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Critiques de Vicki Baum (76)
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Hôtel Berlin 43

J’ai choisi ce roman car ma fille habite à Berlin cette année.

Je m’étais un peu renseignée avant : ce roman est paru en 1943 aux Etats-unis (écrit donc en 1942).

L’autrice a été obligée de quitter l’Allemagne en 1938 car elle était juive.

Elle décrit deux jours dans un hôtel « de luxe » en 1943 lors d’un raid aérien des Alliés.

Le principal intérêt de ce roman n’est pas la réalité des faits historiques car justement l’autrice décrit ici le début du déclin de l’hégémonie nazie, déclin qui ne sera visible finalement qu’un an plus tard.

Pour les personnages, côté féminin il y a Lisa une jeune femme, actrice et mascotte du Reich (qui ne connaît donc pas les réalités la guerre), Tilli une femme d’une dizaine d’années de plus, aigrie, désargentée qui apparaît sans coeur au début du roman.

Côté masculin, de nombreux soldats nazis, Martin un résistant allemand qui se cache dans l’hôtel, un écrivain anglais prisonnier des allemands et obligé d’écrire de la propagande pour la radio allemande., un groom qui est moins bête qu’il ne parait



J’ai bien aimé la rencontre entre les deux personnages principaux (Martin et Lisa) malgré un peu de « mièvrerie » de la part de Lisa.

Ce roman montre bien au travers de celle ci comment la population allemande dans sa presque totalité a pu se retrouver sous la coupe d’Hitler et des nazis.

Il y a également au delà de l’aspect historique un réel suspense : Martin va-t-il s’en sortir ?
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Hôtel Berlin 43

1943, un hôtel à Berlin, qui rassemble gradés de l'armée allemande, héros de guerre, diplomates, hommes d’affaires et une actrice, Lisa Dorn. Un soir, elle trouve dans sa chambre Martin Richter, un étudiant en guite, en guerre contre le régime, héros de l'opposition au nazisme. Il tente d'échapper à la Gestapo et ne peut plus compter que sur elle pour l'aider....



Le livre a été écrit en 1943 par l'auteur exilée aux Etats-Unis. Il raconte avec beaucoup de clairvoyance ce qui est en train de se passer en Allemagne. C'est un élément à avoir en tête pour cette lecture, cela la rend vraiment beaucoup plus puissante...



Le rythme du livre est très rapide, comme une pièce de théâtre, c'est désarçonnant au départ, mais au final on adopte vite aussi cette vitesse de lecture !



Merci aux éditions Métailié et à Netgalley pour cette lecture !
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Grand Hôtel

Nous sommes à Berlin, à la fin des années 20, dans le meilleur hôtel de la ville. Nous partageons quelques jours avec des membres du personnel, et surtout avec quelques clients. Lieu de passage, de transition, où les gens en dehors de leurs routines quotidiennes ne sont plus tout à fait eux-mêmes, où tout semble possible, le meilleur comme le pire. Des rencontres, des histoires d’amour, mais aussi les suicides, les vols ou les meurtres. Un tourbillon, un peu comme le symbole de la vie qui défile, mais qui risque derrière une apparence attrayante de finir dans le vide, dans le néant.



Une danseuse vieillissante qui accepte mal de ne plus être la plus célèbre et la plus belle, qui ne sait rien faire d’autre que danser, alors que son art et son public l’abandonnent progressivement. Un jeune homme de noble famille, blasé de tout après les horreurs de la guerre, et prêt à user de ses charmes pour s’assurer une vie à la hauteur de ses envies de plaisir, un vieil comptable venu passer les quelques dernières semaines de vie qui lui restent sans économiser sur tout comme il l’a fait toute sa vie….le tout sous le regard d’un médecin solitaire, défiguré à la guerre, et qui observe et dissèque tout ce petit monde en réfléchissant au meilleur moment de tirer sa révérence.



