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Critiques de Victoria Mas (1332)
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Le bal des folles



Nous sommes fin du 19eme siècle, hôpital de la Salpêtrière, sous le commandement de Charcot, grand précepteur des maladies neurologiques. Plusieurs femmes sont enfermées dans cet hôpital qui rendrait folle n’importe quelle femme saine d’esprit. Victimes d’un traumatisme enfant, victimes de visions et de voix, pour peu qu’elles ne rentrent pas dans le contrat normalisé des leurs, elles sont envoyées à la Salpêtrière.



Le bal des folles ne figure qu’en dernière partie de ce roman et fait selon moi assez pâle figure dans ces figures de l’ombre. On suit Louise, Eugénie ou encore l’intendante infirmière qui est à mon sens, le personnage le plus utile à ce récit. De par ses premiers doutes, elle humanisera toutes ces femmes diabolisées. Charlot quant à lui au même titre que la médecine et les expériences sont très peu exploités. Le roman axe davantage sa psychologie sur la folie, quand et pourquoi surgit-elle. C’est un portrait plutôt réaliste de la société médicale de l’époque assez effrayant deux siècles plus loin. Et un bon premier roman prometteur pour l’auteur.



Le bal des folles ou la salle de bal (Anna Hope), je ne sais pas vous, mais chez moi ça sentait un air de déjà vu que je craignais en ouvrant ce livre. Sans surprise, ce roman m’a replongée dans la salle de bal à nombreuses reprises. Un même lieu d’enfermement, la même époque, le contexte de la folie, des femmes incomprises, retenues souvent contre le gré. Le bal des folles est d’ailleurs tellement ressemblant au roman d’Anna Hope qu’on pourrait penser au plagiât. Sauf qu’ici, le roman reste assez en superficie, l’histoire est assez brouillonne et pas aussi bien travaillée que la salle de bal selon moi (que j’avais littéralement dévoré). La plume se montre fluide et agréable mais il m’en fallait plus, déjà une touche d’originalité pour être totalement convaincue.
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Le bal des folles

J'ai beaucoup apprécié ce roman qui remet pas mal de choses à leur place, et qui rend hommage à ces femmes internées pour rien ou tout au moins pour pas grand chose.



Le pouvoir de l'époux ou du père de famille fait froid dans le dos. Pour un peu de caractère et de contestation nous pouvions être mis au banc de la société ou des médecins en pleine étude de ces maladies psychologiques utilisaient des moyens peu orthodoxe, afin de mettre fin à une crise de folie ( panique , épilepsie,... )

J'ai bien de la chance de ne pas être née à cette époque, je pense que je ne serais pas restée longtemps en liberté avec mon caractère de rebelle.



L'écriture de l'auteure est très fluide et agréable. je me suis promenée tranquillement dans cet HP et j'y ai côtoyé des femmes extraordinaire.



Une histoire prenante qui nous renvoie dans un passé, pas si lointain. Une très belle découverte
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Le bal des folles

Il était prudent, à la fin du 19ème siècle de ne pas afficher une conduite hors des sentiers battus, lorsque l’on était une jeune femme de bonne famille. La sanction menaçait toute « déviante » : direction la Salpétrière, sans autre forme de procès, sans certificat médical, sans même avoir eu un comportement constituant un danger pour soi-même ou pour autrui. D’ailleurs, il est vraisemblable que la seule volonté de l’entourage suffisait à faire enfermer toute personne jugée gênante pour ses proches. Et bien sûr, une fois prisonnière de la sinistre bâtisse, il est extrêmement compliqué de prouver sa « normalité ».



C’est l’époque où Charcot travaillait sur les manifestations de l’hystérie, qu’il mettait en évidence par l’hypnose, devant un groupe d’étudiants admiratifs.



Certes les connaissances étaient maigres concernant le fonctionnement du corps humain, mais l’expérimentation faisait fi de l’individu. Aussi la folie pouvait-elle s’exposer, et se donner en spectacle, comme c’était la coutume une fois par an à l’asile, au cours de ce Bal des folles qui donne le titre à l’ouvrage.



A travers l’histoire d’Eugénie, qui a le tort de posséder des pouvoirs de communication avec les morts, Victoria Mas nous convie au quotidien des habitués du service de psychiatrie, patientes et soignants, et c’est toute la détresse de ces femmes qui apparait entre les lignes.



Témoignage d’un temps passé, peu enclin à prendre du recul sur ses pratiques scientifiques,

le roman a le mérite de rendre hommage à ces femmes victimes de la folie de leur entourage.

Sans pathos, basée sur des documents historiques, le roman se parcourt avec agrément, tout en frémissant d’indignation sur le sort injuste de ces femmes humiliées.



Premier roman, déjà deux fois remarqué (Prix Stanislas et Talents Cultura), présent dans la sélection du prix Fémina, Victoria Mas fait une entrée remarquée dans le monde de la littérature.
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Le bal des folles

Le bal des folles, premier roman de Victoria Mas a obtenu le Prix Renaudot des lycéens 2019, un prix mérité !

