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Critiques de Valérie Tong Cuong (1118)
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Par amour

10 juin 1940 : l'évacuation a été ordonnée.

Tous se jettent sur les routes avec ce qu'ils ont pu emporter d'utile ou de dérisoire.

Le Havre est devenue une ville qu'il faut fuir. Déjà la mort est venue du ciel. Dans les rues les Allemands ne vont plus tarder. On les dit féroces.



Dans ce chaos, une famille se joint à la foule désordonnée. Chacun à sa manière raconte ce qu'il vit : leur détresse pour les mères, qui privées de leurs maris sont seules pour rassurer leurs enfants, et leur mentir - une nécessité pour ne pas ajouter leur peur à leur propre angoisse. Leur perplexité pour les enfants qui, malgré ce qu'on leur cache, n'ignorent rien de la gravité de la situation.



Puis il y a le retour avec la peur, la honte et les incertitudes qu'engendrent l'Occupation, le froid, le rationnement, les réquisitions, la maladie et les enfants envoyés en Algérie. Et il y a aussi, peut-être le plus incompréhensible, les bombardements alliés qui tuent des civils et détruisent presque totalement la ville... Une période qui tous les marquera à jamais.



Une histoire, qui s'inspire beaucoup de celle de la famille maternelle de Valérie Tong Cuong, que j'ai trouvée historiquement très documentée et volontiers émouvante, même si son côté naïf m'a parfois gênée, m'empêchant de m'immerger complètement.
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Par amour

Tout a été dit déjà mais j'ajouterai un commentaire malgré tout : Comment qualifier ce récit fort, magnifiquement écrit, peut- être un peu naïf parfois,pétri de grâce et d'amour ?



Un récit choral parfaitement maîtrisé qui reconstitue la vie quotidienne au Havre pendant la 2éme guerre mondiale, les combats journaliers au détriment de la population, les bombardements , les arrestations, les interdictions multiples, les déchirements, les privations, les sinistrés, les victimes, les destructions, la prostration dans les abris, les enfants évacués vers l'Algérie, la Suisse, le Centre, le Sud et autres sites, le martyre de cette cité, sur fond de long travail de documentation historique ........







Nous vivons de façon saisissante le quotidien de deux familles entre 1940 et 1945 .





Émélie et Joffre, concierges d'école durs au mal , lui, droit , honnête, loyal, intègre, fidèle à ses convictions politiques, obligé d'afficher un double jeu.......

Elle, énergique,inventive, forte, droite, indestructible, protégeant les siens , surtout sa soeur cadette ....



Muguette, la petite soeur, d'une nature légère , joyeuse, insouciante, chantant tout le temps, bientôt confrontée doublement à la maladie et à la douleur ........

Cette famille écartelée, meurtrie , disloquée où chacun s'efforcera de survivre à sa façon, combattive, en proie à la résignation ou à l'amertume mais oú l'amour et une solidarité sans faille, le courage , la bravoure , une profonde humanité affleurent !



Une fresque familiale historique touchante et marquante! Chacun protégera l'autre malgré les non- dits, les mensonges, les regards de plomb, les privations, les douleurs, les alertes , le chagrin incommensurable, le désarroi........



Un bel hymne à l'amour et au courage dans l'adversité .Chacun tient debout, donne le meilleur de lui même , se surpasse face à la Grande et à la petite histoire , guidé par une force qui donne du sens à la vie .

J'avais lu de cet auteur " L'atelier -des-miracles " il y a quelque temps déjà.

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Pardonnable, impardonnable

Milo est un garçon de 12 ans, enfant unique.

Il adore sa tante Marguerite, 28 ans, avec qui il a une belle relation d'amitié sincère.

Par un bel après-midi, alors que les deux parents et la grand-mère sont partis soit-disant pour acheter un nouveau pavage pour la piscine, ils décident d'enfourcher leurs vélos et de faire une course. Malheureusement, c'est la chute et Milo se retrouve à l'hôpital, dans le coma.

A ce moment, le roman va être divisé en 5 parties : le temps de la colère, de la haine, de la vengeance; de l'amertume et du pardon.

A l'intérieur de chaque partie, quatre personnages nous livreront leurs pensées et leurs secrets de famille distillés petit à petit.