Le livre est très prenant, sans que le style soit de la plus grande littérature, c’est très efficace. Les intrigues qui s’imbriquent sont très bien construites, même s’il y a des éléments conventionnels dans les personnages, le fait de passer de l’un à l’autre au bon moment, fait que l’on en est pas gêné. La façon dont une société à bout de souffle se précipite vers l’abîme est bien rendue, et prémonitoire. Vraiment une bonne lecture, un livre qui donne envie de tourner les pages, qui fait un peu réfléchir, et qui touche par moments. De la bonne besogne.



J’ai envie maintenant de revoir le film, dont il ne me reste qu’un vague souvenir (vu dans l’enfance), mais dont il me semble qu’il était pas mal différent dans les intrigues.
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Hôtel Berlin 43

Je suis ravie d'avoir découvert Vicki Baum et ai passé un bon moment de lecture avec ce roman, à la résonance historique d'autant plus intéressante lorsque l'on compare les faits racontés avec la période à laquelle il a été écrit.

Hôtel Berlin 43 est donc un huit-clos, puisque nous restons exclusivement dans l'enceinte d'un hôtel berlinois, à l'intrigue qui se déroule sur 24h, en 1943 comme le titre l'indique. S'y côtoie plusieurs personnages hétéroclites, allant des employés de l'hôtel à la bourgeoisie nazie, des membres de la Gestapo à un résistant en fuite, d'une "entraineuse" à une actrice adulée par le troisième Reich. Avec ces différents personnages, Vicki Baum dresse le portrait d'une Allemagne en pleine Seconde guerre mondiale. Et c'est là que le roman devient passionnant, puisque l'auteur, vivant alors aux Etats-Unis, a une vision très réaliste et même visionnaire, puisqu'elle anticipe des événements au cœur de son intrigue qui finiront par se dérouler une année plus tard. Tous les personnages du roman sont également intéressants à suivre, tant le cheminement de leur pensée et de leur vision des choses sont amenés à être bousculés lors de ces 24h.

Même si j'y ai trouvé parfois quelques longueurs, avec des passages plus lents, c'est une lecture que j'ai vraiment apprécié et je remercie Babelio et les éditions Métailié pour l'envoi de ce roman dans le cadre de l'opération Masse Critique.
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Hôtel Berlin 43

Berlin Hotel, c'est un lieu clos, curieusement préservé, hors du chaos de Berlin bombardé. Là, dans un bouillonnant huis clos, des personnages vivent, s'aiment, se détestent, sont en proie au doute ou au désespoir.

Vicki Baum a écrit une sorte de tragédie antique dont l'unité de lieu - le Berlin Hotel-, l'unité de temps-une journée du printemps 44-, l'unité d'action -la traque du dissident Martin Richter par les nazis-, constituent l'ossature .

Progressivement, cet univers étrangement préservé va basculer et se retrouver mêlé au destin de Berlin. Un couple émerge de ce foisonnement de personnages qui, pour la plupart, vivent dans le culte de Hitler et d'une Allemagne invincible : Martin Richter, et Lisa Doorn, l'actrice.

Ce roman est remarquable par sa construction , par la densité de l'action et des acteurs mêlés à cette histoire et à l'Histoire.

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Sang et volupté à Bali

1908



Pak est un paysan sans histoire vivant près de Sanur. Il aime ses enfants, même ses filles, cultive ses rizières et envisage de prendre pour deuxième épouse une très jeune fille du village voisin, quoique d'une caste plus élevée que la sienne. Il prie matin, midi et soir et n'oublie pas les offrandes dues aux dieux protecteurs de son foyer.

A la fois témoin de son époque et acteur involontaire dans le conflit commercial qui oppose son seigneur et les autorités coloniales néerlandaise, Pak est le représentant type de son temps et de son île.Une île aux quelques villages semés le long des volcans, colonne vertébrale des rizières, façonnées par des générations de Balinais ayant peur de la mer, symbole du mal et de l'enfer et donc tournés résolument vers les "collines-paradis" qui assurent deux récoltes de riz par an.



