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Critiques de Valérie Manteau (114)
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Le Sillon

La Turquie sous la coupe d'Erdogan par les yeux d'une française amoureuse d'Istanbul. Hommage à ceux qui se battent contre l'arbitraire et y laissent leur vie, comme Hrant Dunk, créateur d'"Agos" (le sillon) 1er journal bilingue turc-arménien, assassiné par un nationaliste en pleine rue à Istanbul en 2007.

Une écriture comme une errance à la recherche de la liberté, avec une sacré force derrière la finesse de la suggestion.
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Le Sillon

La 4ème de couverture ne rend clairement pas hommage aux qualités de ce livre. On est loin d un roman qui se focaliserait sur la relation d'une femme et de son amant turc. Ce roman nous plonge dans la Turquie contemporaine, celle des démocrates, des intellectuels, des artistes mais aussi celle de la violence, de la corruption et des assassinats politiques impunis. La narratrice a pour projet d écrire un livre sur Hrant Dink, journaliste et écrivain assassiné en 2007. Ce qui frappe dans tous les témoignages qu'elle recueille pour son ouvrage, c est l'amour de ces personnes pour leur pays et pour la ville d'Istanbul. On a l impression qu'ils aiment plus leur pays que lui-même ne les aime. Ils vivent une souffrance physique, sociale et morale quotidienne mais ne se résolvent pas á le quitter, sauf pour certains dont le désespoir a fini par atteindre leurs limites. En conclusion, un très beau livre, touchant et érudit dont on sort avec une furieuse envie de voyage en Turquie...malgré tout !
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Le Sillon

Une jeune femme un peu paumée vient vivre à Istanbul afin de poursuivre une liaison plutôt improbable avec son amant turc. Mais au fil de son errance dans la ville, elle se glisse peu à peu dans les pas de Hrant Dink, journaliste turc d'origine arménienne, abattu en 2007 par un nationaliste turc de 17 ans.

Fondateur du premier journal bilingue turc-arménien "Agos", Hrant Dink fut le porte-parole le plus emblématique de la cause arménienne en Turquie, un profond humaniste, défenseur actif de la liberté d'expression.

Le roman revient sur son histoire jusqu'à prendre par moments des allures de documentaires. La narratrice mène son enquête, décrit les événements chaotiques qui ont marqué ces dernières décennies dans ce pays décomposé, qu'elle essaie de comprendre. Attentats, parodies de procès, manipulation et duplicité de l'état turc et puis surtout cette peur constante… le dernier éditorial de Hrant Dink avant de mourir s'appelait "le coeur inquiet des colombes". Et l'auteur que je cite de rappeler que : "les contes turcs commencent par la formule 'il fut, il ne fut pas', ça donne une idée du bouillon d'insécurité dans lequel baignent les rêves dans ce pays."

J'ai adoré cette plume tranchante et pertinente. D'autres passages sont tout simplement bouleversants de grâce et de poésie. Et au coeur du tragique toujours, des touches d'humour lumineuses.
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Le Sillon

j’ai été très touchée par ce livre que j’ai lu lors d’un séjours touristique à Istanbul en décembre 2021.

J’ai aimé ces histoires parallèles : celle personnelle de la narratrice, celle de Hrant Dink, et celle des intellectuels ou militants engagés qui nous sont contemporains.

Je ne me suis pas sentie perdue dans ce livre mais complètement absorbée dans les pas de la narratrice, et dans sa réflexion.

Une très belle découverte !
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Le Sillon

Ce livre marche sur 2 jambes, la jambe romanesque et la jambe journalistique. Aucune des 2 ne m'a plu et j'ai lâché le livre vers la 100ème page.
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Le Sillon

Valérie Manteau nous délivre, pour cette rentrée littéraire, son deuxième roman paru aux éditions le Tripode : le Sillon ; ou l'expression des voix.

