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Critiques de Thierry Beinstingel (116)
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Autour de Franck

En marge de « Franck » le livre d'Anne Savelli paru l'année dernière chez Stock

deux textes

d'Anne Savelli « douze façons de parler de toi» : « fait de fragments dont la progression, qui peut sembler chaotique à première vue, suit cependant la trajectoire de Franck. On y trouve, à intervalles réguliers, des photographies prises sur la plage de Wimereux, station balnéaire située près de Boulogne-sur-Mer, lieu réinventé de son adolescence. L'humiliation, la mer : voilà ce qui m'a guidé. » comme elle le présente

de Thierry Beinstingel « avant Frank » écrit en réaction à la lecture du livre d'Anne Savelli : les histoires d'une jeunesse fugueuse, dix ans avant, et la gare de l'Est comme Franck, d'autres lieux, une rupture, un chemin en équilibre, sans stabilité

et puis un fichier mp3 ou incorporé à l'eBook d'une lecture croisée par eux, la haite et frêle voix d'Anne Savelli, sa fragilité et sa précision extrême dans la diction, alternant avec la voix ferme de Thierry Beinstingel.

On peut lire aussi le billet de Pierre Ménard, responsable de la réunion et de l'édition numérique des éléments constituant «autour de Franck » sur http://www.liminaire.fr/spip.php?article1364

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Bestiaire domestique

oui, les animaux sont là, mais parfois leur rôle n'est même plus prétexte mais citation furtive au détour d'une des phrases du petit texte mis sous leur nom. Parcours, cheminement en petits éclairs, sur une vie d'homme, la vie d'un quartier naissant et déclinant, d'une entreprise (le bâtiment de la Direction) se développant, dévitalisée peu à peu pour autres activités et lieux plus lucratifs.

Et, à travers des notations aussi gaies que l'est notre temps, le petit goût du bonheur qui demeure sous-jacent, qui attendrit les portraits, les situations, les rapports malgré la lucidité mordante du regard, et qui passe souvent par les animaux comme les pigeons nichés dans le bâtiment qui projettent leurs images sur l'écran de l'ordinateur devenu inutile.

Et toujours la précision poétique du regard.
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Dernier travail

Texte court mais nécessaire. Nous suivons Vincent lors de ses derniers jours de travail avant la retraite. Il est depuis des années dans l'entreprise et n'a jamais vraiment remis en question les différentes directives qui lui ont été données. Pourtant, peu à peu, un procès contre l'entreprise s'ouvre. Il y a quelques années une vague de suicide a eu lieu au sein des équipes. Va-t-il ouvrir les yeux ?

J'ai beaucoup aimé ce récit qui démonte peu à peu les belles phrases de motivations de cette entreprise qui recouvrent une vérité plus cruelle. Les répercussions de cette toxicité peuvent être plus qu'importante. Et Thierry Beinstingel parvient à nous les livrer sans fard. Plusieurs personnages nous donnent un éclairage différent sur cette histoire et cela donne encore plus de profondeur à la réflexion globale.
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Dernier travail

J’ai été interpellé par ce roman dont l’action se passe dans le monde du travail et en montre de manière simple mais efficace les mécanismes nocifs des grandes entreprises à travers quelques exemples bien choisis. L’auteur connaît bien ce milieu et maîtrise donc très bien son sujet. Le personnage de Vincent est attachant et le lecteur est tenté de suivre son cheminement mental dans ses dernières semaines de travail et dans sa dernière quête. L’auteur parvient avec brio à décrire la solitude de Vincent à son travail et le détachement voulu ou non de ses collègues et ex-collègues. Le personnage de la DRH illustre bien cet état. A la fin, on se demande ce qu’elle deviendra sans le soutien inlassable de son collègue. La métaphore du loup, qui parcourt le roman, et dont l’importance va s’amplifier encore à la fin, est une excellente illustration et ouvre de nouvelles perspectives aux protagonistes, permettant en même temps de décrire le passage de Vincent du monde du travail étouffant et inhumain à un retour à la nature et aux origines de l’humanité.