Tout débute en mars 1885 à La Salpêtrière où Louise, 16 ans est internée après des crises d'hystérie, suite à un viol. Elle est la patiente favorite du professeur Charcot, le neurologue le plus célèbre de Paris, celui-ci s'occupant du service des hystériques.

Bientôt, comme chaque année à la mi-carême, à La Salpêtrière, va avoir lieu un grand événement appelé "bal des folles", où la bourgeoisie parisienne pourra approcher ces "folles" et ainsi fantasmer à loisir et ressentir le grand frisson en les voyant valser. La préparation de ce bal où elles seront déguisées et costumées est pour elles un grand moment. Elles attendent avec impatience cette soirée, "et soudain, le lieu ne ressemble plus à un hôpital d'aliénées mais à une chambre de femmes sélectionnant leur toilette pour le grand soir à venir". Ce sera pour elles, l'occasion d'avoir l'impression qu'on leur prête de l'attention et peut-être de se sentir libres.

En parallèle, sur le boulevard Haussmann, vit une famille aisée, la famille Cléry. Eugénie, la fille, 19 ans, fougueuse et en quête d'émancipation, a un secret qu'elle ne peut surtout pas confier à ses proches sans risquer d'être enfermée à La Salpêtrière : elle a des visions et communique avec les personnes défuntes.

Comme on le pressent assez rapidement, ces deux histoires vont d'entremêler.

Ce roman est avant tout un plaidoyer féministe. On ne peut que frémir en voyant la façon dont sont traitées les femmes et la quasi impossibilité pour elles de devenir autre chose qu'une épouse obéissante et une mère de famille. Malheur à celle qui veut faire des études, de la politique ou vivre libre tout simplement, et malheur à celle qui se plaindra d'avoir subi des abus ou des violences de la part d'un homme. Quant à celles qui souffrent psychologiquement, l'entrée à la Salpêtrière relèvera plus de l'enfermement que du soin.

Victoria Mas étrille sans ménagement les hommes qui ont tout pouvoir sur les femmes. Seul le frère d'Eugénie trouvera grâce à ses yeux puisqu'il finira par oser montrer son amour pour sa sœur.

Elle brosse tout au contraire des portraits féminins magnifiques et attachants, notamment celui d'Eugénie, symbole de toutes ces femmes avides de liberté qu'on a essayé de contraindre au silence.

Un petit bémol pour moi : j'ai trouvé que cette histoire de spiritisme prenait une trop grande place dans le roman. Qu'à cela ne tienne, Le bal des folles est un livre bouleversant et enrichissant qui traite à la fois de la condition féminine au XIXe siècle et des débuts de la psychiatrie et où l'auteure a même réussi à instiller du suspense en fin de roman, roman qui se lit d'une traite.


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Le bal des folles

Une pépite absolue... un roman bouleversant, époustouflant !!





Intéressée par ce livre dès sa parution, j'en avais reporté la lecture,

les thèmes et l'ambiance m'évoquant trop " La salle de bal "...Entre "L'Oeil de la nuit" de Pierre Péju, et ce premier roman de Victoria Mas, je persiste dans les mondes de la neurologie, psychiatrie, et l'étude de la psyché humaine !!



Nous suivons le destin de différentes femmes au sein de la Salpêtrière,

et du service du professeur Charcot: "aliénées" et "soignantes"... Des femmes qui ont sombré, car on leur a fait subir des violences inouïes, comme la très jeune Louise, orpheline, violée par son oncle !



Eugénie, fille de bonne famille, se sent différente, en rebellion constante

avec son père, conformiste et autoritaire; elle se rend compte qu'elle

a comme une sorte de don: elle se sent reliée avec les défunts; sa

première prise de conscience de la présence d'un proche mort fut son

grand-père... Elle ira, en cachette, assister avec son frère à un débat

philosophique dans un café, où bien évidemment, elle se trouve être

la seule femme de l'assemble... C'est là, qu'elle découvrira Allan Kardec

et son ouvrage qui fait polémique: "Le livre des esprits"...

Elle se précipitera dans une librairie qu'on lui a signalée, qui n'est autre que

la boutique de son éditeur, Leymarie !



Elle dévore ce livre, qui bouleversera son existence et sa manière de voir

les choses... Malheureusement, dans un premier temps, les drames et

ennuis se succèderont...Son père la fera interner avec "les Folles de Charcot"...Nous suivrons donc avec grande émotion et suspens, les

parcours d'Eugénie, la "dite aliénée" et Geneviève, la fidèle assistante

du grand Charcot !

Un beau personnage que cette Geneviève , intendante, collaboratrice

de Charcot, depuis 20 ans...scientifique convaincue, célibataire

endurcie, minée de l'intérieur par la mort prématurée de Blandine,

sa jeune soeur ! Elle rentrera dans l'existence d'Eugénie, prendra

connaissance du fatidique ouvrage de Kardec, "Le Livre des esprits" !!



Une image mentale se juxtapose au moment où j'écris ces lignes:

je vois la fameuse tombe de Kardec au Père-Lachaise, toujours

abondamment fleurie et honorée !!



