AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
Citations de Timothée de Fombelle (1013)


À côté du major, même un pot de chambre aurait eu l'air d'un intellectuel.
Commenter  J’apprécie          270
Elle fit un pas dans la chambre. Sim recula. En fait, c'était la première fois qu'il regardait vraiment une fille et il avait l'impression qu'il découvrait une nouvelle planète. Il avait envie de prendre des notes, mais il se dit que ce n'était peut-être pas correct.
À vrai dire, à sa grande surprise, il ne ressentait pas seulement le besoin d'écrire deux ou trois livres sur le sujet : il voulait rester là, à ne rien faire, à la regarder.
Elle finit par demander :
- Je ne vous dérange pas ?
- Si... Vous... Vous mettez... toute ma vie en l'air, si je peux me permettre, avec respect, mademoiselle.
- Oh ! Pardon...
Elle se dirigeait vers la porte. Sim se précipita pour lui barrer le passage. Il rajusta ses lunettes.
- Non ! Je... Vous pouvez rester...
Commenter  J’apprécie          270
Le bonheur est cette danse où l'on s'approche et l'on s'écarte sans se perdre. Il est même fait des larmes des longues séparations à condition que viennent les retrouvailles.
Commenter  J’apprécie          270
"Tobie mesurait 1 millimètre et demi, ce qui n'était pas grand pour son âge."
Commenter  J’apprécie          270
Qu’ils aient annoncé de très bonnes ou de très mauvaises nouvelles, les notaires, les juges, les médecins et quelques autres peuvent toujours rentrer chez eux, mettre des pantoufles, manger une cuisse de canard gardée au chaud sur un coin du poêle, faire rebondir leurs petits-enfants sur leurs genoux. Pour eux la vie continue. (page 301)
Commenter  J’apprécie          260
Les captifs se tiennent les uns aux autres sous la pluie. Leurs yeux tournés vers la terre. Des coups tombent sur leurs épaules. La plupart n’ont jamais vu la mer. Les rouleaux se brisent et les empêchent de grimper. Ils sentent encore le sol sous eux. Leurs pieds s’enfoncent et dérapent dans le sable, sous l’eau. Ils sont encore là. Parfois, ils profitent de celui qui tombe et auquel ils sont attachés pour revenir en arrière, pour s’attarder un peu sur la terre. Alors on les tire à l’intérieur avec force. Ils sont arrachés. Ils ne sentent plus rien sous eux.
Ils sont poussés au fond des pirogues.
C’est fini. (page 218)
Commenter  J’apprécie          260
Ils avancent deux par deux, à tout petits pas rapides. Leurs chevilles sont liées par des chaînes très courtes. Ils doivent être dix hommes. Juste derrière eux, il y a trois femmes et deux enfants qui trottent au même rythme mais sans fers. Et d’autres hommes escortent le convoi. Ils sont noirs aussi, armés de fusils et de piques. (page 192)
Commenter  J’apprécie          260
Le capitaine Gardel chasse les deux matelots terrorisés qui l'ont aidé pour ce supplice. Il ouvre au couteau le hamac comme une papillote en fin de cuisson. Le visage de Joseph Mars apparaît. Gardel se lève. Il regarde le garçon livide et suffocant à ses pieds. il se tait. Il n'a rien à ajouter à cet avertissement.
Commenter  J’apprécie          260
La société de ma mère s'appelle donc !ndustry. Elle a le meilleur système de santé de la ville. Il y a dix étages d'hôpital en haut de la tour !ndustry. Les plus grands médecins y travaillent. Quand on a trois mille usines sur la planète, et la moitié du marché des carburants, on peut bien s'offrir un hôpital pour soigner ses petits maux. On veut bien faire tousser les autres, mais il ne faudrait quand même pas s'enrhumer soi-même.
Commenter  J’apprécie          260
- [...] Comment va votre frère? Toujours pilote?
- Oui. Il a un avion, maintenant.
- Et vous?
- Il ne veut pas me le prêter, dit Ethel.
Elle avait prononcé ces mots comme si elle avait sept ans.
- Et vous le laissez faire?
Commenter  J’apprécie          260
Liverpool est la capitale mondiale de la traite. Avec un départ tous les trois jours, c’est un tir continu de navires qui viennent saigner le continent africain. Presque la moitié de ceux qui transportent des captifs à travers les mers sont partis de cette ville richissime et de ses dix kilomètres de quais. L’enquête de Thomas Clarkson à Liverpool a été repérée. Elle vient perturber cette énorme machine aux bénéfices incalculables.
(page 275)