C'est un magnifique roman, très bien écrit qui m'a fait apprécier de nouveau Valérie Tong Cuong après "L'ardoise magique" et " L'atelier des miracles". Elle a su renouveler ses intrigues à chaque récit.
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L'atelier des miracles

Après quelques verres d'alcool, Millie s'est endormie sur son canapé. Une odeur âcre et violente la saisit soudainement et lui pique la gorge. Elle se réveille aussitôt et aperçoit la fumée sombre. Ne prenant rien avec elle, elle se dirige vers la porte mais est aussitôt repoussée par une masse noire et puissante. Sans réfléchir, elle s'approche alors de la fenêtre et saute. A son réveil, à l'hôpital, elle choisit de ne pas parler. Puis, comme si elle voulait tout effacer de sa vie d'avant, elle feint l'amnésie. Dès lors, pour l'aider à reprendre pied, pour la soutenir dans les démarches administratives, elle reçoit la visite de Jean, de L'Atelier des miracles... 

Monsieur Mike est SDF. Régnant habituellement en maître dans la rue, avec sa taille et sa carrure imposantes, ce jour-là, il se fait virer de son porche par un farfadet entouré de trois pieds nickelés à coup de barre de fer et de coups de pieds. Le voisinage, alertant le SAMU, il est emmené à l'hôpital où il y restera le temps de soigner ses blessures. Le jour de sa sortie, il reçoit la visite de Jean qui lui propose du travail en tant que chef de la sécurité de L'Atelier des Miracles...

Mariette, professeure d'histoire-géographie, en a assez de ses élèves turbulents, retors et cyniques. Un dénommé Zébranski, le plus con, la pousse à bout. Dans un accès de rage, de pulsion incontrôlable, de folie, elle le gifle. Il finit en bas de l'escalier. Elle, après avoir vu un psychiatre, est envoyée à L'Atelier des miracles pour se reposer...





L'Atelier des Miracles répare les corps meurtris et les âmes blessées. Autour de Jean, l'on retrouve ainsi Millie, intérimaire, sans amis et une famille qu'elle ne voit presque plus; Monsieur Mike, ex-militaire alcoolique qui a déserté, ne supportant plus l'autorité, sa femme l'ayant quitté et Mariette, femme bourgeoise de député qui a tout fait pour son mari et ses jumeaux, professeure d'histoire-géographie qui sous les harcèlements continuels de ses élèves a pété un câble. Même s'ils n'ont, en apparence, rien en commun, ils vont se retrouver tous les trois à L'Atelier. Derrière les murs, chacun va tenter de se reconstruire. Quelles blessures cache la jeune Millie au point de vouloir effacer son passé? Mariette aura-t-elle la force de faire face à nouveau à ses élèves et surtout à son mari? Que cache Jean véritablement? Pourquoi ce besoin d'aider les autres? L'on se prend immédiatement d'affection pour ces trois âmes blessées. Valérie Tong Cuong dévoile les forces et faiblesses et laisse entrevoir la part belle de chacun. Porté par une écriture vive et sensible, ce roman plein d'humanité ne manque pas de rebondissements et de surprises. 



Poussez la porte de L'Atelier des miracles...
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Par amour

Très commenté, beaucoup d’amis l’ayant lu, je vais faire court. Merci.

Merci Mme Tong Cuong d’avoir donné la parole à ces victimes tellement oubliées dans l’écriture (réécriture parfois devrais-je dire ?) de l’histoire de la seconde guerre mondiale.

Je suis Normand. Une partie de ma famille a vécu ce que vous décrivez, sanatorium compris, et j’ai eu l’impression dans ce roman de retrouver une part des histoires familiales de mon enfance. Histoires cachées ou déformées car en plus, pardon, mais la tuberculose était une maladie honteuse...

Inexprimable également ce double ressentiment envers les « boches », l’occupant honni, et les « salopards d’anglais » venus raser notre bonne ville du Havre sans raison stratégique, semant la mort dans les rangs de nos familles.

Votre roman, Mme Tong Cuong, rend justice à ces français sans destin particulier, ni héros ni collabos, qui ont traversé dans la souffrance ces années terribles. Et qui ont tout perdu.

Bravo et encore merci.

