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Critiques de Valérie Manteau (114)
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Le Sillon

Bien que ce soit avec un décalage de plusieurs mois, je suis ravie de voir enfin la rentrée littéraire arriver en livre audio. Les personnes empêchées de lire d’une autre manière vont enfin pouvoir découvrir les textes dont ils ont souvent entendu parler… dont celui-ci notamment, qui a obtenu le Prix Renaudot, dans une version lue par son autrice.

Et autant je trouve parfois cela malheureux, car tous les auteurs ne sont pas des lecteurs de livre audio, ce qui demande un certain savoir faire, avouons le ; autant ici, j’ai adoré. Valérie Manteau m’a totalement emportée dans son roman. J’étais à Istanbul, avec ses personnages, j’en ressentais l’ambiance… Au-delà de son texte magnifique, l’autrice a su faire passer ses mots de l’écrit au lu avec talent.

On sent dans cette histoire que l’autrice connaît bien la région, et qu’elle l’aime énormément. Ce livre raconte le délitement d’une histoire d’amour entre une femme et un homme, certes, mais aussi une incroyable histoire de passion entre une française et Istanbul. Une rencontre coup de foudre, suivie d’une histoire chaotique, autant du côté de cette femme qui se cherche et veut croire en son histoire d’amour, que d’Istanbul et de la Turquie, malmenées par des émeutes contre un gouvernement pour le moins critiquable… L’autrice nous raconte aussi Hrant Dink, journaliste assassiné en 2007, souvenir qui remonte devant le traitement réservé aux journalistes.

J’ai déjà lu un roman avec en toile de fond les mêmes événements de 2016, qui m’avait tout autant accrochée, L’honneur des ombres, de Nicolas Cluzeau aux éditions Lynks. J’avais pour celui-ci fait quelques recherches, et vu des photos qui m’ont sûrement aidée à visualiser la ville, mais les mots de Valérie Manteau sont à eux seuls suffisamment imprégnés de sa ville de cœur, qu’il est aisé de s’y projeter.

Le sillon est un livre à la fois doux et dur. Doux pour les histoires d’amour (au sens large) qu’il raconte, même si elles ne sont pas toutes heureuses, et dur pour les événements évoqués, l’assassinat d’un journaliste en 2007, et les purges de 2016. C’est un roman fort, avec des mots percutants, qui touchent au cœur. A tel point que j’ai eu envie d’en découvrir encore plus sur Hrant Dink et Istanbul. Mais c’est une autre histoire…

Ce livre a été une belle rencontre. Avec la plume de Valérie Manteau tout d’abord, mais aussi avec Hrant Dink et les journalistes d’Argos, passés et présents, ainsi qu’avec l’Istanbul et la Turquie de l’autrice, bien différentes de celles que l’on voit dans les journaux.

J’ai reçu la version CD audio de ce livre dans le cadre d’un partenariat avec les éditions Audiolib. Merci à eux pour la confiance.
Lien : https://leslecturesdesophieb..
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Calme et tranquille

Un texte court et efficace sur l’irruption de la violence (les attentats de Charlie Hebdo) dans la vie de Valérie Manteau qui y était journaliste. Je ne savais rien d’elle ni de ce qu’elle avait vécu en débutant cette histoire et cette lecture m’a étrangement donné l’impression d’avoir touché son âme du bout des yeux. L’auteure parle de ce bouleversement mais ce n’est pas larmoyant. Elle est profondément affectée mais ne donne pas l’impression de s’apitoyer sur son sort. Elle paraît parfois forte, souvent fragile. Elle parle de la mort mais surtout de l’amitié. Elle se livre au travers de fragments courts mais se dissimule aussi par tout ce qu’elle ne dit pas (et c’est tant mieux). L’écriture est vive et intelligente. Bref, un texte que je conseille vivement.
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Le Sillon

Je n'ai malheureusement pas réussi à accrocher à ce livre. Tout comme l'auteur j'ai beaucoup erré/vagabondé en parcourant ces pages... Je me suis perdue dans Istambul mais je me suis surtout perdue dans le récit...