Commenter  J’apprécie          250
Des draperies peintes en trompe-l’œil couvrent les autres murs. Beaucoup de chandeliers sont allumés partout. On aime faire le jour en pleine nuit. C’est d’ailleurs cette manie qui provoquera deux mois plus tard l’incendie de La Nouvelle-Orléans, une nuit de grand vent. Il ne restera presque plus rien de la ville.
(page 328)
Commenter  J’apprécie          240
Quelques mois plus tôt, le gouverneur a interdit l’arrivée en Louisiane des esclaves venus de Saint-Domingue. On parle partout de leur goût pour la rébellion. Ce poison risquerait de contaminer la région.
- Vous lui couvrirez la tête, marmonne le gouverneur.
Une autre loi toute fraîche ne permet pas aux femmes noires d’avoir la tête nue. Quelques femmes blanches de Louisiane ont imposé cette loi. Elles trouvaient que toutes ces chevelures inconvenantes nuisaient à la fidélité de leurs maris.
(page 193)
Commenter  J’apprécie          240
La lumière se fait sur cette femme au visage poudré de blanc, posée sur un tabouret sous la cloche en moustiquaire. Elle doit avoir quarante ans. Elle est pâle et prend la pose. La couche farineuse qui couvre son visage ne permet pas de savoir si elle est aussi belle qu’elle croit l’être.
(page 63)
Commenter  J’apprécie          240
Un dédale de voies étroites traverse la montagne de marchandises. Liverpool est la capitale mondiale de la traite. Avec un départ tous les trois jours, c’est un tir continu de navires qui viennent saigner le continent africain. Presque la moitié de ceux qui transportent des captifs à travers les mers sont partis de cette ville richissime et de ses dix kilomètres de quais. L’enquête de Thomas Clarkson à Liverpool a été repérée. Elle vient perturber cette énorme machine aux bénéfices incalculables.
Commenter  J’apprécie          240
J'ai remarqué que le poids d'un être humain qu'on achète vaut presque celui des marchandises qu'on donne en échange. C'est un hasard merveilleux.
Commenter  J’apprécie          240
On fait semblant d'être grand. Et, dans le meilleur des cas, je crois, on fera semblant toute sa vie.
Commenter  J’apprécie          240
Car les batailles les plus justes ont aussi leurs monstruosités.
Commenter  J’apprécie          240
La fin d’une journée de récolte n’est jamais un soulagement pour les esclaves. Il y a la pesée du coton ramassé. Alma a mis du temps à comprendre l’angoisse de cette dernière heure du jour. Elle a découvert partout les mêmes règles en remontant les plantations du Mississippi.
Le chef d’atelier a inscrit dans ses livres de comptes le poids cueilli à la fin de la première journée de récolte de chaque esclave, quand il n’était pas encore usé par le travail. Ce chiffre sert de référence pour toute la saison. Il est différent pour chacun. On devra cueillir chaque jour cette quantité exacte de coton malgré la fatigue accumulée au fil des mois. Celui qui ramasse moins est fouetté. Et si par peur de la punition, on a cueilli davantage, le nouveau poids devient la mesure pour la suite, une mesure qui devient impossible à atteindre. Même le grand intendant des enfers, s’il existait, n’aurait pas l’imagination d’inventer de telles règles.
Commenter  J’apprécie          230
Comment est-il possible que ce jour-là, un cerveau si jeune, si limpide, aux milliards de neurones si parfaitement connectés, ne pense pas un instant aux cent cinquante esclaves qui travaillent sur ses terres de Saint-Domingue, aux cinq cent cinquante captifs enfermés sur La Douce Amélie, et à tous les autres ? Comment la perte de ses parents et de ses biens, ce minuscule cataclysme, ne lui fait-elle pas ouvrir enfin les yeux sur l’immensité des drames que vivent ces hommes et ces femmes ? Sur la fin de la liberté, la fin de tout un monde ? Sur les maisons et les parents disparus par millions ? Sur tous les enfants perdus ? (page 306)
Commenter  J’apprécie          230



Acheter les livres de cet auteur sur
Fnac
Amazon
Decitre
Cultura
Rakuten


Lecteurs de Timothée de Fombelle Voir plus

Quiz Voir plus

Quiz sur le livre " Vango " de Lola

Où la première scène se passe-t-elle ?

Londres
Paris
Berlin
Venise

17 questions
164 lecteurs ont répondu
Thème : Vango, tome 1 : Entre ciel et terre de Timothée de FombelleCréer un quiz sur cet auteur

{* *}