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Critiques de Tim O`Brien (71)
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Matou amoureux

Le narrateur, c'est Matthew, prof de linguistique un peu obsédé. Son récit est vif, efficace, très prenant. C'est drôle, un peu immoral. A recommander à ceux qui aime la littérature anglo-saxonne un peu déjantée : Baddiel, Hornby, Coupland, Levison, Nicholls,...
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Au lac des bois

Oui,catégorie O'Brien j'ai préféré Dan ou Flann.Résumons.Au bord du Lac des Bois, en lisière des forêts sauvages du nord du Minnesota, John et Kathy Wade tentent de recoller les pièces de leur vie et de leurs sentiments, mis à mal après l'échec cuisant de John aux élections sénatoriales.Un jour, Kathy disparaît. Leur canot n'est plus là - s'est-elle noyée ou bien perdue ? A moins qu'elle ne se soit enfuie, pour renaître à une nouvelle existence ? Les recherches s'amplifient, les hypothèses les plus troublantes aussi. Pour découvrir la vérité, il faudra enquêter sur le passé de Wade.Ce passé,comme tout passé littéraire sinon il n'y a pas de littérature,cache une faille,un gouffre,le Vietnam et plus précisément la tristement célèbre tragédie de My Lai.John Wade était de la compagnie Charlie.Lui,passionné de prestidigitation, s'est-il ainsi employé à effacer toute trace de sa présence et de sa participation à ce massacre?



Le roman Au Lac des Bois est construit selon le principe des hypothèse et des faits avérés.Certains chapitres reprennent des éléments techniques ainsi que des témoignages de voisins,d'anciens du Vietnam.On y lit aussi quelques citations concernant la magie et même de rares notes d'écrivains,Edith Wharton ou Cervantes.Je n'ai pas été conquis,trouvant le mélange parfois laborieux, et m'apprêtai à rédiger un article somme toute défavorable.J'ai finalement un peu amendé ma sévérité pour les raisons suivantes.



Parfois quelques lignes,voire deux ou trois pages suffisent à faire d'un livre somme toute décevant un bon souvenir littéraire.A la fin un chapitre nommé La nature de l'Angle décrit l'extrémité Nord-Ouest du Minnesota.C'est là,peut-être, que Kathy Wade s'est perdue.On ne saura pas mais en quelques paragraphes Tim O'Brien nous dépeint cettre extrémité jadis colonisée par d'autres hommes du Nord,Finlandais et Suédois.Cet angle est la partie la plus septentrionale des 48 états centraux des U.S.A. et c'est prodigieusement ciselé, quelques animaux,chouette,cerf,faucon,une église en rondin abandonnée depuis des lustres,une autoroute fantôme.C'est une extrême Amérique et j'aime toutes les extrêmes Amériques.



Enfin,presque subrepticement,Tim O'Brien glisse un mot sur deux auteurs presque fantômes,les deux grands "disparus" du continent,déjà cités sur ce blog,Ambrose Bierce et B.Traven.Un petit bout de chemin avec ces immenses,et Tim O'Brien fait mieux que sauver son roman,somme tout très acceptable.

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En attendant la fin du monde

Ce livre raconte de manière humoristique la vie d'un homme paranoïaque dont la plus grande peur est une guerre nucléaire. L'auteur remonte jusqu'à la jeunesse du personnage en passant par son adolescence solitaire et sa fuite pour échapper à la guerre du Viet-Nam.



J'ai adoré la première moitié du roman mais je me suis emmerdé durant la seconde moitié. La jeunesse du personnage principal était vraiment bien monté. Ça se gâche lorsqu'il fuit la guerre. J'ai vraiment perdu tout intéret à partir de ce moment.
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À propos de courage

Faulkner disait que nous disposons tous d’un territoire pas plus grand qu’un timbre-poste, et que ce qui importe n’est pas sa superficie mais la profondeur à laquelle on le creuse.

Avec Tim O’Brien, que ceci résonne fort. "À propos de courage", paru en 1990 sous le titre "The things they carried", raconte en vingt-deux chapitres l’expérience de la guerre du Vietnam, dans un livre d’une force inoubliable.



