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Citations de Victoria Mas (844)


 Il existe peu de sentiments plus douloureux que de voir ses parents vieillir. Constater que cette force, jadis incarnée par ces figures que l’on pensait immortelles, vient d’être remplacée par une fragilité irréversible. 
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Entre l’asile et la prison, on mettait à la Salpêtrière ce que Paris ne savait pas gérer : les malades et les femmes. 
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Libres ou enfermées, en fin de compte, les femmes n'étaient en sécurité nulle part.
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... la folie des hommes n'est pas comparable à celles des femmes : les hommes l'exercent sur les autres ; les femmes, sur elles-mêmes.
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La maladie déshumanise ; elle fait de ces femmes des marionnettes à la merci de symptômes grotesques, des poupées molles entre les mains de médecins qui les manipulent et les examinent sous tous les plis de leur peau, des bêtes curieuses qui ne suscitent qu’un intérêt clinique. 
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Pour ces bourgeois fascinés par les malades qu’ils ont l’occasion, une fois dans l’année, de côtoyer de près, ce bal vaut toutes les pièces de théâtre, toutes les soirées mondaines auxquelles ils assistent habituellement. Le temps d’un soir, la Salpêtrière fait se rejoindre deux mondes, deux classes, qui, sans ce prétexte, n’auraient jamais de raison, ni d’envie, de s’approcher.
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Oui, il ne faut pas avoir de convictions : il faut pouvoir douter , de tout, des choses, de soi-même. Douter.
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Entre ces murs où l’on attend d’être vue par un médecin, le temps est l’ennemi fondamental. Il fait jaillir les pensées refoulées, rameute les souvenirs, soulève les angoisses, appelle les regrets – et ce temps, dont on ignore s’il prendra un jour fin, est plus redouté que les maux mêmes dont on souffre. 
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Elle avait commencé à se laisser tomber dans une torpeur profonde qui menaçait de l'emmener loin, car l'espérance n'est pas une ressource inépuisable et doit bien, à un moment, se fonder sur quelque chose.
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Il existe peu de sentiments plus douloureux que de voir ses parents vieillir. Constater que cette force, jadis incarnée par ces figures que l’on pensait immortelles, vient d’être remplacée par une fragilité irréversible.
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Les compresseurs ovariens parvenaient à calmer les crises d’hystérie ; l’introduction d’un fer chaud dans le vagin et l’utérus réduisait les symptômes cliniques ; les psychotropes – nitrite d’amyle, éther, chloroforme – calmaient les nerfs des filles.
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L'ancienne petite fille catholique, traînée de force à l'église chaque dimanche de son enfance, a toujours récité la prière avec dédain. Aussi loin qu'elle s'en souvienne, tout ce qui touchait de près ou de loin à ce lieu lui faisait horreur - les rudes bancs en bois, le Christ mourant sur sa croix, l'hostie qu'on forçait sur sa langue, les têtes baissées des fidèles en prière, les phrases moralisatrices qu'on distillait dans les esprits comme une poudre bienfaisante ; on écoutait cet homme qui, parce qu'il arborait une toque et se tenait à l'autel, avait toute autorité sur les gens de la ville ; on pleurait un crucifié et on priait son père, identité abstraite qui jugeait les hommes sur terre. Le concept était grotesque. L'absurdité de ces parades la faisait gronder en silence.
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Son corset la gênait horriblement. Aurait-elle su qu'elle allait parcourir une aussi longue distance, elle l'aurait laissé dans l'armoire. Cet accessoire a clairement pour seul but d'immobiliser les femmes dans une posture prétendument désirable - non de leur permettre d'être libres de leurs mouvements ! Comme si les entraves intellectuelles n'étaient pas déjà suffisantes, il fallait les limiter physiquement.
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Discret et fidèle, ni un regard ni un mot de trop, il était de ces domestiques qui confortent les bourgeois dans leur idée que certains hommes sont faits pour servir d’autres.
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Ce qui touche à l’au-delà excite les esprits, émoustille les sens, affole les idées, chacun y va de sa théorie, chacun cherche à prouver ou à discréditer les faits, et personne ne semble jamais avoir raison. On sent le plus souvent une dualité entre l’envie et la peur d’y croire, et cette peur conduit habituellement au refus d’y croire, car il est bien plus confortable, bien moins contraignant, de ne pas s’encombrer de pareilles pensées.
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Il existe peu de sentiments plus douloureux que de voir ses parents vieillir.
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— J'ai entendu dire que certaines sont très belles.
— Et d'autres absolument repoussantes.
— Je suis curieux de voir à quoi ressemblent ces fameuses crises d'hystérie.
— Pourvu qu'il n'y ait pas d'épilepsie. Je ne pourrais pas le supporter.
— Je n'aurais pas dû mettre mes diamants. Si l'une d'elles veut me les voler ?
— Et vous coupe la gorge en essayant de les arracher ?
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On ne sait jamais vraiment si l’on a bien fait de révéler sa vérité. Ce moment d’honnêteté, soulageant sur l’instant, se mue rapidement en regret. On s’en veut de s’être confié. De s’être laissé emporter par l’urgence de dire. D’avoir placé sa confiance en l’autre. Et ce regret nous fait promettre de ne plus recommencer.
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Son corset la gênait horriblement. Aurait-elle su qu'elle aurait parcourir une aussi longue distance, elle l'aurait laissé dans l'armoire. Cet accessoire a clairement pour seul but d'immobiliser les femmes dans une posture prétendument désirable- non de leur permettre d'être libres de leurs mouvements ! Comme si les entraves intellectuelles n'étaient pas déjà suffisantes, il fallait les limiter physiquement. A croire que pour imposer de telles barrières, les hommes méprisaient moins les femmes qu'ils ne les redoutaient. (p. 54)
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Eugénie se souvient de ce fait divers qui remonte à une trentaine d’années : une prénommée Ernestine aspirait à s’émanciper de son rôle d’épouse en prenant des cours de cuisine auprès de son cousin chef cuisinier, espérant elle-même un jour être derrière les fourneaux d’une brasserie ; son mari, ébranlé dans son rôle dominant, l’avait fait interner à la Salpêtrière. Nombre d’histoires depuis le début du siècle font écho à celle-ci et se racontent dans les cafés parisiens ou les rubriques faits divers des journaux. Une femme s’emportant contre les infidélités de son mari, internée au même titre qu’une va-nu-pieds exposant son pubis aux passants ; une quarantenaire s’affichant au bras d’un jeune homme de vingt ans son cadet, internée pour débauche, en même temps qu’une jeune veuve, internée par sa belle-mère, car trop mélancolique depuis la mort de son époux. Un dépotoir pour toutes celles nuisant à l’ordre public. Un asile pour toutes celles dont la sensibilité ne répondait pas aux attentes. Une prison pour toutes celles coupables d’avoir une opinion.
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