Le parti pris narratif de rédiger tout d'un bloc, parfois nous laissant deviner qui parle peut être intéressant et donner un certain rythme à un récit/roman... Mais ça n'a fait que me perdre davantage entre les différentes parties du livre: l'histoire d'amour de la narratrice, sa quête de vérité sur l'histoire de Hrant, le récit de la Turquie... Trop de juxtaposition qui ne m'ont pas permis d'apprécier son livre à sa juste valeur...

Néanmoins, le livre m'a toute de même donné envie de connaître d'autres auteurs turcs (le livre étant rempli de citations...).
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Le Sillon

Pourquoi n’y a-t-il pas eu de « Je suis Hrant Dink » ? Pourquoi personne à l’international ne s’est indigné de cet assassinat qui préfigurait la perte de la liberté d’expression en Turquie dix ans plus tard ?



Un prélude aux assassinats de Charlie Hebdo



Hrant Dink et Charlie Hebdo ont ébranlé les interdits dictés par l’arbitraire la bêtise l’obscurantisme, pas de liberté de pensée pour leurs assassins. Des personnes assassinées par une idéologie qui ne souffre pas de la contradiction, on adopte sa pensée ou c’est la mort.



Le sillon titre du roman de Valérie Manteau est la traduction française d’Agos, nom donné au journal bilingue créé par Hrant Dink créé en 1996 par des turcs et arméniens pour informer la majorité des problèmes rencontrées par la minorité. Ce journal rompt le silence à l’intérieur de la communauté. Il lève des tabous comme la fille adoptive arménienne d’Ataturk. Menaces, procès puis assassinat.Hrant Dink défendait le vivre-ensemble.



» Ce qui convient à ces terres, c’est la coexistence des différences » »Il est beaucoup plus fécond que les différentes religions vivent ensemble, les unes avec les autres, plutôt que côte à côte. Car, si l’on parvient à une lecture correcte de leurs différences, on s’aperçoit qu’elles se nourrissent et ne se détruisent pas. L’appel à la prière du muezzin, entendu cinq fois par jour par un chrétien comme moi (… chrétien et athée ), lui rappelle qu’il est chrétien. »



Ce roman mêle fiction et journalisme: l’histoire d’une relation amoureuse avec un Turc et une enquête sur qui était Hrant Dink. A travers cette figure, nous avons un panorama de cette société civile turque de Gezi à aujourd’hui.



Dans le cercle en deuil d’Hrant Dink, on retrouve ceux dont entend parler aujourd’hui essuyant une lutte chère payée contre Erdogan



« Presque tous les gens qui ont des problèmes aujourd’hui avec le régime Erdogan ont un lien avec Dink. Ceux qui suivaient le cercueil, on les a retrouvés ensuite dans les manifestations du parc Gezi et de la place Taksim », Comme Asli Erdogan.



« A propos de Taksim, épicentre des manifestations, la romancière Asll Erdogan écrit : « La place Taksim est à nous, ceux qui y sont morts à tout le monde… chaque fois que nous marcherons vers cette place méconnaissable, malgré les matraques, les canons à eau, les lacrymos, chaque fois que nous en prendrons le chemin, elle sera à nous. » Aujourd’hui interminablement en travaux (personne ne comprend bien pour quoi faire, et tout le monde s’en fout), j’ai l’impression qu’elle appartient davantage aux pigeons qu’à nos souvenirs. Il y avait des tentes partout, de part et d’autre d’une allée baptisée Hrant-Dink, du nom d’un journaliste arménien assassiné quelques années auparavant, adopté comme figure tutélaire par les manifestants qui occupaient la place pour empêcher la destruction d’un des rares espaces verts de la ville. Au milieu du cordon de flics, des musiciens, des artistes, des jeunes et des vieux en tous genres, des babas cool, des bobos, des cols blancs, des islamistes. »



C’est un courant en vogue dans les rentrées littéraires les romans-essais le sillon de Valérien Manteau ou Boussole de Mathias Enard ou Camarade Papa de Gauz.



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Le Sillon

En 2015, juste après les attentats de janvier, l'auteure retourne à Istanbul où l'attend son « amant turc » avec lequel la relation se délite.

J'avoue avoir eu du mal au départ à adhérer à la démarche de Valérie Manteau qui semble hésiter entre l'autofiction (avec une mise en scène d'elle-même « autoflagellatrice »), le reportage et le manifeste politique.