Cette oeuvre hybride, tantôt teintée de réalité tantôt enveloppée d'une bribe fictive, est une parfaite maitrise de finesse et d'impact. Sous le point de vue d'une journaliste trentenaire qui part retrouver son amant à Istanbul, nous découvrons l'histoire d'un pays souvent mal ou méconnu. La part accordée au fictif qui passe par un « je » permet de mettre en scène à travers les yeux d'un personnage français, l'ignorance que l'on peut avoir sur la culture turque, sur ce que représente le pays et la minorité arménienne qui y vit. Entre fiction et réel, le lecteur est amené à observer la passerelle entre les attentats de Charlie survenus en France et l'histoire turco-arménienne de Hrant Dink. Le destin de ce journaliste arménien - qui passe au fil des pages aux premiers plans du roman - offre une véritable opportunité à l'auteure de transmettre et d'évoquer de multiples sujets et de faire écho à de nombreuses voix. La voix d'une jeunesse locale atteinte d'une dépression nationale, la voix d'intellectuels déchirés par la souffrance du monde et de leur pays et emprisonnés pour avoir exprimés leurs opinions sur une patrie vacillante dans ses décisions qui se meurt chaque jour un peu plus. Des références délicates et incisives qui ne manquent pas de faire réfléchir et bousculer les consciences à propos de la liberté d'expression, d'une échappatoire démocratique possible selon les intellectuels par une ouverture au multiculturalisme et une coexistence des différences ; tout en défendant l'idée de ne pas s'enfermer dans ce « relatif confort identitaire » qui exclut les minorités. le Sillon est un appel à la liberté et à la paix, aux choix que l'on décide de faire – rester ou partir, parler ou se taire… Il dévoile de manière intime et à la fois suffisamment distancée, la problématique du nationalisme, de la peur et l'insécurité avec des métaphores pleines de sens comme « l'inquiétude de la colombe », oiseau si fort et si fragile, symbole de paix qui reste craintif mais avant tout libre.

Valérie Manteau parvient au travers de ce magnifique roman à nous faire basculer dans le sillon de sa plume littéraire si belle et pleine de sens.

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Le Sillon

Lecture interrompue.... Je n'ai pas accroché avec ce roman qui pour moi est d'abord une histoire de la Turquie et de sa région. La politique est très présente, politique interne au pays, relations avec l'Europe.

Les personnages principaux viennent se greffer sur cette toile sociologique. Ils n'ont pas assez d'importance à mes yeux.



Mais je ne l'ai pas terminé... Il est vrai.
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Le Sillon

A mon gout un peu fouilli et trop politique. Aucun plaisir de lecture par rapport à ce que je recherche c'est à dire l'evasion.
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Le Sillon

J’ai vraiment beaucoup apprécié cette oeuvre même si j’ai eu du mal à décoder bon nombre de phrases et paragraphes en raison de l’absence de signes de ponctuation qui sont essentiels à la compréhension du texte. Pas de guillemets ouverts ou fermés pour le discours direct, des virgules manquantes et des pronoms personnels utilisés sans que l’on sache à qui ils renvoient. Je présume que c’est ce que souhaite l’auteur, mais j’ai pas compris l’objectif de ce choix.



J’ai voulu abandonner ma lecture à quelques reprises tellement je trouvais agaçante l’obligation de relire plusieurs fois les mêmes phrases afin de m’assurer d’avoir bien saisi le sens.



Je l’ai lu jusqu’à la dernière page et j’ai été très émue et bouleversée jusqu’aux larmes de découvrir des drames humains aussi tragiques que ceux dont il est question dans cet ouvrage. La profession de journaliste et d’écrivain est un sport dangereux dans un certain nombre de pays dont la Turquie et je loue le courage de ces hommes et de ces femmes qui osent faire entendre leur voix par esprit de justice et de liberté.



Je pense aussi au journaliste Kashogghi assassiné il y a peu de temps.
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Le Sillon

Où se situe la frontière entre fiction, autofiction d'ailleurs et réalité dans ce roman ? L'auteure est journaliste, a travaillé pour Charlie Hebdo de 2008 à 2013 et elle raconte ici, les déambulations d'une jeune femme journaliste française à Istanbul. Cette dernière est aussi amoureuse d'un jeune homme turque, et en quête d'un sujet, d'inspiration pour un prochain roman, elle découvre le récit de cet homme, journaliste également Hrant Dink. Ce dernier, arménien d'origine a été assassiné en 2007 par un jeune nationaliste turque devant son journal Agos qui veut dire Sillon.