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Par amour

L'histoire se passe au Havre durant la seconde guerre mondiale. Nous suivons la vie d'une famille dans son quotidien durant l'occupation jusqu'à la libération.

Par amour, chacun va prendre des décisions qui vont parfois être douloureuses.

Valérie Tong Cuong, a choisi d'écrire un roman choral ce qui nous permet de vivre intensément ce que chaque personnage ressent et perçoit durant ces moments de guerre.

Ce livre est écrit avec une grande délicatesse qui nous bouleverse.

Je dirais que tout en étant un roman historique sur la seconde guerre mondiale vécue par toute une famille, c'est un roman où l'amour y est omniprésent. L'amour filiale, l'amour amoureux, l'amour d'autrui, l'amour de la liberté, de la vie mais on ne tombe jamais dans la niaiserie. Valérie Tong Cuong nous décrit au contraire avec beaucoup de finesse la complexité de l'amour et des relations humaines. C'est un livre que j'ai eu beaucoup de plaisir à lire. Je remercie Marina car c'est grâce à sa critique que j'ai noté ce livre dans mon pense bête !
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Les guerres intérieures

Acteur de seconde zone, malgré sa participation remarquée à une série télévisée de qualité, ayant essuyé de nombreux échecs lors des castings, Pax Monnier n'en revient pas lorsque, en ce 23 septembre, il reçoit un appel de son agent. Le réalisateur Peter Sveberg, multi-oscarisé, veut le voir. Alors en plein travail avec Élisabeth, une femme d'affaires avertie qui a compris l'intérêt du théâtre et des jeux de rôle dans l'entreprise, il cesse aussitôt toute activité. Il décide de passer chez lui enfiler un costume/cravate, tenue tout à fait appropriée pour le rôle de barman qu'on veut lui confier. De chez lui, il entend des bruits suspects dans l'appartement du dessus. Des craquements, des grincements, des bruits de corps et de meublent qui chutent. Trop pressé, trop occupé par son rendez-vous, il se persuade que tout cela n'est rien. Peut-être simplement des meubles que l'on déplace. Et puis de quoi aurait-il l'air à appeler la police qui, alors, sur place, le retarderait ? En verrouillant sa porte, il aperçoit le dos d'un homme dévalant les escaliers...

A. Winckler est admis aux urgences avec de multiples plaies, hématomes, fractures, contusions. Découvert par sa mère, Emi, qui s'inquiétait de son retard...



Et si... Si Pax Monnier avait fait plus attention aux bruits au-dessus de chez lui ? Et s'il n'avait été autant accaparé et obnubilé par son rendez-vous ? Comment vivre avec le remord d'autant que le destin va s'en mêler et mettre sur sa route son voisin, Alexis ? Outre le cas de conscience de Pax, l'on fait également connaissance avec Emi, la maman d'Alexis, qui, elle aussi, doit vivre avec ses propres remords. Les guerres intérieures questionnent sur la culpabilité, le remord, la conscience, la lâcheté, les gestes que l'on aurait pu/dû faire. Bien que les personnages soient attachants dans leur faiblesse, ils auraient mérité d'être plus fouillés. Le récit, bien trop court, manque de consistance d'autant qu'il y avait matière. Le cheminement et le sujet restent intéressants et l'écriture de Valérie Tong Cuong posée.
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Par amour

Parfois en littérature, exhiber sa sensibilité débordante, ouvrir son cœur, exprimer ses sentiments premiers, ceux qui montent aux yeux est souvent périlleux voire imprudent par crainte de tomber dans la grandiloquence et la dramatisation exagérées.

Dans ce roman, je serais le premier à vénérer « Pathos », le quatrième mousquetaire, celui qui, à la fin de l’envoi, touche le cœur.

Vous m’avez touché Valérie, par les voix déchirantes de franchise et de sincérité d’Émélie, Joffre, Muguette, Lucie, Jean, Marline, Joseph et les autres. On dirait le titre à rallonge d’un film de Sautet, dont Piccoli disait de lui qu’il était un médecin de l’âme.

Dans mon cas, c’est vous qui avez soigné par vos mots la peine que vous avez générée par votre histoire.

