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Critiques de Thierry Marignac (27)
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Cargo sobre. Chronique intime d'une travers..

Ce titre, pour moi, est un oxymore. Souvent les histoires qui se passent sur un cargo sont émaillées d’ivresses, pas seulement celle du large.

Après des années d’errance et de destruction, Thierry Marignac entreprend la traversée de l’Atlantique sur un cargo « fer à repasser industriel aux dimensions d’immeuble de quatre étages » et relate ce voyage. Un cargo où, pour des raisons évidentes de sécurité, tout alcool est interdit. Un défi pour lui qui ne cache pas son attirance pour l’alcool « Il y avait plusieurs années que je n’avais pas passé une seule soirée sans boire, et trop, du reste, la plupart du temps. »

Thierry Marignac intellectualise beaucoup le voyage, pourtant il y a comme de la rage, derrière ses mots. Chaque moment, chaque paysage, l’état de la mer sont autant de moyens de se remémorer des auteurs lus, traduits, des films, ses propres écrits. Il s’égare dans ses souvenirs personnels et de lecture. Cela ne l’empêche pas, au détour d’une page, de brocarder le capitalisme à travers les marins philippins et les ingénieurs roumains, de parler de Notre Dame des Landes. Son bateau, il ne l’appelle plus que « cargo sobre » ; La terre, donc, la griserie, lui manque, le thème revient en boucle. Oui, il a le temps du voyage pour penser, il prend le temps de se souvenir, faire le point. « Je concevais donc ce voyage comme une étape utile vers un apaisement salutaire »

« Il se peut que je m’aveugle et que je vogue vers l’échec, à bord du cargo sobre. Mais j’aurais tenté quelque chose d’autre que la traduction au kilomètre pour payer mes factures. J’aurais échappé, bercé le temps d’une rêverie atlantique, à mon sort civilisé. » J’espère que vous avez trouvé cet apaisement.

Un livre à l’écriture exigeante, saccadée, comme l’état de la mer, avec de belles envolées poétiques (très belle description de la toundra russe). Un livre que je n’ai pu lire qu’au calme pour bien m’imprégner des mots de Thierry Marignac. Il y a l’ivresse des mots dans ce cargo sobre.


Lien : http://zazymut.over-blog.com..
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Comme un voile d'ombre

Sarah Spooner apprend que son fils Nick s’est suicidé sur le campus où il étudiait et découvre qu’il ne s’agissait pas du premier suicide cette année mais le onzième. Malgré sa douleur, elle décide de se rendre sur place pour comprendre ce qui s’est passé. Avec l’aide d’Ali Diamond, un graphologue (il étudie l’écriture des personnes ce qui permet de déduire leurs caractéristiques psychologiques) mandaté par l’université pour élucider ce phénomène, elle va mener l’enquête.

Un livre bien émouvant où j’ai ressenti tout au long de cette lecture toute la souffrance de cette mère, de cette famille aussi d’avoir perdu ce fils, un jeune homme de 20 ans plein d’avenir. Et l’histoire personnelle d’Ali Diamond n’est pas en reste elle non plus !

Cependant, l’enquête menée par Sarah ne progresse pas bien vite, c’est trop lent et le tout manque d’action mais le suspense, lui, est bien là car on se demande bien ce qui se passe entre les murs de ce campus.

Par contre les cinquante dernières pages m’ont bluffée, je les ai trouvées bien angoissantes. Je ne m’attendais pas à un tel dénouement, à une telle tournure des événements en fait ! Bref, plaisant.

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Comme un voile d'ombre

Fait partie de cette cohorte de livres ni fait ni à faire.
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Comme un voile d'ombre

J'avais bien aimé ce thriller, à l'intrigue assez tordue si je me souviens bien ! La mère ne lâchant pas prise malgré les pressions diverses est attachante. Je me suis identifiée à elle, car j'en ferais autant s'il arrivait quelque chose à l'un de mes enfants...
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Comme un voile d'ombre

Comme un voile d'ombre de Judith Kelman est un roman bien ennuyant.....Pourtant le sujet de départ est plutôt original et intéressant : une mère Sarah, suite au suicide de son fils sur le campus de son université, va sur les lieux pour comprendre. Quand elle apprend que c'est le onzième elle mène son enquête car elle n'accepte pas que son fils ait pu en arriver là.