Valérie Manteau à travers ce roman met sa plume au service des disparus, redonnant voix à ceux-ci comme à tous ceux qui luttent pour la démocratie dans ce pays dans lequel la jeunesse est de plus en plus en souffrance depuis quelques années, les journalistes emprisonnés. Elle nous redit également que Paris n'est pas la seule ville à avoir vécu l'horreur, et de ce fait elle décentralise un peu en allant voir ailleurs, en s'immergeant dans une autre culture touchée encore bien davantage. Elle nous éclaire un peu plus sur cette histoire tellement méconnue des Arméniens et des Turcs, des minorités.



C'est très intéressant, le sujet passionnant, un travail remarquable, seulement la forme, le style tient davantage du journalisme. Et ceci a des conséquences, pour mon cas, dans ma lecture. Moins de point d'accroche, pas facile à suivre, pas d'émotion aucune.
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Le Sillon

Un peu déroutant parfois...une réalité de la Turquie contemporaine vue par les intellectuels opposants, des kurdes et des arméniens...Erdogan exerce une dictature: on est assassiné ou on se retrouve en prison pour une opinion indésirable. La Française qui rejoint son amant à Istamboul est amenée à comparer les réactions après l'attentat de Charlie Hebdo à celles qui se passent en Turquie. Son attention est attirée par l'assassinat d'un arménien militant Hrant Dink peu connu en Europe contrairement à Asli Erdogan:"la nouvelle madone des médias européens; elle va écrire la biographie de cet homme , menacé sans cesse et qui se sent traqué comme un pigeon ou une tourterelle.

Ce livre m'a paru difficile à lire, à cause des noms propres étrangers et une construction complexe mais il m'a intéressée en précisant la situation d'un pays jouxtant l'Irak et la Syrie, en rappelant le génocide arménien, les combats kurdes, celui des intellectuels dont la journaliste et écrivaine Asli Erdogan, Hrant Dink etc.

Le livre m'aide à mieux comprendre l'éventualité de l'entrée de ce pays dans l'union européenne: il semble y avoir deux Turquie...
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Le Sillon

Valérie Manteau s’attaque avec ce roman à la dictature en Turquie, qui cherche à se masquer derrière des bonnes paroles. Mais les faits sont là, des gens meurent.

Hrant était un journaliste arménien, il a été assassiné pour ses idées pacifiques et démocratiques. La narratrice veut retracer sa vie dans un livre et pour ce faire elle rencontre des personnes qui l’ont connu, de près ou de loin. Installée à Istanbul, elle nous décrit ses recherches au fil de ses promenades dans une ville où le conflit fait rage. Naviguant entre la partie européenne et la partie asiatique, nous la suivons et tremblons avec elle lors des attaques. Si Hrant est un nom qui ne résonne pas énormément chez nous, Aslı Erdoğan est plus connue. Elle doit faire face aux mêmes accusations et la narratrice la soutient dans son procès.

Ce roman est émouvant dans sa retranscription de la vie à Istanbul, une vie que la plupart des gens souhaitent simple et heureuse. Le café, les balades à moto, les rires avec ses amis. Pourtant la milice rôde. Et les frissons avec.

L’autrice ne cache pas son ressentiment envers le régime d’Erdoğan. Tout transparaît dans son style très libre, dont une certaine violence. La narratrice nous livre ses pensées sans forcément construire une logique, tout comme il n’y a pas de logique dans la politique turque. Tantôt précise, tantôt vague, et les mots viennent comme si elle parlait lors d’un entretien, un tête-à-tête intime.
Lien : http://voulezvoustourner.blo..
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Le Sillon

J'ai apprécié ce livre, pas forcément de lecture facile, mais exigent, et surtout j'ai aimé cet écho à Charlie Hebdo, comme un fantôme qui suit les pérégrinations de l'auteur dans un pays en proie à ses propres démons de l'autre côté de la Méditerranée.