Votre livre débute comme un « route-film » sur les chemins de l’exode avec un vélo où une carriole y est accrochée, juin 40, et se poursuit dans les entrailles de l’occupation, dans les décombres de vies broyées tant par les bombes que par la maladie et les accidents.

Du contenu, des péripéties, je n’en dirai pas plus. Je me tairai, je ne voudrai pas être malhabile en dévoilant des rebondissements inattendus ou par une emphase déplacée attirer trop fort votre pitié ou votre profonde compassion.

Par contre, ce roman est en phase avec une intimité bien placée dans cette époque tourmentée où toutes les émotions étaient exacerbées.

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Un tesson d'éternité

L'écriture de Valérie Tong Cuong, clinique, distanciée m’a parfois déstabilisée sur certains de ses ouvrages. Mais pour ce dernier roman, cette plume est parfaite. Impeccable. Implacable. Pour raconter l’implosion d’une famille bien sous tous rapports après l’arrestation du fils.

Pour narrer les traumatismes de l’enfance .

Pour faire ressentir l’urgence. L’effroi. La culpabilité.

Pour dresser enfin le portrait d’une femme qui doute, se bat et se débat.

Un conseil : Prévoyez un peu de temps avant de commencer ce roman.

En effet, une fois entamé, impossible de s’arrêter avant la dernière page.

Implacable là aussi.
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Ferdinand et les iconoclastes

Séduit par le superbe « par amour » que Valérie Tong Cuong a consacré au HAVRE durant la dernière guerre, je me plonge progressivement dans ses autres ouvrages et ai lu ce weekend « Ferdinand et les iconoclastes », publié en 2003, qui romance l'ascension de Ferdinand vers la Présidence d'une multinationale qui pourrait évoquer L'Oréal.



L'auteur aborde plusieurs thèmes et d'excellentes critiques ont déjà souligné la richesse de ces pages. J'avoue que c'est le thème de l'IA (intelligence artificielle ou intelligence améliorée) qui m'a le plus passionné et je trouve merveilleux que la romancière ait su, il a quinze ans, anticiper ce que les technologies apporteraient à la prise de décisions et donc à l'optimisation des résultats économiques jusqu'au jour où un petit caillou …



Un livre incontournable pour celles et ceux qui souhaitent percevoir les risques et opportunités de ces nouveaux outils qui envahissent progressivement nos existences.



PS : ma critique de "par amour"
Lien : https://www.babelio.com/livr..
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Un tesson d'éternité

C'est le troisième livre que je lis de cette autrice, Valérie Tong Cuong, et ses romans me ravit. Le premier étant "L'atelier des miracles" qui avait eu un beau succès et "Les guerres intérieures" que j'ai lu plus récemment.

Ce troisième livre m'a beaucoup plu également. L'histoire commence doucement, à la sauce "farmiente" mais peu à peu les choses s'accélère comme un polar mais cela n'en est pas un.

Anna Gauthier, vit dans le sud de la France, dans une villa qui surplombe la mer, son mari travaille dans le secteur de la Culture et ont un fils Léo, la famille est soudée.

Mais un jour, Léo, est pris dans une manifestation, et pour défendre sa petite amie qui est embarquée par un gendarme, il se rue sur lui et le blesse. Il est aussitôt arrêté lui aussi. Il est mis en garde à vue et à l'issue de celle-ci passe par la case prison. Pour ce jeune homme de 18 ans sans histoire la vie prend une autre tournure.

Et dans cet engrenage, Léo, son père et sa mère sont pris dans un tourbillon qu'ils ont dû mal à maitriser. Anna réalise qu'elle connait peu la vie de son fils et va apprendre des choses surprenantes.

A travers, cet événement, l'enfance et surtout l'adolescence de sa mère est mise à nue.

Un beau portrait de femme, calme à l'extérieur et bouillante à l'intérieur.

C'est un roman vraiment agréable à lire qui tient en haleine.

Je vous le recommande !
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Les guerres intérieures

Un bon livre audio au sujet bouleversant et intrigant.

Ce livre traite de la culpabilité et des conséquences des choix que nous réalisons au cours de nos vies. Nous sommes invités à suivre trois personnages en connexion avec "leurs guerres intérieures". Ce livre est touchant car il m'a amenée un regard particulier sur les failles humaines, même si j'aurai aimé que la psychologie des personnages soit un peu plus approfondie.

