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Critiques de Vassilis Vassilikos (22)
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Z

En 1963, le député Grigoris Lambrakis est assassiné dans les rues de Salonique dans le nord de la Grèce et le prolifique auteur Vassilis Vassilikos s’inspirera grandement de cette histoire véridique pour créer son chef d’œuvre, Z. Lors de sa sortie en 1966, le roman fit un tapage sans précédent. Son succès fut tel que, à peine trois ans plus tard, il fut adapté à l’écran par Costa-Gavras avec le même retentissement.



Le roman s’ouvre sur une conférence qui se tient à Salonique. Des ministres, haut dignitaires et hommes d’affaires discutent de la situation économique de cette région de la Grèce mais, ce qui retient l’attention de quelques uns, c’est la visite imminente d’un député socialiste, surnommé tout simplement « Z ». En 1963, le communisme est la grande menace et il faut l’éradiquer à tout prix. De pauvres bougres, Yangos et Vangos, membres d’une organisation radicale, sont chargés de la situation et profitent du chaos d’une manifestation turbulente pour agir. En roulant sur un triporteur, ils frappent à la tête le député qui succombera à ses blessures quelques heures plus tard.



Ce crime a lieu au premier tiers du roman. Le reste se met l’accent sur la fuite des hommes de main mais surtout par l’enquête qui s’ensuit. Comment se fait-il que la sécurité de « Z » n’ait pas été suffisante ? Et que les supposés responsables aient pu s’enfuir ? Bien sur, ils sont retrouvés assez facilement mais il y a anguille sous roche. Le juge d’instruction, qui semble au premier abord inoffensif et peu apte à la situation, en fait un combat acharné pour la vérité. Plus son enquête avance, plus l’affaire semble être davantage qu’une simple histoire d’assassinat, ressemblant chaque jour à un complot de grande envergure.



La narration se promène des politiciens aux simples citoyens qui militent pour une meilleure Grèce, des policiers aux criminels, des juges aux journalistes. Il est difficile de classer le roman Z, ce n’est pas qu’un roman policier ou d’enquête. Il y est question de la situation explosive dans le pays, de la corruption qui semble gangrener la politique grecque jusqu’à sa tête. Et, en tant que lecteur, on ne peut que se sentir concerné.
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La Belle du Bosphore

Avec un titre pareil, La belle du Bosphore, emprunté à sa première nouvelle, ce bouquin ne pouvait que capter mon attention. Je m’imaginais une jolie femme qu’un marin grec visitait dans un quelconque port oriental, surement Istanbul. J’avais presque raison sur ce point mais, pour le reste, quelle déception ! La nouvelle s’est complexifiée, les amoureux ont fui vers le Nouveau monde et son potentiel poétique de l’histoire est parti avec eux.



Les autres nouvelles m’ont peu plu, je ne leur trouvais rien de très marquant. Pourtant, les prémisses ou l’idée générale semblaient bonnes. Par exemple, dans «Nikos et la mère Eugénie», une vieille femme de ménage à l’ambassade américaine donne des renseignements à un jeune homme, dont elle fut autrefois la nourrice, et il s’en sert pour déposer une bombe. Et la fin était bonne, surprenante et pleine d’ironie. Toutefois, quelque chose dans son développement manquait. Certaines nouvelles s’éternisaient alors que d’autres, pourtant prometteuses, étaient trop brèves. Leur potentiel n’était pas suffisamment exploité pour que je puisse les apprécier à leur juste valeur.



Même problème (à mes yeux) avec «L’Helléniste», où un écrivain fui son pays en catimini pendant une catastrophe et qui, de loin, entends son éloge funèbre. Si sa mort peut aider à immortaliser ses écrits… Une idée géniale mais... Pareillement pour «Le raid du Macédonien», où un pauvre jeune auteur essaie de survivre. J’ai sympathisé avec lui un certain temps avant de m’en lasser. Et encore pour «Recherches sur la vie et l’œuvre de Glafkos Thrassakis». L’idée de s’intéresser à la vie d’un auteur fictif, de retracer sa vie, elle m’a intéressé mais cette recherche s’étirait, divaguait et mon enthousiasme s’est essouflé. Invariablement, je finissais par m’ennuyer.