Il est vrai qu'une phrase lue à la page 20 a eu le don de m'agacer : « Sérieusement, que représente encore la France dans le monde d'aujourd'hui. Les droits de l'homme ? On est en pleine décadence, lobotomisés par la télé, la peur, le kitsch partout tout le temps, on est un pays mort de chez mort du point de vue culturel et politique, et il y a encore des gens qui regardent de notre côté pour savoir d'où pourrait venir une grande et belle voix humaniste ? ». Une indignation que ne renierait pas une jeune fille défaitiste et révoltée en pleine crise d'adolescence.

Quand elle nous entraîne dans ses déambulations dans les rues d'Istanbul, l'ambiance change. Elle évoque alors ses rencontres avec ceux qui résistent au régime répressif d'Erdogan en dessinant, en écrivant, en parlant, en buvant de l'alcool, en pratiquant une forme d'humour désabusé qui est l'apanage des désespérés, en faisant la fête... Tout ce que les islamo-xénophobes réprouvent !

Elle fait revivre aussi la figure attachante d'Hrant Dink dont le journal bilingue (arménien et turc) « Agos », qui signifie le sillon, prônait une tolérance voltairienne et une analyse tout en sagesse de la problématique arménienne en refusant toute tentative d'instrumentalisation. « Hrant renvoie dos à dos ceux qui veulent faire reconnaître le génocide depuis l'étranger, et ceux qui le nient en Turquie » peut-on lire sous la plume de Valérie Manteau. Il fut assassiné par un jeune nationaliste en 2007. A son enterrement, la foule scanda : « Nous sommes tous arméniens ».

Refusant les facilités, l'auteure dénonce non seulement la Turquie d'Erdogan mais aussi la position de l'Union européenne qui a monnayé « des visas contre des réfugiés ».

Elle confie aussi que la Cour européenne des droits de l'homme, devant laquelle Hrant déposa un recours, l'appelle en utilisant son « prénom turquifié », Firat. Une manière de nier son identité arménienne qui n'a rien à envier aux agissements d'Ankara. Un comble !

Enfin, elle termine son propos par un extrait de « La nuit je mens » de Bashung : « j'ai dans les bottes des montagnes de questions, où subsiste encore ton écho ». Surréaliste comme la situation en Turquie ? Cinquante ans plus tôt, René Char écrivait dans « Feuillets d'Hypnos » : « notre héritage n'est précédé d'aucun testament ».



EXTRAITS

- Heureusement que ce pays est capable d'avoir un peu de mémoire sinon on serait quoi, la boîte de nuit du Proche-Orient et c'est tout ?

- Agos, c'est Le Sillon. C'était un mot partagé par les Turcs et les Arméniens ; en tous cas par les paysans, à l'époque où ils cohabitaient.

- Peu après, en France, Charlie Hebdo republiait les caricatures danoises de Mahomet. Jacques Chirac, alors président de la République, condamna officiellement « toutes les provocations manifestes, susceptibles d'attiser dangereusement les passions »...

- « Le seul moyen d'affronter un monde sans liberté est de devenir si absolument libre qu'on fasse de sa propre existence un acte de révolte », Albert Camus.

- Les contes turcs commencent par la formule « il fut, il ne fut pas » ; ça donne une idée du bouillon d'insécurité dans lequel baignent les rêves dans ce pays.

- Elif Safak n'a décidément pas tort quand elle dit que c'est à son goût pour l'alcool que la Turquie doit son semblant de démocratie.

- Elle commence par ce vœu, « Je vais me défendre comme si le droit existait encore ». (dixit Asli Erdogan)

- Entre 1913 et 1923, nous avons perdu quatre peuples : Arméniens, Grecs, Syriaques et Juifs.

- Meurs et nous t'aimerons, dit un adage populaire arménien.


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Le Sillon

La narratrice vit à Istanbul. Par amour elle a suivi un homme. Leur relation s'étiole, mais là n'est pas le propos du livre. C'est peut-être la part fictive du roman annoncé par la quatrième de couverture, alors que je vois mal où est la partie romancée du livre. Journaliste, elle s'intègre dans les milieux intellectuels et artistiques, et constate la radicale restriction des libertés. Elle s'intéresse plus particulièrement au journaliste Hrant Dink, turc d'origine d'origine, assasinné en 2007 par un journaliste, et fondateur du journal Agos (Sillon). Elle interroge des personnalités à son sujet, suit le procès de l'écrivaine Asli Erdogan, avant de rentrer en France.

