ce cunnilingus, Bruce va s’interroger sur ces changements. Serait-ce donc ce nouveau cœur qui serait à l’origine de ses nouvelles envies, de ses nouveaux attraits pour l’art, pour la passion, pour les femmes. A qui appartenait donc cet organe. Pour le savoir, il va devoir voyager de Paris à Florence, puis en Suisse. J’en viens donc à l’épigénétique. Est-ce que ce cœur « intrusif » peut induire un changement métabolique dans son organisme, et donc en l’occurrence production d’hormone. Le sujet est bien plus vaste qu’il n’y parait à l’histoire de cette romance un peu trop fade – et sans grande passion – pour le goût d’un bison qui garde par conséquent un avis mitigé sur l’auteur.



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Lien : http://leranchsansnom.free.f..
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Les Fleurs de l'ombre

Tatiana de Rosnay situe l’action de son dernier opus dans un futur inquiétant, où une partie de Paris a été détruite par de terribles attentats. A la place des immeubles haussmanniens se dressent des buildings ultra modernes, dont CASA, résidence d’artistes à l’accès est strictement réservé à quelques privilégiés.

Contre toute attente, Clarissa Katsef se voit attribuer un luxueux appartement, ultra moderne avec vue imprenable sur une ville bouleversée mais toujours majestueuse, pour un loyer des plus modiques.



Ce lieu privilégié devrait permettre à Clarissa de poursuivre son œuvre littéraire. Elle voue une passion sans borne à Romain Gary et à Virginia Woolf.

Tout n’est pas si simple. Peu à peu Clarissa se sent prisonnière de ces lieux, elle a jour et nuit l’impression d’être surveillée sous la coupe d’une assistante virtuelle envahissante, qu’elle a baptisé Mrs Dalloway.



Entre deux chapitres nous présentant le quotidien de Clarissa, nous découvrons dans un carnet de notes, les raisons de la rupture avec son mari qui l’ont profondément blessées, la laissant au bord du dégout et absolument incapable de pardonner.



Tatiana de Rosnay signe un roman totalement addictif, le climat s’alourdit au fil des pages. On sent le piège qui se referme. L’intelligence artificielle trouve une place prépondérante à travers cette maison connectée.

La psychologie des personnages est disséquée avec minutie.



J’ai particulièrement aimé la relation étroite que Clarissa entretient avec sa petite fille.



Tatiana de Rosnay donne une grande place au travail d’écriture à travers Virginia Woolf et Romain Gary.



Un bon moment de détente pour lequel je remercie NetGalley et les Editions Robert Laffont.



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A l'encre russe

Il y a des romans, quand on les termine, on se demande à quoi ou à qui ils servent. Moi je suis tentée de les placer dans ma corbeille à papier. Ils me donnent l'impression que leurs auteurs les ont écrits simplement pour justifier le fait qu'ils se sont faits écrivains comme d'autres se font boulangers ou médecins, à la différence que ces derniers apportent vraiment quelque chose de plaisant ou d'apaisant aux autres. Un écrivain qui a décidé qu'il vivrait de sa plume et rendrait à son éditeur un livre par an, je trouve ça triste et c'est l'impression que me donne Tatiana de Rosnay que je découvre avec ce roman trouvé dans une boîte à livres publique. Il semblerait que dans ces boîtes échouent les livres qui ont échoué en librairies, ceux que les lecteurs regrettent d'avoir choisis et qu'ils abandonnent pour ne pas avoir à les ranger sur leurs étagères, à côté des livres auxquels ils tiennent, les livres qu'ils ont aimés.



Je ne vois pas à quoi ou à qui sert "A l'encre russe". Je l'ai choisi parmi de vieilles éditions de France Loisir qui côtoyaient des revues déchirées et des tromblons issus des bibliothèques rose et verte, à croire que dans une boîte à livres on vide aussi les coffres du grenier ou les livres hérités de Mémé, aux pages jaunies et au lourd parfum d'enfance et de poussière. Autant dire que je ne savais rien de ce roman, à peine avais-je entendu prononcer le nom de son auteure dans une publicité radiophonique, d'une boîte publique là encore.



Je ne vais pas vous raconter de quoi parle ce roman, il perdrait à vos yeux le peu d'intérêt qu'il contient. Je dévoilerai juste quelques éléments : on y parle d'écriture et d'édition, d'Italie, de Russie et de Paris, et aussi un peu de New York, cela semble en effet indispensable de passer par New York - et d'évoquer le 11 septembre - quand on a le tort d'être le personnage d'un auteur d'aujourd'hui, en tout cas d'un auteur qui souhaite vendre pour vivre de ses ventes.