2014



Premier contact avec l'île: Le sourire éclatant (et limé )de notre chauffeur de taxi qui nous attend depuis trois heures comme si la vie était une succession d'éternités. Bali nous accueille en son sein, doux chaud et parfumé par la multitude de frangipaniers et de bâtons d'encens qui brûlent sur les trottoirs au milieu des paniers d'offrandes.

Mais c'est aussi le choc d'une foultitude en mouvement. Une foultitude juchée sur des scooters honda qui roulent, débordent sur les côtés, sur les trottoirs sur les bandes blanches, à droite, à gauche, partout, tout le temps !

L'île aux 10 000 dieux s'est transformée en l'île aux 100 000 deux roues !

Malgré cela, les femmes sont belles dans leur sarong étroit et leur chignon fleuri, en amazone, à l'arrière de leur scooter, élégantes, les bras tendrement enroulés autour de leur maris, qu'elles n'ont pas toujours choisit, prêtes à servir leurs offrandes aux dieux .



1908



Les hollandais sont exaspérés par l'attitude pleine de sérénité, d'attente, de non interventionnisme des princes Balinais.

Aucune compréhension possible, même la musique sacrée des dieux, jouée par le Gamelan semble incompréhensible aux blancs. Cinq instruments, une gamme répétitive et hypnotique jouée et rejouée.

L'exaspération servira de catalyseur à une décision des Hollandais qui précipitera les Balinais dans le" Poupoutan".



2014



Les Balinais vivent toujours le regard tourné vers les montagnes-rizières, coincés sur une bande littorale étroite et infernale. Leur religion, Hindouisme mâtiné de Bouddhisme, unique au monde, pleine de beauté et de compréhension fait partie intégrante de leur vie de tout les jours.Le tourisme est en expansion depuis trois ans, et pour l'instant reste encore raisonnable mais les rizières semblent déjà être avalées par les hôtels-villas.Certains Balinais ne peuvent plus prier qu'une seule fois par jour, au lever du jour, prit par la vie moderne leur imposant un rythme différent et nouveau.

Je n'aurais jamais cru qu'un roman écrit en 1937, pouvait autant aider à la compréhension d'un peuple vivant au XXIème siècle.

Dans cette lecture j'ai pu ajouter, luxe suprême, une palette d'odeurs, de couleurs et d'impressions qui se mélangent avec bonheur avec les descriptions pleine de poésie de l'auteur.

Chaque ligne, chaque chapitre a retrouvé un écho lors de notre périple. Les balinais ont su trouver un équilibre extraordinaire entre leur vie, tournée vers des traditions vivantes, une religion d'une grande richesse intérieure et un siècle trépidant et rapide.

Merci à notre guide, de la caste des forgerons, qui nous a amené à Sanur sur les traces de Pak. Nous lui avons laissé le choix de l'endroit ou boire un pot de départ....il a choisi le starbuck café, habillé de son sarong et flanqué de ses deux touristes français.

Enorme éclat de rire lorsque nous lui avons avoué que c'était comme pour lui, notre première fois, le choc culturel était assuré mais assumé !

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Grand Hôtel

Challenge ABC, 2017-2018

9/26



Un hôtel, c'est un lieu de passage. On pourrait croire qu'il ne se passe pas grand chose, que les hôtes se croisent et c'est tout. Que nenni. Il arrive parfois que des gens qui se connaissent s'y croisent. Et que ça fasse des étincelles. Ou que ça vire lutte des classes.

Deux hommes vont s'affronter dans un grand hôtel de luxe à Berlin. Un qui a priori n'a rien à y faire, son statut de prolétaire ne lui en donnant pas les moyens et son patron, venu conclure une affaire. Mais les actions des uns et des autres vont se charger de rétablir une certaine justice, tout cela sous l'oeil blessé et blasé d'un vieux médecin mutilé de guerre.