Prisme des regards : une Française s'intéresse à la Turquie, et le fait de vivre à Istanbul, lui offre un autre regard sur l'Europe. La défense des libertés semble un peu unilatérale. Tout le monde est Charlie. Mais tout le monde n'est pas Hrant.

Par contre, elle suit un segment de la population. On reste entre soi. Depuis la chanson de Sting "I hope the Russians love their children too", j'ai toujours pensé que la vision que les médias offrait d'un pays venait de la vision que les médias du pays en avait. Elle décrit une certaine réalité, lié à un milieu. Mais sa vision ne représente pas la société turque dans son ensemble et dans son hétérogénéité.

Elle est donc partielle et biaisée. D'où peut-être l'idée par l'éditeur de faire passer ce livre pour un roman, parce que le regard de la journaliste est prégnant. Elle décrit le parcours de son enquête, et non le résultat final.

En tout cas, c'est un livre qui donne envie d'enlever ses ornières et de rester vigilant sur ce qui se passe autour de nous. Et chez nous.

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Le Sillon

Un livre qui bouscule dans tous les sens.

Une écriture lourde pas toujours limpide mélange de récits de dialogue de réflexions dans une seule et même respiration.

Entre fiction et réalité pas évident non plus de se fixer.

on s’attache à des passages puis on se perd pourtant avec les mêmes idées.

Ce livre a été pour moi difficile à cerner et j’en sors du coup frustré.

Avec ce livre on ne voyage pas on médite mais pas vraiment sereinement.
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Le Sillon

Une femme rejoint son amant à Istanbul, y mène une enquête sur un journaliste d'origine arménienne abattu froidement. Pleines de résonances avec les attentats de janvier 2015 à Paris, ses recherches lui font découvrir une scène politique turque résistante et vivante, tandis que son histoire d'amour se trouble. Un très beau roman du décentrement.
Lien : http://bibliobs.nouvelobs.co..
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Le Sillon

Un livre construit d’une part sur une romance autobiographique, une liaison amoureuse d’une française et d’un activisme turc qui se termine et, d’autre part, sur un essai journalistique sur l’état Turc actuel avec l’ islamisation de la société reposant sur la répression étatique du gouvernement islamo-conservateur.

Un monde difficile à cerner du fait de la grande diversités des minorités qui compose la Turquie: politiques, religieuses et ethniques avec inévitablement, en arrière-plan, le problème arménien.

Une diversité mal expliquée. On a une impression de grande confusion dans ce que dit Manteau. Il y a une volonté de dire trop de choses et d’être convaincante sur des évènements mineurs de rébellion : Manteau se cristallise sur le particulier, sur petit entre-soi d’activistes intellectuels éclairés franco/arméno/syro/turcs qui l’environne sans en expliquer la portée générale ou quand cela est fait c’est un bavardage pédant, convenu, bien pensant.

V. Manteau, brasse, convoque des faits notoires, Charlie Hebdo, attentat de Nice, des personnages internationaux célèbres Orhan Pamuk, Asli Erdogan et d’autres locaux la confrérie Gülen et Hrant Dink au nom imprononçable d’une prose tout à fait commune mais serrée et pesante.

De quoi parle-t-on? de la Turquie des turcs, des arméniens, de l’Europe

Est-ce un roman, un récit autobiographique, un essai sur la Turquie, de géopolitique, un traité de psychanalyse?

Tout est brassé, presque mouliné, on passe d’un journaliste turc ou arménien ou arménien turc nous dit-on en passant par Sarkozy, Césaire, Erdogan, l’écrivaine et l’autre, Camus, de Byzance à Constantinople à Istanbul, des syriens, à la narratrice psy quelque chose passée au yoga qui dégoise sec sur son couple en manque d’inspiration. Et ce sur un ton de lamentado lancinant de pleureuses orientales.