C'est très long, des pages et des pages sans que ça avance, il faut attendre les vingt dernières pages pour qu'enfin ça bouge un peu.

Le désarroi de cette mère est compréhensible mais j'ai eu peu d'empathie pour elle. La lenteur de l'histoire en est la cause, j'avais qu'une hâte le terminer pour voir si la fin rattrapait le reste (mais non ).



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Comme un voile d'ombre

Un roman policier digne de ce nom. J'ai adoré la prise d'initiative de la mère, de mener l'enquête elle - même. La chute est déconcertante, géniale. A lire pour les amoureux de roman policier.
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Fasciste

Années 80, émergence d'un mouvement politique, "le front" dont le chef de file est appelé "l'ogre". A travers l'histoire de Rémi Fontevrault, "Fasciste" évoque la façon dont ce mouvement va tenter de se délester des éléments violents qui sont son essence même, pour se racheter une respectabilité en vue d'élections.



Ça vous rappelle quelque chose ? Et oui, Thierry Marignac avait quelques années, voire quelques décennies, d'avance lorsqu'en 1988 il écrivait ce "Fasciste". Tout y est annoncé : la tentative de dédiabolisation (même si aujourd'hui l'ogre a été remplacé par l'ogresse), les exclus de ces purges qui se tournent vers des mouvements régionalistes identitaires...

Même si certains éléments raccrochent le récit à son époque (le GUD par exemple), il est d'une vérité et d'une actualité effrayante. Il aurait peut-être fallu, à l'époque, lire "Fasciste", l'analyser, en tirer des conclusions, plutôt que de tirer à boulets rouges sur son auteur.



"Fasciste" n'est pas une lecture facile ni agréable. Marignac ne prend pas le lecteur par la main. Il n'instaure pas de distance rassurante avec son personnage principal. C'est d'ailleurs ce qui lui a été reproché, comme étant la marque d'une certaine complaisance. Aux yeux de certains, il aurait sans doute fallu que l'auteur, à chaque page, dise que son personnage a des idées nauséabondes, qu'il ne cautionne pas les actes de son personnage. Au lieu de ça, Marignac propose un récit clinique et plonge le lecteur dans la peau de son personnage, sensation ô combien inconfortable. Car Rémi est un personnage détestable, et pas de ceux qu'on prend plaisir à détester. Il n'a aucune excuse ; beau, riche, instruit, on ne peut lui trouver aucune circonstance atténuante. Marignac se plait à éviter toutes les facilités. Aucun jugement, aucune empathie. Son récit est glaçant. Cette froideur n'est-elle pas la meilleure des dénonciations ?



En dessinant le portrait de cet homme dont l'engagement dans l'extrême-droite n'est pas vraiment le fait d'une adhésion idéologique, Marignac évoque une génération nihiliste, fascinée par la violence qui s'engage moins pour les idées que pour les moyens brutaux utilisés pour les propager. A ce titre, l'escapade nord-irlandaise est très pertinente. Même si ce voyage a un prétexte professionnel et témoigne d'une fascination pour une certaine "culture européenne", Rémi y trouve surtout l'occasion de satisfaire un besoin martial. Comme il le dit, il est venu "voir la guerre". Tentation martiale qui se retrouve même dans les ébats de Rémi et Irène, décrits d'avantage comme des combats que comme des actes d'amour.



L'écriture est à l'avenant, sèche et brutale. Les nombreuses ellipses, assez abruptes, demandent au lecteur une grande concentration. Le style est à la fois incisif, direct et érudit. "Fasciste" n'est pas un roman facile d'accès, il ne cherche pas à se rendre aimable. C'est aussi incontestablement une œuvre riche qui mériterait sans doute plusieurs lectures pour en appréhender tout le propos.



