Citations de Timothée de Fombelle (1012)
Il se rapprocha d'Ethel.
Une hirondelle piqua sur eux, remonta.
Si elle avait voulu passer au milieu d'eux, elle n'aurait pas trouvé la place entre leurs corps.
-Tobie!dit Maï,tu es là?
-Il nous a ramené Mano,dit la mère.
Le corps de l’enfant qui lit n’est plus qu’un tas de vêtements qu’il a jeté n’importe où.
Si quelqu'un m'avait demandé l'endroit où j'habitais, j'aurais répondu comme Peter Pan : la deuxième à droite, et droit devant jusqu'au matin.
Jacques Poussin semble étonné. Les escales de rafraîchissement sont fréquentes. Elles ont lieu avant la traversée, à Sao Tomé ou sur l’île du Prince, tout près des côtes de l’Afrique, et parfois à la fin du voyage, juste avant d’arriver. À vrai dire, on y fait plus de camouflage que du rafraîchissement. On redonne des forces aux captifs, on les engraisse, on fait briller leur peau avec de la poudre, du jus de citron, on les rase, on teint les cheveux des plus vieux. Puis on repart. Tout est permis pour faire monter les prix de vente à l’arrivée.
Le cheval écumait, sautait les crevasses, remontait les torrents.
Misha, penchait sur l'encolure, lui parlait à l'oreille.
Mais les petits chevaux courageux ne sont pas toujours plus rapides que les monstres et les ouragans.
Quelque chose apparut alors dans la nuit.
Il faudrait trouver un autre mot que la peur.
Même le cheval tremblait derrière elle.
Et la nuit hurlait dans leur dos.
"Elle est très fatiguée et j'aime cette fatigue. J'aime quand le courag l'abandonne et qu'elle a les yeux rouges. Mais très vite, elle se redresse et prend ma main.
- Regarde !
Elle sort de sa poche une enveloppe. Je reconnais les enveloppes blanches remplies de tampons, d'inscriptions noires et rouges. C'est une lettre de mon père.
- Viens, Rosalie. Je te la lirai.
Quand elle m'emmène en me tenant par la main, on ne peut rien voir sur mon visage. Je ne montre rien de mes pensées. Je sens les doigts de ma mère qui serrent très fort ma main tachée d'encre.
- Quand je reviendrai, j'emmènerai Rosalie à la pêche.
Allongée dans mon lit, je regarde ma mère qui est à côté avec la lettre posée sur ses genoux. Elle lit :
J'ai pensé au ruisseau après le moulin. J'avais vu sauter des truites avant la guerre. Rosalie apprendra à nager. As-tu la recette des truites aux noix ? Peux-tu être sûre qu'il restera des noix, si je reviens au printemps ?
Je ferme les yeux. Je n'aime pas ces histoires.
Ma mère continue ... "
p. 16-17
Citation choisie par Lincone
Avant de zéro a 6 ans et demi je tombais amoureux de tout ce qui passait devant moi avec des couettes et des chaussures à boucles. Ça finissait toujours mal. Le syndrome du grille-pain. Je sautais mon cœur commencer à chauffer agréablement des deux côtés, et puis il sautait en l’air, très haut, et atterrissait sur le carrelage.
Alors j’ai décidé d’arrêter.
Personne n'avait jamais vu une hirondelle à l'arrêt, mais elles devaient être un peu comme cela quand elles ne pouvaient plus voler : coupées dans leur élan, désorientées, leur visage plat cherchant une échappée.
Ils essayaient de lire une impression sur ses traits, mais, à ce moment précis, le visage de Sim était illisible. Il y passait tellement d'idées et de sentiments contraires qu'on aurait dit un livre entier oublié sous la pluie et dont toutes les pages mélangent leur encre. Les scènes de joie, de colère, de tristesse, d'angoisse, d'espérance, de révolte, de honte, d'amour et de haine se superposent dans une flaque sombre.
- J'ai besoin de parler à ma mère.
- Regarde un bon film et mange une pizza.
puisque presque tout le monde s'enrichit, il en faut bien pour payer. Ceux-là paient les voilent et la coque, ils paient les assureurs, ils paient le boucher...
L'imaginaire de chacun est pour moi unique et impossible à dupliquer. Une réserve, un sanctuaire intime. Dans chacune de nos têtes, des bestioles étranges, un herbier et de petits peuples, mais je ne supportais pas les fées ou les farfadets qui se promenaient d'une tête à l'autre comme des poux. Pourquoi se laisser imposer des créatures inventées par d'autres ?
"Elle se dit qu'un jour reviendront des temps heureux. Un jour, il y aura de la lumière."
Tous ces délais me paraissaient inhumains. Cinq semaines, c'est exactement le temps d'un voyage en ballon ou de la gestation des koalas. Qu'allaient faire ces gens pendant cinq semaines avec mes images ? Ils auraient l'occasion de les perdre cent fois. (p. 289)
- C'est un accident terrible, Mademoiselle.
Elle sent fondre sur ses joues ce qui reste de neige.
Il a dit ces mots en voyant surgir les premiers requins, comme un chasseur retrouve ses chiens en rentrant chez lui après un long voyage. Même l'écume blanche qui jaillit à la proue du bateau a changé de couleur. Elle a pris la couleur du feu.
Abel est tout nouveau à bord. Il n'a jamais navigué plus loin que la rivière de son enfance où il attrapait des grenouilles avec son chapeau. Il fait partie de ceux qui ont encore dans les cheveux de la paille et du foin.
« Et peut-être qu'Alma et sa liberté ont raison, pense Nao en la regardant. Oui, elle sera mieux à semer sa fièvre dans les collines plutôt qu'à attendre ici. »