On vit dans une sorte de torpeur douloureuse. L’héroïne en femme féministe que rien n’effraie boit beaucoup et se ballade en jupette pendant le ramadan, demande au flics avec effronterie ou se trouve la tombe d’un activisme arménien, déplore que les turcs ne puissent pas lire des poèmes à cause de la langue arménienne, arménienne ancienne ou turque ancienne (ou je ne sais plus on s’embrouille)... Comme si en ces temps troublés c’était la préoccupation essentielle de 99. % la population turque

qui ne lit que le coran

Bref elle ose tout!

Un peu convenu ce personnage d’intello libertaire, politiquement correct, qui a tout compris et va faire sa révolution démocratico-féministe chez les ploucs d’Asie. Enfin Asie, peut-être pas, car Istanbul c’est, ça a toujours été, une ville européenne il suffit de passer le pont du Bosphore pour s’en convaincre. C’est marrant cette façon de se voir ainsi et c’est un tantinet présomptueux surtout qu’au moment de quitter la Turquie car ça commence à chauffer sérieusement, V. Manteau nous laisse croire avec un terrible suspens qu’elle va être inquiétée à la frontière!

Le problème, mais V. Manteau ne l’a pas admis, c’est que la Turquie, même coté européen, ce n’est pas la France: c’est un peu plus rugueux voir viril bien qu’il y ait des femmes turques et de tête.

Prix Renaudot du roman! Quelle idée! Remporté au 6e tour par six voix alors qu‘il avait été précédemment écarté avec exactement le même nombre de voix! Vraiment il faut toujours que le jury Renaudot se distingue. L’année suivante il a fait la même chose pour S.Tesson avec son chat des neiges. Sont-ce (Hum! Hum!) là les «bonheurs d'expression» de la littérature actuelle loués par Frédéric Beigbeder ou alors est-ce un cadeau, en ce qui concerne «le sillon» pour les éditions du Tripode, son premier trophée?

On constate, d’autre part, que cette année là, le jury avait la mélancolie en écharpe. Primer «le sillon» et «Avec toutes mes sympathies» en catégorie essais et «Le Lambeau» Renaudot poche prix spécial, l’heure n’était pas à la rigolade.

Et si on regarde du coté du Goncourt «Leurs enfants après eux» était élu

alors que, à l'avis général il n'était pas le favori et qu’il a fallut que Bernard Pivot fasse pencher la balance là où il le fallait...

Des surprises donc et pas des bonnes !

Bref ce livre n’est pas vraiment «une gourmandise d'écriture » On a suivi un peu, V. Manteau, mais sans joie aucune.
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Le Sillon

Je suis passée à côté de ce texte, je dois avouer ne pas avoir tout compris de la quête de l'auteure. Les enjeux politiques, les conflits, les révolutions arabes sur Istanbul m'ont échappés. C'est un livre très documenté qui peut toucher par le fait qu'il parle des différents attentats commis à l'encontre des journalistes et personnalités qui défendent les libertés comme Hrant Dink et ceux de Charlie Hebdo qui sont nommés comme des références. Le récit porte essentiellement sur la recherche d'informations pour écrire un livre sur Hrant Dink, assassiné devant son journal Agos qui signifie le sillon en turc. Et de plus, elle côtoie beaucoup de personnes, les noms se multiplient, je me suis perdue.
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Le Sillon

Salué par le prix Renaudot, ce roman rend compte du quotidien d'intellectuels de minorités dans un pays dont le régime fait peu de cas. Malheureusement, la forme choisie par l'auteure nuit à la clarté du propos ; à moins qu'elle n'ait voulu rendre compte par la forme même du récit de la complexité de la société stambouliote…



À propos de l'interdiction d'utiliser l'alphabet arménien dans la jeune Turquie moderne et de priver ainsi les Arméniens de la transmission par écrit, la narratrice se demande ce que deviendrait un Allemand qui ne pourrait lire Goethe. Elle rapporte comment dans les livres scolaires d'histoire on prétend que la terre de Turquie n'a pas connu d'extermination et qu'un pseudo concours de dissertations sur ce thème a même été organisé. La justice actuellement rendue est comparée à une partie d'échec entre un être humain et un pigeon qui, avant la fin, renverse toujours l'échiquier. On constate que depuis 2007 les Arméniens ne sont plus particulièrement visés par le régime ; les Kurdes les remplacent. Les premiers n’ont plus de porte-parole et sont désormais si peu nombreux qu’ils ne sont plus considérés comme une menace.



