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Critiques de Valérie Tong Cuong (1115)
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Pardonnable, impardonnable

Quand Milo tombe lors d'une descente en vélo, c'est le drame. Céleste et Lino, ses parents, sont très inquiets comme sa tante, Marguerite qui le gardait se jour-là. Son séjour à l'hôpital sera très dur à vivre pour la famille, le moment pour quelques secrets de famille pour resurgir...

Ce roman polyphonique est très bien construit, découpé en plusieurs parties où les protagonistes principaux livrent leurs pensées. Chacun cache des secrets qui pèsent sur leur conscience et la famille. le début est assez brut, tout de suite dans l'action, il faut mettre un nom sur les acteurs de ce drame familial. J'ai mis un moment à comprendre que Milo était plus jeune que je ne le pensais. Je l'ai confondu, parfois Milo et Lino mais le contexte aide à comprendre qui est qui. Une famille peut-elle cacher tant de soucis, de culpabilité ? Tout est-il vraiment pardonnable ? Je ne sais pas... l'histoire est agréable à lire mais donne un peu le cafard, ça donne envie d'aimer et de profiter de ces doux moments avec nos proches.
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L'ardoise magique

Alice et Mina ont dix-huit ans.

La première est riche et habite une luxueuse demeure.

Mina est orpheline, recueillie par son oncle et sa tante contre leur gré. Elle vit dans un HLM.

Les deux jeunes filles sont amies et ne trouvent pas de sens à leur vie. Fragiles, elles décident de mettre fin à leur vie en sautant du haut d'un pont au passage d'un train.

L'action se passe, Alice saute et pas Mina qui se réfugie dans une cabane dans un bois.

Elle est aidée dans sa détresse par un jeune barman, Sans-Larme, qui va guider ses réflexions, sa recherche pour savoir qui était réellement Alice ?

On s'aperçoit à la fin que l'auteure nous a réservé une surprise et pas des moindres et que tout cela a été guidé d'une main de maître.

C'est un roman pas commun du tout que j'avais lu lors de sa parution en poche en 2012. Je le redécouvre, il est court, très bien écrit et traduit très bien la fragilité et la spontanéité parfois dangereuse que peut entraîner l'adolescence difficile.

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Un tesson d'éternité

Son fils est incarcéré pour un délit et c'est Anna qui va se battre. D'abord, contre les abandons : ses amis(e)s et fréquentations, sa clientèle aussi, qui ont peur du retentissement ou qui se comportent comme des charognards. Contre son mari, le lâche, qui préfère défendre leur statut social. Mais contre elle-même : elle s'est tellement construite à rejeter la violence, à vouloir éviter cela à son fils, que c'est toute son enfance qui l'étouffe et va exploser. La justice pour certain et pas pour d'autres ? L'écriture est factuelle, pas de grandes pensées ni de phrases à retenir spécialement. Factuelle l'incompréhension. Factuelle la perdition d'une mère pour sauvegarder son fils, mais aussi pour se sauver elle, de ce qu'elle couve et qu'elle avait cru effacer, cadenasser. Anna est une bombe à retardement !
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L'atelier des miracles

Si l’optimisme se résume à une métamorphose subite des problèmes en une solution miracle, et bien Merlin l’enchanteur va sortir de ma poche.

Non pas convaincue par ce roman « prix de l’optimisme ».

Oui l’écriture tient la route. Mais ce roman tient du surréalisme. Quelques mots suffisent à requinquer des cabossés de la vie. Aussi expéditif que surréaliste à mon humble avis.

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L'atelier des miracles

Comment définirais-je un coup de cœur ?

Je dirai que c'est avant tout une roman qui m'immerge totalement dans son univers. Un roman qui vit lorsqu'on le ferme et dont on est impatient de reprendre la lecture. Un roman dont les personnages sont si présent, on a une relation si intime avec eux qu'on pourrait les voir, les sentir, les toucher. Un roman qui vous chamboule. Un roman qu'on regrette d'avoir terminé !



Alors ce roman est-il un coup de cœur pour moi, sans aucune hésitation !



Ces trois, non ces quatre, destins brisés réunis à l'Atelier sont touchants. Chaque vécu est dramatique et tous sont arrivés à un tournant de leurs vies. La cause est noble, l'aide un peu maladroite mais nécessaire . Je n'en dis pas plus de tout façon il faut le lire !