Dans "Les choses qu’ils emportaient", premier chapitre du livre, les soldats emportent des milliers de choses - des porte-bonheurs, des lettres, des pêches au sirop au boîte, du fil dentaire, une fronde, une hache de guerre, des casques en acier, des grenades, des mines, des armes -, mais ils portent aussi la terrible puissance des armes qu’ils emportent, ils portent les maladies, les virus du Vietnam, ils portent le pays lui-même, sa terre et ses ambigüités ; ils portent l’intangible, le chagrin, la terreur, l’amour, la nostalgie et leur réputation. La force du récit est contenue dans ces liens que l’écrivain tisse entre l’expérience intime, les conflits intérieurs du soldat, et les événements et objets extérieurs de la guerre.



L’auteur raconte l’horreur de la guerre, et toute son ambigüité, l’ennui et la monotonie, la peur, la culpabilité, la mort des illusions sur soi-même, la mort tout court, et puis certains moments de beauté, de calme, l’envie de déserter, de s’envoler loin de la zone des combats et enfin, quand la guerre s’arrête, le manque profond de ne plus faire partie de cette communauté de combattants, la douleur de ce ressenti qui ne peut être partagé et qui parfois est fatal.



Tim O’Brien crée des histoires qui soignent, qui maintiennent les morts en vie et permettent de continuer à vivre, après cette expérience humaine ultime et déchirante – mais surtout il nous montre, par ses commentaires intégrés aux récits, comment il fabrique des fictions pour dire la réalité. Les histoires sont fictives mais les émotions plus réelles et puissantes que celles de n’importe quel autre récit de guerre. La vérité est toujours relative, fluctuante, c’est aussi la grande leçon d’humilité de Tim O’Brien.



«Si, à la fin d’une histoire de guerre, vous vous sentez ragaillardi, ou si vous avez l’impression qu’une parcelle de rectitude a été sauvée d’un immense gaspillage, c’est que vous êtes la victime d’un très vieux et très horrible mensonge. La rectitude n’existe pas. La vertu non plus. La première règle, me semble-t-il, est qu’on peut juger de la véracité d’une histoire de guerre d’après son degré d’allégeance absolue et inconditionnelle à l’obscénité et au mal.»



«Cette histoire me réveille.

Dans les montagnes, ce jour-là, je vis Lemon se tourner de côté. Il rit et dit quelque chose à Rat Kiley. Puis il esquissa un demis-pas bizarre, sortant de l’ombre et se retrouvant en plein soleil, et le chargeur piégé de 105 explosa et l’envoya dans un arbre. Il y avait des morceaux suspendus partout, alors Dave Jensen et moi-même reçûmes l’ordre de tout nettoyer et de récupérer les morceaux. Je me souviens de l’os blanc de l’un de ses bras. Je me souviens des morceaux de peau et de quelque chose de jaune et de mouillé qui devait être les intestins. Le carnage était horrible, et je le porte en moi. Mais ce qui me réveille, vingt ans plus tard, c’est Dave Jensen en train de chanter Lemon Tree tandis que nous ramassions les morceaux.»
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À propos de courage

"Une histoire de guerre véridique n’est jamais morale. Elle n’est pas instructive, elle n’encourage pas la vertu, elle ne suggère pas de comportement humaniste idéal, elle n’empêche pas les hommes de continuer à faire ce que les hommes ont toujours fait. Si une histoire vous paraît morale, n’y croyez pas. Si à la fin d’une histoire de guerre, vous vous sentez ragaillardi, ou si vous avez l’impression qu’une parcelle de rectitude a été sauvée d’un immense gaspillage, c’est que vous êtes victime d’un très vieux et horrible mensonge. La rectitude n’existe pas. La vertu non plus".



Enrôlé à 22 ans dans la guerre du Viet-Nam, l’auteur (pas encore écrivain), ne veut pas y aller, ne veut pas partir de chez lui, a peur, ne veut pas mourir, ne veut pas tuer, mais ne veut pas décevoir sa famille et la collectivité à laquelle il appartient, fuit, hésite, tremble, part, se retrouve jeté dans une guerre dont il ne veut pas. Et revient, toute innocence perdue.