Et que dire du style de l’auteur, Vassilis Vassilikos ? J’y ai dénoté un peu d’humour. Non, plutôt des situations cocasses, empreintes d’ironie. Ça, j’ai bien apprécié, surtout les retournements de situation. Aussi, l’auteur utilise souvent des appartés pour passer des commentaires qui sont souvent sarcastiques. Je les ai également appréciés mais, en même temps, c’est peut-être ça qui m’a éloigné des histoires. Cette voix de l’auteur finissaiet par prendre trop de place, c’est elle que j’entendais tout le temps, plus les personnages, qui s’effaçaient derrière elle.
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Un poète est mort

Décidément, Vassilis Vassilikos n’est peut-être pas un auteur pour moi. Je trouve qu’il est… hermétique? D’emblée, je dois admettre que j’ai éprouvé de la difficulté à embarquer dans l’intrigue qu’il propose, Un poète est mort, et que cela a teinté négativement mon appréciation du roman. Peut-être n’ai-je pas donné toutes les chances qu’il méritait? Ceci dit, ça semble récurrent après quatre ou cinq bouquin, il n’y aura décidément aucune histoire d’amour entre Vassilikos et moi.



Pourtant, la prémisse m’a intrigué. Un auteur/poète fictif, un certain Glafkos Thrassakis, qui aurait vécu loin de sa patrie grecque, en exil volontaire, commence à intéresser les milieux littéraire et universitaire. (Parenthèse : le personnage de Thrassakis apparait dans d’autres nouvelles de l’auteur.) Errant de par le monde, il aurait roulé sa bosse aux États-Unis avant de reprendre la route pour mourir en Nouvelle-Guinée, tué mangé par des cannibales. Impossible de ne pas s’intéresser à un filon aussi original.



Le narrateur, un chercheur, un universitaire (peut-être un double de l’auteur Vassilis Vassilikos lui-même) est intrigué par cette fin horrible mais il est surtout un grand amateur de l’œuvre de Thrassakis. Il se lance dans des recherches pour tenter de mettre la main sur certains de ses manuscrits inédits et, incidemment, retrace les pas de l’auteur, revisite des moments-clé de son histoire. Pourquoi Thrassakis erre-t-il de par le monde? Où sont ses œuvres posthumes? Que cachent-elles? Dévoilent-elles sa personnalité, des thèmes inavoués? Et, par extension, de Vassilikos lui-même? Lui-même vécu un exil politique, forcé, à la fois volontaire et involontaire. De plus, on découvre que Thrassakis est le pseudonyme de Lazaros Lazaridis (on ne peut ignorer la relation avec l’auteur Vassilis Vassilikos). Plusieurs degrés de métaphysique ici…



Dans tous les cas, les débuts de cette enquête, si je puis m'exprimer ainsi, m'a tenu intéressé... un certain moment. Puis, ça s'est gâché un peu. Ou, disons, le narrateur s'est mis à ratisser tellement large que mon intérêt s'est grandement atténué. On perd de vue Thrassakis pour être entrainé dans plein de considérations politiques et sociales. C'était beaucoup plus que ce à quoi je m'attendais, que ce à quoi j'étais disposé à lire.