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Dernier travail

Vincent vit ses dernières semaines de travail et à l’occasion de l’embauche d’une jeune femme, Eve, il se remémore un drame qui l’avait marqué : le père de celle-ci s’était suicidé, dans son bureau. Enfin si on pouvait appeler ainsi cette pièce où il avait été relégué. Plutôt un placard comme la situation dans laquelle l’entreprise l’avait placé, dans laquelle il n’existait plus, déjà, avant de le signifier par un acte qui serait suivi de beaucoup d’autres. Des hommes et des femmes que l’entreprise avait méprisés, pressés comme de vieux citrons ou peut-être pire comme le père d’Eve mis au garage comme une vieille voiture qui ne sert plus. Le procès de ces suicides démarre à ce même moment….

On ne peut s’empêcher même si ce n’est jamais dit de penser à France Telecom.



Un livre qui hésite sans cesse entre roman et essai social, sans vraiment choisir, au détriment de chacun des genres. Les personnages y sont nombreux, je les ai trouvés trop « fades » pour m’y attacher, et j’ai regretté que l’auteur n’approfondisse pas plus les relations qui se nouent entre eux, ainsi celle entre Vincent et l’oncle d’Eve, relation improbable entre un cadre représentant de la boite qui a causé le drame dans cette famille et l’oncle, frère du suicidé, qui peine toujours à se remettre du drame.



Il y avait pourtant de quoi créer une atmosphère, un climat et c’est je crois ce qui m’a manqué. J’ai trouvé le rythme monotone, l’écriture sans relief, et j’ai peiné à finir ce livre dont le sujet pourtant m’intéressait, ayant passé toute ma carrière dans une grosse boite au sein de laquelle les mêmes « valeurs » sont soi-disant mises en avant, avec beaucoup d’hypocrisie.



Lu dans le cadre du jury du prix Fnac.

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Dernier travail

Vincent, Bernard, Francis... et les autres



Sur les pas d'un cadre aux relations humaines d'un grand groupe de téléphonie, Thierry Beinstingel poursuit son exploration du monde de l'entreprise. Un roman qui se lit comme un thriller.



Vincent travaille au service des relations humaines dans une grande entreprise de téléphonie. À trois mois de la retraite, il met de l'ordre dans ses dossiers, se souvient notamment de la grande affaire qui a secoué la société une dizaine d'années plus tôt avec une vague de suicides. Bernard, qu'il avait croisé brièvement lors d'une réunion, avait été le premier. Il s'était enfermé dans son bureau un vendredi soir, avait pris des poignées de médicaments et arrosé le tout de beaucoup d'alcool. C'est la femme de ménage qui l'avait retrouvé le lundi matin. Un drame qui s'était doublé d'une intervention des forces de l'ordre quand, quelques jours plus tard Francis, le frère du défunt avait surgi avec son fusil de chasse et avait fait voler en éclats toutes les cloisons de verre du bureau. Employé à l'office des forêts, cet acte avait eu pour conséquences une rétrogradation et une affectation dans une forêt isolée où il vivait désormais avec son épouse Caroline et sa fille Charlène.

Une affaire qui ressurgit alors que se déroule le procès maintes fois reporté, mais aussi après un coup de fil de Vivian, l'épouse de Bernard. Elle sollicite son aide pour que sa fille obtienne l'emploi qu'elle convoite au service commercial. Après un rapide entretien avec Ève, qui avait neuf ans quand elle a perdu son père, il décide d'intercéder en sa faveur. Très vite la nouvelle recrue prend ses marques et s'intègre dans la société, y trouvant même l'amour. Seul Francis voit d'un mauvais œil ce «retour chez l'ennemi.

Quant à Vincent, il aimerait comprendre pourquoi rien n'a été entrepris pour tenter ce comprendre le geste de Bernard et tenter de prévenir les autres actes désespérés qui suivront.