Le lecteur qui ne connaît pas suffisamment Istanbul (ville et société) aura du mal à suivre le fil du récit. Il lui restera l'impression de la description d'une dérive sournoise et inexorable (?) d'un pays vers la pensée unique contre laquelle quelques intellectuels tentent de s’opposer.
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Calme et tranquille



Ceci est le premier livre publié par la Française Valérie Manteau, la désormais ex-journaliste de Charlie Hebdo, qui passe sa vie entre Marseille et Istanbul, collectionnant les amants turcs comme d'autres boulottent des loukoums.

Contrairement à son 2e livre, Le Sillon, où elle évoque l'assassinat d'un journaliste kurde en pleine rue, ce premier texte est plus intime. En effet, la jeune femme est au cœur de la tragédie quand elle apprend que ses collègues de Charlie se sont fait décimer puisqu'elle a décidé de quitter le journal peu de temps avant. Folle de douleur, elle rejoint son envoûtant refuge, à cheval entre l'Europe et l'Asie, les rives de son Bosphore adoré, peut-être pour se confronter aux contradictions du monde moderne, à cet Orient occidentalisé malgré lui par Atatürk et à cet Occident qui voit ses valeurs chahutées. Entre ses déambulations stambouliotes et ses pèlerinages parisiens (elle enchaîne les enterrements), dans une écriture pudique et sensible, elle explore ses propres failles, mises au jour par le suicide récent de sa grand-mère, tentation morbide qui la travaille elle aussi, alors qu'elle navigue de psy en psy, cherchant l'apaisement, la reconstruction de soi, déjà, malgré les hallucinations, les cauchemars, les mauvaises rencontres, le souvenir de ses collègues si drôles...

Un beau texte, sincère, pertinent, qui marque, qui reste. A lire.
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Le Sillon

C'est lent, il ne se passe pas grand chose, on se perd entre des personnages à l'intérêt limité. L'écriture manque de charme et de poésie. Aucun intérêt selon moi.

Livre arrêté à la page 80.
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Le Sillon

Pas vraiment accroché par ce roman reportage en Turquie. Si c'était un film je dirai que le scénario est intéressant. Mais la réalisation est confuse et m'a vraiment déçu.
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Le Sillon

Valérie Manteau, ancienne de «Charlie Hebdo» à qui l'on doit, sous un titre euphémistique, «Calme et tranquille» (2016), emprunte ici à tous les genres: l'autofiction, le grand reportage, le document politique, le roman d'amour, la biographie, et les entrelace sous nos yeux avec un doigté de dentellière.
Lien : http://bibliobs.nouvelobs.co..
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Le Sillon

Se promener avec Valérie Manteau dans cette ville magique qu’est Istanbul, comme un jeune amoureux, perdant pied à cause de l’ivresse du corps et des sentiments. Le parallèle avec le parcours, l’engagement, la vie (tragique) de Hrant Dink donne une dimension fondamentale et pertinente à ce roman. J’ai adoré. Un livre dans lequel il faut se plonger sans réfléchir et rapidement.
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Le Sillon

Prix Renaudot 2018.

Pourtant je ne suis pas arrivée à rentrer dans ce livre.. et après plusieurs reprises , j'ai laissé tombé.

Peut être le sujet ne me motivait-il pas, peut être le style ne me convenait-il pas …

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Calme et tranquille

J’ai choisi ce livre sur le seul nom de son auteur, dont j’ai récemment aimé Le sillon, auquel j’avais trouvé un ton très personnel, une ardeur, une nécessité. J’ai sans doute aussi été séduite parce titre, Calme et tranquille et là je n’ai pas été déçue : ce n’est absolument pas calme et tranquille.



Comme quoi, quand je ne cherche pas les livres sur le stress post-traumatique, ils viennent jusqu’à moi, même si c’est par le biais d’une espèce de publicité mensongère.