J'ai aimé le rythme des chapitres courts et cadencés. Les expressions du soldats m'ont enchanté ! une plume très agréable à lire, légère presque aérienne . Je ne peux que vous conseiller ce roman ...
Lien : http://lesciblesdunelectrice..
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Par amour

Un bon livre pour finir 2021 : Par amour est le récit croisé des années de la seconde guerre mondiale au Havre et en Algérie, au travers la vie et les réflexions des membres de deux familles liées par les femmes, deux sœurs, Emélie et Muguette.



Joffre le mari de Emélie part sur le front en 1939. Il en revient marqué après la défaite; son assurance, sa fermeté semblent l’avoir abandonné. Lui, l’ancien de la Transat reconverti en cuisinier d’école primaire, lui, le militant communiste qui voulait la défaite des Boches, devient un de ses Français moutonniers espérant un avenir meilleur sous la direction du Maréchal Pétain. Enfin, c’est ainsi sa femme et que son grand gars Joseph, ressentent son évolution. Par réaction, ils multiplient les petits propos contre les occupants, qui finissent d’ailleurs par réquisitionner l’école où ils logent en tant que gardiens.

Les bombardements alliés commencent. Ils dureront toute la guerre. L’Angleterre cherche à détruire cette base maritime si proche de ses côtes. La population civile ne peut que se terrer et compte de nombreuses victimes.

Le couple de Muguette était lui moins heureux avant guerre. Depuis le départ de son mari, elle conserve néanmoins son optimisme et sa joie de vivre, qui font tenir ses enfants Jean et Marline, devenue mutique depuis le départ de son père. Jusqu’à ce qu’on lui détecte la tuberculose. Maladie contagieuse, sans grand espoir de survie. Par sécurité, Emélie la convainc de confier ses enfants à une organisation qui place durant la guerre de petits Havrais en Algérie, loin des bombardements, loin des privations.



Remarquablement documenté, écrit avec un style admirable, ce roman prend aux tripes. Chaque chapitre place le lecteur dans les pensées d’un intervenant. Tous veulent le meilleur pour leurs proches, mais que cela est difficile en ces temps incertains. L’amour conjugal ou familial les lie, les unit, même s’ils ne savent pas toujours l’exprimer. Leur famille reste leur phare, où qu’ils se trouvent.

Les opérations de placement temporaire de jeunes enfants hors de leur foyer le temps de bombardements, ou plus longuement en Algérie le temps de la guerre, sont un sujet méconnu, dont les conséquences humaines dans cette guerre longue et usante ont sans doute perduré bien après.



Cet ouvrage est aussi un hommage à une ville complètement détruite par les bombardements alliés – comme d’autres villes normandes -, et à leurs habitants. Les images du Havre d’aujourd’hui, rectiligne, uniforme, triste quand la pluie s’en mêle, me sont revenues en tête en me demandant comment était cette ville avant la guerre. Et j’ai eu plus qu’une pensée pour des souvenirs familiaux qui m'ont été contés…



Un très beau livre qui clôt cette année 2021. Bonne santé à tous. Portez vous bien.
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Les guerres intérieures

Pax Monnier, acteur n'ayant pas réussi à percer dans le milieu, travaille avec une amie dans le coaching en entreprise. Il reçoit un appel de son agent le prévenant qu'un célèbre réalisateur américain veut le rencontrer pour jouer une scène dans l'un de ses films. Il a une heure pour se préparer. Il rentre chez lui, se prépare et entend comme un bruit de lutte dans l'appartement au-dessus de chez lui. Il n'a jamais rencontré les occupants qui ont emménagé depuis une quinzaine de jours et n'a jamais entendu de bruit non plus. Il hésite: est-ce son esprit qui lui joue des tours ou doit-il téléphoner à la police au risque de rater son rendez-vous? Il va à son rendez-vous et obtient le rôle. En plus, il s'agit d'une scène avec Matthew McConaughey. Il apprend que son voisin du haut, un jeune homme de dix-huit ans, s'est fait massacrer par un inconnu. Il est vivant mais salement amoché et il a perdu la vision d'un œil. Lui qui voulait devenir pilote voit son rêve s'envoler. Et si?

Vous l'aurez compris ce livre traite de la culpabilité, de la lâcheté,...