Une enquête délicate qui permet à Thierry Beinstingel de mettre en lumière les pratiques pour le moins douteuses des grandes entreprises qui sous couvert d'un galimatias technocratique mettent leurs employés sous pression, allant jusqu'à leur demander l'inverse de ce pour quoi ils ont été engagés, les reléguant dans des placards à balai quand on ne trouve pas le moyen de les remercier. C'était l'époque meurtrière de la GPEC, la gestion prévisionnelle des emplois et des compétences.

Le choc de ces suicides à répétition a beau avoir fait changer les méthodes, Francis se rend bien compte que sous le vernis, ce sont bien les mêmes règles qui perdurent.

L'auteur, qui a travaillé chez Orange jusqu'en 2017, décortique avec beaucoup de justesse cet univers impitoyable. Mais sans manichéisme et sans vouloir en faire un roman à charge, il montre combien, avec la meilleure volonté du monde, il est difficile de faire bouger les lignes. L'homme reste un loup pour l'homme.




Lien : https://collectiondelivres.w..
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Dernier travail

«Dernier travail» creuse une culpabilité qui ne dit pas son nom.
Lien : https://www.lesoir.be/485938..
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Dernier travail

Déjà, la quatrième de couverture me plaisait beaucoup.

Le monde de l’entreprise.

Les patrons, les RH, résoudre les conflits internes, manager, tout en faisant croire dans les annonces ou dans les entretiens que cette société est à taille-humaine, qu’on s’y sent bien, et que, bien sûr, les salariés sont valorisés.

Ça m’interpelle parce que ce schéma de boite cool et compréhensive je la connait. Et que j’ai décidé de la fuir !



N’est-ce pas l’un des plus gros problème de notre siècle ? Etre heureux au boulot ? Y trouver son compte ? Ajouter de l’humain ? Arrêter de se « tuer » à la tâche pour un patron qui ne te reconnaitrait même pas dans la rue ?



Notre auteur, il sait de quoi il parle. Il a soutenu une thèse sur le sujet.

Je me plonge donc dans cet ouvrage les yeux fermés.



Ici, on est dans une grosse multinationale, CAC 40 et tout et tout.

Mais il y a 12 ans de ça, la société a subit une grosse vague… de suicides.

Et le procès c’est maintenant.



Doit-on embaucher la fille d’un ancien salarié qui s’est bourré de médocs dans son bureau ? Fin’ dans son placard à balai…

Comment virer quelqu’un qui est bien à sa place, qui atteint ses objectifs mais qu’on aime moyennement ?

Comment survivre au deuil ? Comment comprendre le geste ? Comment aller de l’avant ?

Comment recruter ? Faire subir des entretiens ? Donner les bonnes réponses ?



Le sujet est actuel. Il est bien abordé. Les chapitres sont courts. On passe d’un personnage à l’autre très rapidement.

Pourtant, je me suis un peu ennuyée…

J’en attendais plus parce que je voulais que le récit dénonce plus.

Et puis je me suis : Ok ok, c’est un roman, pas un essai. Contiens toi :)



Des passages ont tellement raisonnés en moi.

Les noms des différentes positions qui ne veulent rien dire et que personne ne comprend. Le fait de devoir à tout prix placer trois hobbies dans son CV pour montrer son ouverture d’esprit. Installer le tutoiement d’entrée pour paraitre cool.

Comparer la direction à une meute de loup…



La lecture est agréable et fluide. Sans plus pour ma part.

