Un même nom, mais deux vies bien différents, gare à ne pas s’y méprendre. Dans la famille Schneider, je demande la cousine, Maria. Incandescente, rebelle, libre, actrice. Une étoile filante du grand écran, dont on ne retiendra qu’un film, qu’une scène, et la descente aux enfers qui s’ensuit. Dans la famille Schneider, je demande maintenant la fille, la narratrice, Vanessa. Timide, réservée, grandissant dans l’ombre de cette cousine chérie, cet enfant prodigue qui ne cessera de la faire rêver, mais aussi déchanter. Mais toujours un mot dans sa bouche de petite fille ou d’adulte : admiration !
Avec ce livre, elle a un objectif : raconte sa cousine, mais aussi se raconter. Ce livre devait être écrit à quatre mains, mais le projet n’a pu être concrétisé car Maria s’est éteinte en 2011.
Agée à peine de dix-neuf ans, un rôle s’offre à elle, qui, elle l’espère, sera le rôle de sa vie, le tremplin vers la célébrité. Bernardo Bertolucci lui propose de jouer aux côtés de Marlon Brando, légende du cinéma depuis bien longtemps à l’ombre de la célébrité et des projecteurs. Le film s’intitulera « Dernier Tango à Paris », et promet d’être sulfureux.
Ce film marque le point de départ de sa carrière, mais aussi, et surtout, le point de départ de sa descente aux enfers ! La célébrité lui tend les bras, lui déroule son tapis rouge. Maria, se fait un plaisir de le piétiner. Elle a changé, c’est terminé, elle est brisée. Maria mettra des décennies à sortir de cette spirale infernale, mais le film lui collera à jamais à la peau. Le livre va révéler l’envers du décor, les failles de cette jeune femme brisée.
. On pourrait s’attendre à ce que ce livre redore l’image de cette femme au lourd passif, mais ce n’est pas le cas. Bien sûr, on sent l’admiration et l’amour poindre derrière chaque mot, mais il y a ce soucis de réalité, de vrai, qu’on saluera. En effet, Vanessa Schneider n’est pas toujours tendre avec sa cousine, elle rétablit la vérité. Elle s’empare et se réapproprie cette personnalité publique, jetée très jeune dans l’arène.
Ce qu’il faut retenir : ce livre met en lumière un destin tragique, celui d’une icône des années soixante-dix. Une période de libération, mais dont Maria sera la victime. Ce documentaire dissèque en arrière-plan le nœud familial, en parallèle de l’évolution de la société. On découvre un personnage complexe et libre malgré tout. Le lecteur oscille entre admiration, compassion, incompréhension. Enfin, ce livre est peut-être une manière d’embellir une vie qui semble manquer de beauté et d’éclat. On l’envie sans l’envier. Tu t’appelais Maria Schneider, ou les fragments d’une vie et d’une femme brisée, un personnage tragique dans toute sa splendeur.
Lien :
https://devoratrixlibri.word..