Je remercie vivement Babelio et les éditions Actu sf pour m'avoir permis de découvrir Thierry Marignac, un véritable auteur.



Challenge Petits plaisirs 29
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Fasciste

Fasciste est un roman noir de Thierry Marignac, publié pour la première fois en 1988, les éditions ActuSF l’ont ressorti dans la collection Hélios en 2015.



Un contexte lourd de sens pour un premier roman

Le contexte de publication est intéressant à préciser. 1988, comme le rappelle la préface de Pierric Guittaut, signifie un moment paradoxal de la Ve République française : il y a à la fois la montée des mouvements antifascistes et antiracistes, et l’entrée depuis deux ans à l’Assemblée nationale d’un certain nombre de députés issus du Front National. Clairement, on peut comprendre l’envie de l’auteur, son besoin même, de faire sortir un premier roman à propos de ce contexte tendu. Le climat est au paradoxe, il y avait besoin, par forcément d’expliquer, mais de montrer ce paradoxe.



Le récit d’un jeune d’extrême-droite

Rémi Fontevrault est un jeune homme tout ce qu’il y a de plus normal, à part peut-être qu’il est intrinsèquement fasciste. Famille aisée, envie d’en découdre et colère constante envers la société qu’il aimerait davantage nationaliste, tels sont les ingrédients de son petit destin de militant de droite. Alors que les opportunités s’ouvrent à lui, tant d’un point de vue politique que professionnel, il les saisit au fur et à mesure pour se tailler une place à sa mesure. Coup de main dans des manifestations politiques, coup de force dans quelques soirées chaudes : les occupations de Rémi deviennent un peu récurrentes à partir du moment où il comprend qu’il peut canaliser sa propre colère au service de personnes qui semblent le comprendre. Autour de lui, certains personnages sont notables : la belle Irène, figure de la jeunesse conservatrice et qui inonde les pages de sa sensualité et le rugueux Lieutenant, supérieur hiérarchique du héros ; tous deux cadrent et encouragent la montée radicale du jeune Rémi avec plus de passion et plus de violence au passage.



Un roman « coup de poing dans la gueule »

Ce roman s’organise en huit chapitres tendus, secs, tous agrémentés de phrases courts et cinglantes. Le héros parle à la première personne du singulier et il est clair que le lecteur s’immerge dans sa conscience, même quand ce n’est pas beau, même quand ses paroles et ses pensées sont abjectes. Thierry Marignac multiplie les anecdotes et les péripéties pour montrer que plusieurs crans dans la violence sont franchis par le héros : sa formation militaire, ses déboires à l’étranger, ses humiliations, ses vengeances, etc. Il ingère cette violence, il s’en nourrit, s’en justifie.



En conclusion, Fasciste est une expérience intéressante, qui valait le coup d’une réédition en poche. Il y a bien sûr des aspects à améliorer, inhérents au fait que c’est un premier roman, mais il y a surtout une fin qu’on aimerait plus précise, qui donne davantage au lecteur.



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Fasciste

Plus que partout ailleurs, c’est en France que le polar et le roman noir sont devenus l’instrument d’une espèce de propagande politique entretenue par des militants de gauche et d’extrême gauche. Il ne s’agit en rien d’une critique mais d’un constat dont il faut prendre conscience en lisant les œuvres de ces écrivains reconnus avec en tête de file Jean-Patrick Manchette qui créa la mouvance de la critique sociale par l’entremise du roman noir. Il est même amusant de voir ces vieux briscards de gauche s’invectiver entre eux dans les salons du livre ou par l’entremise de la tribune des hebdomadaires en se traitant de négationniste, d’antisioniste ou autres joyeusetés à l’instar d’un Didier Daeninckx qui dresse régulièrement des procès d’intention aux accents parfois staliniens en s’en prenant aux écrivains qui n’entreraient pas dans le moule. C’est beaucoup moins amusant lorsque l’on sait que certains auteurs en marge subissent les foudres d’une censure ou d’un silence médiatique parfois assourdissant comme le révèle des auteurs comme Pierric Guittaut ou Thierry Marignac. Ce dernier semble avoir fait les frais de cette censure lorsqu’il écrivit en 1988 son premier roman intitulé Fasciste qui fait l’objet d’une troisième réédition.