Un roman étonnant, qui "prend aux tripes"...racontant non seulement le corset physique des femmes, attribut obligatoire féminin de l'époque, mais surtout le "corset moral , social" supporté par toutes les femmes, dès qu'elles déviaient de leur destinée de mère et d'épouse... Dès qu'elles dérangeaient l'ordre bourgeois, et mettaient en doute la "parole masculine" ...



Au fil de cette histoire captivante, bouleversante, perturbante... une autre

image s'est superposée: celle de la sculptrice, Camille Claudel, enfermée

à vie, très jeune, à l'asile !!



"Son corset la gênait horriblement. Aurait-elle su qu'elle aurait parcourir une aussi longue distance, elle l'aurait laissé dans l'armoire. Cet accessoire a clairement pour seul but d'immobiliser les femmes dans une posture prétendument désirable- non de leur permettre d'être libres de leurs mouvements !

Comme si les entraves intellectuelles n'étaient pas déjà suffisantes, il fallait les limiter physiquement. A croire que pour imposer de telles barrières, les hommes méprisaient moins les femmes qu'ils ne les redoutaient. "(p. 54)



Une des phrases du roman résume excellemment les exclusions abusives de certaines femmes, dites "aliénées"... Que d'enfermements abusifs simplement parce que la Femme sortait de la norme, du chemin qui leur était tracé...On rejette ce qu'on ne comprend pas !!



J'aurais encore une foule de commentaires... mais je préfère laisser tout le "suspens" et le "mystère" aux différents parcours de ces femmes, arrivées par les circonstances les plus diverses au service du Grand Charcot !!



Un roman qui va me suivre un long moment !!... Bravo et Merci à Victoria Mas...

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Un miracle

°°° Rentrée littéraire 2022 #5 °°°



Le court prologue met d'emblée dans une ambiance mystico-spirituelle qu'on ne quittera plus. En 1830, la future Sainte Catherine Labouré a des visions mariales lors de son noviciat, point de départ du culte de la médaille miraculeuse. Près de deux siècles après, une autre soeur de la congrégation des Filles de la charité de Saint Vincent de Paul à Paris, soeur Anne, reçoit une prophétie d'une soeur âgée lui promettant une apparition de la Vierge en Bretagne, ce qui la pousse à accepter, gonflée d'espoir, une mission à Roscoff.



Soeur Anne est un personnage très riche. Elle a fait le choix très tôt de se consacrer à une vie de prière et renoncement, mais sa vocation apostolique se fait dans une congrégation tournée vers le monde. La particularité de sa vie de service, c'est qu'elle attend quelque chose de la Vierge Marie, qu'elle lui apparaisse. Cette attente, c'est sa faiblesse, son péché d'orgueil, prête à la faire basculer dans le répréhensible, au contact des autres personnages bretons de Roscoff et plus particulièrement de l'île de Batz.



J'apprécie énormément la façon dont Victoria Mas campe ses personnages à la psychologie soignée en quelques phrases, loin des stéréotypes. Comme Soeur Anne, tous ont en commun d'avoir un rapport au ciel très particulier, tous en attendent un signe : le jeune Hugo observe le ciel avec sa lunette astronomique dans un souci scientifique de comprendre le monde ; son père catholique quasi intégriste regarde le ciel avec terreur, persuadé qu'un danger menace ; Madenn, la pieuse aubergiste, est prête à croire à n'importe quelle preuve du divin. Et puis il y a le très beau personnage d'Isaac, ami d'Hugo, adolescent paumé qui ne voit plus rien depuis la mort de sa mère, égaré dans un deuil sans fin, qui retrouve la vue sur un promontoire de l'île de Batz :



« La voix cette fois était tout près : dans son dos, Alan, arrivait, à bout de nerfs, ne supportant plus cette silhouette immobile qui lui causait un effroi inconnu. Sa main empoigna Isaac et le retourna vers lui : il ne reconnut pas le visage. C'était bien ses traits, c'était bien là son fils, oui, son regard en amande, son nez un peu relevé, sa bouche fine et mouette ; pourtant Alan ne l'identifiait pas, ne trouvait pas l'évidence de sa chair, sentait cet enfant étranger à lui-même. Sans savoir quoi faire drautre, il saisit ce garçon par le bras et le secoua, vigoureusement, comme si brusquer le corps pouvait rappeler l'esprit (…), il continua de rudoyer ce corps, tenta de chasser cette stupeur qui figeait le visage, étreignit ces bras frêles jusqu'à sentir les os sous la peau.

- Qu'est-ce que tu as ? qu'est-ce que tu fais ici ?

Madenn intervint, mit fin à cette violence, et au même instant Isaac sembla revenir : ses pommettes retrouvèrent de leur rose ; ses lèvres s'ouvrirent, tentèrent de prononcer un mot ; ces yeux croisèrent ceux de son père, et des larmes apparurent, glissèrent sur les joues, mouillèrent ce visage qu'Alan n'avait jamais vu ému jusqu'alors, ni à l'hôpital après l'accident, ni pendant l'enterrement, ni à aucun moment de cette adolescence qu'il savait pourtant triste ; il les regarde couler, sans savoir quoi répondre, sans savoir comment rassurer cette première confidence ; puis un murmure parvint jusqu'à lui :

- Je vois, papa. »



Lorsqu'il dit « je vois », certains entendent « J'ai vu la Vierge ». Tout l'équilibre de la région en est perturbée, le rapport au monde de chacun chamboulé par cette vision qui agit comme un catalyseur de toutes les passions humaines. le drame est en marche et Victoria Mas le met en scène très habilement avec une belle fluidité narrative portée par une écriture soignée et poétique qui prend le temps de poser un décor ( personnage à part entière donnant lieu à de superbes descriptions de la nature bretonne ) , une ambiance intemporelle presque mystérieuse.