La lecture fine et juste de l'acteur Thibault de Montalembert, du texte de Valérie Tong Cuong m'a énormément plu.

Je remercie Babelio et Audiolib pour la découverte de ce livre audio.

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L'atelier des miracles

Nous commençons le roman avec Millie qui vit seule sans amis, sans collègues, sans nouvelles de sa famille. Elle est vraiment trop seule et cela risque de finir bien mal.

Mike, ancien militaire, s'est révolté contre les lois de son métier, il déserte. Sa petite amie amoureuse de son ancienne image, le prie d'aller voir plus loin. Il va vivre dans la rue, sous un porche et deviendra adepte de la bière.

Mariette est enseignante, pas du tout respectée par son mari et encore moins par ses élèves. Elle vit un enfer et, au bord de ses limites personnelles commet un acte violent à l'école.

Tout ceci va nous donner un roman choral où chacun prendra la parole à tour de rôle.

Désespérés, ils vont rencontrer Jean et son atelier où ils vont pouvoir tout doucement reprendre des forces, retrouver du respect pour eux-mêmes et avancer : c'est le point positif du livre.

Le côté négatif, c'est Jean, le faiseur de miracles.

Sans doute suis-je bien méfiante mais je n'ai pas du tout aimé le personnage dès le début.

Je me demandais où j'étais tombée : en compagnie d'un personnage bourré de bonnes intentions ou en face d'un manipulateur?

J'ai lu le livre en 2015, je n'avais pas encore écrit la critique mais ma petite fiche était bien à l'intérieur du roman.

J'ai encore la même impression de méfiance en relisant des passages ces derniers jours.

C'est un livre agréable à lire mais c'est celui de Valérie Tong Cuong que j'ai le moins apprécié, mon préféré étant "L'ardoise magique".
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Les guerres intérieures

Un de mes coups de coeur 2022. J'ai vraiment adoré ce livre ! De cette autrice, Valérie Tong Cuong, j'avais lu "L'atelier des miracles" qui m'avait beaucoup plu également. C'est un roman humain, pétris de doutes et de culpabilité.

Dans ce roman, il y a trois personnages importants. Tout d'abord, Pax, un acteur de série B, qui jongle entre divers rôles, et un emploi dans une boite de coaching. Le 23 septembre 2017 (date importante pour les trois personnages), il reçoit un coup de fil important d'un grand réalisateur Peter Sveberg qui lui demande de faire un essai pour son futur film, s'il réussi, c'est le jackpot pour lui. Pax, est dans tous ses états : trac, excitation et peur de ne pas réussir.

Le second personnage est une quadra, Emi, une drh, qui le consulte pour une formation de coaching par le théâtre pour l'entreprise qu'elle représente. Un des membres du personnel à eu un accident mortel et les répercutions sur le reste de l'équipe ont des conséquences fâcheuses. A l'issue du premier entretien, Pax et Emi, se découvrent et ont de nombreux points communs...

Le troisième personnage est Alexis, le fils d'Emi.

Ce 23 septembre 2017, est un jour important. Pour Pax c'est son casting, pour Alexis c'est son agression sauvage par un type qu'il ne connaissait pas. Pax à bien entendu des bruits incongrus dans l'appartement du dessus mais à vite penser que c'est sans doute un déménagement et ne se voyait pas monter pour voir ce qu'il s'y passe. Il aperçoit juste en sortant, un homme descendant l'escalier à toute vitesse mais ne tilte pas que c'est l'agresseur...

Un peu plus tard, Emi, est inquiète et passe voir son fils et le découvre inerte et plein de sang...

Quand Pax et Emi, se rencontrent c'est l''amour qui est au rendez-vous mais quand il découvre que le jeune garçon qui s'est fait agresser n'est autre qu' Alexis, le fils d'Emy.

Ce roman porte bien son nom, ce sont de véritables guerres intérieures qui se jouent auprès des trois personnages.

Pour ma part, c'est un récit à couper le souffle. Tous les événements s'imbriquent les uns aux autres. La psychologie des personnages est très bien décrite. J'ai passé un excellent moment de lecture, un vrai coup de coeur !

Je ne peux que vous le conseiller.

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Par amour

Le Havre, ville martyre.