En effet, ce roman est truffé de références à la politique et l’actualité (des années 1960-70) grecque. Je me sentais submergé par toutes ces informations qui me passaient au-dessus de la tête mais que je sentais importantes. C’était comme si je nageais dans un océan sans repères. Ceci dit, je n’avais pas envie de me lancer dans plein de recherches moi-même, de rester branché à Wikipedia pendant ma lecture. Ce roman ne m’intéressait pas assez. Quand je pense que la traduction française de ce roman a été amputée de plusieurs parties que les non-Grecs risquaient de ne pas comprendre. Ouf! En effet, Un poète est mort est en fait un triptyque composé de trois romans parus séparément en version originale grecque (1) Mythistoire ; 2) Le retour de Lazaros ; 3) Berliner ensemble) mais d’une seule venue en français. Sage décision…



Visiblement, Un poète est mort est l’œuvre d’une vie, complexe et compliquée, elle constitue le summum de sa carrière. Malheureusement, elle ne m’a pas convaincue.
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Z

Un roman qui raconte une histoire vraie, une histoire de la fin des années soixante, dans le pays qui aurait inventé la démocratie…



Ce n’est pas un roman d’action, on y passe de longs moments dans les pensées des protagonistes. On lit les réflexions de Z avant sa mort, les émotions et les sentiments, l’amour de sa femme qui lui en veut d’être parti, de l’avoir laissée seule.



Une écriture pas très facile à lire dans ces longs monologues, mais surtout un roman désespérant, tant il est horrifiant de voir la mesquinerie et l’ampleur de la corruption (et de savoir aussi que le changement apporté par cette rébellion sera renversé quelques années plus tard par la junte militaire.)



Un roman d’espoir aussi, car il existe des hommes comme le petit juge d’instruction, un homme qui n’a pas le profil d’un héros, mais dont le travail honnête et acharné résiste à la dictature qui emprisonne, exile et torture.



Un espoir qui peut inspirer les générations actuelles et futures…

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L'eau de Kos

Georges Akamatos a découvert sur l’île de Kos un remède miraculeux, une substance rocheuse broyée et mélangée à l’eau de l’endroit. Il décide d’en transférer de grandes quantités à Athènes et de la vendre, éventuellement, les gens décident de se rendre à la source et arrivent en masse sur Kos. Malades, curieux de toutes sortes, journalistes, etc. Il faut construire hôtels et accommodations. C’est la manne. Touriste, malades, journalistes, etc. Malgré les témoignages encourageants d’individus déclarant avoir guéri de maladies (coliques néphrétiques, cataractes, cancer, etc.), beaucoup demeurent sceptiques, à commencer par les médecins et la communauté scientifique.



L’eau de Kos, qui s’annonçait comme un roman tragi-comique se transforme en satire sociale. En soi, ce n’est pas une mauvaise chose. L’auteur décrit l’île, son histoire (c’est là qu’a vécu le fameux Hippocrate), la découverte d’Akamatos, les premiers patients, etc. Toutefois, rapidement, ces personnages cèdent la place à la masse anonyme de la société. Les médecins n’y croient pas, ils sont critiqués par les avocats mesquins, les politiciens ne cherchent qu’à récupérer la situation… pendant ce temps, les gens se ruinent et se désespèrent pour quelques gouttes d’élixir. Ça commence à ressembler à un scénario de film catastrophe malheureusement très vraisemblable.



Toutefois, il y a pire! À toute cette histoire est mêlé un complot visant à ramener la royauté en Grèce, puis à reprendre Constantinople. C’était confus. Ce nouveau développement était inattendu et pas du tout nécessaire. Je n’y comprenais plus rien. À cette histoire complexe s’ajoute le fait que la narration s’attarde peu sur les personnages (à part Akamatos, qui revient régulièrement, je ne me rappelle d’aucun autre tellement il y en avait). À trop vouloir montrer la société dans son ensemble, on perd de vue les individus puis, incidemment, l’intérêt qu’on. Leur porte.



Aussi, beaucoup de personnalités politiques sont nommées. Je me suis demandé s’il s’agissait de politicien ayant réellement existés, ou de personnages largement inspirés d’individus réels. Mais la scène politique grecque des années 1970 m’est complètement inconnue et le roman ne me plaisait pas assez pour que je me tape cette recherche. Dans un cas comme dans l’autre, j’en suis arrivé à la conclusion que Vassilis Vassilikos était un auteur grec (pas de surprise ici) qui écrivait surtout pour un public grec. Ce n’est pas une mauvaise chose en soi, aucun auteur n’est tenu à l’universalité. Mais, cinquante ans plus tard, L’eau de Kos donne l’impression d’être difficile d’accès.
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Z

Dans la Grèce aux relents fascistes des années 60, un jeune juge d'instruction et un journaliste tentent de retrouver les vrais coupables du meurtre de Z.