Cela commence avec le suicide de sa grand-mère, chose terrifiante, déboussolante. Pour se restructurer, se ressourcer, lasse des psys à côté du sujet, Valérie Manteau a ses copains de Charlie Hebdo, à commencer par Charb avec qui elle développe un lien d’une proximité amicale réconfortante, qui ne manque pas de lui rappeler qu’on peut rire de tout, absolument tout, et qui l’ encourage dans ses recherches littéraires inabouties sur le suicide.

Seulement, travailler à Charlie Hebdo en 2015, ce n’est pas forcément la solution pour aider à faire un deuil compliqué…

Retrouver ensuite à Istanbul un ancien amant turc, dans un contexte d’élections consternantes en Turquie non plus d’ailleurs.

S’accrocher à son humour caustique ne suffit plus forcément.



À travers ces événements dramatiques, témoins d’une époque chaotique ou le (bon) sens se perd, Valérie Manteau réussit un auto-portrait atypique : une jeune femme « libre, très libre », en recherche d’expériences et d’humanité, emmenée à la dérive par la violence de la vie contemporaine.
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Le Sillon

Ce livre degage une grande tristesse,le parcours d'une femme partie rejoindre son amant à Istanbul. Le travail de la presse satyrique en Turquie entre censure et religion. Le rapport de sexe est triste, une espéce de longue errance entre isolement et modernité. IL est difficile de parler de ce livre
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Le Sillon

« Le sillon » de Valérie Manteau a remporté le prix Renaudot 2018. Pari gagné pour Le Tripode qui en août, sur une pleine page du magazine Livres Hebdo consacré à la rentrée littéraire, annonçait sa décision de ne publier ‘QUE’ ce livre en septembre ! Il s’agit pourtant d’un récit déroutant, à la frontière entre l’auto-fiction et le récit documentaire, à la fois témoignage intime et plongée sans compromis au cœur de la Turquie d’hier et d’aujourd’hui.

Un peu par hasard, pour retrouver son amant turc, une jeune française se retrouve à Istanbul en 2015. On la suit dans ses déambulations, ses rencontres; on partage son étonnement, ses déconvenues; on comprend son besoin, parfois, de prendre le large. Progressivement un sujet pour un prochain livre s’impose à elle: elle découvre le destin de Hrant Dink, journaliste d’origine arménienne assassiné en 2007 devant le siège de son journal, ‘Agos’, un mot à la fois turc et arménien qui veut dire ‘sillon’.

Membre de l’équipe de Charlie Hebdo, traumatisée après les attentats de janvier 2015, Valérie Manteau a décidé de partir en Turquie, pour, selon ses propres termes, ‘se décentrer’. On ne s’étonnera pas alors que la vie de Hrant Dink trouve un écho profond en elle, dans la mesure où l’assassinat de Dink et l’attentat contre Charlie présentent des similitudes troublantes (ainsi, lors des funérailles de Dink en 2007, 100 000 personnes manifestaient aux cris de ‘Nous sommes tous des Hrant Dink’ – et en 2015, nous étions tous ‘Charlie’). S’instaure alors un réseau de passerelles entre la France et la Turquie d’aujourd’hui, elle-même reliée à son passé, mais aussi entre les réflexions d’une jeune femme confrontée au choc des cultures et les grands évènements qui font l’histoire de ces dernières années.

Il faut accepter de se perdre un peu dans ce livre, à l’instar de la narratrice qui n’a pas de repère dans cette ville, ni dans cette société turque en permanente évolution. On ne connaît pas tous les noms cités, et ce n’est pas si grave, puisque le message passe; Valérie Manteau nous ouvre la porte sur cet ailleurs au confluent de l’Europe et de l’Asie, nous invite à ouvrir les yeux sur les dérives d’un état qui peu à peu gomme la liberté d’expression, et enferme les opposants.

L’écriture est hardie, le récit au présent comme écrit dans l’urgence du moment, faisant fi de la ponctuation, multipliant les ellipses et les changements de perspective. Mais son ton reste plein d’humilité, son regard presque naïf et en tous cas toujours dans l’empathie. Si certains passages sont durs, voire anxiogènes, des respirations régulières nous sont offertes par des traits d’humour – souvent noir -, l’humour ‘politesse du désespoir’ comme le notait fort justement Chris Marker. Pour la suite, cliquez sur le lien !
Lien : https://bit.ly/2UjYhqL
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