Qualifié de roman culte, Fasciste est désormais présenté comme un ouvrage licencieux, voire même subversif dont la seule acquisition provoquerait un certain frisson. Une bravade de l’interdit en quelque sorte. Mais que l’on soit bien clair, Fasciste n’a rien du brûlot sulfureux que l’on veut nous décrire, bien au contraire. Certes l’auteur nous dépeint la trajectoire d’un fasciste sans pour autant décrier la démarche du personnage principal. En fait tout le postulat inconvenant du roman réside dans le fait que Rémi soit un fasciste. Et alors ? Héros ou antihéros, Thierry Marignac ne nous impose aucun jugement de valeur, aucune morale et surtout aucune démarche de rédemption et c’est tant mieux. Il semblerait que l’auteur parie finalement sur l’intelligence du lecteur. Car même s’il est beau, intelligent et cultivé, nous n’avons aucune envie d’apprécier ce jeune en rupture dont on suit la trajectoire dans une succession de scènes parfois ennuyeuses. Il est indéniable que Thierry Marignac possède une maîtrise de l’écriture qui lui permet de nous délivrer un texte fluide qui tranche avec la pauvreté de l’intrigue. On appréciera toutefois l’épisode où Rémi se rend à Belfast pour rencontrer un leader unioniste ainsi que la scène finale. Mais est-ce que tout cela est suffisant pour faire de Fasciste un roman culte ? Certainement pas.



Thierry Marignac nous explique qu’il souhaitait écrire un roman dans un registre où l’on ne l’attendait pas. Cela semble un peu court pour dépeindre le milieu de l’extrême droite et on le ressent tout au long du récit. Car Fasciste manque cruellement d’ampleur et c’est bien dommage, d’autant plus que l’on se doute bien que l’auteur en a sous la pédale. On déplorera également le manque de clarté environnementale et politique qui conduit les différents personnages vers leur destinée. Cette absence de contexte motivant l’action des protagonistes est l’une des faiblesses du roman qui perd de sa substance trash.



Il n’en demeure pas moins qu’il faut lire Fasciste, qui reste un des rares romans sans complaisance évoquant le FN et ses groupuscules d’extrême droite sans pour autant tomber dans les clichés de convenance. Et si l’on se demande ce que sont devenus les différents acteurs de l’histoire il suffit d’inscrire Fasciste dans la perspective de la démarche de dédiabolisation du rassemblement bleu marine que l’on vit actuellement en France.
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Fasciste

Rémi Fontevrault est un jeune con. Il est riche, beau, cultivé, et fasciste comme il pourrait être communiste. Pour lui, la violence prime sur les idées.





Fasciste, premier roman de Thierry Marignac paru pour la première fois en 1988, traite intelligemment et en moins de 200 pages la question de l'adhésion à l'extrême-droite pour des raisons autres qu'idéologiques. le personnage, étudiant âgé d'une vingtaine d'années quand démarre le récit, se rapproche grâce à son ami Lieutenant, rencontré durant son service militaire, du bras armé du Front, parti montant dans lequel il va s'impliquer du service d'ordre musclé jusqu'au trafic d'armes.



Le protagoniste n'est pas raciste et est trop lucide et cynique pour ne pas voir le ridicule derrière les discours des officiels du parti. Son adhésion n'est pas un choix : pour lui, il n'existe pas d'alternative. Dans cette France pourrissante, veule, et condamnée à une mort lente par inertie, le Front et sa violence sont les seules choses qui peuvent le sauver de l'ennui. le roman, peinture réussie de son époque, touche sans peine le lecteur contemporain.



La construction du texte est probablement l'aspect qui m'a le plus séduite. L'auteur multiplie les ellipses au point que l'on ne sait plus si ce sont des jours ou des années qui s'écoulent. Seule la relation qui se noue entre Rémi et Irène, la soeur de Lieutenant, montre les personnages mûrir et vieillir et donne une idée du temps qui passe.