Si le sujet vous intéresse, parcourez le, il provoquera peut-être chez vous aussi, un déclic.
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Dernier travail

Retour sur une affaire qui a fait couler beaucoup d'encre : les suicides à répétition d'une certaine grande entreprise française il y a quelques années. Salariés longtemps classés dans le public qui passaient au rythme du capitalisme, du privé et de son management froid. A travers ce fait divers, l'auteur revient sur ces méthodes qui font des hommes des machines à rentabilité : tous payés au même salaire (sans distinction de talents et/ou de motivation), tous interchangeables. Et après on s'étonne que les "esprits d'entreprise" aient disparu et qu'un jour un phénomène de démission massive frappe le monde du travail. Les discours proprets (genre win-win), les tournures d'encouragement toutes faites (genre sortir de sa zone de confort), les langages de seminaro-formations convenus ne font plus recettes ; et, sont même en parfaites contradictions avec les habitudes liees aux réseaux sociaux qui imposent l'insistance du soi, de l'ego, de l'individualisme : alors forcément le fossé se creuse. Tout est question de projets d'entreprise : ce livre me rappelle un petit bonhomme qui pendant des années avait en charge de motiver des équipes, jusqu'à un changement de direction, qui lui demandait de licencier les membres desdites équipes, les maillons faibles ou les brebis galeuses qui ne sont pas "corporate". Il était temps de partir alors - mais pas au point d'y laisser sa vie : quelle pression et mal-être professionnels méritent à ce point d'en payer de sa vie ? L'axiome des générations Y et Z est retourné : avant de te demander ce que tu peux faire pour ton entreprise, demande toi ce que ton entreprise peut faire pour toi. Ce livre est bien plus puissant que ce qu'il laissait présager : ce n'est pas seulement une entreprise qu'il vise, c'est toute la matrice.
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Dernier travail

Pour ses derniers mois d'activité professionnelle, Vincent donne un coup de main aux RH, pour évaluer les chances de se sépare facilement (ou pas) d'employés qui ne conviennent pas à leur responsable. 



Et il se souvient des politiques qui se sont succédées, comme la gestion Prévisionnelle des Emplois et compétences, qui avait bon dos pour recycler au plus mal les salariés non mobiles géographiquement et dont certains ont bien joué le jeu en se suicidant ! 



Sauf que l'Entreprise a été accusée de les avoir poussées au suicide, et c'est avec ce procès en toile de fond qu'Eve, la fille d'une de ces victimes, entre dans l'entreprise grâce au coup de pouce de Vincent. 



Un roman sur les relations au travail, sur le temps qui passe et qui permet de panser les plaies, d'oublier, de passer à autre chose. 



Un roman sur le travail, le fameux 'donner du sens' qui est surtout le vent qui fait tourner les girouettes des politiques sociales qui se succèdent se remplaçant de plus en plsu vite, chacune enterrant la précédente qui n'a pas eu le temps d'aller à son terme ... 



Un roman qui glisse doucement, qui se laisse lire, sans heurts ... 



Et qui s'achève avec le départ en retraite de Vincent qui laisse à d'autres le soin de mener à leur non-terme les nouvelles idées des RH ! 



Un roman qui m'a permis de revivre certains des moins beaux souvenirs de ma lointaine vie professionnelle ... 



Un auteur que je découvre et dont j'ai apprécié la façon de dépeindre ses personnages, avec empathie et tendresse pour nous délivrer un roman sur la vraie vie des entreprises, de la vie normale ... 
Lien : http://les-lectures-de-bill-..
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Dernier travail

J'ai découvert Thierry Beinstingel avec Ils désertent, un livre qui m'a beaucoup marquée par son aptitude à parler du monde du travail avec une évidente précision mais sans trivialité. Dernier travail est dans cette veine même si la présence réconfortante des livres se fait plus discrète, on y retrouve cette approche au plus près de l'humain qui vient adoucir l'acuité du regard sur la violence dont est capable l'entreprise. C'est aux hommes que s'attache l'auteur car il n'y a pas de système sans ses rouages.