Hommage aux hommes cachés sous la tenue de GI, A propos de courage, fait des souvenirs de O’Brien, est un livre de guerre qui finalement ne parle pas de la guerre elle-même mais de l’impact qu’elle a dans la conscience des hommes qui la font, par la souffrance et la folie qu’elle génère ; de la dimension surréaliste dont elle est faite (la splendeur étrange de la jungle, l’irruption de la mort) ; de ce qu’elle détruit en chaque homme (le soldat tué par O’Brien). Dans ce livre, peu de scènes de guerre, pas de scènes de carnages. Mais des vies explosées, noyées, dans un quotidien fait de peur, de bruit, de fascination, de confusion ; des hommes effrayés en mode de survie. Et ce qui émerge de tout ça, c’est l’importance et le pouvoir du récit dans ce chaos, rédemption pour O’Brien, réconfort pour les soldats au coeur de la jungle, même si la morale et la vérité ne sont pas au rendez-vous.

Un livre doté d’une grande force d’évocation, à la fois poétique et lucide, subtil et puissant, fait de boue et d’humanité.



Un dernier extrait pour preuve : "Le jour, les francs-tireurs leur tiraient dessus ; la nuit, c’était les coups de mortier ; mais il n’y avait pas de batailles, seulement une marche sans fin, de village en village, sans but, sans rien perdre ou gagner. Ils marchaient pour marcher. Ils cheminaient lentement, bêtement, penchés en avant pour résister à la chaleur, sans penser, tout de sang et d’os, simples grogneurs, combattant avec leurs jambes, grimpant sur les collines et redescendant dans les rizières, traversant les rivières, remontant, redescendant sans cesse, toujours en train de se coltiner des choses, un pas, puis un autre, puis un autre, puis un autre encore, mais sans volonté, sans intention, parce que c’était automatique, c’était de l’anatomie, et la guerre n’était qu’une question de posture et de transport, se coltiner était tout, une sorte d’inertie, une sorte de vide, une lassitude du désir, de l’intellect, de la conscience, de l’espoir et des sentiments humains"
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Juillet, juillet

Je n'ai jamais assisté à une soirée d'anciens élèves aussi j'ignore si moi aussi j'aurais la tentation de me faire passer pour autre chose que ce que je suis réellement devenue.

Il est question ici d'une soirée d'anciens élèves trente ans après leurs remises de diplômes. Les protagonistes approchent donc de la cinquantaine et ne sont donc plus ni très jeunes, ni très sexy...alors que certains le croient encore.

Certains ont réussi, du moins, ils ont des métiers prestigieux mais sont malheureux car divorcés, pas mariés avec la bonne personne, dédaignés de leurs enfants.

D'autres n'ont pas réalisé leurs rêves, n'ont jamais épousé celui ou celle qu'ils auraient voulu, n'exercent que des jobs alimentaires et ne se sentent reconnus par personne.

Bref, ça aurait pu être un roman incroyablement triste mais en fait non, il s'agit d'un roman bourré de nostalgie et de tendresse pour ces hommes et ces femmes que la vie a parfois malmené.

Cette soirée ne fait pas que les confronter à la réalité mais elle leur donne aussi le courage de changer ce qui peut l'être et en cela le roman est optimiste et joyeux.
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Au lac des bois

Plusieurs années que j'ai lu ce roman et un souvenir intact: c'est assez rare!