Sous la botte allemande, sous le feu des alliés, au milieu du chaos, on va vivre le quotidien d'une famille unie, soudée qui se débat pour survivre.



Le charisme des personnages, et le travail de recherche historique font de ce roman choral un formidable témoignage .

Outre l'histoire familiale, l'auteur ne manque pas d'exposer la situation générale en France et en Europe et s'étend un peu plus sur le sort de l'Algérie , qui vivait son époque coloniale.



Si ce roman semble apporter un souffle nouveau sur un thème mille fois traité, on le doit sans doute à l'infinie sensibilité de l'auteure qui démontre avec intelligence et doigté que chaque être est unique et le reste quand il est possible de faire un tout en unissant les différences.

Mais, c'est aussi et surtout une très belle histoire d'amour !



Et, malgré l'austérité , la gravité de la situation, le ton est enlevé, tonique, piquant parfois, sarcastique aussi ou tendre et poétique...

Bon, parfois on peut trouver certains dénouements un peu "arrangés" ,romanesques, mais, sans doute fallait-il quelques petites touches de rose sur ce sombre tableau...



Mais, ce que je retiendrai de cette lecture c'est l'émotion palpable , intense , la force d'un témoignage qui par cette fresque havraise honore tous les combattants de l'ombre et démontre le formidable pouvoir de l'amour.

C'est surtout une oeuvre pour le souvenir et la transmission.
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Voltiges

Vous avez 10 secondes, pour sauter vriller, faire des saltos, roulades, …et retomber sur vos pieds, les bras levés, le menton haut, le regard fier.

Les gros nuls en gym, pas la peine de vous fatiguer vous pouvez rester dans les gradins juste à regarder…

Le tumbling, voici un sport que pour une raison étrange je pensais à tort réservé aux filles

Ce livre m’a fait découvrir qu’il n’en était rien et que cette discipline est mixte.

Leni, la fille de Nora et Édouard Bauer excelle dans ce sport, le loisir se transforme en passion dévorante. Peu à peu Leni, pense, mange, dort, vit pour le tumbling.

La jeune fille excelle sous le regard ébloui de son entraineur Jonah, enfin sorti de sa vie léthargique dans une petite ville de province par cette brillante élève.

La mère, Nora, soutient sa fille, elle a arrêté son métier de graphiste avoir épousé son mari et sa fortune familiale, elle se conforme à une image bourgeoise de femme parfaite entièrement dévouée au bien-être de son mari et de sa fille. Elle passe son temps à coudre des tenues, conduire le minibus sur les sites des compétitions et à se faire belle à la demande de son époux.

Le jour où la société de conseil d’Édouard dépose le bilan, il décider de cacher cet échec à sa femme et à sa fille. Petit à petit Édouard va s’enferrer dans son mensonge sans retour arrière possible. Dévoré d’angoisse et de stress, il devient odieux dès qu’il franchit la porte de chez lui, rendant la tension palpable dans toute la maisonnée.

Dans ce huis-clos familial oppressant, Valérie Tong Cuong sait faire monter l’angoisse crescendo.

Cependant, je n’ai pas ressenti le même enthousiasme que lors de la lecture d’Un Tesson d’éternité il y a quelques années. Certaines invraisemblances m’ont gêné (en particulier la faillite de son cabinet de conseil qu’Eddie parvient à cacher à sa femme m’a parue très peu crédible) ainsi qu’une fin confuse et un peu facile qui m’a laissée sceptique.

C’est dommage car j’ai retrouvé la plume de l’autrice avec plaisir ainsi que ses analyses psychologiques fines et pertinentes, mais je ne me suis pas sentie happée par le livre. Je le reprenais sans hâte et sans m’être interrogée sur le devenir des personnages, et j’ai parfois ressenti un certain ennui du fait de ce manque manque d’attachement.

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Un tesson d'éternité

Valérie Tong Cuong perçoit ce que les autres ne voient pas, ou ne veulent pas voir. Elle me rappelle ce dîner d’adultes, quand j’étais adolescente et mal dans ma peau martyrisée par l’acné. Ça buvait, fumait, riait, hurlait, planait à mille mètres au-dessus de mes angoisses. Une femme m’observait. À la fin du dîner, elle s’approche de moi et me dit : « viens, on va parler toutes les deux, tu vas me dire ce qui ne va pas ».