Vincent est un de ces rouages. Il s'apprête à quitter l'entreprise après une belle carrière au cours de laquelle il a évolué vers la fonction RH de proximité qu'il occupe actuellement. A ce titre il a participé aux changements mis en œuvre après une vague de suicides qui vaut actuellement aux dirigeants de ce grand groupe de télécommunications, dix ans après les faits, un procès extrêmement médiatisé. Il a fallu "remettre de l'humain dans les rouages" et Vincent a le sentiment d'avoir fait de son mieux. Avant de partir, il rend un dernier service, aider la fille d'un ancien cadre de l'entreprise à se faire embaucher dans l'une des boutiques du groupe. Sale histoire que celle de cet homme retrouvé mort dans son bureau 12 ans auparavant, bien avant la vague qui a tout déchaîné. Ces souvenirs amènent Vincent à s'interroger sur son propre comportement dans l'entreprise, sa contribution, ses évitements, son engagement au service d'objectifs qui pouvaient parfois le heurter. Et à se rapprocher de la famille du disparu. Et si cet homme avait en quelque sorte été le "patient zéro", le cas annonciateur des dysfonctionnements à l'origine de la vague ?



Il n'y a aucun manichéisme dans ce roman, nulle envie de dénoncer ou de pousser un coup de gueule. Ce qui intéresse l'auteur c'est le facteur humain pris dans l'engrenage de principes de management, de politiques entrepreneuriales qui finissent par noyer les valeurs élémentaires. Tous ces maillons intermédiaires du système dont on nie la souffrance et que l'on embrigade à coup de discours et d'expressions toutes faites. Toutes celles et ceux qui ont travaillé dans ce type d'entreprises reconnaitront le vocabulaire, les situations, les méthodes. L'auteur ne force jamais le trait cependant. Même lorsqu'il ose le parallèle avec le comportement des loups dans la nature. Le personnage de Vincent parvient à prendre du recul dans ce court laps de temps qui le sépare de son départ en retraite et la réalité se teinte de couleurs bien différentes. "Aura-t-il vraiment existé dans ce bureau ?" se demande-t-il au moment de le quitter, constat à la fois terrible et libérateur. Comme une façon de remettre le travail à sa juste place.
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Dernier travail

Vincent, responsable RH d’une entreprise est très prés de sa fin d’activité et fait le point sur sa carrière, s’interroge sur des évènements graves passés ayant conduit des salariés à mettre fin à leurs jours. Le destin tragique de Bernard focalise des questionnements rétroactifs à l’occasion d’un procès pointant la responsabilité managériale qui a malmené un grand nombre de salariés. Les personnages du roman incarnent de façon aiguë cette période où l’entreprise a affiché l’ambition de mettre à l’honneur le bien-être des employés, mais, y a t’elle réussi ? Ce roman décrit bien les « non dits », la « novlangue » managériale, le harcèlement moral qui tendent à accroître la responsabilité des employés en portant atteinte à leur dignité. Le lecteur, devinera sans hésiter l’entreprise dont il est question et dont le procès est en cours !
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Faux nègres

Les 20 premières pages du récit peuvent dérouter, mais il faut passer outre et, très vite, on est pris par le charme entêtant de ce Clochemerle revisité par la mondialisation. L'auteur n'a pas son pareil pour décrire l'odeur du gel douche dans un gymnase vide, le bruit obstiné de la tondeuse qui démarre le samedi après-midi et la mélan colie des panneaux défraîchis "A vendre" devant des volets clos...
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Faux nègres

Dans ce roman, Pierre, un journaliste, se rend dans un petit village de l’est de la France .Le but de son reportage : expliquer le score élevé réalisé par l’extrême droite lors des récentes élections .Pierre arrive sur les lieux, accompagné de son preneur de son, rendu aveugle par un accident quelques années plus tôt. Mais très vite, on comprend que Thierry Beinstingel veut nous faire faire un long détour par nos fausses certitudes , l’usage excessif et répétitif de notre histoire , la décadence de notre vocabulaire , la faiblesse de nos argumentaires dans les débats et discussions publics .Ainsi , Pierre , qui nous indique que son rédacteur-en-chef lui a transmis une consigne décisive : une seule question, un seul sujet , et persévérer en cas d’absence de réponse , découvre t-il l’existence d’une pierre préhistorique qui serait cachée sous l’église du village : « Jean dit encore : Le village a une longue histoire .Tenez, l’église :il paraît qu’une pierre préhistorique est cachée dessous .Il a souligné « préhistorique » d’un doigt levé d’un mouvement de menton .C’est l’adjectif le plus lointain qu’il connaît, le plus digne de respect, incontestable et imparable . »