Ce n'est pas un roman qui bouge beaucoup ou haut en couleur ; ne vous attendez pas à la version littéraire du Grand Budapest Hôtel de Wes Anderson. La trame est ancrée dans les préoccupations de l'époque, même si les divers mouvements agitaient l'Allemagne à la fin des années 1920 ne sont là qu'en filigrane, presque par hasard. Sauf donc la lutte des classes et la revendication des prolétaires à plus de considération et moins de paternalisme. Mais le plus important dans ce roman, c'est la résolution des deux personnages de vivre leur vie. L'un parce qu'il va mourir bientôt, l'autre parce que son sang de petit-bourgeois s'est réveillé en rencontrant une jeune beauté. Et c'est par ce biais que se place leur lutte des classes, qui fait ressortir aussi toutes les frustrations liées à leur condition de travail, puisque l'un est le patron de l'autre. Que les accusations soient justifiées ou non.

Une lecture qui ne restera pas dans ma mémoire. Non pas qu'elle soit inintéressante, mais l'intrigue n'est pas non plus très originale et le style n'est pas inoubliable non plus. Non pas daté, mais parfois un peu lourd. Ça manque parfois de dynamisme.
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Grand Hôtel

Ce fut un grand succès de librairie lors de sa parution en 1929, amplifié par le film qui en fut tiré en 1932, avec Greta Garbo et Joan Crawford, et gagna un Oscar. Et ce roman – le premier du genre à entremêler les destins de plusieurs personnages qui ne devraient pas se croiser mais vivent un instant crucial de leur vie dans un palace de Berlin – n’a pas pris une ride. Encore une fois, je paie tribut à ma mère, qui eut 18 ans en 1932, et adorait ce livre.

Voici la Grusinskaya, danseuse étoile épuisée croulant sous les fards, qui va retrouver en une nuit l’énergie dans les bras d’un jeune loup avide d’argent à n’importe quel prix, le séduisant et fantasque – pilote d’avion et d’automobile rapide, et cambrioleur à ses heures - Baron von Geigern. Et puis Otto Kringelein, l’aide-comptable auquel les médecins ont prédit une mort très proche et qui a décidé de tout claquer dans l’intervalle. Il a choisi de séjourner au Grand Hôtel parce qu’il sait que doit y descendre le directeur général de la société où il travaille dans l’anonymat le plus minable depuis plus de vingt ans et qu’il est résolu à lui dire son fait. Car Preysing est un type faible et peu doué pour les affaires. Il a épousé la fille du patron, c’est son titre de gloire, mais les négociations de fusion avec une autre entreprise, qui doivent se tenir dans l’établissement ne se présentent pas bien …Il est fait appel à une secrétaire intérimaire, la délicieuse Flämmchen, « flammèche », 19 ans, qui cherche un emploi depuis un an et vend à l’occasion ses charmes pour s’acheter de jolies toilettes … Tout ce petit monde s’agite sous l’œil de verre du docteur Otternschag dont la moitié du visage a été détruit par une grenade pendant la guerre et passe sa vie dans le lobby, entre deux injections de morphine.

En quelques jours, le destin de ces personnages attachants va basculer : les uns trouvent l’amour, les autres la mort, le déshonneur ou le plaisir insoupçonné. La porte à tambour ne cesse de tourner : les uns rentrent, les autres sortent du cadre, la vie continue dans le huis clos vibrant d’un hôtel de luxe, à la veille du chaos de la Grande crise économique. On dirait des personnages d’Otto Dix avec leurs rictus et leurs yeux sans fond …

Une lecture passionnante, le regard prémonitoire sans indulgence d’une auteure hyper douée sur cette Allemagne qui va bientôt s’enfoncer dans l’horreur du totalitarisme.




Lien : http://www.bigmammy.fr/archi..
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Hôtel Berlin 43

Berlin Hôtel- Berlin -1944 - Un lieu - L'Histoire - Un roman. L'architecture d'un roman dans la bascule d'un monde. Voilà ce qui chez Vicky Baum est le plus étonnant. Elle a su investir la topologie du lieu. Elle fut scénariste à la Paramount Pictures puis à la Métro Goldwyn Meyer, elle avait été musicienne. Elle maîtrisait parfaitement la géométrie, la rythmique du roman.