Alors que le récit se déroule de nos jours, les marqueurs temporels habituels s'éloignent, comme si les différents mondes, céleste et terrestre, invisible et concret, pouvaient se pénétrer sans qu'on sache réellement de quelle façon. Il devient très difficile de savoir à quelles vérité, allégeance et réalité appartiennent les faits qui se déroulent sous nos yeux. Les contrastes sont forts, jusqu'à l'irruption d'une violence qu'on sentait sourdre mais qu'on pensait lointaine, et imposent un univers très singulier à ce deuxième roman fort réussi.
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Un miracle

Le bal des folles a rencontré un franc succès auprès des lecteurs. J’en étais ressortie mitigée me souvenant mon coup de coeur pour La salle de bal d’Anna Hope.

Deuxième roman de Victoria Mas, l’envie de lui laisser une seconde chance.



Un miracle est un roman polyphonique fortement axé sur la religion. Il y a Hugo, seize ans attiré par l’astronomie, Julia sa sœur asthmatique. Le petit Isaak qui vit seul avec son père suite au décès prématuré de sa mère. Sœur Anne qui attend désespérément que la sainte vierge lui apparaisse comme Sœur Labouré un siècle auparavant.



Entre ces personnages, très très peu d’interactions au point que je me demande quel est l’interêt et le sens caché a nous les présenter si sommairement.



C’est un roman d’atmosphère ici où l’écriture se révèle sophistiquée et mystérieuse à souhait. Il m’aura semblé tout le long de ce livre planer au dessus de l’histoire sans rien ressentir ni attachement pour les personnages éclairs ni de compréhension pour l’histoire qui pour moi est bien trop en sourdine, bien trop cadenassée dans l’exercice de style. Durant les trois quart du livre, il ne se passe rien, et quand on croit détenir le tournant de l’histoire, on soupire d’ennui tant tout reste en surface.



Je n’irai donc pas plus loin avec cette auteure qui visiblement ne me correspond pas.

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Un miracle

J’avais bien apprécié Le bal des folles, premier roman de Victoria Mas, Prix Renaudot des Lycéens 2019, même si la place du spiritisme y était à mon goût un peu trop présente.

Son second roman, Un miracle, est, par contre, loin de m’avoir convaincue. J’ai trouvé la part faite à la religion beaucoup trop prégnante.

Victoria Mas découpe son roman en trois parties intitulées Une religieuse, Un voyant et Un miracle. Comme Sœur Catherine Labouré a rencontré la vierge Marie il y a plus d’un siècle, Sœur Anne, religieuse chez les Filles de la Charité, espère elle aussi la rencontrer. Une de ses congénères, Sœur Rose, lui ayant prédit que la Vierge lui apparaîtrait en Bretagne, Sœur Anne se porte aussitôt volontaire lorsqu’une mission se présente à Roscoff, à la pointe du Finistère Nord.

Au large de Roscoff, sur l’île de Batz, vit la très catholique famille Bourdieu venue s’installer ici pour tenter d’améliorer la santé de leur petite Julia, asthmatique, son frère Hugo, seize ans, incompris par son père, est lui passionné d’astronomie. Hugo va tisser des liens avec son voisin Isaac, cet ado orphelin sensible et solitaire, qui, depuis le décès prématuré de sa mère, vit quasiment reclus avec son père.

Quand Isaac, sans le vouloir, guidé par une main est ramené à plusieurs reprises sur le même promontoire, près de sa maison, face à la mer et voit une apparition qu’il ne nommera à aucun moment, bien vite le phénomène s’ébruite et la vie locale va s’en trouver bouleversée !

En ancrant son récit en Bretagne, Victoria Mas relève le défi de faire entrer le lecteur sur cette terre de contes et de légendes, de foi, de superstition où partout l’on croise l’héritage chrétien, celtique, païen… Sa description des paysages et des modes de vie sur l’île m’a particulièrement plu, tout comme j’ai apprécié le portrait psychologique de ce jeune Isaac extrêmement touchant.

Par contre, étant athée, difficile pour moi, pour ne pas dire impossible, d’adhérer et de me fondre dans cet esprit de croyance et de religion. Aussi, même si ce roman laisse le lecteur entièrement libre de croire ce qu’il veut bien croire, sa lecture ne m’a pas embarquée.

Bien qu’ayant apprécié la manière dont l’auteure aborde avec délicatesse l’inceste et le harcèlement, il me semble que certains personnages auraient mérité un développement plus ample et je dois avouer que j’ai eu parfois l’impression de faire du sur-place. Je n’ai jamais été emportée par l’histoire qui évolue trop lentement et qui s’accélère à la fin, pour se terminer, par contre de façon un peu lapidaire.