Inspiré d'un fait réel, on découvre le monde corrompu et un peu idiot de la gendarmerie qui a commandité ce meurtre à des milices nationnaliste en faisant passer Z pour un dangereux communiste alors qu'il n'est qu'un inoffensif député pacifiste...



J'ai assez mal digéré le style, les détails futiles, les ressassements, les répétitions, la construction brouillonne.
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Z

Inspiré du terrible fait divers qui ébranla la Grèce en 1963, à savoir l'assassinat du médecin et député grec Gregoris Lambrakis, "Z", est un ouvrage qui retrace ces évènements, tout en les romançant.

Ce fait divers fit scandale car le juge d'instruction chargé de l'affaire mit en évidence la culpabilité du gouvernement et notamment de l'armée et de la police.

Le roman débute ainsi : le lendemain de l'assassinat du député sous les yeux de la policeoce, tous les murs de la ville d'Athèmes sont recouverts de la lettre "Z" pour "Zei".

Qui est ce fameux Z ? S'agit-il d'un seul homme, de plusieurs, de toute une caste, d'un complot gouvernemental ?

Roman rempli de suspense et à l'écriture extrêmement travaillé. J'ai beaucoup aimé ce roman d'autant plus qu'il s'agit d'une histoire vraie et qui n'est pas si vieille que cla puisqu'elle remonte à moins de cinquante ans en arrière. A découvrir !
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Le Journal de Z

L'éditeur le dit à juste titre en sa quatrième de couverture : le titre de ce livre déroutera plus d'un lecteur . Pas seulement le titre , le livre aussi . L'affaire Lambrakis n'est pas le coeur du livre , il n'en est question que parce que ce journal est contemporain de l'affaire .

Ce n'est pas un journal ordinaire tel que nous avons déjà lu , pas de chronologie précise , mais au hasard et parfois sans liens apparents des bribes de la vie de l'auteur , de ses hésitations , ses ressentis , ses peurs , sa philosophie de la vie , sa conception de la politique et des intellectuels ( de gauche )

Tout le monde se souvient du livre " Z " ou du film qu'en tira Costa-Gavras et ce Z avait un sens en grec ( Il est vivant ) et les amis du député Lambrakis affichèrent longtemps sur les murs des villes ce Z pour signifier que malgré son assassinat il vivait encore , qu'on ne tuait pas la vérité par le meurtre , qu'on ne pouvait pas réduire au silence ses apôtres . Attristant donc d'être le seul lecteur de ce journal sur le site , mais je reconnais qu'il peut paraître moins essentiel que le magistral " Z " , et pourtant : " je ne veux pas paraître pessimiste , je souhaiterai que ce récit donne aux jeunes gens le courage de vivre . Qu'ils sachent que ce qui compte , c'est leur absolu . Qu'ils ne prêtent pas attention aux gens qui les entourent et se contentent d'étudier les leviers , légaux ou illégaux , qui commandent cette société bourgeoise pourrie . Je veux contribuer à la découverte qu'il leur faut faire de leur être réel , leur dire que la déchirure en eux , c'est aujourd'hui ce qu'ils possèdent de plus en propre . Quant à celui qui se méfie des généralisations abusives , c'est qu'il en veut pour son argent . Cheval trop bien nourri ne vaut rien pour la course ".