C'est souvent sombre, mais lutter pour la liberté d'expression, contre la répression, n'est hélas pas une partie de plaisir...



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Le Sillon

Prix Renaudot 2018



Valérie Manteau a fait partie de l’équipe Charlie Hebdo de 2008 à 2013.

Elle vit entre Marseille et Istanbul.

Je comprends les lecteurs qui ont été déroutés par cette lecture et je l’en explique. Pour nous tous il nous est difficile de se glisser dans une pensée autre que la nôtre qui ne soit linéaire. En lecture papier c’est un exercice souvent douloureux.

Mais l’avantage du livre audio est indéniablement de vous faire exécuter ce cheminement, se couler dans la pensée de l’auteur au son de sa voix. De plus à la fin il y a un entretien avec cette dernière qui met en lumière ce parcours atypique.

Véritable coup de foudre pour Istanbul, la narratrice y construit sa vie amoureuse et sociale, elle n’est pas là en touriste et donc le regard n’est pas le même.

2013 voit la contestation de la place Taskim et les exactions qui suivent, les purges.

Cela signifie violence et mort.

Par son histoire d’amour, Valérie est entrée dans une communauté où elle puisse la matière de ses réflexions.

Eux Stambouliotes se sentent opprimés et ne comprennent pas son attachement à ce pays alors que son histoire d’amour se termine, rien ne devrait la retenir dans ce pays en feu.

Ses déambulations et ses errances nous font vivre Istanbul comme si nous y étions, le lecteur étouffe en constatant que la population est prisonnière de l’intégrisme et de la dictature. D’un autre côté, nous vivons cette ville où une autre vie subsiste celle de la flamboyance de l’ancienne Constantinople, les cafés, les artistes, les intellectuels, cette vie qui pulse malgré tout et qui nous l’espérons n’a pas dit son dernier mot.

Elle témoigne sur la vie de Hrant Dink assassiné en 2007, mais aussi sur Esli Erdogan.

Les errances de l’auteur sont autant d’éclairages de notre monde et de ce qui s’y creuse.

Si le lecteur doit creuser un sillon que cela soit le sillon de la connaissance pour une conscience libre et vigilante.

Valérie Manteau se dessine en femme libre.

Un livre qui permet de ne pas oublier les noms de ceux qui sont tombés.

©Chantal Lafon-Litteratum Amor 06 juillet 2019.

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Le Sillon

Le Sillon est un livre d’Histoire, un livre historique. Certains pourront le qualifier de roman, de récit, d’autres, comme son auteure, d’« autofiction documentaire », d’autres, d’essai, peut-être. Et alors même que le français nous offre la chance du nombre de qualificatifs, je préfère le plus large.



Livre d’Histoire, parce qu’il est à lire et à relire, parce que l’histoire s’apprend, s’apprivoise pour que la connaissance des mondes se transmette. Et parce que l’Histoire est cruciale pour oser espérer comprendre un peu mieux autrui. Valérie Manteau, dans son autofiction documentaire propose un témoignage. D’une époque, celle de 2013-2016, d’un lieu, Istanbul, et d’une atmosphère si particulière, celle qui suit des attentats, des assassinats ; celle qui abrite résignation et recherche de liberté. Le paradoxe turc.



Ce livre aux multiples facettes est d’abord le projet d’une journaliste. Elle part questionner un monde, le monde d’à côté, le monde d’après le pont. Après le Bosphore. Deux questions alors : pourquoi et comment. Pourquoi l’inquiétude, comment l’expérience ? Pourquoi l’expérience, comment l’inquiétude ?





L’inquiétude



« La différence entre l’Orient et l’Occident, écrit Hakan Günday, c’est la Turquie. Je ne sais pas si elle est le résultat de la soustraction, mais je sais que la distance qui les sépare est grande comme elle. »



Valérie Manteau, ou plutôt sa narratrice, questionne. Elle questionne pour sortir du cadre et s’inflige un exercice de style fort, beau, peu commun. Celui de s’avérer presque vaincue d’avance. Elle sait qu’elle comprendra peu. Entendra des sons, des mots, des querelles de traductions, des médias, des journalistes, des policiers, des avocats, des écrivains. Elle sait qu’elle entendra beaucoup et comprendra toujours peu, jamais assez. Parce que la vie est comme ça. Elle n’est qu’une histoire de traduction de l’un pour comprendre l’autre. Il s’agit de langue avant tout, et donc de culture. Et donc d’histoires, de vies, d’habitudes, de nostalgie d’un empire.