Ce qui m'a gênée et m'a empêchée de donner cinq étoiles à l'ouvrage sont des maladresses récurrentes dans le texte que l'on retrouve en particulier dans quelques dialogues, assez peu crédibles. J'en pardonne certaines qui fonctionnent assez bien comme révélatrices de la jeunesse et de l'arrogance du personnage. Dans l'ensemble, le style dense, lapidaire et assez brutal, m'a tout de même convaincue. Comme il s'agit d'un premier roman, ça présage d'assez bonnes choses pour les suivants.



Je m'interroge sur la nécessité d'un appareil critique aussi présent. Si la préface est assez fine et confère une aura de littérarité à l'oeuvre, l'interview de l'auteur à la fin du livre m'ennuie un peu. C'est le genre de choses qui aurait plus sa place sur le site de l'éditeur. J'ai l'impression qu'on cherche à priver le lecteur d'une interprétation personnelle du texte. Peut-être l'éditeur a-t-il préféré la prudence en prenant en compte le mauvais accueil du roman lors de sa première parution. Il me paraît tellement surréaliste qu'on puisse le lire comme une apologie du fascisme, étant donné la façon dont les partisans du Front et leurs actions y sont décrits, que je ne parviens pas à comprendre les « deux années de purgatoire » qu'a valu à l'auteur sa parution. (Mais ce qui est formidable avec la connerie, c'est qu'elle parvient toujours à me surprendre.)



Il m'a paru intéressant de lire, en parallèle de Fasciste, Seventeen de Kenzaburô Ôé. le Japonais, au contraire du Français, prend pour personnage un être répugnant, pathétique, laid, qui se laisse laver le cerveau par le premier vociférateur venu et passe brutalement de la gauche à la droite, n'ayant finalement pour idées que celles des autres. Dans chacun de ces courts romans, les protagonistes gagnent quelque chose grâce à la violence des partis politiques auxquels ils adhérent, comme s'ils acquéraient le statut d'hommes à travers elle.



Un grand merci à Actu SF et Babelio sans qui je n'aurais pas oser, et à tort, découvrir ce roman.
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Fasciste



En sortant de l'armée chez les paras , Rémy un peu bourgeois , va collaborer avec Lieutenant son modèle , son père spirituel et devient l'amant de sa soeur Irène .

Rémy n'est pas un vrai adepte du "Front " , mais l'ennui , la boxe Thaï lui permettent de faire autre chose .

Un tour en Irlande ou sa chauffe , bastons entre colleurs d'affiches de groupes opposés pendant cette période d'élections , relation amoureuse sulfureuse avec Irène , puis direction le Tchad...



***************



Faciste , pas tant que ça , voilà un roman qui n'est pas si terrible que l'on veut bien le dire , plutôt bien écrit , mais dont le titre est un peu vendeur ...



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Fasciste

Marignac ne sait pas parler des femmes. Il écrit : p. 174 « Cette femme est un mélange de préjugés élémentaires, de désirs immédiats, de raffinements d'intelligence désordonnés. Plus certaine dose de passions froide, dérobée, qui rend les femmes vraiment grandes. quelquefois. » alors que c'est tout à fait moi.







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L'icône

Marignac Thierry – "L'icône" – Les arènes / équinox, 2019 (ISBN 978-2-7112-0108-2)



L'auteur a un style bien à lui, personnel.

De surcroît, il traite d'un thème original : la rencontre entre le monde des exilés russes ayant fui l'avènement des bolcheviques en 1917, et les nouveaux apparatchiks apparus juste après la chute du régime communiste en ex-URSS. Une problématique fort intéressante, surtout de la part de quelqu'un qui connaît visiblement bien le sujet.



Lequel sujet était d'ailleurs si complexe qu'il se suffisait à lui seul. De telle sorte qu'on ne voit pas bien ce qu'apporte cette intrigue amoureuse archi-standard, en dehors d'un fil conducteur chronologique fort ténu et sans grand intérêt, qui ne fait finalement qu'affaiblir le récit.



Bon, ce récit donne tout de même envie de lire d'autres romans de cet auteur...