Vassilikos tout comme Lambrakis aime les petites gens , les admire pour leur dévouement , leurs luttes quotidiennes contre l'adversité mais : " le type d'homme dont j'ai peut-être le plus horreur , c'est précisément le petit révolté de gauche , c'est un individu relativement étrange . Ce grand dégoûté de la gauche est avant tout , bien sûr , un intellectuel . Il stigmatise l'appartenance à la droite comme un péché contre l'esprit . Il considère les gens de droite comme fondamentalement idiots , et il est par conséquent , de gauche , mais ... Ce grand " mais " est la seule chose qui l'intéresse et il ne parle que de cela et il ne peut accepter les bêtises , les gaffes , les inconséquences de l'extrême-gauche . Ainsi justifie-t-il son non-engagement dans le parti tant que rien ne changera à l'intérieur de ce dernier , or comme on le sait , la gauche est en Grèce , la seule organisation digne de ce nom " .

Vassilikos pense que trois catégories d'hommes et d'idées existent dans son environnement par connivence , mais que ceux dont il parle sont malheureusement tous des intellectuels . Il imagine pour en démontrer l'inanité une maison à trois étages , au troisième la grande bourgeoisie , au second la bourgeoisie et au premier le prolétariat et que bien souvent les planchers- plafonds ne semblent pas stables et fléchissent ou remontent un brin , que les étages ne sont donc pas étanches . Contrairement aux deux autres , le premier est un rez-de-chaussée de plain-pied avec la terre mais c'est le plus pauvre et pour combattre le capitalisme il faut quand même vivre en son sein , pour s'en prendre à l'exploitation . Cette pauvreté fait, que des hommes que tout désignerait pour vivre au premier travaillent aux étages supérieurs , leur âme leur pensée sont proches du premier , mais ils ne peuvent pas faire autrement et le premier manque cruellement d'eux .... Tout le monde n'est pas obligé aux grands sacrifices . Surtout parmi les intellectuels , dont l'individualisme est une des caractéristique les plus sûres . Si parfois les plafonds supérieurs fléchissent et entrent un peu dans le champ du premier , dès qu'enfle la vague révolutionnaire , l'inverse se produit . " C'est l'élasticité du fer qui fait la solidité des ponts " .

Je demande votre indulgence pour la longueur de cette critique , chose dont je ne suis pas coutumier de peur de lasser mais quitte à vous dérouter fortement , tentez de lire ce journal .... ce qui déroute , installe le doute et est à même , faisant réfléchir , de changer nos points de vue . Que peut-il nous arriver de mieux que de temps en temps nous remettre en question ?
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Z

J'avais d'abord vu le film de Costa-Gavras avec Montand, j'ai voulu tenter la lecture du roman, trouvé dans une brocante.

C'est dans ces cas là qu'on comprend l'importance de l'image car j'avoue que le roman était un peu long, malgré sa force et l'intérêt de son histoire.

Il raconte l'arrivée des généraux dictateurs en Grèce, l'assassinat d'un opposant et le combat d'un juge pour faire reconnaître la vérité, vérité qui sera bafouée par le nouveau pouvoir.

C'est une bonne plongée dans la Grèce des années 70, une Grèce politique, pas si éloignée de celle de l'antiquité mais qui se veut moderne. Vassilikos est devenu un auteur classique de ce pays et sa lecture apporte tout de même du plaisir.
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K.





Il y eu " Z " , voici " K " , Z c'était l'affaire Lambrakis , et K est l'affaire Koskotas , ce scandale grec , politique et financier qui précipita la chute du parti politique de gauche ( Pasok ) . C'est indirectement comme les prémices qui permirent à la Grèce dont le dossier fut mis au point par la banque Lehman Brothers , d'intégrer l'Europe . La suite est connue , pillage du pays par quelques banques européennes avec la complicité de la BCE et du FMI .
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Z





À Salonique, une figure politique sans étiquette dénommée Z s'apprête à tenir un meeting avec pour mots d'ordre la concorde et la détente entre les peuples. C'est dans un climat délétère qu'a lieu cette assemblée; des groupuscules réactionnaires d'extrême-droite bénéficiant de sympathie en haut lieu ont sonné le rappel des troupes afin de tenir une contre manifestation à l'extérieure du meeting . La tension monte, devant le regard apathique sinon complaisant des forces de police.