Nous avons oublié cette tradition, cette écriture là. Être lecteur d'une histoire. Simplement lecteur.

Spectateur. Une mise en scène parfaite. Le roman a été construit bien avant son écriture.

C'est cette solidité, cette assurance là que l'on ressent. Le roman comme il doit être. La cohérence, la tenue, l'intelligence de sa construction.

Ses écrits ont été victimes des autodafés nazis. En 1938, elle prendra la nationalité américaine.

Berlin Hôtel - Le dernier bal de leurs enfers.



Astrid Shriqui Garain
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Hôtel Berlin 43

Dans ce roman qu'elle rédige en 1943 alors qu'elle a déjà quitté l'Allemagne, Vicki Baum excelle à créer un huis-clos oppressant et radicalement contestataire. Elle imagine une version fictionnelle mais très réaliste de l'année 1943,en plein cœur de Berlin. Elle évoque notamment une tentative de putsch par de hauts responsables de la Wehrmacht, des bombardements intensifs sur Berlin et le début d'une « désintégration générale » du IIIe Reich qui résonnent tout particulièrement quand on sait comment tout cela s'est terminé.



Le roman commence en 1943 donc, dans un hôtel plein à craquer de dignitaires de la Wehrmacht, de la Gestapo, de diplomates étrangers qui y apprécient le luxe et les denrées rares en ces temps de guerre et de restriction. Autour d'eux se croisent une foule de personnages emblématiques et attachants : un opposant en fuite, un général déchu, un poète anglais prisonnier, une belle actrice égérie du régime, ou encore un chasseur de l'hôtel. Durant les 24 heures que dure l'intrigue, et dans une atmosphère de fin du monde, tous vont jouer un rôle déterminant, dans l'escalade de la tension, dans cette croissante sensation de vertige qui annonce la chute finale.



Depuis l'Amérique où elle a émigré en 1942, Vicki Baum compose un texte impressionnant et une réflexion passionnante sur le nazisme et l'Allemagne. Et démontre encore une fois combien la littérature est un puissant révélateur.

Un roman remarquable et une réédition bienvenue!



Merci à #netgalleyfrance et aux éditions Metailié

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Hôtel Berlin 43

1943 dans un palace Berlinois, plusieurs personnages se croisent alors que la ville est soumise aux bombardements des forces alliées et au rationnement. Généraux, diplomates, membres du personnels, civils ou héros de retour du front mènent une ronde bien orchestrée alors que la victoire semble de plus en plus hors de portée. Lisa Dorn, actrice égérie du Troisième Reich, réside dans cet hôtel et alors qu’elle entretient une relation avec un général sa route va croiser celle de Martin Richter, étudiant révolté et traqué par la Gestapo. Une rencontre qui va faire vaciller les certitudes de la jeune femme et l’entraîner sur de nouveaux chemins.



Quelle belle et riche idée que de rééditer ce livre de Vicky Baum, sorti initialement en 1944 dans une nouvelle traduction fidèle au texte d’origine.



Livre visionnaire sur l’effondrement du Troisième Reich, ce récit met en scène des hommes et des femmes pour la plupart aisés qui cherchent à se sortir d’une situation perdue.



Ramassés en 280 pages, les événements se déroulent en un lieu unique et sur deux jours, dans ce 5 étoiles de Berlin où tous tentent de conserver les apparences dans une sorte d’illusion collective que chacun entretient à sa façon. Ou se préparent à affronter une fin qui s’annonce et les conséquences qui en découleront.



Ce roman remarquable met en scène avec beaucoup de réalisme ce moment charnière où l’histoire bascule et entraîne avec elle des personnages aux destins totalement différents.



Il démontre surtout la capacité d’anticipation et la profonde lucidité de Vicky Baum qui décrit ici ce qui n’arrivera qu’après l’écriture de son livre. L’auteure y ajoute un ressort sentimental avec la relation qui s’installe entre Lisa et Martin mais ce qui se joue ici va bien au-delà de la relation amoureuse de ces deux héros.