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L'icône

Il est des romans noirs , celui-ci est gris , non du gris de l’ennui ,loin de là mais du gris des cendres d’un amour incandescent dont le narrateur érige le mémorial. Cet homme de l’ombre « Le Conseiller » , en retrace les épisodes depuis sa rencontre dans le Paris de 1979 avec celle qu’il ne nomme que « l’icône d’alcove » jusqu’à leur séparation à Londres en 1997. Ils se quittent et se retrouvent dans les différentes diasporas des exilés de l’Empire soviétique , au fil des convulsions d’agonie de l’URSS . Marignac utilise sa connaissance des différents milieux décrits , et pose sur leur évolution idéologique un regard désenchanté . Le tout porté par une écriture très travaillée proche parfois de la préciosité. A noter un réjouissant portrait des maoïstes de salon français retournant leur veste dans l'anticommunisme.



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L'icône

Il y a, dans tout ce qu’écrit Thierry Marignac, une force, une fièvre et un feu qui transportent le lecteur [...]. Dans L’Icône, sa phrase musclée et tendue comme un arc épouse parfaitement son sujet: la fin de la guerre froide et les désordres afférents, d’un côté de l’autre de l’Atlantique.
Lien : http://www.lefigaro.fr/livre..
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L'icône

Il est toujours difficile de chroniquer un livre avec lequel on n’a pas accroché et je vais essayer d’en donner les raisons. Je n’ai pas réussi a entrer dans cette histoire d’amour complexe entre une icône, passionaria anti-soviétique et un exilé français aux Etats-Unis dans le quartier russe de Brooklyn. On sait que les années 1990 ont été marquées par la chute des régimes communistes européens du bloc de l’Est et celle de l’URSS, ce qui a profondément marqué le paysage politique mondial. On sent que l’auteur maîtrise parfaitement son sujet. J’ai eu beaucoup de mal a m’attacher aux personnages, le fait qu’ils n’aient pas de prénoms et soient nommés par leur fonction ne m’a pas aidé. Nous trouvons donc « Le Grand Homme » « Le Conseiller », « Le Libraire », « l’Afghan » et bien sur « l’icône de l’alcôve », ils seront tous amenés à se croiser, à vivre dans une bulle antitotalitaire russe en tentant de créer un nouveau lendemain construit sur les cendres de l’ancien régime. Mais celle qui m’a fait le plus de peine est le personnage de « Cette Femme », ce terme et le fait de ne pas pouvoir nommer la femme avec qui l’on vit m’a plusieurs fois mis mal à l’aise. Le Conseiller revient pour nous sur ses années au service du Grand Homme et les temporalités sont nombreuses. Paris années 80, Londres 1993-1997, Kiev 1997, Dublin 1990, New York 1999, Brooklyn 2010, un exercice imposé et que j’ai trouvé plutôt fastidieux qui nous fait sauter du coq à l’âne sans que j’aie pu en comprendre le sens si ce n’est celui d’une boîte à souvenirs dans laquelle on piocherait au hasard. Il est question « d’un amour déchiré entre les deux blocs », on ne doit pas avoir la même conception de l’amour, je n’ai pas ressenti autre chose que la passion, l’embrasement et l’exultation des corps mais où sont les sentiments intérieurs parce que au-delà de sa beauté l’icône tout comme Le Conseiller ne se dévoilent que très peu. Je souhaite à ce livre de trouver son public. Bonne lecture.








Lien : http://latelierdelitote.cana..
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Maudit soit l'Eternel

Une regrettable errance SF d'un apprécié auteur de noir...



Bon... ActuSF publie en général des trucs bien, et Marignac a commis quelques polars noirs plutôt intéressants... Je me suis donc aventuré (vite fait) dans ce petit opuscule (75 pages). J'aurais mieux fait de m'abstenir.