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Le bal des folles

Victoria Mas, avec Le bal des folles, a écrit un roman prenant, émouvant, un livre qui alerte surtout sur le sort de ces humains que l’on dit aliénés, que l’on enferme, que l’on tente de soigner. Pour leur bien ? Pour le bien des autres ? Ce livre détaille aussi la condition des femmes à la fin du XIXe siècle.



Début 1885, autour du bal de la mi-carême, cette tradition de l’hôpital de la Salpêtrière, établissement prestigieux, alors sous la tutelle de l’omnipotent docteur Charcot, c’est l’histoire de deux femmes : Eugénie et Geneviève. L’une est la fille d’un riche bourgeois, notaire à Paris. L’autre, fille d’un médecin de Clermont, devenue infirmière puis intendante de la Salpêtrière, se donne entièrement à son travail. Je n’oublie pas la jeune Louise, rappelant Augustine, sujet d’étude et de curiosité pour les médecins et les internes – que des hommes ! – qui savourent ou étudient son comportement lors de crises déclenchées par une séance d’hypnose hebdomadaire dirigée par Charcot.

Eugénie possède un don qui dérange terriblement sa grand-mère et son père : elle communique avec les morts, les esprits, et en parle. Un père sans cœur, alerté par une grand-mère à la duplicité atroce, l’interne à la Salpêtrière avec l’aide de Théophile, le frère d’Eugénie, qui ne se remet pas de cette complicité passive.

Tout cela est bien écrit, raconté simplement sans jamais tomber dans le jargon scientifique ou pseudo-médical. Victoria Mas met l’accent sur un monde que j’avais côtoyé en lisant La salle de bal, d’Anna Hope mais le récit parisien est radicalement différent, même si le bal est au centre. En Angleterre, en 1911, il était régulièrement organisé et ne concernait que les hommes et les femmes internés alors qu’à Paris, c’est une grande organisation annuelle à laquelle est conviée la bourgeoisie parisienne émoustillée par ce contact avec ce que nous nommons un peu trop facilement la folie.

Grâce à plusieurs portraits de femmes, Victoria Mas permet de comprendre ce que vivent ces femmes coupées du monde et de ses dangers. Certaines peuvent apprécier cela mais, pour la plupart, c’est un abandon complet, une rupture terrible avec famille et amis.

Lors des Correspondances de Manosque 2019, j’avais écouté très attentivement Victoria Mas parler de son roman et cela m’avait motivé pour le lire. Elle faisait allusion à Camille Claudel, à Augustine désacralise Charcot.

En lisant ce livre, je pensais aux articles de Yann Diener dans Charlie Hebdo, articles qui dénoncent le manque de moyens de la psychiatrie en France, des moyens allant déclinant alors que les besoins augmentent. C’est un grave problème auquel un livre comme Le bal des folles permet de penser.



De plus, ce roman inspiré de faits réels fait partie des livres sélectionnés par ma médiathèque pour le Prix des lecteurs des 2 Rives, comme Où bat le cœur du monde (Philippe Hayat), Une bête au Paradis (Cécile Coulon), À crier dans les ruines (Alexandra Koscelyk), Le ciel par-dessus le toit (Nathacha Appanah) et Mur Méditerranée (Louis-Philippe Dalembert), un choix très difficile tant ces livres sont d’excellente qualité.
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Le bal des folles

Un carton d'invitation.



« Vous êtes cordialement conviés au bal costumé de la mi-carême, qui aura lieu le 18 mars 1885 à l'hôpital de la Salpêtrière. »



Tout ce que Paris compte de gens importants se réjouit à l'idée de se rendre à ce fameux bal. Ce bal des folles comme ils disent.



Une fois par an, en effet, il est possible de se mêler, le temps d'une soirée, à ces femmes enfermées dans ce fameux hôpital de la Salpêtrière. Au bal comme on va au zoo.



Les femmes qui entrent dans cette institution perdent à l'entrée leur identité, leur passé pour ne devenir qu'une pauvre folle dans ce XIXème siècle où les hommes peuvent simplement décider que leur femme, que leur fille est bonne à enfermer …



A l'intérieur, certaines veulent à tout pris sortir. Retrouver leur liberté, leur libre arbitre. D'autres y trouvent un abri, cachées de ces hommes pervers et destructeurs …



Victoria Mas nous convie au sein d'un roman entraînant à suivre ces femmes, ces filles dont la folie reste à prouver … Elle dresse le tableau d'une époque et de beaux portraits féminins. Louise. Eugénie. Et Geneviève, qui officie depuis des années au sein de l'hôpital et côtoie ces femmes abandonnées du monde. Ces folles.



J'ai passé un agréable moment de lecture. On veut connaître le destin de ces héroïnes. Pourtant, il m'a manqué peut-être un peu de folie justement, et le fameux bal tant attendu tout au long du roman semble peut-être, pour moi, finalement juste un peu trop anecdotique.