Ce roman est basé sur des faits réels, il est publié en 1966, trois ans après l'assassinat politique de Grigóris Lambrákis. La prose de l'auteur se ressent de cette actualité et de la réalité des faits. Le roman préfigure la reprise en main de la Grèce par l'extrême-droite et la dictature des colonels en 1967. Il est assez clair que les sympathies de l'auteur ne vont pas aux forces de la réaction. C'est un chant aux inflexions humanistes qui nous est proposé ici. C'est un appel à la lutte. L'engagement de l'auteur passe à travers une prose ardente, déclamatoire, élégiaque. Le tout est entraînant, la narration n'est pas linéaire, on est complètement entraîné par les répliques du séisme initiale de l'agression de Z, les épisodes sont repris par les nombreux personnages qui concourent au récit. C'est absolument passionnant. Le roman a été immortalisé par l'adaptation cinématographique de Costa Gavras avec Yves Montand et Jean Louis Trintignant. Je suis étonné qu'un tel magistral roman sois aussi peu l'objet de critiques sur Babelio.
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La plante

Bon, la quatrième de couverture m'avait inspirée, l'histoire m'avait séduite. L'écriture beaucoup moins... sauf si on l'imagine comme la plante, mettre beaucoup de temps à germer, grandir, s'enraciner... mais le début est franchement laborieux et beaucoup de longueurs à "tailler" pour que ce livre gagne en profondeur et densité... Je n'ai pas du tout envie de lire d'autres livres de cet auteur à moins d'être convaincue du contraire mais je vais avoir du mal.



Dommage ça aurait pu donner un petit bijou.
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Z

Le film de Costa-Gavras m’a laissé des souvenirs plus précis et plus intenses que le livre qui l’a inspiré. Pour ma génération, c’était un film culte en raison de son sujet, de ses acteurs et du contexte politique de l’époque.

Le roman de V. Vassilikos n’est pas très agréable à lire, il m’a semblé long, il se perd un peu dans des digressions et il manque de rythme, ce qui affaiblit le suspense. L’intrigue s’inspire d’une histoire vraie, qui s’est produite en 1963 dans le pays qui se vante d’avoir inventé la démocratie: la Grèce. Le point de départ est l’assassinat d’un député de gauche. Un "petit juge" honnête est chargé de l’affaire. Il ne s’arrête pas aux petites frappes qui ont commis le meurtre. Au contraire, il cherche sérieusement les instigateurs de ce crime. Il finit par les trouver au sein de l’armée grecque, institution "intouchable" située très à droite sur l’échiquier politique - et ça dérange beaucoup de gens très haut placés. En définitive, l’armée prendra le pouvoir par un coup d’Etat, et la dictature balaiera pour de longues années les ambitions de justice des démocrates grecs. Ce roman est à la fois optimiste (puisque le crime est démasqué) et pessimiste (car le dernier mot reste à la force la plus brutale).

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Alfatride

Un livre que j'avais lu, il y a longtemps, sur lequel je suis retombée par hasard, parce qu'il était mal rangé dans ma bibliothèque ! Comme je n'en avais gardé aucun souvenir, mais comme il est de l'auteur de Z, je me suis dit qu'il méritait que je le relise.



Et bien, comme on peut le dire d'un film, ce livre a vieilli et même mal vieilli.



Basé sur les soupçons qui ont été émis lors de la mort, officièlement par absorption abusive de barbiturique, de la femme de Niarchos, un des armateurs grecs qui a défrayé la chronique mondaine dans les années 70, c'est un roman verbeux, excessivement marqué par la réthorique gauchiste de ces années là. (Et je la connais bien pour l'avoir pratiquée !) Trop de références (gratuites?) aux mythes antiques, à la symbolique des termes (l'un des armateurs se nomme Alfa, l'autre Omega....), trop de passages purement techniques sur le travail de médecin légiste et en revanche trop de passages d'un lyrisme erotico-poétique . Bref, c'est bien le style qui a vieilli !