J'ai bien aimé ce livre et j'aurais voulu quelques pages supplémentaires pour rester dans cette ambiance. Le sujet traité n'est pas facile et pourtant, l'atmosphère n'est pas lourde... sans doute dû à la légèreté de la plume de l'autrice. Elle ne s'appesantit pas sur la situation ni sur les personnages. Elle nous montre leur intérieur bousculé, le "comment" fait-on après quand tout bascule... Écriture fluide et rythmée, des personnages sincères en prise avec leur conscience.

J'ai apprécié tout particulièrement la dernière phrase.

Au final, je me demande si l'on doit se sentir coupable de quelque chose qu'on n'a pas voulu. Certes, si on avait su, on aurait agi mais on ne savait pas.... C'est tellement facile de juger après coup! A découvrir et belle lecture!
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Pardonnable, impardonnable

Je remercie Babelio et les Editions J'ai lu de m'avoir permis de lire Pardonnable,impardonnable, et de participer à la rencontre avec Valérie Tong Cuong les locaux de Babelio, mardi 22 mars.



Milo n'aurait jamais dû faire la course à vélo avec sa tante Marguerite, sur une petite route de campagne. Et c'est l'accident ; Milo est dans le coma, à son chevet se succèdent Lino et Céleste, ses parents, sa grand-mère Jeanne, et Marguerite.

Une famille unie en apparence, le drame va révéler les non-dits, les émotions enfouies, les blessures jamais refermées.

Le roman choral Pardonnable, impardonnable va dépeindre le cheminement de chacun des membres de la famille. Colère, haine, vengeance, amertume.... Pendant ce temps, Milo sort du coma, entame sa convalescence... Puis brusquement, n'évolue plus. Les sentiments qui l'entourent sont trop forts, les tensions le bouleversent. Le Docteur Netchev l'avait prédit : "Il va falloir vous préparer, il va y avoir beaucoup de changement. Pour lui, pour vous. Pour toute la famille en fait". La convalescence de la famille va être longue, et chacun souffrir tour à tour. Mais le retour à la vie normale de Milo est à ce prix. Il faut parvenir au temps du Pardon. Chacun va devoir payer , d'une manière ou d'une autre, pour que la famille, apaisée, retrouve un nouvel équilibre.



Pardonnable, impardonnable est un roman qui captive, qu'on lit d'une traite et qu'on a aussitôt envie de reprendre. On s'attache aux personnages, et même Jeanne, si sèche et antipathique, trouve grâce à nos yeux lorsqu'elle se découvre, plus humaine et reconnaît ses erreurs.

Peut-on tout pardonner ? Quel est le rôle du pardon ? A chacun de se déterminer. Le dénouement nous permet d'envisager le meilleur pour chacun des personnages. Mais la réflexion dépasse le cadre du roman, nous fait nous interroger sur notre propre vie et sur le rôle que nous accordons ou non au pardon.



La rencontre avec Valérie Tong Cuong m'a beaucoup plu ; la personnalité de la romancière, sa simplicité de ton, les échanges avec les lecteurs et les lectrices m'ont vraiment enchantée. Lors de la séance de dédicaces, elle a pris le temps d'échanger avec son auditoire. Comme toujours, Babelio avait bien fait les choses. J'ai seulement regretté l'absence de Pierre qui anime avec habileté les rencontres écrivains en mettant en perspective les questions posées par lecteurs et lectrices.

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Un tesson d'éternité

Un tesson d'éternité de Valérie Tong Cuong est le livre choisi par notre club de lecture pour le mois de mai. Nos critères de choix sont : paru en édition de poche et 250 pages maximum. Il doit pouvoir faire l'objet d'un débat, qui se passe autour d'un bon repas préparé par celui ou celle qui a choisi le livre du mois.

Dès les premières pages, Anna Gauthier, le personnage principal, apparait comme une anti-Annie Ernaux : une femme issue d'un milieu modeste qui devient pharmacienne au Village, un quartier cossu sur les hauteurs de la Côte d'Azur. Elle a complètement coupé les ponts avec ses parents et son milieu d'origine. Son mari est le fils d'un notable et travaille au service culturel de la municipalité. Leur fils Léo, dix-huit ans s'apprête à passer son bac. En mai 2019, les gendarmes viennent arrêter Léo, qui a tabassé un gendarme pendant une manifestation de gilets jaunes. Tout l'univers patiemment construit par Anna se lézarde quand son fils se retrouve en prison.