Ce roman est tellement réaliste qu’on en oublie parfois que les protagonistes sont des personnages de roman sortis de l’imagination de Vicky Baum !

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Hôtel Berlin 43

C'est un livre tout à fait étonnant quand on sait qu'il a été écrit en 1943, alors que la guerre n'était pas fini et qu'il s'est avéré étrangement visionnaire.

Tout se passe dans un grand hôtel de Berlin, en huis clos, où vont se croiser tout un tas de personnages différents : une actrice de théâtre, des généraux SS, le personnel de l'hôtel, un prisonnier anglais, un médecin en mal d'action, une officier en permission, un étudiant résistant en fuite et bien d'autres encore. Tout se petit monde se croise, se rencontre et on assiste à un genre de petit théâtre très oppressant dans la mesure où tout le monde est les uns sur les autres, le tout sur fond de bombardements anglais. On assiste à l'évolution des personnages dans un sens ou dans l'autre au gré de l'intensité des bombardements. Il est difficile d'en parler plus en détail tant il ya de situations imbriquées, de relations qui se font et se défont. Mais je recommande vivement cet ouvrage singulier.

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Hôtel Berlin 43

Un roman d'anticipation sur le Berlin de 1943 écrit par Vicki Baum alors qu'elle vivait aux Etats-Unis. On ne peut qu'admirer l'esprit visionnaire de ce roman : l'auteure a vu / su ce qui allait se passer dans son pays d'origine. Ce huis-clos dans un palace berlinois se déroule sur seulement 48 heures. Un lieu où se croisent des diplomates, des généraux, des hommes d’affaires ou des héros de retour du champ de bataille. Au milieu de tous ces hommes, deux femmes y brillent : Tilli, une femme facile mais désargentée, et Lisa Dorn, égérie du Führer pour qui la foule envahit encore chaque soir le théâtre. Alors que La Gestapo recherche Martin Richter, un étudiant révolté qui se serait caché au sein de l'hôtel, Lisa va ouvrir les yeux sur la réalité et la barbarie du nazisme, à son contact. Osera-t-elle l’aider dans sa fuite et sa folle aventure ? Tandis que les bombes font vaciller les vieux murs, l’étau se resserre autour des protagonistes, en ce lieu où chacun règle ses comptes et s’apprête à acquitter le prix des exactions commises pendant la guerre. Chaque personnage est étudié à la loupe dans ses forces et ses faiblesses, son histoire, ses pensées et ses prises de conscience. Un roman coup de poing quand on comprend le contexte d'écriture. Un grand bravo pour ce texte que je verrais bien sur scène et j'ai très envie de découvrir Grand Hôtel, de la même auteure. Bref, une révélation que ce texte d'une grande finesse ! #HôtelBerlin43 #NetGalleyFrance
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Hôtel Berlin 43

Premier livre de mon challenge solidaire, je découvre ici une autrice. Je ressors de cette lecture pas tout à fait indemne surtout lorsque l'on sait dans quelles conditions a été écrit ce roman. C'est une histoire plus que visionnaire que Vicki Baum décrit avec justesse et l'on sent toute l'amertume qu'elle peut éprouver face à la décadence de cette Allemagne qui a bercé son enfance. Les personnages, bien que parfois difficiles à cerner, sont touchants et attachants. J'avoue avoir eu du mal à entrer dans le récit au début de ma lecture mais on finit par être absorbé par les évènements et l'on attend la fin avec impatience. Les noms des protagonistes sont assez peu usuels comparés à mes lectures habituelles et je pense que cela a joué dans mon implication première.

Une belle découverte tout de même. Merci à ce challenge.
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Hôtel Berlin 43

A Berlin au Grand Hôtel en 1943 actrices, demies-mondaines, diplomates, officiers, hommes d'affaires tentent de croire que tout va bien et que le Reich durera mille ans.