Parce que sur le fonds, la dénonciation de la corruption, de la collusion entre les armateurs et la classe politique dirigeante, les stratégies de préservation des privilèges de la grande bourgeoisie, tout y est et malheureusement tout y est encore de nos jours.



Et c'est là que le roman reste marqué par l'atmosphère des années de plomb, puisque le narrateur, n'est autre que le neveu du médecin légiste corrompu, et que fort de son récent engagement révolutionnaire, il participe à l'enlèvement du fils de l'armateur.



Ce roman de Vassilikos restera comme un témoin d'une époque, des courants idéologiques qui s'y affrontaient et des moeurs d'une classe possédante prête à tout pour maintenir ses privilèges.


Lien : http://meslecturesintantanee..
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Les photographies

Vassilis Vassilikos est l'auteur de Z inspiré par l'assassinat de Lambrakis (1963 à Thessalonique) qui inspira Costa Gavras pour le film Z. Les Photographies sont parues en Grec en 1964 et en 1968, traduites par Lacarrière . 



Ce court roman (212 pages) se déroule à Thessalonique. Cette ville est un des sujets du livre. Le héros se livre à de nombreuses errances que j'ai eu plaisir à suivre et à deviner quoique la ville dans les années 60 était bien différente de celle que j'ai découverte il y a peu. Souvenirs de l'occupation nazie, séisme qui a ravagé la ville...



Un autre thème des Photographies est le cinéma. On comprend à la fin du livre que le héros est cinéaste et qu'il imagine la vie par images fixes ou animées. Son amoureuse lui reproche d'ailleurs de ne voir en elle qu'une héroïne de cinéma et non pas une femme réelle qui mange ou le désire . 



Je me suis un peu perdue après deux ou trois chapitres, incapable de comprendre la trame de l'intrigue (si intrigue il y a). Mélange de réalité et de rêve, métamorphoses. Le narrateur, au milieu d'un paragraphe, est un chat errant. J'ai failli abandonner, n'y comprenant plus rien. Heureusement que je n'en ai rien fait. A la fin du livre, le film se déroule à l'envers, construction intelligente! 



C'est aussi un roman d'amour que Lazare dédie à une femme le plus souvent absente qui fait irruption dans le récit pour disparaître sans prévenir. 



Un livre à déguster sans se presser, une promenade dans Thessalonique.
Lien : https://netsdevoyages.car.blog
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Z

En mai 1963, en Grèce, un député de gauche est écrasé par un triporteur à Thessalonique. L'événement a lieu en marge d'une émeute: des militants pacifistes voulaient se réunir dans un local, et des contre-manifestants ameutés exprès sont venus leur jeter des pierres. Au-delà de ces incidents, Vassilis Vassilikos entend montrer - ce n'est pas un polar, plutôt une sorte de manifeste bâti comme une reconstitution de la dynamique des événements - comment le pouvoir, via les forces de police, à l'époque, parvenait à influencer de petites gens en les "tenant" par la peur. Le rôle des forces de l'ordre est ici dépeint en termes inquiétants, elles ne font pas cesser l'émeute du 22 mai 1963 contre les pacifistes. Gravement blessé, l'homme écrasé par le triporteur, Grigoris Lambrakis, est transporté en voiture jusqu'à un hôpital; c'est l'une des scènes les plus dures et tragiques de tout le livre. Un procès aura lieu ensuite en Grèce. Précision: Lambrakis succombera à ses blessures le 27 mai 1963. Ses funérailles attireront une foule immense.

La narration n'est pas particulièrement palpitante, il faut être patient à la lecture, on est loin des polars du commissaire Charitos, d'ailleurs "Z" n'a rien de fictif. Vassilikos dans "Z" attire l'attention sur la situation politique du royaume de Grèce (la monarchie ne sera abolie qu'en 1973) dans une décennie tendue, les années 1960 marquées ensuite par le coup d'Etat des colonels qui survint le 21 avril 1967.