Le "fond" : la corruption généralisée, traitée sur un ton vaguement comique, qui règne à l'interface (guerre totale) d'une Europe théocratique oecuménique chrétienne et d'un califat musulman unifié. Trafics en tout genre, luttes d'influence, espionnages, coups tordus, etc... Pourquoi pas. Mais des personnages nuls, voulant être drôles mais n'y parvenant pas, et une absence totale de "choses intéressantes qui arriveraient"...

Le style alors, la manière de raconter ? Non plus. Du démarquage désinvolte de San Antonio, qui sonne faux et tombe à côté de la plaque (enfin, de MA plaque en tout cas).

Nébal partage globalement cet avis, et en parle mieux que moi : http://nebalestuncon.over-blog.com/article-21503641.html



Bref : à fuir !



Mais on n'en tiendra pas grief à ActuSF, qui a bon nombre de bijoux à son actif d'éditeur.

Marignac, c'est un peu différent : pour commettre un truc pareil, il faut vraiment mépriser le lecteur de collection spécialisée SF (surtout pour un premier essai dans le genre)... et ce n'est pas bien. Surtout venant d'un auteur que j'apprécie beaucoup en "noir" !

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Milieu hostile

Dessaignes, traducteur qui a roulé sa bosse des États-Unis à la Russie, a fini par échouer à Sébastopol auprès de la femme qu’il a voulu suivre, mégère rongée par une jalousie maladive. C’est là, alors qu’il végète dans un appartement lépreux, alternant travail physique abrutissant, lecture de poètes russes et cuites à la bière et à la vodka sous une canicule étouffante, qu’il est contacté par des amis plus ou moins perdus de vue (et surtout plus ou moins amis). Ex- facilitateur d’ONG, Dessaignes pourrait en effet leur être utile en tant que contact à Kiev afin de surveiller une soi-disant épidémie de syphilis pour un laboratoire allemand soucieux de s’ouvrir un nouveau marché à l’Est.



Avec Milieu Hostile, Thierry Marignac nous entraîne dans une plongée étouffante dans un Far East européen qui n’a pas perdu la mémoire et les réflexes de l’ère soviétique tout en s’ouvrant au capitalisme sauvage. Des lieux où la violence est ordinaire et où les soi-disant valeurs morales occidentales n’ont plus cours et laissent place à un fatalisme teinté d’opportunisme. Des lieux où l’occidental le plus aguerri, à l’image de Dessaignes, marche toujours sur un fil et risque à tout moment de basculer et d’être englouti dans ce qui lui apparaît parfois comme une dimension parallèle. Et c’est avec fascination que l’on observe la manière avec laquelle le traducteur tente de se faire invisible et de naviguer aux limites de cette autre dimension que décrit Marignac d’une manière à la fois âpre et poétique, lui conférant ce statut qui frôle parfois le fantastique par la grâce d’une subtile distorsion de la réalité. Bref, un milieu des plus hostiles.

Sauf que. Crimée, Ukraine, Biélorussie… là n’est peut-être pas justement le milieu le plus hostile. Celui dans lequel naviguent les « Sang Bleu », ces anciens compagnons de Dessaignes héritiers de noblesses d’Empire, initiés en Ex-Yougoslavie au trafic de médicaments et reconvertis dans les services de renseignement où l’industrie pharmaceutique, est loin d’être le plus rassurant. Faisant peu de cas de la vie humaine, d’autant plus si elle se trouve dans un hôpital ukrainien à la dérive ou un dispensaire indien, il n’a rien à envier sur le plan de la violence à celui dans lequel fraye Dessaignes et n’a même pas pour lui la moindre dimension poétique. Le monde de l’Est que décrit Marignac est violent, certes, mais aussi humain. Celui des « Sang Bleu » perd chaque jour un peu plus de son humanité.



Étouffant, âpre et désabusé, le roman de Thierry Marignac ne caresse pas le lecteur dans le sens du poil. Complexe, infiniment complexe même parfois, tant le trafic qu’il décrit l’est, il a par ailleurs une qualité qui tend à se raréfier : il compte sur l’intelligence du lecteur. Il se mérite et nécessite une attention sans faille. Il vaut sans conteste que l’on s’y arrête. On en sort fatigué, un peu moins bête et avec des images d’une belle violence romanesque plein la tête.