Il reste un premier roman qui se lit sans déplaisir, un oeil sur la médecine d'une époque révolue où les malades ne sont pas toujours celles que l'on croit … Et où la définition de la folie ne se trouve pas dans les dictionnaires.


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Le bal des folles

Il était temps , tout de même , que je lise ce livre qui a recueilli autant de commentaires et , surtout obtenu , entre autres , le prix Renaudot des lycéens, lycéens qui , soit dit en passant ont toujours une approche passionnée et passionnante des problèmes sociétaux. Normal , me direz - vous , c'est à eux de " construire ou réparer " les bases du monde dans lequel ils voudront vivre , rejeter ce qui ne leur convient plus et faire preuve d'imagination pour favoriser le bien - être de tous .

Alors là , pour une plongée, c'est une sacrée plongée : 1885 , La Salpétriére où sont enfermées les personnes " dérangées " ( dit - on ) , des femmes dont le seul " crime " est d'avoir dérogé , souvent bien malgré elles , aux règles dictatoriales et scandaleuses édictées par une société masculine sans pitié. Folles , pas tant que ça, embastillées pour se taire et disparaître , certainement .

La vie à l'intérieur des murs nous permettra de croiser " rapidement " et superficiellement ces femmes contraintes au silence . Plus que les personnes , c'est le contexte qui nous perturbe, nous dérange , nous choque . Bien entendu , on suivra Geneviève, Thérèse et Eugénie mais on comprendra rapidement que, quoi qu'il arrive , leur destin est scellé dés lors que la porte de cette prison est franchie , que le retour hors les murs est impossible ,que ces mêmes murs , bien vite , deviendront inutiles , que la société l'a décidé ...et les a rejetées à jamais .

Je disais que je n'étais pas étonné que ce roman ait plu aux lycéennes et lycéens épris de justice et d'égalité. Il reste tant à faire pour que femmes et hommes jouissent des mêmes droits , du même respect , du même regard , des mêmes libertés...L'actualité du quotidien montre que le chemin sera encore long et nécessitera encore bien des combats ...Les murs " physiques " tombent mais d'autres ,plus dangereux parce qu' invisibles et sournois s'érigent.

Il y a dans ce beau roman fort et terrible ,des assertions descriptives d'une beauté simple et sublime...des petits passages au goût sucré : des pavés puissants sous la pluie , le bruit des sabots des chevaux , l'odeur du café fumant dans un bol .....On pourrait en recopier des dizaines pour la rubrique " citations " mais ce qui reste a , hélas, un goût très amer, celui du destin , ou plutôt du non destin de ces femmes....

Victoria Mas a écrit ce roman "avec ses tripes". le message a été bien reçu par la jeunesse et ça, franchement , c'est bien le plus beau prix qu'elle puisse recevoir , non ?
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Le bal des folles

En cette fin du XIXe siècle, Charcot, le plus célèbre neurologue de Paris, remplit depuis plusieurs années l'auditorium de la Salpêtrière quand il expérimente l'hypnose sur Louise ; une jeune fille de seize ans, diagnostiquée hystérique sévère, que son viol a conduite à l'hôpital. Eugénie quant à elle y est amenée par son père, un bourgeois qui ne supporte plus le lien de sa fille avec les esprits. Louise et Eugénie rejoignent ainsi la cohorte de celles qui sont derrière les murs d'ennui pour de mauvaises raisons ; côtoyant en cela des malheureuses âmes égarées, qui pour certaines attendent avec impatience le moment crucial de ce lieu d'enfermement : le bal de la mi-carême. le bal des folles qui pour la bourgeoisie parisienne est un événement à ne pas rater...



Victoria Mas revient sur le scandale de l'internement de convenance des femmes par les hommes au XIXe siècle. Et sur leur exposition comme des bêtes curieuses par des médecins qui, si leur désir de les guérir était sincère, ne respectaient pas la plus élémentaire dignité humaine de leurs patientes. Un sujet intéressant qui aurait sans doute mérité plus de rigueur et de recherches. le travail de Charcot et le bal des folles, sujet central du livre, justifiant à mon avis plus qu'à ce qui s'apparente à un survol. Toutefois, même s'il m'a déçue, un premier roman qui laisse présager un avenir à son auteure.



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Le bal des folles (BD)

"Oh ma douce souffrance

Pourquoi s'acharner ? Car ils recommencent

Et je ne suis qu'une fille sans importance"

( Bains glacés, flagellations, privations de nourriture et sévices corporels ou sexuels, avant l'arrivée du Docteur Charcot à la Salpetrière...)



Pour le père d'Eugénie, un grand bourgeois, il s'agit de faire taire sa propre fille. Car Eugénie a un don, celui de communiquer avec des morts (dont son grand-père)

-"Tu es une Cléry. Où que tu ailles, tu porteras mon nom. Il n'y a qu'ici que tu ne le déshonoreras pas!"

Il la fait enfermer à la Salpetrière...



