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Citations de Upton Sinclair (160)


L'un deux, un médecin, s'aperçut un beau jour que les carcasses des bœufs que les inspecteurs fédéraux avaient déclarés tuberculeux et qui, par conséquent contenaient des substances mortelles appelées ptomaïnes, étaient laissées à l'air libre sur un quai, avant d'être expédiées en ville pour y être vendues. Il insista pour qu'on leur administrât une injection de pétrole. Il fut contraint de démissionner dans la semaine !
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Une loi interdisait d'utiliser les locaux industriels comme logements, sans agrément préalable; ils devaient pour cela être équipés du nombre nécessaires de fenêtres, d'escaliers et de dégagements en cas d'incendie. Pourtant, on ne se gênait pas pour entasser une centaine d'hommes sur des matelas alignés par terre, dans un "atelier de peinture" ne disposant que d'une porte comme seule et unique ouverture sur l'extérieur et où débouchait un "toboggan" fermé par des cloisons.
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Papa se risqua à faire des allusions, avec à peu près autant de légèreté que vous eussiez pu en attendre d'un rhinocéros adulte.
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Toute la journée, le soleil d'été dardait ses rayons brûlants sur cet enfer d'un mile carré.
Il n'épargnait pas non plus les dizaines de bovins entassés dans des enclos, sur des sols en planche d'où émanaient des miasmes putrides, ni les voies ferrées chauffées à blanc et noires de scories, ni les immenses bâtiments crasseux des conserveries dont les couloirs labyrinthiques empêchaient le moindre souffle d'air de pénétrer.
Les exhalaisons méphitiques ne provenaient pas seulement des ruisseaux de sang chaud, des amoncellements de viande suintante, des cuves de graisse, des marmites de savon, des fabriques de colle et des citernes d'engrais.
Il y avait aussi des tonnes de détritus qui fermentaient au soleil, le linge graisseux des ouvriers qui séchait au-dehors, les réfectoires jonchés de nourriture et noirs de mouches, les latrines transformées en égouts à ciel ouvert...
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Tout avait commencé avec ce prospectus mensonger et cet agent à la voix mielleuse ! Et puis il y avait eu les dépenses imprévues, les intérêts et tous les autres frais qu’ils n’auraient pas eu les moyens de payer même avec la meilleure volonté du monde ! Et aussi les combines des patrons des conserveries, leurs maîtres à tous, ces tyrans qui régissaient leur vie ! Les fermetures d’usine, le chômage, les horaires irréguliers, les cadences inhumaines, la réduction des salaires, l’augmentation des prix ! Les cruautés de la nature aussi, avec ces températures tantôt glaciales, tantôt caniculaires, la pluie, la neige ! La barbarie de la ville et de ce pays dont ils ne comprenaient ni les lois ni les usages ! Tout avait œuvré pour le plus grand profit de l’entreprise qui les avait désignés comme proies, lui et les siens, et attendait son heure.
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On y faisait du pâté de poulet, dans lequel il n’y avait pas plus de poulet que dans la soupe de la pension de famille, dont parlent les journaux amusants, à travers laquelle un poulet n’avait fait que tremper ses pattes, chaussées de caoutchouc. Peut-être avaient-ils quelque procédé secret, dit l’ami de Jurgis, pour fabriquer chimiquement des poulets : qui sait ? Les éléments qui entraient dans la composition de cette mixture étaient des tripes, de la graisse, des cœurs de bœuf et des déchets de veau quand on en avait. On en faisait des boîtes de divers prix, mais dont le contenu était toujours le même.
Il y avait aussi le « pâté de gibier », le « pâté de coq de bruyère », le « pâté de jambon », et surtout le « jambon farci » que les ouvriers appelaient le « jambon farce ». Le jambon « farce » se faisait avec les bouts de bœuf fumé trop petits pour pouvoir être coupés en tranches par les machines, des tripes teintes chimiquement en rose, des rognures de jambon et de bœuf salé, des pommes de terre (peau et tout), et enfin les cartilages du larynx des bœufs, mis de côté lors de la préparation des langues fumées : cet ingénieux mélange était haché, puis fortement relevé avec diverses épices, de façon à avoir le goût de quelque chose.
Quiconque avait inventé une nouvelle imitation, ajouta celui qui enseignait Jurgis, avait pu faire fortune chez Durham ; mais aujourd’hui, on ne voyait guère la possibilité de découvrir du nouveau dans un ordre d’idées où tant d’esprits d’élite s’étaient ingéniés si longtemps. On était dans un pays où les éleveurs de bétail se réjouissaient de voir celui-ci contracté la tuberculose parce que cette maladie le faisait engraisser plus vite ; où l’on achetait tout le beurre rance mis au rebut dans les épiceries du monde entier, et où, après l’avoir « oxydé » par l’air comprimé, on le rebarattait avec du lait écrémé, pour le revendre en motte dans les grandes villes !
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Jamais auparavant il n'avait porté un regard aussi lucide sur le monde civilisé, ce monde qui ne reconnaissait que la force brutale, où l'ordre social avait été établi par ceux qui possédaient tout pour asservir ceux qui n'avaient rien.
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Ils étaient si, si heureux ! Le ravissement de leurs jeunes âmes naïves, de leurs jeunes corps vigoureux, faisait vibrer de désir toutes leurs fibres. L'amour inondait tout leur être. Tout en était métamorphosé, comme par magie : le son de leur voix, les gestes de leurs mains, même les vêtements qu'ils portaient, les voitures qu'ils conduisaient, les maisons où ils vivaient. Ils planaient ensemble. Les demoiselles du téléphone n'en pouvaient plus de les mettre en communication. Bunny devint ce que, dans l'argot du moment, on appelait un "conducteur d'un bras".