Ce qui est dénoncé avec force ironie, c’est aussi l’absence de facteurs unificateurs, de raisons véritables de se rassembler. Ainsi, à propos de l’effacement d’un trait d’union sur une pancarte, l’auteur accomplit une digression éloquente vers la signification de ce signe, ou les conséquences de son absence … « Le trait d’union ne relie plus personne .Reste l’élan mystique, le poids des corps morts, l’élévation des âmes, les mots d’une histoire que nous forgeons sans y penser. »

Autre grave défaut de notre société dénoncé dans le récit, la solitude qui aboutit à la médiocrité, la petitesse d’esprit : »La politique, oui, la voici : quatre personnages, un aveugle éclairé, une femme délaissée, un adolescent amoureux, un journaliste déboussolé (…) l’ensemble formant nos petits arrangements, nos faibles accommodements. »



C’est de l’état du pays que nous entretient Thierry Beinstingel, en faisant appel à l’histoire, à la dénonciation de nos lieux communs, à Arthur Rimbaud , dont une citation, avant la première page explicite le titre de l’ouvrage ,et dont les allusions à de multiples épisodes de sa vie éclairent le roman .Texte convaincant mais qui aurait gagné à être raccourci , car la démonstration est faite , largement avant la conclusion du texte .

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Faux nègres

Il me parait bien difficile d'écrire sur ce roman. Difficile parce que je suis bien incapable de vous narrer l'histoire dont il parle, si ce n'est que Pierre et Frédéric y sont parachutés pour couvrir les résultats que l'extrême droite a obtenu aux dernières élections. Et en questionnant les villageois, ceux ci racontent tout sauf pourquoi ils ont voté.

J'ai bien compris qu'il s'agissait avant tout de la vie d'un village, les histoires de ses habitants mais tout comme Florel je n'ai pas réussi à y trouver du sens...

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Faux nègres

Mes sentiments sont mitigés après cette lecture, roman un peu fouillis à mon gré, pas suffisamment construit et pas assez abouti.
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Faux nègres

So what ! Tout ça pour ça?



Intrigué, dérouté, je le suis très certainement au terme de la lecture de Faux Nègres de Thierry Beinstingel. Le premier mouvement est de tout évacuer d'un geste du bras. Chaotique, confus, inabouti, oui, j'ai ces mots en tête.



Mais également fascinant, interpellant, captivant. Pas catpivant par la simple et banale répétition de mots ou d'expressions, comme les "cressons bleus", le "village d'ici comme une île"... Mais par l'aspect circulaire des choses. On revient sans cesse dans le roman... non, dans le récit de Beinstingel aux fondamentaux, aux basiques, à nous, à notre identité, à notre inconscient collectif, à nos grandes interrogations...



Mais là, l'auteur nous tackle grave... l'inconscient collectif se raconte dans le livre. OK l'alternance "un chapitre individuel, un chapitre collectif", c'est drôle un moment, et puis on se lasse quand même. Et l'auteur triche un peu en mélangeant tout, surtout après les 300 premières pages (sur 420 que compte le livre).



Revenons à cet inconscient, multiforme, qui nous éclaire sur nos racines, sur nos schémas comportementaux, sur nos soi-disant valeurs occidentales... Il nous mystifie, nous embobine, nous emberlificote... ça y est, d'ailleurs, j'aligne les synonymes comme Beinstinger... dire que cette façon d'accumuler des mots, des synonymes m'a plu, ce serait un peu exagérer. Mais il y a dans cette façon de faire, une répétition qui agit comme un mantra. On finit par attendre de cet inconscient qu'il glose et nous anesthésie par son discours lénifiant. A mon avis, c'est le but recherché par Beinstinger.