Seulement 1943 est l'année de basculement, après la défaite allemande de Stalingrad, il était certain que l'Allemagne s'effondrait tôt ou tard. Pour les plus lucides parmi ces privilégiés planqués la guerre est perdue et l'avenir est sombre. Certes on boit du champagne et la vie mondaine continue, ce qui pourrait être une comédie de Lubitsch tourne au drame, chacun essaie de regarder son destin en face et de sauver ce qui peut l'être. Les clients de l'hôtel échafaudent des idées d'évasion dans la fuite ou dans la mort mais sont des prisonniers volontaires qui courent dans les caves pour échapper aux bombardements.

Vicki Baum met en scène beaucoup de personnages, tous leurs portraits, toutes leurs interactions ouvrent des pistes romanesques qui ne sont pas vraiment suivies, à vouloir traiter de toutes les dimensions du conflit l'auteur perd son lecteur par un récit décousu.

De même l'aventure de l'actrice Lisa avec l'homme recherché par la gestapo affaiblit la tension du roman qui pourrait être wagnérien avec cet hôtel symbole du nazisme qui finit écrasé sous les bombes.

Il faut reconnaitre que le livre écrit à chaud en 43 est sinon visionnaire sur le sort de la guerre du moins clairvoyant sur l'apocalypse qui attend l'Allemagne, que les personnages sont bien typés, les dialogues brillants. Dommage que la couleur d'ensemble soit quelque peu indéfinie.

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Hôtel Berlin 43

Merci à Netgalleyfrance et aux éditions Métailié pour avoir réédité ce roman de Vicky Baum.

1943, Hôtel Berlin.

Un palace où la fine fleur du régime nazi a élu domicile.

Tous ces dirigeants se retrouvent dans cet endroit, qui fut luxueux au milieu des femmes des uns et des maitresses des autres et essaient de sauvegarder un peu de leur superbe avant un déclin certain.

Une galerie de portraits dépeinte avec maestria, où les évènements se révèleront très proches de la réalité, en effet ce roman a été écrit bien avant que les faits ne se produisent.

Ce récit se lit comme un roman.

Pour qui aime cette époque c'est un ouvrage très réaliste et très intéressant.
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Shanghai hôtel

Je viens de terminer ce roman qui ne fut pas un long fleuve tranquille.

En effet deux traducteurs font qu'à la lecture c'est inégal.

Un départ laborieux pour le premier chapitre (oeuvre d'un traducteur ) puis soudainement la magie opère grâce au second traducteur qui va tenir la barre le plus souvent (heureusement !).

Le livre est construit en deux parties.

Dans la première l'auteur nous présente un personnage dans chaque chapitre (au nombre de huit ).

Dans la seconde partie, par le fruit du hasard, tous les personnages vont surgir autour du Shanghai Hôtel.

Avec une grande virtuosité Vicki Baum va emboiter les pièces du puzzle.

Nous faire ressentir l'angoisse des différents protagonistes devant l'imminence de la guerre.

Quelques longueurs inutiles ralentissent le récit et le final laisse un goût amer (oeuvre du mauvais traducteur ?), alors que ce roman était plein de miel.

Adeptes de romans cours, prenez une boussole pour ce roman foisonnant !











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Vacances vénitiennes



Ecrit à l'âge de seize ans, au lendemain de la Seconde Guerre Mondiale, Vicki Baum brosse dans le présent opus intitulé Vacances vénitiennes, le portrait de trois jeunes garçons, tout juste bacheliers, et, aux caractères diamétralement opposés.



Ces derniers, à l'occasion d'un voyage en Italie, et plus particulièrement lors d'un séjour à Venise, découvrent les dures réalités de la vie en dehors du cocon parentales ainsi que les premiers émois amoureux avant de connaître le véritable amour - du moins, pour l'un d'entre eux - l'entraide, et, surtout l'amitié.



Partis d'Allemagne encore adolescents, au comportement, et, mentalité encore enfantine, ils quitteront Venise muris, prêts à affronter ensemble les dures aléas de la vie avec adversité tout en continuant leurs études. Un horizon plein d'espoir s'ouvre donc à eux.