Un pas de côté pour comprendre l’inquiétude d’un peuple, divisé d’une seule voix et pourtant rassemblé par les paroles d’un hymne national, à l’appel d’un mot, le premier : korkma. N’aie pas peur.



Un pas en arrière, pour revenir aux origines des déchirements. Il y a de la violence, bien évidemment de la violence, puisque la narratrice retrace la ville de 2013 à 2016. Elle part sur les traces, entre autres, des raisons de l’assassinat de Hrant Dink en 2007, journaliste arménien. Enquête. En quête de tout. Qu’écrivait-il ? De quoi avait-il peur ? Pourquoi les autres sont-ils encore si inquiets ? Qui sont ces autres ? Quel est leur combat ?



En 262 pages, la narratrice tente d’approcher les pourquoi et les comment qui cristallisent la seule question dont l’empreinte demeure et résonne : comment vivre ensemble ? Comment trouver sa place dans un lieu qui ne sait plus tellement qui il est ? Comment se parler ?

[suite de la chronique sur www.startingbooks.com]
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Le Sillon

Ayant beaucoup aimé son premier roman Calme et tranquille, j'étais curieux de voir ce que donnerait ce second livre. Le thème ne m'intéressait pas tellement a priori mais en écoutant et en lisant de nombreuses critiques élogieuses, je me suis laissé tenter et j'ai été très déçu. Pour faire court : les meilleurs passages de ce livre sont soit les citations d'auteurs turcs soit la manière dont l'auteur décrit les paysages. Pour un livre sur un journaliste engagé, c'est bien trop peu. J'ai fini par abandonner.
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Le Sillon

Reçu en cadeau pour les fêtes de fin d’année, je ne savais pas du tout à quoi m’attendre avec cet écrit signé Valérie Manteau. Auréolé du prix Renaudot 2018, il me tardait d’en démarrer la lecture car j’aime parfois sortir des sentiers battus (je lis finalement assez peu de littérature contemporaine, et cet ouvrage ne fait pas vraiment partie de mes lectures habituelles). Je n’ai malheureusement pas été conquise pour un sou. Peut-être que cet écrit n’était tout simplement pas pour moi, peut-être aussi que ce n’était pas le bon moment pour le lire. Certaines rencontres livresques ne se font pas, et même si ce n’est pas toujours évident il faut l’accepter. J’espère que mon avis ne sera pas trop sévère. Je vais en tout cas vous parler de mes ressentis (ce qui n’engage que moi).



Avec Le sillon, direction la Turquie d’aujourd’hui. La narratrice (que l’on devine double de l’auteure), une jeune journaliste française, ancienne collaboratrice de Charlie Hebdo, part rejoindre son amant à Istanbul. Son objectif : changer d’air, fuir la France et ses attentats. Son nouveau projet : écrire sur Hrant Dink, un journaliste turc d’origine arménienne, assassiné en 2007 par un nationaliste. Le sillon fait écho au mot Agos (nom d’un journal turc).



Je connais très peu l’histoire de la Turquie, et n’y suis jamais allée. Aussi, je dois dire que j’ai beaucoup appris grâce à cette lecture. Je n’ai malheureusement pas été convaincue par la plume de l’auteure que j’ai trouvée dispersée, comme partant dans tous les sens. Entre récit autobiographique, essai socio-politique ou encore reportage à l’allure d’un documentaire, tout s’est un peu entremêlé pour moi. Tandis que son histoire d’amour subit des remous, la narratrice entreprend des recherches qui lui font découvrir une scène politique turque résistante. Tout en retraçant le vécu de Hrant Dink, elle partage le quotidien des rues turques, et plus globalement celui du pays. Un écrit très déroutant, tout en étant engagé. Même si j’ai forcément été touchée par certains passages, je pense être passée totalement à côté de cette lecture. Je tenterai peut-être de laisser une seconde chance à l’auteure d’ici quelques temps.
Lien : https://labibliothequedebene..
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Le Sillon