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Un tesson d'éternité

On ressort secoué de ce roman construit au plus près du réel, aux personnages incarnés et meurtris par une situation qui les dépasse.



Voir incarcérer un enfant est un très mauvais scénario qui dans l’esprit de la majorité d’entre nous ne concerne que des populations socialement éloignés, aux codes et repères différents.



Sauf que ! On n’est à l’abri de rien ! Un mauvais choix, un mauvais endroit, une erreur de jugement: la situation dérape, l’institution judiciaire démarre en rouleau compresseur. Pour Léo et ses parents, le train a soudain déraillé.



Au risque d’être caricaturale, l’auteure sait jouer des extrêmes, accentuant le contexte familial heureux dans un cadre enchanteur pour mieux noircir la descente aux enfers de la prison, en période de canicule et de troubles sociaux. L’histoire de la mère de famille est aussi un peu trop accentuée à mon goût, même si elle reste une explication psychologique à son attitude en tant que mère et épouse.



Une fois la situation posée, l’auteure creuse dans l’affect et le ressenti, s’intéressant plus aux parents qu’au jeune incarcéré dont elle ne montre qu’une dureté de défense dans un environnement violent et des zones d’ombres insoupçonnées. On le dit communément, la prison vous change un individu.



Percutante lecture !

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Les guerres intérieures

Pax Monnier est un acteur qui n’a jamais percé. Pour gagner sa vie, il fait des interventions en entreprise à la demande des services de DRH. Mais un jour, son agent l’appelle : il a rendez-vous avec un grand réalisateur pour un rôle qui pourrait donner une impulsion à sa carrière. Pax minute son trajet, il a à peine le temps de passer chez lui pour mettre se changer. Alors qu’il est dans son appartement, il entend des bruits à l’étage supérieur. Est-ce un déménagement ? Une bagarre ? Pax tranche, influencé par son timing : quelqu’un bouge des meubles. Quelques jours plus tard, il est convoqué par la Police et apprend que son voisin a été agressé sauvagement. Il mesure les conséquences de son choix : il a privilégié son entretien au détriment de son intuition qui lui soufflait qu’une personne était en danger.





Depuis ce jour, Pax jongle avec sa culpabilité. Est-ce la lâcheté, l’individualité de notre époque, la pression de décrocher un rôle qui l’a rendu coupable de cette non-assistance à personne à danger ? Alors qu’il se débat avec sa conscience, il rencontre une femme, Emi. Cette femme lutte, elle aussi, avec ses guerres intérieures. Responsable des ressources humaines, elle aussi n’a pas été là pour un salarié. Elle vit avec son fils qui a vu ses rêves s’effondrer, à la suite d’un drame.





Ces personnages forment une relation triangulaire, avec au centre, la question : « Et si… ». A travers eux, Valérie Tong Cuong décrypte nos lâchetés ordinaires, celles dont on ne mesure pas les conséquences puisqu’on ne les apprend pas. Elle décrit la spirale du mensonge lorsque l’on est torturé par les remords. C’est un roman qui fait réfléchir sur la pression du temps, sur l’individualité de notre époque, sur le déni qui consiste à étouffer notre intuition pour coller à notre désir, mais aussi sur le dépassement de soi pour tenter de réparer en partie.





Conclusion





J’ai eu un gros coup de cœur pour ce roman intimiste qui parle de chacun d’entre nous : de nos choix ou encore des répercussions de ceux des autres. Il parle d’humains, les personnages sont comme nous. Avec une très grande sensibilité, Valérie Tong Cuong analyse ces attitudes qui semblent anodines et qui peuvent être déterminantes. Elle dépeint admirablement le remords qui peut en découler. C’est un livre qui continue à vivre en nous longtemps après la lecture.




Lien : https://valmyvoyoulit.com/
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Les guerres intérieures

Après le Sorj Chalandon, retour sur une nouvelle déception de cette rentrée littéraire qui commence à peine avec ce nouveau roman de Valérie Truong Cuong qui nous avait séduit avec "Pardonnable, impardonnable" ou encore "Noir dehors," de beau récits sur la rédemption et la culpabilité.