Un art et un don : savoir accueillir la fragilité de l’autre.

Parlons d’Anna, l’héroïne. Sa vie bascule le jour où les gendarmes embarquent son grand garçon. Toutes les familles sont suspendues à des fils ténus qui s’effilochent au moindre tiraillement. L’auteure en est l’observatrice attentive.

Anna porte ses origines modestes comme un fardeau, une cause de déterminisme, une tache indélébile. Le poids du contrat social est souvent évoqué (p40, p68, p115, p131) dans le roman jusqu’à ces deux phrases, définitives : « l’homme a t-il par, son action, le pouvoir de changer sa destinée ? » et « la vie ne prête qu’aux riches et pour les autres, c’est Sisyphe ».

Ce qui arrive au fils d’Anna exhume un sentiment qu’elle avait enfouie depuis l’adolescence, depuis sa quête d’un horizon meilleur. Un sentiment dangereux, aussi puissant qu’un amour contrarié : l’injustice. Il sera d’autant plus abrasif qu’il se fracassera sur ce monde parallèle, indicible, impitoyable, obéissant à ses propres lois, comme la médecine : la machine judiciaire.

Le combat d’Anna est celui d’une mère prête à tout transgresser, tout risquer, avec pour seule excuse un réflexe immémoriel : « j’ai protégé mon enfant ».

La fin est puissante et cathartique. J’ai presque eu honte de m’en réjouir. À vous de la découvrir.

Bilan : 🌹🌹

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Un tesson d'éternité

Connaissons-nous vraiment nos proches ?



Anna vit avec son mari Hugues et son fils Léo dans une belle villa au bord de la mer. Elle est pharmacienne, Hugues travaille aux affaires culturelles du Village. Ils côtoient les bonnes familles du coin, notamment par le biais du tennis que pratique Léo et grâce aux parents aisés d'Hugues, qui leur permettent d'habiter la villa.



Anna cache un passé lourd et violent. Issu d'une famille de petits commerçants pauvres, elle a vécu une enfance douloureuse, marquée par le harcèlement du Serpent, garçon vicelard qui lui a fait vivre l'enfer pendant des années.



Elle s'est construite pas à pas et s'est « élevée » grâce à son mariage avec Hugues, un très bon parti. Elle a tâché de gommer ses origines, de se métamorphoser, pour enterrer pour de bon la Anna d'avant, Anna la pisseuse.



Leur fils est un bon garçon. Il est déjà pris dans l'école de son choix avant même d'avoir le bac, c'est un élève sérieux et appliqué. Vraiment ?



Un matin, la gendarmerie débarque et en moins de quelques minutes, dans un tourbillon de cris et d'incompréhension, ils embarquent Léo, coupable d'avoir attaqué un flic au cours d'une manif, vidéo à l'appui.



Le petit monde d'Anna s'effondre. Elle n'arrive pas à croire que son fils ait fait une chose pareil. Pour elle, la violence et le délit concernent les pauvres, pas les gens comme eux.



Léo se retrouve le héros malgré lui de toute une tranche de la population, un symbole de contestation. Son arrestation a mis le feu au poudre, il est comme pris en otage.



On suit les répercussions de l'inculpation puis de l'incarcération de Léo sur la vie d'Anna. Son instinct maternel se réveille et elle défend son fils, coûte que coûte, quitte à s'éloigner de ses amis et à mettre en danger son couple. Ses visites en prison la plonge dans une autre sphère sociale qui la répugne, l'obligeant en quelques sortes à se confronter à ses origines et à son passé.



Valérie Tong Cuong nous offre, encore une fois, un roman d'une grande finesse et un portrait de femme réaliste et subtile. A l'aide de retours en arrière, les souvenirs d'Anna nous donnent à comprendre celle qu'elle a été et celle qu'elle est devenue, véritable transfuge de classe.



Elle aborde avec intelligence les thèmes de la vie carcérale et de la classe sociale, comment nos origines nous marquent et nous rattrapent toujours.



Son style épuré et délicat apporte de la distance sur les faits et les émotions fortes vécues par les personnages, dans cet été poisseux de canicule, dans la dure réalité du monde de la prison.



