Notre héritage n'est précédé d'aucun testament. René CHAR.
L'amitié est un peu comme une veste élimée dont on peine à se défaire tant on s'y sent bien. Peu importe le bouton manquant, elle reste une pièce essentielle de la garde-robe.
Pourquoi les arbres généalogiques ne comportent-ils pas une case pour les amis de toujours, les amours défuntes et les amants, les personnes qu'on aurait adoré avoir dans sa lignée, les maîtres à penser, les sauveurs ? Les rencontres providentielles. Les complices choisis, peu importe qu'ils soient du premier ou du quinzième degré. Aucune place dans un tronc familial pour les choix du coeur. Les cadeaux de l'existence. Les oubliés de l'arbre.
Vivre, c'est tâtonner et avoir mal, immanquablement.
Noémie l'avait examiné en douce. Des épaules carrées sous un survêtement gris à capuche. Les mêmes yeux rieurs et des yaourts entiers dans son panier. Le destin est malicieux et gourmand. Un dessert peut suffire à le faire dévier de trajectoire.
Certaines émotions n’ont pas besoin de sous-titres.
Nous ne sommes vraiment pas tous égaux pour accueillir la vie.
S'inventer des vies, c'est mettre des couleurs à la sienne.
Un passé, même vidé de sa substance, demeure toujours un passé.
(...) Ce matin, quand elle l'avait déposé à l'aéroport, il l'avait longuement serrée contre lui. De ces étreintes où le sol devient meuble et où la vie semble avoir été créée pour ce seul instant. Un éternité dont elle avait adoré chaque seconde. Ni mot, ni regard. Juste deux corps mêlés en une danse immobile. (...)
Rapidement, elle a partagé avec ses nouveaux amis bien plus que la verveine et des gâteaux secs . Elle a compris enfin ce qu'était la Foi . Celle qui donne un sens à tout .Même au malheur .
( Ma mère ) ...j'aurais aimé qu'elle nous pousse dans des flaques , qu'elle nous fasse des crêpes pour dîner , qu'elle nous emmène voir la mer . Rien de tout cela n'est jamais arrivé .
Jacques aime les nuances , les zones floues , les amours cryptées .
´ Il y a la terre et la mer , le nord et le sud , du bon et du mauvais cholestérol .
Mais pourquoi les humains se sentent - ils obligés d'estomper leurs contours pour se différencier en deux peuples : les gentils et les méchants ? ´
Centenaire, à quoi bon ? Serais-je capable de vivre sans rêver ? Et si c’était cela, le début de la vieillesse : accepter de ne plus rêver et attendre ?
L’homme-bonbon.
"Le premier se déguste comme une friandise, d'où son nom. Une fois l'emballage ôté et le bonbon consommé, il ne reste pas grand-chose. Du léger, du tendre, du doux, un arrière-goût, voire rien. Ou si peu que la mémoire en garde un souvenir pastel et gentil, parfois même vaguement ennuyeux. Vous comprenez ce que je veux dire par là?"
L’homme-perle
"Qu'il soit père, mari, frère, amant, poursuit Gisèle, l'homme-perle laisse en nous une trace indélébile, et celle-ci nous habite pour toujours, au-delà de l'amour, du plaisir, des blessures ou de la tristesse. De la mort aussi. Peu importe que nous ayons eu mal à en crever, cet homme nous a fait grandir, a grandi en nous, avec nous. Il devait croiser notre route. une évidence, un cadeau de la vie. Le karma, diront certains. Il nous a laissé une empreinte. C'est important, l'empreinte. vous comprenez ce que j'essaie d'expliquer, Lucie?"
Pourquoi les arbres généalogiques ne comportent-ils pas une case pour les amis de toujours, les amours défuntes et les amants, les personnes qu'on aurait adoré avoir dans sa lignée, les maîtres à penser, les sauveurs ? Les rencontres providentielles. Les complices choisis...
On peut donner que deux choses à ses enfants : des racines et des ailes.
Nommer les choses, n'était-ce pas le meilleur moyen de les ancrer dans la réalité, de leur donner corps ?
La vraie liberté n’est pas de balancer des phrases comme des Scuds, sans penser à l’empreinte laissée sur les autres ni aux dégâts collatéraux. La vraie liberté est intérieure. Un rayonnement muet qui gomme les angles droits et les goulags dans lesquels les humains, tous un peu éclopés de la vie, s’enferme n’y de leur plein gré. La vraie liberté est d’aimer l’autre par choix, peu importe le degré de parenté éventuelle que l’on a avec lui ou son histoire. S’offre alors un espace dénué d’agitation ou de bouderies inutiles.
Comment aimer ce qui nous est nécessaire et nous blesse à la fois ? Comment trouver la juste distance pour se donner sans être prise ?