Les thématiques sont identiques dans la guerre intériere qui interroge la lâcheté d'un comédien de 2eme zone, Paz, face à une situation précise qui lui reviendra en pleine figure quelques mois plus tard.



Valérie Tong Cuong nous offre une nouvelle plongée dans la psychologie humaine. dans un roman polyphonique qui sonde les arrangements avec la vérité et nos propres lachetes



La romancière sonde les lâchetés ordinaires auxquelles nous sommes tous confrontés un jour , sujet o combien passionnante, que Fabrice Humbert avec abordé avec énormément d'intelligence et de sensibilité avec comment vivre en héros?



En comparaison, ces guerres intérieures ont beaucoup de mal à convaincre tant le texte manque cruellement de nuances et ressemble un peu trop à un devoir scolaire ( avec les trois parties thèse/ anti thèse / synthèse que l'on retrouve de façon trop évidente)..



Impossible de croire au postulat de départ ( que nous ne révelerons pas même si le quatrième de couverture en dit un peu trop) et le reste du roman ne cesse de broder les mêmes grosses ficelles, avec une bonne louchée de bons sentiments assez indigestes , souvent le problème avec une bonne partie de la littérature française...



On aurait pu se rattraper avec la peinture du milieu du cinéma, mais hélas, elle est également brossée sans énormément de finesse non plus, on a du mal à croire à l'existence de ce Paz, acteur de série TV qui va finir par jouer avec Mathew Mc Conaughey...



Bref l'ensemble se lit avec un ennui poli, mais sans jamais vraiment convaincre... dommage!
Lien : http://www.baz-art.org/archi..
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Pardonnable, impardonnable

Voilà un roman idéal pour l’été, une saga familiale dense et addictive qui se lit comme un page turner tant ce roman n’est pas avare en rebondissements et secrets de famille.



Plongée au cœur d'une famille a priori aimante et soudée avant qu'un accident va mener au bord de l'implosion avec des secrets enfouis qui pourraient bien une fois révélés pousser à la destruction ou au contraire tendre à l’apaisement.



Milo, 12 ans, enfant adoré qui tombe dans le coma suite à un accident de vélo faisant remonter à la surface les rancœurs, l'amertume et les secrets bien gardés...



Très belle idée-pas neuve mais parfaitement maitrisée ici- de voir le récit racontée à chaque chapitre par un membre différent de la famille, de telle sorte qu’on arrive à avoir de l’empathie pour tous, même les personnages aux actes et pensées les plus condamnables….



Pardonnable impardonnable commence admirablement bien : les 200 premières pages sont bouleversantes et disent tant de choses, avec pudeur et sensibilité sur les non-dits, les relations avec les autres, le déterminisme social, la jalousie fraternelle, ainsi que cette l’envie de bien faire qui se retournent parfois contre soi



Les personnages du livre nous dévoile très vite, au gré de phrases souvent très bien senties une dimension humaine qui est parfaitement rendu grâce au genre choral



Dommage que le livre a tendance dans sa dernière partie à ressembler un peu trop à un roman d’Anna Gavalda : le lecteur sature un peu de ce trop-plein de révélations et de mensonges et le dénouement se résout un peu trop facilement vu l’ampleur des dégâts.



Malgré ces petites réserves un excellent roman, ambitieux et prenant qu’on ne peut que conseiller.
Lien : http://www.baz-art.org/archi..
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L'atelier des miracles

Valérie Tong Cuong livre un roman à trois voix : celle d'une prof au bord de la rupture, celle d'une jeune femme qui enchaîne les missions d'intérim et les galères et celle d'un ancien militaire devenu SDF et alcoolique. le jour où leurs destins basculent, ils croisent la route d'un homme qui leur offrira les moyens d'écrire leur histoire autrement. Une seconde chance que chacun saura saisir sans trop se demander quel sera le prix à payer.

Ce récit entraîne le lecteur dans les vies brisées de plusieurs personnages qui se croisent et tissent ensemble les fils de leurs destins. La simplicité de l'écriture, l'efficacité du récit et la dualité des protagonistes ont fait de ce roman une lecture très agréable. Un bon divertissement tout en contraste, pas aussi léger qu'il n'y paraît au premier abord.
Lien : http://lafleurdesmots.fr/ate..
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Un tesson d'éternité

Derrière ce beau titre se cache une histoire sombre,triste .