Lien : http://encoredunoir.over-blo..
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Milieu hostile

Après "Renegade Boxing Club", un Dessaignes désespéré retourne aux magouilles de l'Ukraine post-soviétique.



Publiée fin 2011, la suite de "Renegade Boxing Club" permet au lecteur de retrouver le héros de Marignac, Dessaignes, ayant quitté New York pour revenir, par amour et par désespoir, courtiser son ancienne conquête, "l'Infirmière" dans une Crimée où les tensions russo-ukrainiennes sont plus fortes que jamais.



Toujours aussi aguerri sur les innombrables combines du post-soviétisme, le supplétif se retrouvera enrôlé, grâce au jeu complexe de ses amitiés éclectiques de jeunesse, dans un jeu de billard à plusieurs bandes entre multinationales pharmaceutiques (franco-allemandes et polono-chinoises), ONG corrompues, services spéciaux au service des intérêts économiques, mafieux de toutes espèces et officines russes néo-staliniennes.



"Par une ironie de l'histoire finalement très logique, Pierre-Henri travaillait à présent au département "Sécurité" du laboratoire franco-allemand dont il détournait amphétamines et anesthésiants dérivés de la morphine, alors qu'il n'était qu'un petit capitaine de chasseurs alpins détaché au Renseignement Militaire au Kosovo dans les années 2000. C'était ainsi qu'il avait acheté son premier appartement et que Jean-Charles, son alter ego, avait couvert les frais de mariage princier avec une demoiselle de l'aristocratie légitimiste. Pierre-Henri, comme son alter ego, était un rejeton d'une noblesse d'Empire, lointain descendant - mais en droite ligne - d'un sabotier quelconque devenu maréchal grâce à sa valeur sur le champ de bataille.

Lorsque les gangs albanais étaient devenus trop gourmands - c'était leur péché mignon - les laboratoires s'étaient adressés aux spécialistes déjà sur place, les Sang-Bleu, fermant l'œil sur leurs petits trafics. Sous l'emprise d'influences remontant jusqu'à Ankara et plus loin encore, les Kossovars avaient menacé de "nationaliser" - au profit de quelques parrains "patriotes" - l'industrie pharmaceutique.

Un groupe spécial de la gendarmerie, en liaison avec Pierre-Henri et son alter ego, avait mis un frein aux ambitions démesurées des "Turcs" comme disaient les Serbes. Le labo avait apprécié l'efficacité des Sang-Bleu."



Thierry Marignac, dont un Édouard Limonov vante en couverture du livre "la noirceur sévère, terrible et sans tendresse", poursuit avec son style particulier sa peinture lucide des ravages de la corruption et du post-soviétisme dans l'ex-Russie et l'Europe de l'Est.

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Morphine Monojet

Le dernier roman de Thierry Marignac cavale, avec de savoureuses expressions, au travers de situations pour le moins compliquées. Compliquées pour les personnages dont on devine qu’ils auraient pu exister dans la vraie vie. Tant de duplicité, de courage, de bassesse, de fraternité ne peuvent qu’avoir été croisés portés par des lascars embusqués dans une salle de café enfumée.

Par manque d’imagination, le lecteur dévore les premières pages en songeant au film qu’on pourrait faire d’un tel scénario. Mais très vite, ce même lecteur (moi, par exemple) doit renoncer à cette facilité. Chacune des situations décrites, chacun des moments croqués, chacune des réflexions suscitées par l’histoire haletante qui se déroule dans Morphine Monojet est transcrit en utilisant le vocabulaire qui colle le mieux au moment : grand style, romantique, érudit, argotique, scientifique… tout cela dans un même paragraphe et sans rupture de style.

Morphine monojet, roman noir, est paradoxalement un livre blanc. Livide comme la peau des personnages - même si celle-ci vire au bleu lorsqu’ils approchent de l’O.D. Blanc comme le silence que l’on respecte lorsqu’on approche de la tombe d’un ami trop tôt disparu. Blanc comme les 5 dernières pages offertes à notre réflexion de vivants.

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