Ce roman, c'est le portrait de Nicolas Kolt, l'écrivain d'un seul livre à succès qui est clairement un type auquel vous ne pourrez pas vous attacher car c'est un minable, un médiocre, un vaniteux, un salaud et pas de ceux dont on s'éprend, pas d'un salaud à panache, pas d'un Humbert Humbert, non juste un salaud enrichi et rongé d'orgueil, en plus d'être un pervers-narcissique. D'ailleurs, on ne sait pas si Tatiana de Rosnay a envie qu'on aime ou qu'on déteste son anti-héros et pour finir, on n'a pas à se poser la question bien longtemps vu qu'il n'y a aucune émotion entre les pages du roman. Trahisons et mensonges par dizaine, drames indécemment puisés dans les faits divers, déballage outrancier de luxe bling-bling, l'auteure met pourtant le paquet mais non, rien, rien de rien, on ne ressent vraiment rien, ça passe comme de l'eau sur les ailes d'un canard. Pour dire vrai, on s'ennuie à cent sous de l'heure. Pas de relief, pas de couleurs, pas d'odeurs, et pourtant tout se passe sur une île paradisiaque au large de la Toscane. Des personnages féminins multiples dont aucune n'est respectée ou respectable, à croire que ce n'est pas une femme de lettres qui écrit cette histoire. Nicolas est un tombeur, ou plutôt un baiseur, que personnellement je ne juge pas représentatif de son sexe ; il ne peut croiser une femme sans vouloir la "baiser" ou commenter son physique et sa cervelle ; du coup, la masturbation est son lot tri-quotidien et l'auteure ne vous en fera pas perdre une goutte. Pour son malheur comme pour son bonheur, Nicolas est très entouré par la gent féminine, elles sont toutes folles de lui et ne rêvent que de se "faire baiser", pauvres servantes écarlates aussi éphémères que des mouchoirs en papier : éditrices, ex, fiancée, assistantes, serveuses, touristes, la concupiscence de notre (h)éros les salit toutes.



Je disais donc qu'un écrivain qui veut vivre de sa plume aujourd'hui doit vendre et pour ce faire il suit quelques recettes certes éculées mais qui ont fait leurs preuves commercialement parlant, comme on dit dans le métier : du sexe cru et vulgaire pour commencer, à peu près toutes les cinq pages, c'est la base ; puis vient le secret de famille sur les origines douteuses d'un père ou d'une mère, le père est un homme fascinant qui pourrait être agent secret ou armateur, un truc qui a de la gueule, la mère une femme de cinquante ans encore belle et chic, rang de perles en sautoir et d'une fragilité qui dissimule mal une grande force car elle a beaucoup aimé et par conséquent beaucoup souffert... Ensuite, vient le fric, cru et vulgaire, et son cortège de marques et d'emblèmes, ici ce seront les montres et les cigares, Tatiana ne s'est pas trop foulée.



Ça y est, je l'ai dit, voilà l'impression pénible qui m'a accompagnée pendant toute ma lecture : Tatiana ne s'est pas trop foulée. Quand tout semble trop facile, rien n'est passionnant. Un roman sans recherche(s) ni profondeur et dont le vernis de fausse sophistication parisienne laisse apparaître la couche plébéienne d'une littérature de salle d'attente. Un roman de plus sur les rayonnages du Relay. Une nouvelle commande qui réjouira un imprimeur à défaut des lecteurs. Quoique, si ça se vend, il faut bien des volontaires, des âmes candides prises au filet. La facilité, on la trouve dans le style ("mozzarella de buffle" ? Non, un buffle ne donne pas de lait, même un buffle italien. Accusons le traducteur puisque bien qu'étant francophone, Tatiana de Rosnay écrit en anglais, un genre comme un autre, chaque écrivain se doit de cultiver ses petites particularités s'il veut marquer les esprits), comme dans la narration : Nicolas ne part-il pas à Saint-Pétersbourg sur un coup de tête quand tout voyageur lambda ayant la prétention de fouler le sol russe doit d'abord conquérir un visa auprès de l'ambassade ? Ne réussit-il pas ensuite à obtenir en moins de deux jours des autorités civiles russes des informations archivées du temps de l'Union Soviétique ? Je vous épargne d'autres exemples mais l'ensemble manque vraiment de cohérence. Enfin, la cerise sur le gâteau du best-seller en devenir : les clichés. Ils sont là, par dizaines, ces stéréotypes mille fois servis et réchauffés, assaisonnés de lieux communs et de phrases à effets emphatiques ; ils ont le cuir épais et il semble qu'on ne peut s'en lasser. Le dénouement nous épargnera-t-il ou nous donnera-t-il le coup de grâce ? Pas de répit pour les braves qui seront allés jusqu'à tourner la dernière page : la rédemption du bad boy est là, dans un grand simulacre parodique du naufrage du Titanic (sans le romantisme).



Ce roman, je pense ne pas le remettre à sa place dans la boîte à livres publique, elle n'est pas à confondre avec une poubelle publique. Je vais le placer en toute simplicité dans ma corbeille à papier, il fera le bonheur d'un recycleur et, peut-être, qui sait, l'an prochain, d'un imprimeur ?





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A l'encre russe

Nicolas Duhamel a écrit un roman qui a remporté un énorme succès.

Parti de son histoire personnelle, à 24 ans, il devait renouveler son passeport et il s'aperçoit qu'en réalité, son père s'appelait Koltchine.

Celui-ci avait disparu au large, Nicolas se lance à sa recherche jusqu'à Saint Petersbourg.

Cette histoire publiée sous la forme d'un roman remporte un vif succès et nous retrouvons le jeune écrivain toujours sous l'euphorie de son triomphe mais bien loin de retrouver de l'inspiration pour créer un deuxième roman.

Dans un palace, on le trouve en compagnie d'une jeune femme très superficielle. Il passe son temps sur Tweeter et sur Facebook pour mesurer l'ampleur de son succès.

On a bien l'impression que la page blanche n'est pas loin bien que le contrat soit signé avec son éditeur.

C'est sans doute une étape vécue par certains écrivains mais c'était bien difficile d'éprouver de l'empathie pour ce jeune monsieur.

Tatiana de Rosnay m'avait habituée à plus de profondeur.

En lisant, je me suis posé la question de savoir si elle- même n'était pas en panne d'inspiration à ce moment de son parcours.

C'est un ouvrage qui se laisse lire mais qui contient beaucoup de plages vides à remplir par des mots.

Je l'avais lu en 2013 à sa sortie et avais rédigé une fiche qui renvoyait à des extraits.
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