On est donc dans le récit plutôt que dans le roman. Pour un peu, je dirais même qu'il s'agit d'un essai...



Un ami qui voyait le titre du livre s'est écrié "Faux nègres... vrais blancs?"... et il n'est pas loin de la vérité, je trouve... qu'est-ce qu'un vrai blanc... c'est aussi la question que pose Beinstinger. Le fil rouge, l'enquête sur pourquoi un village de l'Est français vote extrême-droite en si forte proportion, ce fil rouge finit par se dissiper et on plonge dans le vécu des gens, des ces gens qui adoptent individuellement des comportements différents de l'attitude collective. Mais devant le drame



Là où (à mon avis) Beinstinger se trompe, c'est que les gens ne sont plus aussi honteux qu'avant de voter pour un parti à mèche blonde.



Reste une aventure humaine, qui pourrait s'écrire de manière plus fluide, plus directe et plus concise. Trop peu de tension, à mon goût, également. Même si par son côté répétitif, et les chapitres très courts, le lecteur y revient...



Rimbaud, Baudelaire, Simon, le président à tête de chérubin, les protagonistes directs ou collectifs se fondent dans un récit humain, dont on ressort plein de questions, sans la moindre réponse, sur les valeurs, la société, le rapport à l'autre, la providence... C'est aussi cela que je cherche dans un livre.
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Faux nègres

Aujourd’hui, vous avez de la chance ! Enfin, du moins, ceux qui comme moi, remplissent des listes interminables de livres à lire absolument, ou qui en ont assez que tous les romans de la rentrée soit unanimement formidables, à en croire les hebdomadaires ou mensuels consacrés à la littérature.

Pourtant, ce roman de Thierry Beinstingel, je l’avais repéré et élu entre six ou sept romans de la rentrée présents sur l’étagère des nouveautés à la bibliothèque. J’avais beaucoup aimé, tant pour le fond que pour la forme, Retour aux mots sauvages ainsi que Ils désertent, deux romans qui l’un autant que l’autre savaient marier des tableaux de notre société, du monde du travail, avec une langue originale et tout à fait en adéquation avec les thèmes.

Dans ce troisième roman que je lis, un journaliste rapatrié du Moyen-Orient se voit attribuer, un peu par défaut, un reportage au cœur d’un village de Haute-Marne qui s’est fait remarquer pour avoir fait le score le plus élevé à la dernière présidentielle pour un parti d’extrême-droite jamais nommé, mais dont les initiales figurent en couverture du roman. Il est accompagné d’un preneur de son aveugle, et le duo s’installe dans une chambre d’hôtes de ce village, et tend son micro ici ou là. Quelques personnages émergent, une agriculteur vieillissant, le maire, un ado amoureux, une femme au foyer délaissée…

Mais cette fois, de mon point de vue, ça ne marche pas. La forme semble intéressante, tout d’abord, avec des chapitres qui alternent le point de vue du reporter, et d’autres qui forment une sorte de chœur qui commente l’histoire du village, depuis les origines. Des personnages historiques reviennent dont un poète que l’auteur semble affectionner. Je ne vois vraiment pas ce qu’Arthur Rimbaud vient faire dans ce livre (ça marchait mieux dans Ils désertent) et dans ce village : à la troisième ou quatrième évocation du frais cresson bleu, j’ai commencé à m’agacer, mais la répétition, les listes, semblent des figures récurrentes choisies par l’auteur, et donc j’ai dû m’y faire.