Anna est est une femme belle, intelligente, riche de par son mariage, elle s'est extraite de son milieu familial en s'éloignant et en lisant des manuels de savoir-vivre ; mais le pire dans cette enfance c'est d'avoir été le jouet d'une bande de voyous qui l'ont harcelée et violée durant des années.

Sa vie d'adulte bourgeoise est quand même entachée d'un sentiment d'illégitimité, il suffirait d'un grain de sable pour bousculer ce fragile équilibre.

C'est, pendant la crise des" gilets jaunes" que débute le drame, Léo, le fils chéri du couple est arrêté , mis en examen,placé sous mandat de dépôt pendant une manifestation.

Dès ce moment, Anna fait fi des qu'en dira t-on, des trahisons d'amis haut placés, et se bat comme une lionne pour sauver son fils. Son couple n'y résiste pas, mais elle sauve son fils.

Mais Anna finit par régler ses comptes. Son souci des apparences saute...
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Par amour

Une famille havraise dans la tourmente de la seconde guerre mondiale.



Si je déplore encore de lire un roman qui prend pour cadre la guerre de 39/40 (décidément, on remue si souvent les mêmes thématiques!), je reconnais que Valérie Tong Cuong s'y entend pour nous faire vivre l'exode de 40 et la difficile adaptation à l'occupation allemande.

Non sans tomber parfois dans la dramaturgie trop appuyée, elle brosse un tableau réaliste du quotidien : bombardements, froid, maladie, privations, séparations des familles, réfugiés, naufrages, arrestations, résistance, etc... Tout y est bien à sa place, de façon un brin scolaire, dans un diaporama sépia bien connu.



Roman tragique de la vie ordinaire de nos concitoyens, racontée par chapitres polyphoniques, voici un récit âpre et portant haut le sacrifice des populations civiles face au déluge de feu allié.

Chaque lecteur y trouvera son compte d'anxiété et de compassion. Je reconnais mon overdose concernant la période, ce qui n'impacte en rien la qualité du livre en fond, peut-être moins en forme. Il se lit néanmoins avec aisance et met en scène une ville disparue, Le Havre si cruellement martyrisé par les bombardements. J'ai passé beaucoup de temps à contempler des photos d'archives, pour en comprendre le changement radical après reconstruction.



Un roman sur le don de soi, à faire lire aux jeunes générations pour perpétuer la mémoire.

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Un tesson d'éternité

Anna est issue d'un milieu " pauvre" et son enfance est marquée par la honte et la peur. Elle ne doit son ascension sociale qu'à sa ténacité pour acquérir les codes de la classe supérieure et se construire une nouvelle image. Elle est désormais pharmacienne, mariée à un homme de bonne famille, possède une belle demeure et a un fils de 18 ans.

Lorsque Leo est arrêté à trois mois du BAC, puis mis en détention provisoire c'est tout son monde qui se fissure. Le vernis s'écaille méchamment,laissant pénétrer en elle toutes les peurs qu'elle avait réussi à maîtriser. Son amour pour son fils réveille aussi ses capacités à lutter pour le défendre envers et contre tous.

Ce roman me reconcilie avec V. Tong Cuong. Je n'avais lu d'elle que L'atelier des miracles qui m'avait beaucoup déçue. Ici le regard sociologique est pertinent,et après les premières pages qui m'ont fait craindre les mêmes stéréotypes que dans ma lecture précédente, j'ai été happée par Anna,par son amour pour Leo et par le chaos qui s'installe en elle en ravivant tous ses vieux démons. La fin est parfaite à mes yeux.
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Par amour



Cinq ans de guerre

Cinq ans d’occupation

Au Havre, deux sœurs avec chacune deux enfants. Le mari de l’une est présent, l’autre prisonnier.

Ces cinq années sont racontées alternativement par tous les membres de la famille.

Je ne connaissais Valérie Tong Cuong que de nom. Je n’avais jamais rien lu d’elle.

Je ne sais pas pourquoi, je m’attendais à une écriture particulière, à un style personnel, or, c’est très classique.

Quant au sujet, je me suis dit, un énième livre sur la deuxième guerre mondiale, ça sent le vu et revu.

Effectivement, au tout début, j’ai eu peur de m’ennuyer un peu.

Et puis, plus j’avançais, plus j’étais prise par l’histoire, par ses rebondissements.