Le présent titre date peut être un peu, mais, il reflète toute une époque dans laquelle les gens réapprennent à vivre au sortir des horreurs de la guerre de 39/45, tout en restant dans un milieu pré définie : celle de la bourgeoisie ayant les moyens d'offrir à leurs rejetons un voyage en Europe afin de fêter leurs succès à un examen.



Ce roman est présenté, par les éditeurs, comme une œuvre de jeunesse de l'auteur, mais, on sent déjà une certaine maîtrise de sa part dans sa façon d'écrire, que se soit au point de vue des personnages, et, autres retournements de situations.



Il semble que Vicki Baum ait connu un certain succès de son vivant alors qu'à l'heure actuelle, elle soit peut-être moins connue et/où sur le devant de la scène.



Il se dégage une atmosphère désuète et surannée. Ce qui fait tout le charme du livre tout en rendant la lecture attrayante et plaisante. Les personnages, quant à eux, sont attachants, et cela même, si ils apparaissent par certain côté lisse et linéaire.



En bref, une agréable et facile.

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Hôtel Berlin 43

1945, Hôtel Berlin : tous ceux qui comptent sont là, officiers, hauts dignitaires, diplomates, gloires du Reich, journalistes…

On se presse à l'hôtel Berlin, on se montre, on fait des affaires, on règle ses comptes, on y croise notamment la jeune Tilli, très avenante avec les hommes, Lisa Dorn, actrice et égérie d’Hitler… et Martin Richter, un jeune étudiant, opposant au régime, recherché par la Gestapo.

Pourtant, l'Allemagne n’est déjà plus que l’ombre d'elle-même. Dehors, les bombardements font rage, et malgré la propagande permanente, tous savent que c’est la fin.

Le faste a disparu, chacun essaie de sauver ce qu’il peut. La rencontre entre l’actrice et Martin Richter est le signe annonciateur de la chute du régime.



L’intérêt du livre réside essentiellement dans les prémonitions de l’auteure sur la fin du Reich. N’oublions pas que Vicki Baum a écrit ce roman en 1943, deux ans avant les événements. A l’époque, elle n’est déjà plus en Allemagne.

Les situations et les propos sont très réalistes, que ce soient les raids et les alertes sur Berlin ou bien la vie de l’hôtel et de ses résidents.

L’écriture est certes un peu vieillotte malgré une nouvelle traduction. Il y a peu d’actions. Le charme de ce livre vaut surtout pour l’ambiance de l’hôtel, les relations entre les personnages et l'histoire personnelle qui se cache derrière chaque protagoniste.

On sent que l’auteure a participé lorsqu’elle était à Hollywood à l’adaptation de fictions. Son roman est efficace et écrit comme une pièce de théâtre, respectant bien la règle des trois unités (temps, lieu, action). C’est la marque de l’auteure et c’est ce qui avait fait le succès de Grand Hôtel.

Les éditions Métailié rendent d’ailleurs hommage au premier roman de l’auteure adapté au cinéma en 1932 avec la photo de la sublime Greta Garbo en couverture.



Un livre au charme désuet qui se lit avec plaisir et qui mériterait une adaptation théâtrale.

Merci à NetGalley et aux éditions Métailié pour cette découverte.

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Grand Hôtel

Grand Hôtel a été écrit en 1929, durant l’entre-deux-guerres, grand succès de librairie, il fut très vite adapté au cinéma, 3 ans plus tard.

Dans cet hôtel se croise des personnages qui ne font que passer, une ballerine sur le retour qui s'éprend d'un gentleman cambrioleur et réciproquement, un triste comptable qui décide de profiter de la vie, un industriel qui veut s'encanailler et qui devient assassin... Et leurs destins se lient. Seul le docteur mutilé à la guerre trouve qu'il ne se passe jamais rien dans un hôtel, et pourtant....

Un beau livre très bien écrit, fluide, un petit régal de lecture. A savourer.
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Racine

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Thèmes : portraits d'écrivains , Peinture française , peinture anglaiseCréer un quiz sur cet auteur

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