La femme de John disparaît sans explication. Y a t-il un rapport avec le passé de son mari? L'intrigue est superbement construite et la révélation terrifiante. Sans dévoiler de secrets, disons que la guerre du Vietnam a détruit les vétérans, que l'horreur reste indescriptible et que la vie dite normale n'y résiste pas toujours. Une analyse d'autant plus pertinente et percutante que le récit s'intercale avec des "coupures de presse" et des "témoignages" qui renforcent le côté reportage. Tim O'Brien balade son lecteur d'une hypothèse à l'autre. Une réussite

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À propos de courage

À propos de courage raconte comment l'auteur Tim O'Brien a vécu la guerre. Il comment il a reçu la mauvaise nouvelle de son engagement, comment il a vécu la guerre et son après guerre. Dans ce livre, il y a du vrai et du faux. O'Brien le dit lui-même. Cependant, tout cela sert à montrer ce que peux être l'enfer d'une guerre où des jeunes de 18 ans vont se faire tuer sans même savoir pourquoi.



Ces jeunes participent à des combats et développent une camaraderie. Malheureusement plusieurs d'entre eux meurent et ceux qui reviennent sont parfois traumatisés de ce qu'ils ont vu où ce qu'ils n'ont pas pu faire pour sauver plus de vie.



Il y a aussi une certaine colère dans ce roman contre ceux qui se disent patriotes et qui louangent la guerre sans eux-même l'avoir fait.



Je crois que ce récit peux s'appliquer à presque toutes les guerres. Si on recueillait les témoignages des soldats qui ont été en Afghanistan ou en Irak, l'image générale serait la même mais dans un milieu différent. C'est un bon livre pour comprendre ce que vivent personnellement les soldats en guerre.
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Juillet, juillet

Juillet 1969 - remise des diplômes universitaires, bringues furieuses et fêtes endiablées. Que reste t-il de ces années ?



Juillet 2000 - ces mêmes étudiants d’antan (beaux, riches et célèbres) se retrouvent lors d’une énième réunion des anciens, en l'occurrence la trentième - c’est bien une coutume typiquement américaine d’organiser ce genre de réunions des « anciens », anciens de Kappa, anciens d’Omega, anciens du club d’échec ou de cheerleaders...



Le constat est terrible : 30 ans après, où est passé le bonheur des années d’antan ? Que sont-ils devenus ? Ils rêvaient de grands mariages, d’amour et de fraternité, d’abolition des privilèges et de fin du Viêt-Nam. Ils espéraient refaire le monde, changer l’avenir ou trouver simplement le bonheur. Mais au lieu de ça, ils se retrouvent en pleine chaleur d’un mois de juillet, dans un campus désertique, à compter les absents, à se remémorer les gloires du passé, tout en se saoulant de façon pathétique et se goinfrant de pizzas réchauffés. Certains ont une jambe en moins, souvenir du Viêt-Nam, d’autres une perruque en plus, souvenir d’une chimiothérapie drastique. Il y a aussi ceux qui n’ont pas eu la chance de faire partie des survivants (peut-être, eux, ont-ils trouvé le bonheur). Ils vivent dans des banlieues huppées pas si éloignées de Wisteria Lane, mariés, divorcés, remariés et séparés. Ils sont riches ou presque. Ils vivent dans l’opulence, mais le plaisir s’est absenté depuis trop longtemps. Ils survivent tout simplement, dans cet univers froid et individuel de la petite bourgeoisie blanche et « bien-pensante ».
Lien : http://leranchsansnom.free.fr/
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Juillet, juillet

Juillet, Juillet s'est un arrêt sur image de la vie d'hommes et femmes qui se retrouvent lors d'une réunion d'anciens étudiants (promotion 1969) trente ans plus tard. Qu'ont' ils fait de leur vie ? Est-ce que leurs rêves de jeunesse ont été réalisé à l'approche de la cinquantaine ? Tandis que la fête bat son plein, les masques tombent.

O'Brien porte un regard acide, désabusé sur une génération marquée à la fois par la libération sexuelle mais aussi par la guerre Vietnam. Il donne un tableau guère optimisme car sous la bonhommie et les sourires se cachent frustrations et regrets. Personnages pathétiques mais aussi touchants et vrai, O'Brien montre qu'entre idéaux et réalités la vie est une éternelle bataille. Un roman que l'on referme ému et qui nous interpelle sur nos propres vies.
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Juillet, juillet

une réunion d'anciens élèves. On mélange le passé et le présent, on secoue le tout et ça fait une vie!
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