"Z" sert à désigner le député tué même si son nom ne commence pas par Z. Z vient d'une forme verbale grecque: "Il vit".
Lien : https://www.bookcrossing.com..
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Z

Un train traverse la Grèce avec le cercueil de Z, député assassiné. Son âme survole le convoi funèbre et communie avec le pays tant aimé.

Ce chapitre est le trait d’union lyrique entre la 1ère partie, consacrée à la préparation de l’assassinat et la 2nde, concernant les suites politiques et judiciaires.

Les heures qui précédent le meurtre sont à la fois une description clinique des mécanismes de lynchage et un chant d’amour au peuple grec et à sa langue, si précise, si riche. C’est pour moi la vraie spécificité de « Z », de jouer ainsi simultanément sur plusieurs tableaux. L’analytique, le documentaire, l’empathie et la poésie, avec une belle diversité de registres (les différents « parler » populaires, les envolées lyriques, les monologues…). La nuit tragique sera vécue du point de vue d’une quinzaine de protagonistes mais à la différence du terrible « La bête qui sommeille » de Don Tracy, Vassilikos diversifie les opinions et nous ouvre l’intimité de ces personnages.

Notons aussi cette attention particulière à la Grèce du Nord et au peuple de Thessalonique, avec des diatribes nationalistes qui font écho à l’actualité récente.

A lire pour tous les amoureux de la Grèce et de la Méditerranée.


Lien : http://polaroides.blog.lemon..
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Z

J'attendais beaucoup de ce livre car j'ai adoré l'adaptation cinématographique de Costa Gavras, finalement j'ai été un peu déçu car Z n'a pas répondu à toutes mes attentes.

Le livre est très bien traduit du grec par Camberousse et c'est un point important selon moi, car la lecture de Z est très agréable.



L'histoire de ce roman et fictive, mais elle permet de faire la lumière sur le gouvernement de la Grèce de l'époque avec la corruption, les assassinats, l'anti-communisme...

Ce livre nous montre également que l'antisémitisme persistait toujours après la guerre malgré la découverte des camps de la mort en 45. Dans tout les cas j'ai tiré beaucoup d'enseignements intéressants de ce bouquin pour mes études d'Histoire.



Le grand défaut que je trouve à ce livre est la longueur, il y a parfois de longues descriptions qui deviennent vite interminables car elles ne font absolument pas évoluer l'intrigue. Je pense d'ailleurs que Vassilis Vassilikos a écrit ces passages pour philosopher, mais ce n'est pas toujours clair et franchement intéressant (à mon avis).



Je recommande ce livre pour ceux qui aiment les romans noirs, pour ceux qui veulent se documenter sur la guerre froide, ou encore lire un roman avec un contexte un peu original!



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Z

J'ai vu le film avec plaisir.

Je n'ai pas lu le livre en entier alors que le sujet me semblait être fait pour moi.

Que dire de plus sinon ADIOS....
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Z

C’est un livre de 1966, 1967 pour l’édition française (et 1972 pour la version empruntée à la bibliothèque). On pourrait donc s’attendre à un portrait de la Grèce juste avant le coup d’état des Colonels. Il y a de cela dans ce livre.

Mais il y a surtout une énorme claque pour le lecteur contemporain. Quand on lit les opinions et les réactions de ceux qui veulent la mort de Z, on se croirait presque dans les médias actuels, tant les propos évoquent les populismes actuels.

Le style n’est pas toujours aisé pour un lecteur du 21e siècle mais le livre vaut le détour, ne serait-ce que pour nous rappeler que l’abîme n’est jamais loin.
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Au Moulin Rouge

Le Moulin-Rouge, fondé en 1889, est situé sur le boulevard de Clichy dans le 18e arrondissement, quartier:

Montparnasse
Pigalle
Les Halles

10 questions
20 lecteurs ont répondu
Thèmes : Paris (France) , cabaret , moulin rouge , nuits blanches , danse , culture générale , littérature , peinture , cinema , adapté au cinémaCréer un quiz sur cet auteur

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