Après les guerres intérieures, je retrouve cette auteure avec beaucoup de plaisir. Dévoré en un jour et demi, je recommande chaudement ce livre.

Un roman magnifique !
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Par amour

Le roman commence avec l'exode des Havrais en juin 1940.

Ils se réfugient vers Lisieux puis reviennent un peu plus tard mais le répit sera de courte durée car au contraire des autres villes françaises qui vivent sous l'occupation allemande après la capitulation dans un calme relatif, Le Havre est sans cesse bombardé par les Anglais qui veulent déranger les troupes allemandes installées dans la ville.

Nous suivons Muguette et Emélie, deux soeurs et leurs enfants. Emélie retrouvera son mari Joffre à son retour dans la ville.

Chaque adulte réagit à sa façon.

Muguette tournera sa sympathie vers le régime du maréchal Pétain. Son mari est prisonnier en Allemagne.

Emélie et Joffre, concierges dans une école occupée par des soldats allemands se cacheront l'un l'autre leurs opinions avec de bonnes raisons pour cela.

En tant que lectrice, j'ai appris de nouveaux éléments de la guerre si spécifique et éprouvante dans cette ville notamment l'aide apportée par le gouvernement français aux enfants pour les évacuer vers l'Algérie ou les campagnes.

L'auteure a rassemblé de nombreux documents , a recueilli des témoignages parmi les survivants et a rendu ainsi hommage aux personnes qui ont vécu ce drame.

On reconnaît le style de Valérie Tong Cuong qui, comme dans "Pardonnable, impardonnable" utilise le roman choral pour nous faire partager le point de vue des différents protagonistes.

Un très beau roman que je ne voulais pas trop lire car nos parents et grands-parents nous ont tellement exprimé cette période mais ici, c'est un tout autre point de vue, une toute autre souffrance et de nouveaux éléments racontés avec une magnifique écriture.

Le passage que j'ai préféré, c'est lorsque Joseph et Marline sont envoyés en Algérie.



Challenge plumes féminines
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Un tesson d'éternité

Empêchement, ce mot marque au fer rouge Anna. Dans une mise sous tension savamment distillée, Valérie Tong Cuong, nous fait peu à peu découvrir qui est Anna.

Empêchement, ce mot Anna l’utilise pour justifier que son fils n’ait pas pu se rendre à l’école prévue après l’obtention du bac, et pour cause, Léo est en prison, et son bac attendra l’année prochaine …

Anna pensait s’être brillamment sortie de sa condition pauvre, de son adolescence de souffrance, elle a colmaté toutes les brèches, toutes les failles, mais un beau matin tout explose lorsque des gendarmes cagoulés déboulent dans sa belle maison avec piscine surplombant la mer, et embarquent son fils menottes aux poignets.

Alors tel un flot irrépressible, Anna va être submergée par ses émotions contenues depuis l’enfance, sa colère, la vraie Anna va remonter à la surface, et plus personne ne pourra l’arrêter à commencer par elle-même, jusqu’au point de non-retour.

Le style, la construction sont brillants, les personnages complexes, leurs relations subtilement analysées, tout sonne juste. Valérie Tong Cuong semble avoir eu 1000 vies pour décrire les tourments des protagonistes.

La fin surprenante saisit, on se réjouit, on a envie de dire « enfin », mais Anna ne se mettra pas debout comme semblait lui intimer une pancarte vue au bord de la route, elle se recroquevillera dans un réflexe qu’elle espère encore salvateur, on ne se refait pas si facilement…

Le message de l’auteure est sombre, peut-être vraiment s’extraire de sa condition sociale, accéder à une autre « caste » que la sienne sans dommages ? A quel prix ? quel secret protège chaque personne sous son masque ?

Peut-on vraiment changer alors que nos peurs et souffrances enfantines et adolescentes sont toujours tapies au fond de nous, nous rappelant sans cesse à celui ou celle que nous croyons vraiment être. Qui sommes-nous vraiment, l’adulte épanoui et souriant ou l’enfant apeuré malmené qui n’est pas aimé par ceux sensés lui porter amour et secours ?

J’ai été complètement happée par cette lecture qui s’est avérée addictive, difficile de poser le livre une fois commencé, une très belle découverte de cette auteure !

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