Et surtout prise par l’émotion.

Parce qu’on s’y attache à cette famille, à ces enfants

Et finalement, bravo, parce que écrire un livre sur ce sujet demande qu’il soit différent des autres et ils sont si nombreux que ce n’est pas facile.

Alors, pari réussi pour l’auteure



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L'atelier des miracles

Ce roman choral donne la parole à trois personnages. Tout d’abord Millie, jeune intérimaire qui vit seule. Elle n’a pas d’amis, pas de collègues et n’a plus de nouvelles de sa famille. Elle sous-loue un appartement où le vide tient toute la place. Puis on fait connaissance avec Monsieur Mike. Ancien militaire, une force de la nature, il a déserté, écœuré par certaines méthodes peu honorables. Sa petite amie, qui n’aimait sans doute que le prestige de l’uniforme, le vire alors de son appartement. Il vit désormais dans la rue, sous un porche, avec la bière comme confidente. Vient enfin Mariette, l’enseignante. Elle n’est qu’un pantin entre les doigts de son mari et de ses élèves. Ils la manipulent et lui font vivre l’enfer. Tous les trois ne se connaissent pas, mais ont en commun d’être dans un état de détresse absolue. Un homme leur tend la main : Jean. Jean qui va leur redonner une chance. Jean qui va les accueillir à l’Atelier, une association d’entraide où il vit avec son équipe, tous chargés de réparer les destins abîmés. Monsieur Mike, Mariette et Millie vont ainsi pouvoir reprendre doucement goût à la vie. Mais chacun a ses secrets, Jean y compris, et tout n’est peut-être pas si idyllique. Sauront-ils profiter de cette deuxième chance et prendre leur destin en main ?



L'historie est bien menée avec des rebondissements là où on ne s'y attend pas et des personnages attachants et humains. Valérie Tong Cuong nous laisse entrevoir ce qu’il peut y avoir de meilleur en chacun de nous malgré nos faiblesses. Elle nous donne l’espoir que chacun de nous, à un moment de sa vie, peut être là pour aider son prochain. La solidarité contre le fatalisme. Son écriture, pleine de sensibilité, redonne confiance en l’humanité. C’est un joli roman, drôle et touchant. Bref, un livre qui fait du bien.
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Un tesson d'éternité

****



Sur les hauteurs, au milieu d’une nature protectrice, au cœur d’une maison bourgeoise, se terre une femme. Anna Lacourt est devenue Madame Gauthier en épousant Hugues et son univers. Celui de l’argent, celui de la bienséance, celui des bonnes manières. Mais derrière ses sourires de façade, Anna est morte, vide, froide. Elle se pensait sauvée mais quand son fils est emmené par les gendarmes, son monde s’écroule. Et tout lui revient…



Avec Un tesson d’éternité, Valérie Tong Cuong signe un roman poignant et bouleversant.



C’est un portrait de mère que l’auteur nous offre, à la fois puissant dans son amour inconditionnel et fragile dans sa construction chaotique.

Parce qu’avant d’être la mère de Léo, ce jeune garçon incarcéré après un fait de violence, Anna a été une adolescente violentée, malmenée, traquée. De ces années passées dans un gouffre de noirceur, elle ne retient que le masque qu’elle doit porter pour s’effacer. Les kilomètres qu’elle met physiquement entre son ancienne et sa nouvelle vie, sont aussi ceux qu’elles s’évertuent à courir dans sa tête et dans son cœur. La petite Anna a disparu, sur ce canapé en cuir aux odeurs dégoûtantes…



Quand son fils est incarcéré, le monde d’Anna s’effrite. Et avec lui, ce sont les années de silence, de secrets, d’oublis qui refont surface. Tant qu’elle reste une mère, qui se doit d’être forte, stable, compréhensive et solidaire, elle ne fait que tanguer. Mais la vague la submerge…



Les mots, les phrases, la musicalité de l’histoire terrible de cette famille nous entraînent inexorablement vers cette scène finale. Quand on tait ses souffrances, quand on cherche à les enfouir au plus profond, sans jamais les nommer, sans jamais les partager, elles se rappellent a vous et anéantissent le fragile équilibre… Parce qu’un bourreau doit être puni et qu’une victime doit être reconnue…
Lien : https://lire-et-vous.fr/2021..
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