Lecture exigeante mais nécessaire



Je suis loin d'être une grande connaisseuse de l'histoire turque et de son actualité. J'ai vaguement entendu parler de Guezi et de Ash Erdogan mais jamais de Hrant Dink. Ce roman permet de comprendre le positionnement géographique et culturel de la Turquie entre l'Europe et l'Asie. le souhait d'une partie des turcs de se rapprocher de l'Union Européenne et de ses idéaux. Dans son roman, Valérie Manteau, décrit et analyse la vie sous le régime Erdogan : l'arrestation et l'emprisonnement des intellectuels, la fragilité de la démocratie et le dysfonctionnement de la justice. Elle revient sur l'assassinat de Hrant Dink par un nationaliste en 2007. Hrant Dink, à travers son journal Agos, prônait la réconciliation entre les arméniens et les turcs. Il a été accusé « d'insulte à l'identité turque ».



Enfin, l'ecriture de Valérie Manteau redonne vie à Istambul. On se perd avec elle dans les rues d'un côté et de l'autre du Bosphore, on est aux terrasses de café avec des amis ou des connaissances. Elle nous fait traverser les différents quartiers de la ville.



Je recommande la lecture de ce livre riche et exigeant. Ce roman est exactement le pourquoi j'aime tant lire : découvrir, apprendre, réfléchir et voyager.
Lien : https://lilietlavie.com/2019..
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Calme et tranquille

Je tiens tout d’abord à remercier chaleureusement les Editions Tripodes qui m’ont gentiment envoyé ce livre en service presse.



En ouvrant ce livre, je ne savais pas du tout a quoi m’attendre. Le quatrième de couverture, s’il m’avait intrigué, ne m’a rien dit de ce que je trouverais dedans.



Et ce fut le choc. Valérie Manteau, ancienne de Charlie Hebdo, nous (re)plonge dans l’émotion du 7 janvier 2015.



J’ai lu Charlie Hebdo toute ma vie. Depuis sa reparution en 92 (j’ai alors 17 ans). Dès le n° 1 certains de la bande me sont devenus « intimes ». Cavanna, bien sûr, que je connaissais par ses livres, Charb, dont l’humour noir et l’irrévérence l’ont immédiatement propulsé dans le rôle de grand frère parfois énervant, mais qui toujours me forçait à cogiter, Oncle Bernard, pour sa pédagogie et son économie apocryphe, Siné, l’oncle râleur que je rêvais d’avoir, Luz pour…tout.



Réentendre leurs voix, leurs rires, leur humour, leur humanité m’a profondément secoué.



Valérie Manteau nous livre sans retenue, mais avec beaucoup de délicatesse, cette période de déchirure, de doute, d’errance. Le cœur est à vif, les sentiments confus et la peur réelle. Des amis, des amants, des psys (?) permettent de ne pas couler tout à fait.



Ce livre est une veillée funèbre, où, bien sûr, on aimerait que les circonstances qui nous ont menées là ne soient jamais survenues, mais où, aussi, le souvenir des disparus plane, nous refaisant sourire, parfois pleurer, dans une communauté d’esprit. Et si nous n’étions pas toujours sur la même longueur d’onde, se rendre compte qu’il manque au monde ces voix et ces rires. Et que c’est abominable.
Lien : https://bonnesfeuillesetmauv..
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Le Sillon

Une femme française vit en couple avec son amant turc à Istanbul. Elle fait des recherches sur l’assassinat en 2007 de Hrant Dink, un journaliste turco-arménien. Ce texte est un flot de pensées dans lequel bouillonnent la politique turque, Erdogan, les intellectuels, Charlie Hebdo, l’amour, l’amitié, la frénésie stambouliote, le chaos de la vie. Difficile à résumer mais Valérie Manteau trace son sillon et on la suit allègrement.
Lien : https://puchkinalit.tumblr.c..
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