"Seule dans l'asile du docteur Charcot

Une dernière danse, une prière

Pour oublier l'hospice de la Salpetrière"



Il y a là, Louise qui souffre de "crises d'hystérie", depuis son viol par son oncle. Expédiée à l'asile par sa tante, l'adolescente est l'une des patientes-vedettes de Charcot qui l'hypnotise en public, état dans lequel elle réitère à chaque fois des crises très spectaculaires.



"Je remue le ciel, le jour, la nuit

Je danse avec le vent, et les esprits

Et dans le bruit, je cours et j'ai peur"



Et aussi Geneviève, l'infirmière en chef très stricte, mais qui n'approuve pas tout: les pressions sur les ovaires ou l'introduction de "fer chaud dans le vagin", On ne savait pas trop comment soigner ces femmes et on pensait que l'hystérie était liée à leur sexe.



"Dans cette horrible souffrance

Dont j'ai payé toutes les offenses

Écoute comme mon coeur est immense

Je suis ...au Bal des folles!"( Pardon Indila.)



"Le Bal des folles": le bal costumé, rendez-vous mondain du Tout-Paris, autour de femmes enfermées, accusées de démence ou simplement fragiles.



Au 19è siècle, "Il y avait environ 10 000 femmes accusées de débauche, d'"hystérie" ou d'avoir pratiqué ou subi un avortement".

Dans leurs cellules de moins de 2 mètres carrés, elles étaient livrées à l'arbitraire de leurs bourreaux et gardiens.



"La folie des hommes n'est pas comparable à celles des femmes : les hommes l'exercent sur les autres, les femmes sur elles-mêmes."

Victoria Mas ( fille de Jeanne Mas)
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Le bal des folles

En cette fin de 19ème siècle, les connaissances psychiatriques sont balbutiantes. A la Salpétrière, où sont enfermées diverses femmes qualifiées à tort ou à raison de folles, le professeur Charcot multiplie les expérimentations. Parmi elles, un bal annuel, dit le Bal des Folles, où se presse un Tout-Paris voyeur en mal de sensations. Pour les pensionnaires, les préparatifs sont synonymes d'une grande excitation, mais l'événement ne va pas se dérouler comme prévu pour tout le monde.





A cette époque où le terme folie englobe tout ce qui effraye ou dérange, comme l'épilepsie, l'hystérie, la dépression, le traumatisme, ou même des comportements simplement jugés inappropriés pour une femme, la frontière avec la normalité est bien ténue, et il suffit de vraiment peu de choses, comme la simple volonté d'un père ou d'un mari, pour se retrouver recluse à vie entre les murs de l'asile.





Entre condition féminine, perception de la folie par contraste avec une certaine idée de la conformité sociale, expérimentation médicale et dignité humaine, abus de pouvoir sur personnes assujetties, Victoria Mas a choisi une thématique historique qui ne peut laisser indifférent. La curiosité du lecteur se retrouve par ailleurs aiguillonnée par la tension maintenue tout au long du récit, qui, porté par une écriture agréable et fluide, coule jusqu'à son dénouement sans que jamais ne fléchisse le plaisir de lecture.





On peut certes regretter que l'ensemble laisse une certaine impression de facilité et de superficialité : les personnages ne sont guère qu'esquissés, et l'histoire d'Eugénie et de Geneviève paraît au final très romancée et assez improbable. Elle est malgré tout suffisamment jolie et bien tournée pour que ces reproches restent au second plan et vous fassent, comme moi, juste passer de peu à côté du coup de coeur. Voici en tout cas un premier roman qui donne envie de découvrir les futurs ouvrages de son auteur.


Lien : https://leslecturesdecanneti..
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Le bal des folles

Depuis des mois, je vois des avis sur ce livre à la magnifique couverture. Alors, quand l'occasion se présente de le lire, je n'hésite pas vraiment.

Une écriture limpide, fluide. Des histoires de femmes, dans un monde gouverné par les hommes. Quel chemin parcouru depuis cette fin de XIXème siècle ! Eh oui, il n'y a pas si longtemps que la femme est vraiment émancipée en France...

Victoria Mas m'a conquise par son écriture, par le sujet de ce roman. Ce livre est un multipot de sentiments, de couleurs, de douleurs, de ressentis... C'est un petit bijou. J'ai vraiment pris beaucoup de plaisir à lire cette histoire.

Une auteure que je découvre et dont j'ai envie de découvrir au travers de ses autres romans.
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Le bal des folles

Février 1885

Nous entrons dans l'hôpital de la Salpêtrière à Paris , réservé à la folie des femmes, aux aliénées.

Très vite, on se rend compte que si certaines arrivent là avec un trouble émotionnel, un traumatisme, l'environnement finit par les rendre carrément hystériques.

On y fait la connaissance de Geneviève, une intendante qui voue toute sa vie à son métier, au bien-être des malades mais sans s'impliquer personnellement jusqu'au jour où arrive Eugénie, fille de bourgeois qui communique avec les esprits et pas les moindres car Eugénie évoque la sœur de Geneviève.

On y rencontre aussi Louise qui a été abusée par son oncle, Thérèse qui a envoyé son compagnon violent se balader dans la Seine.

Elles sont toutes très humaines ces dames blessées à l'âme, soignées par Charcot qui leur applique des séances d'hypnose pour les apaiser.

