Un livre que j'avais lu, il y a longtemps, sur lequel je suis retombée par hasard, parce qu'il était mal rangé dans ma bibliothèque ! Comme je n'en avais gardé aucun souvenir, mais comme il est de l'auteur de Z, je me suis dit qu'il méritait que je le relise.
Et bien, comme on peut le dire d'un film, ce livre a vieilli et même mal vieilli.
Basé sur les soupçons qui ont été émis lors de la mort, officièlement par absorption abusive de barbiturique, de la femme de Niarchos, un des armateurs grecs qui a défrayé la chronique mondaine dans les années 70, c'est un roman verbeux, excessivement marqué par la réthorique gauchiste de ces années là. (Et je la connais bien pour l'avoir pratiquée !) Trop de références (gratuites?) aux mythes antiques, à la symbolique des termes (l'un des armateurs se nomme Alfa, l'autre Omega....), trop de passages purement techniques sur le travail de médecin légiste et en revanche trop de passages d'un lyrisme erotico-poétique . Bref, c'est bien le style qui a vieilli !
Parce que sur le fonds, la dénonciation de la corruption, de la collusion entre les armateurs et la classe politique dirigeante, les stratégies de préservation des privilèges de la grande bourgeoisie, tout y est et malheureusement tout y est encore de nos jours.
Et c'est là que le roman reste marqué par l'atmosphère des années de plomb, puisque le narrateur, n'est autre que le neveu du médecin légiste corrompu, et que fort de son récent engagement révolutionnaire, il participe à l'enlèvement du fils de l'armateur.
Ce roman de
Vassilikos restera comme un témoin d'une époque, des courants idéologiques qui s'y affrontaient et des moeurs d'une classe possédante prête à tout pour maintenir ses privilèges.
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