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Citations de Thomas Merton (180)


La sincérité dans son sens le plus profond doit être davantage qu’une disposition instinctive à être franc.
C’est une simplicité d’esprit que maintient la volonté d’être vrai.
Elle implique l’obligation de manifester la vérité et de la défendre, ce qui à son tour suppose que nous sommes libres de la respecter ou non et qu’elle est jusqu’à un certain point à notre merci. Responsabilité terrible, puisqu’en profanant la vérité nous profanons notre âme.
(page 157)
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« Contemplation » : le mot est trop incolore, trop vague, et trop statique, pour exprimer pleinement la force spirituelle d’une expérience authentiquement religieuse de Dieu. Si nous voulons vraiment continuer à l’utiliser, il faut le dynamiser, oublier ses connotations purement païennes et intellectuelles, et à la place, penser au tremblement de Moïse « retirant les sandales de ses pieds » au mont Horeb lorsque Dieu lui parla au milieu du buisson ardent et l’avertit qu’il se tenait sur une terre sainte.
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Le koan est une phrase énigmatique que le Rochi donne à son disciple comme sujet de méditation. Il est possible que celui-ci passe des heures et des jours à s'efforcer d'analyser cette phrase ou à l'interpréter de manière symbolique; mais chaque fois qu'il revient voir le maître, celui-ci le renvoie pour qu'il continue à chercher la « réponse ». Peu à peu, il commence à comprendre que la nature de son koan est telle que celui-ci ne peut être ni analysé ni interprété intellectuellement. En un certain sens, il a une « solution », mais celle-ci n'est pas une « réponse ». C'est en réalité une solution qui ne peut être connue qu'en étant vécue.

La véritable méditation koan est celle où le disciple en vient à tellement s'identifier avec le koan qu'il expérimente son moi tout entier comme étant une énigme sans réponse. Ce peut être pour lui une expérience tout à fait décourageante; mais s'il poursuit son effort, il peut arriver qu'un jour, tout à coup, il s'accepte précisément comme il est, comme une énigme sans réponse qui soit communicable à d'autres de manière objective. S'il est apte à recevoir l'illumination, il goûtera alors le bonheur de saisir que son expérience personnelle incommunicable du fond de son être et son acceptation sans réserve de son propre néant, loin d'être un problème, sont la source et le centre d'une joie inexprimable.
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Les Pères grecs pensaient qu'avant la chute, Adam et Eve étaient réellement et littéralement deux en une seule chair, autrement dit, formaient un seul être ; que la nature humaine, unie à Dieu, était parfaite et complète en elle-même ; mais qu'après la chute, l'homme fut divisé en deux, et chercha dès lors par l'amour sexuel à retrouver son unité perdue. Mais ce désir est perpétuellement contrarié par le péché originel. Le fruit de l'amour sexuel n'est pas la perfection ni la complétude, mais seulement la naissance d'un nouvel Adam ou d'une nouvelle Eve, fragiles, exilés, incomplets. L'enfant à son tour atteint l'âge adulte, et, dévoré par l'aspiration antique à la complétude, se marie, réitère l'obscur mystère d'amour et de désespérance, engendre de nouveaux êtres voués à l'incomplétude et à la frustration, et meurt, en fin de compte, incomplet.
Mais l'avènement du Christ a exorcisé la vanité et le désespoir des enfants d'Adam. Le Christ a épousé la nature humaine, uni l'homme et Dieu en Lui-même, en une seule Personne. Dans le Christ la complétude à laquelle nous destinait notre naissance se trouve réalisée. En lui, il n'y a plus ni mariage ni don en mariage.
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Ce que cette foi en la Résurrection pourrait avoir à faire avec la contemplation n’est peut-être pas évident à première vue.
Mais en fait, la Résurrection et l’Ascension du Christ, nouvel Adam, ont totalement rétabli la nature humaine dans sa condition spirituelle première, et ont rendu possible la divinisation de tout homme venant dans le monde.
Ce qui signifiait qu’en chacun de nous, le moi intérieur pouvait à présent être éveillé et transformé par l’action de l’Esprit Saint, et que cet éveil spirituel non seulement nous permettrait de découvrir notre identité véritable « dans le Christ », mais rendrait également le Sauveur, vivant et ressuscité, présent en nous.
(page 83)
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Ce que nous nommerions aujourd’hui prière contemplative s’appelait alors quiet ou repos.
Ce terme lumineux est demeuré dans la tradition grecque monastique : c’est hesychia, « le doux repos ».
Le quiet est une concentration silencieuse aidée par la tranquille répétition d’une phrase isolée de l’Écriture, la plus populaire étant la prière du publicain : « Seigneur Jésus-Christ, Fils de Dieu, ayez pitié de moi parce que je suis un pécheur ! »
Sous une forme abrégée, cette prière est devenue « Seigneur ayez pitié (Kyrie eleison) » - que les Pères répétaient intérieurement des centaines de fois par jour, jusqu’à ce qu’elle devint aussi spontanée et instinctive que la respiration.
(page 32)
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Ils cherchaient un Dieu qu’ils pouvaient seuls trouver, et non un Dieu « donné » sous une forme stéréotypée, fixée par quelqu’un d’autre. (…)
Leur départ pour les horizons arides du désert avait également le sens d’un refus de se contenter d’arguments, de concepts et de verbiage « technique ».
(page 14)
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Le christianisme est davantage qu’une éthique, et il est clair que le Nouveau Testament et les Pères de l’Église considèrent le Christ comme étant beaucoup plus qu’un « prophète » ou un grand maître à penser… Jésus ne se contente pas de nous enseigner la vie chrétienne, Il la crée dans nos âmes par l’action de Son Esprit.
Notre vie en Lui n’est pas une question de simple bonne volonté morale, de perfection morale.
C’est une réalité spirituelle entièrement nouvelle, une transformation intérieure.
(page 127)
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Thomas Merton
Une spiritualité qui enseigne la résignation face à la violence étatique, la condescendance servile face à la frustration et à la stérilité, et la soumission totale face à l’injustice structurelle, est une spiritualité qui a cessé de s’intéresser à la sainteté et qui ne se préoccupe que de la notion fallacieuse d’ « ordre ».
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Thomas Merton
Toute l’idée de la compassion est fondée sur une conscience aiguë de l’interdépendance de tous ces êtres vivants, parties l’un de l’autre et mêlés l’un à l’autre.
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Et il n'est pas raisonnable d'espérer que les malheurs du monde disparaîtront subitement par une miraculeuse conversion générale à ce que nous possédons de vie et de culture chrétienne en plus de notre foi… Nous ne méritons pas cela, et il ne serait pas bon que Dieu nous l'accordât. Au contraire, je suis persuadé que lui, notre Paidagogos, veut nous enseigner beaucoup de choses, et nous former précisément par les exigences de la situation critique dans laquelle nous nous trouvons.
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« Nous sommes aujourd’hui sous le coup de l’héritage cartésien de la conscience de soi cartésienne, qui établit en principe que l’ego empirique est le point d e départ d’un progrès intellectuel infaillible vers la vérité et vers un esprit de plus en plus affiné, abstrait et immatériel.