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Jamais auparavant il n’avait porté un regard aussi lucide sur le monde civilisé, ce monde qui ne reconnaissait que la force brutale, où l’ordre social avait été établi par ceux qui possédaient tout pour asservir ceux qui n’avaient rien. 
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Un grand nombre de ces vagabonds de profession étaient, il est vrai, des dépravés et des fainéants invétérés. Mais, pour la plupart, il s'agissait d'anciens ouvriers qui, comme Jurgis, s'étaient dépensés sans compter pendant de longues années, avant d'admettre que le combat était perdu d'avance et qu'il valait mieux baisser les bras.
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C'était un jeune couple très comme il faut, soucieux de plaire à tout le monde et des plus désolés que jusqu'ici cela se fût révélé impossible.
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C'était la règle de base. A Packingtown, seules les crapules s'élevaient dans la hiérarchie........
Mais l'ouvrier qui ne s'occupait que de ses propres affaires et s'acquittait seulement de sa tâche, celui-là, on le "pressurait" jusqu'à l'épuisement. Puis on le jetait dans le ruisseau
(1906!...)
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C'était là l'ennui d'avoir affaire aux politiciens. Vous les achetiez avant l'élection et vous étiez obligés de les acheter de nouveau après l'élection. Ca ne collait pas avec eux comme avec les gens d'affaires.
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Upton Sinclair
Il est très difficile d’amener quelqu’un à comprendre une chose quand son salaire dépend précisément du fait qu’il ne la comprend pas !
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L’évangéliste parla de péché et de Rédemption, de la grâce infinie de Dieu et de Son indulgence pour les faiblesses humaines. L’homme s’exprimait avec ferveur et sincérité, mais Jurgis sentit la haine monter en lui. Que savait donc du péché et de la souffrance cet homme en habit de drap fin, avec son col soigneusement amidonné, qui était là, bien au chaud, le ventre plein et les poches gonflées d’argent ? Cet homme qui osait, de plus, sermonner des gens dont la vie était une lutte perpétuelle, pour qui les forces du mal étaient la faim et le froid ! […] Il voulait sauver des âmes ! Fallait-il être borné pour ne pas comprendre que le seul péché de ces âmes était de ne pouvoir assurer une existence décente à leur enveloppe charnelle !
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Ces bêtes n’avaient rien fait pour mériter ce sort. C’était leur infliger une blessure non seulement physique mais morale que de les traiter de cette façon, sans même un semblant d’excuse, sans la moindre larme en guise d’hommage. Certes il arrivait à l’un ou l’autre des visiteurs de pleurer, mais cette machine à tuer continuait imperturbablement sa besogne, qu’il y ait ou non des spectateurs. C’était comme un crime atroce perpétré dans le secret d’un cachot, à l’insu de tous et dans l’oubli général.
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La lutte devenait une véritable croisade. Jurgis avait toujours fréquenté régulièrement l'église, plus par tradition que par conviction cependant, car il considérait que la foi était une affaire de femmes.Le syndicat lui apportait la révélation d'une nouvelle religion, qui le remuait jusqu'au plus profond de lui-même. Brûlant du zèle des nouveaux convertis, il se fit lui-même missionnaire.
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Cette idole du public n'avait jamais su ce que c'était que de rester assise à lire un livre. Un journal ou un magazine, passe encore. Il y en avait d'éparpillés autour de vous, vous en preniez un au hasard et vous regardiez quelque chose, toujours prête à le planter là pour voir passer une toilette ou tendre l'oreille à un bout de commérage. Mais s'absorber dans une lecture et désirer qu'on ne vous interrompe pas, hum, cela ne semble pas bien poli, n'est-ce pas ? Quant à passer tout un après-midi ou une soirée à lire un livre, Vi n'avait tout bonnement jamais entendu parler d'une chose pareille. Elle ne le disait pas en ces propres termes, mais Bunny pouvait comprendre que c'était "purée", un livre. Pouvait qui voulait acheter un livre et s'asseoir dans un coin à l'écart, mais il n'était pas à la portée de tout le monde d'avoir au théâtre une loge offerte par la direction et d'y prendre place, constituant vous-même un spectacle presque aussi intéressant que la pièce.
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C'était tante Emma qui était à blâmer pour cela. Elle avait concédé à Jim le droit de limiter l'instruction de Bunny à savoir "faire" de l'argent, mais Bertie, tout au moins, devrait être une jeune demoiselle, ce qui voulait dire qu'elle devrait apprendre comment dépenser l'argent que feraient Papa et Bunny. Alors, tante Emma s'était procuré le nom de la plus coûteuse des écoles pour jeunes gâcheuses d'argent, et, à partir de ce moment, la famille n'avait guère vu Bertie. (..) Elle souffrait de la grammaire de son père : "Oh, Papa, ne dis donc pas jiste !" et Papa souriait, de nouveau en répliquant : "V'là jiste cinquante-neuf ans que je l'dis." Mais, tout de même, il se mettait à le dire moins fréquemment : c'est ainsi que progresse la civilisation.
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Et puis il y avait les dépenses imprévues, les intérêts et tous les autres frais qu'ils n'auraient pas eu les moyens de payer même avec la meilleure volonté du monde ! Et aussi les combines des patrons des conserveries, leurs maîtres à tous, ces tyrans qui régissaient leur vie ! Les fermetures d'usine, le chômage, les horaires irréguliers, les cadences inhumaines, la réduction des salaires, l'augmentation des prix ! La cruauté de la nature aussi, avec ces températures tantôt glaciales, tantôt caniculaires, la pluie, la neige ! La barbarie de la ville et de ce pays dont ils ne comprenaient ni les lois ni les usages ! Tout avait œuvré pour le plus grand profit de l'entreprise qui les avait désignés comme proies, lui et les siens, et attendait son heure.
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