J’ai relevé quelques clichés au cœur de chapitres assez passionnants, ce qui ne m’a pas empêché de continuer. Pourtant, au fur et à mesure des pages, et malgré un drame qui relance l’intérêt, j’ai eu l’impression que le roman tournait en rond, et ne m’apportait plus rien. Je l’aurais volontiers vu avec quelques dizaines de pages en moins. Il est sans doute plus ambitieux que les deux précédents, mais semble moins personnel, et c’est peut-être son défaut… Je n’irai pas par quatre chemins, mon sentiment est plus proche de la déception que de l’enthousiasme. Nul doute que d’autres le trouveront passionnant, mais au moins, vous le saurez : il ne plaira pas à tout le monde !
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Faux nègres

Un livre déroutant, sans doute, mais un livre envoûtant, c'est sûr !

Pierre, sauve la vie d'un grand reporter, là-bas, quelque part au moyen orient.

Pierre est partie de France depuis 20 ans, il fait office de guide touristique en Afrique, en Iran, dans ces pays qui le possèdent et où il se sent bien.

Après son acte d'héroisme, il est rapatrié en France et le rédacteur en chef du journal, pour le remercier lui confie un reportage : chercher à savoir pourquoi, un village du nord a voté massivement extrême droite, alors que rien ne le justifie.

Mais Pierre n'est pas journaliste !

Il se retrouve associé avec un preneur de sons quasiment aveugle, suite à un accident de plongée.

Pierre est déraciné, il est là sans y être, son esprit est là-bas avec les gens qu'il aime.

Il va voir le maire du village, «ICI, c 'est trois lettres comme une île, un endroit minuscule» qui lui tient un discours tout fait, le roi de la langue de bois.

Pierre n'est pas à son "reportage", son esprit est en Iran à Ispahan, où son amour l'attend, il est sur les pistes africaines avec "un jeune homme maigre et édenté" qui y vend du miel. Il est avec Rimbaud, Jules ferry le colonisateur, le général Boulanger et son suicide sur la tombe de sa bien aimée, une femme de petite vertu, Flaubert et madame Bovary qu'il identifie à Emma la femme rejetée qui tient le gîte où ils sont hébergés. .

Mais la question : Pourquoi une majorité de villageois a voté extrême droite ?

IL n'en est plus question.

Il finit par s'ouvrir et a une certaine intimité avec certaines personnes du village, il s'attache à eux et le drame surviendra...

L'auteur dit : «C'est la première fois qu'il fait mourir un personnage»

Ce livre c'est une auberge espagnole où chacun pioche ce qu'il a envie et il y a de la matière.

Les chapitres sont très courts, ce qui donne du rythme, le style est foisonnant, c'est le genre de livre qui rend intelligent les curieux. On y a rendez-vous avec la poésie, l'aventure, l'histoire, la colonisation, l'amour, l'immigration clandestine des humains et des loups, la fin nous donne une grande leçon d'espoir .

Mais si vous voulez avoir une réponse à la fameuse question :

Pourquoi une majorité de villageois ont voté extrême droite ? Passez votre chemin....
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Faux nègres

Alors je vais être franche de suite, je n’ai pas fini ce livre. Je n’y suis pas du tout arrivée, à titre d’information il m’a fallu deux semaines pour lire moins de 200 pages ! Je vous jure que le mot « soporifique », ne décrirait pas assez bien ce que j’ai ressenti en lisant ces feuilles. En fait sur ce que j’ai lu, il ne se passe absolument rien ! A part une succession de détail sans importance, je pense notamment à une clôture et sa maison, ce livre ne comporte rien de consistant et de passionnant. (D’ailleurs message à ceux qui l’ont fini, je veux bien que vous me dites quand commence l’histoire.)



Ce livre comporte donc une tonne de description qui ne sert à rien, mais en plus de cela j’ai eu aussi l’impression qu’il s’éparpillait dans tous les sens. En effet, on a droit à la vie de Rimbaud, à celle du personnage principal, de son collègue, mais aussi à celle du village entier (ou presque). Ce qui fait un peu beaucoup pour une question au final je trouve.



Et d’ailleurs tout ça pourquoi ?



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Thème : Eiichirô OdaCréer un quiz sur cet auteur

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