Il sera impossible de remédier à cette situation par le simple effort de l’ego empirique s’employant à des actes de purification et de concentration, renonçant à penser, créant le vide en lui-même, s’enfonçant dans son essentielle pureté personnelle, et autres choses de cette sorte.

Ce n’est qu’une autre manière de s’affirmer soi-même comme ayant le pouvoir indépendant et autonome, soit de penser, soit de ne pas penser, de se livrer soit à la science, soit à la contemplation, soit aux idées, soit au vide.

Le « vide » que l’ego empirique s’efforce de produire en lui-même, en « essuyant le miroir » pour le libérer de toute pensée, n’est qu’une duperie. » (p.45-46)
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Les corbeaux croassent dans la vallée. Les hautes herbes illuminées par le soleil se penchent dans le vent. Un papillon blanc hésite et se pose. Un autre passe en voltigeant. Comme je suis heureux de ne pas être en ville.
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Je commence à comprendre. Car vous m’avez amené ici, non pour porter une étiquette qui permît de me reconnaître, non pour penser à ce que je suis, mais à ce que vous êtes … Or, comment cela se fera-t-il si j’essaie de découvrir qui je suis, où et pourquoi je suis.
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Perhaps I am stronger than I think.
Perhaps I am even afraid of my strength, and turn it against myself, thus making myself weak.
Making myself secure. Making myself guilty.
Perhaps I am most afraid of the strength of God in me.
Perhaps I would rather be guilty and weak in myself, than strong in Him whom I cannot understand.
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Le contemplatif se tient en retrait des mouvements, non parce qu’il s’y perd, mais simplement parce qu’il n’en a que faire, et peut aller plus loin par lui-même qu’il ne le pourrait dans leurs rangs formalisés et, souvent, fanatiques.
(page 113)
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Ils ne cherchaient à provoquer ni l’approbation ni le blâme de leurs contemporains, parce que les opinions d’autrui avaient cessé, pour eux, d’avoir de l’importance.
Ils n’avaient pas d’idées arrêtées sur la liberté, mais, en fait, ils étaient devenus libres en payant le prix voulu.
En tout cas, ces Pères distillèrent, pour eux, une sagesse très simple et pratique, qui est à la fois primitive et éternelle et qui nous permet de retrouver les sources qui ont été polluées ou complètement obstruées par l’accumulation des déchets mentaux et spirituels de notre barbarie technologique.
(page 20)
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L’un des Anciens disait : fuyez les hommes aussi loin que vous le pourrez, ou, vous moquant du monde et de ceux qui l’habitent, acceptez de passer souvent pour des insensés.
(page 109)
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Théophile, l’évêque d’Alexandrie de pieuse mémoire, se dirigeant vers Scété, les frères se réunirent et demandèrent à l’Abbé Pambon : « Dites un mot ou deux à l’évêque, pour que son âme soit édifiée. »
Mais l’Ancien répondit : S’il n’est pas édifié par mon silence, il n’y a aucun espoir qu’il le soit par mes paroles. »
(page 109)
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L’un des Anciens disait : priez avec attention, et vous mettrez bientôt de l’ordre dans vos pensées.
(page 115)
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