Les neurologues présents n'en sont qu'au début de la psychiatrie et c'est bien intéressant pour nous lecteurs.

Au mois de mars, les plus jeunes reprennent un peu de vie car dans quelques jours, elles pourront danser devant le Tout-Paris invité et c'est important pour des personnes enfermées de pouvoir se montrer.

Le récit se déroule de février à mars. Ce n'est pas que le bal prend énormément d'importance dans l'histoire mais il situe les faits et met un peu de vie dans ce lieu.

Victoria Mas nous présente son premier roman avec des faits très intéressants historiquement et une écriture de très haut niveau, très humaine.

Une très belle lecture fascinante !
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Un miracle

Loin des couloirs sordides de la Salpétrière, où nous avait emmenés son premier roman, Victoria Mas met le cap sur la Bretagne, sur la petite île de Batz au large de Roscoff. Ambiance îlienne, autour de Madenn qui tient le café restaurant, et accueille le midi Isaac, ce drôle de garçon, visage d’ange mais lesté d’une blessure irréparable, la perte de sa mère dix ans plus tôt.



Lorsque soeur Anne débarque, pour épauler Soeur Delphine à la mission locale, c’est avec l’intention de réaliser la prédiction d’une de ses compagnes de réclusion religieuse, rien de moins que de rencontrer la vierge Marie, à l’image de cette nonne du dix-neuvième siècle, Catherine Labouré, dont l’effigie orne les médailles miraculeuses depuis deux cents ans.



C’est Isaac qui sera l’élu, déclenchant un drame local, autant par jalousie, que par crainte des malheurs qui ne manquent jamais de surgir après une apparition.



Lorsque l’on connait bien cette région, on ne peut être qu’admiratif pour la restitution parfaite du climat local. Le décor, l’atmosphère particulière d’une île, qui, même proche du continent, reste à l’écart du reste du monde. Les expressions locales, la ferveur d’une religion encore prégnante, les légendes, mélange de superstitions et de croyance mitigée de religion.



Ce sujet risqué est un pari, pour moi réussi. J’ai retrouvé avec un grand plaisir cette écriture envoutante, l’art de décrire les paysages, et ce souci du détail qui rend le récit plausible. Un deuxième roman auquel je souhaite tout le succès du premier.



224 pages Albin-Michel 17 Août 2022
Lien : https://kittylamouette.blogs..
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Le bal des folles

Si vous êtes sur le point de démarrer la lecture du Bal des folles, cela peut s'avérer utile :



Il y a des livres semblables au chocolat suisse.

On les dévore sans faim, avec compulsion et délectation ; et une fois terminés, on en reprendrait encore un petit bout….



Le bal des folles appartient à cette catégorie inventée par mes soins 



Il est aussi de ces livres qui nous invitent à laisser notre réalité se dissoudre dans la pluralité des mondes à habiter et nous étonnent par la clairvoyance et par l'humanité débordante et déchirante.



La thématique est exploitée avec intelligence, le travail de recherche est conséquent et dans une belle prose, Victoria Mas sonde la frontière entre la foi et la science, entre le rationnel et l'inexplicable.



Dans ce premier roman la jeune auteure pose un regard lucide et plein de justesse sur la condition des femmes et les balbutiements des recherches sur les maladies neurologiques.

Elle brosse un portrait sans concession de l'absurdité des méthodes de traitement qui régnaient à l'époque.



Un beau moment de lecture !





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Un miracle

Non, le miracle n’a pas eu lieu en ce qui me concerne. D’une part, je n’ai pas vu la Vierge, d’autre part, je n’ai pas été convaincue par ce roman.

La lecture n’est pas désagréable, il y a de très belles descriptions de la nature sauvage des côtes bretonnes. Les personnages bien campés sont malgré tout assez caricaturaux.

Ils lèvent les yeux au ciel pour diverses raisons et n’y voient pas tous la même chose. Hugo le scrute pour observer les étoiles, le jeune Isaac pour contempler la Vierge et porter son message. Sœur Anne a quitté sa vie parisienne, après l’annonce faite par une autre sœur qui lui a prédit qu’elle serait témoin d’un miracle en Bretagne.

Isaac dit-il vrai ou ment-il ? Est-il un imposteur ? Qui va le croire, lui faire confiance, qui va le détester ? Quelles seront les conséquences de cette vision sur les différents protagonistes ?

Le problème majeur est que le récit ne m’a pas passionné, et j’ai eu du mal à percevoir l’intention de l’auteure. Son message spirituel ( ?) n’est pas parvenu jusqu’à moi.

Si la fin est assez surprenante et pas très crédible dans l’accélération du rythme et l’avalanche de drames, j’ai trouvé que ce livre avait un énorme ventre mou dans lequel je suis ennuyée. Une lecture qui sera vite oubliée …

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Le bal des folles (BD)

Quand j'ai lu un roman, j'aime bien quelque temps après découvrir ses adaptations (film, BD et même manga). Je retrouve un bout de ce qui m'avait tant plu ou au contraire me réconcilie avec une histoire dont je n'étais pas entièrement sortie convaincue. Et cela permet aussi de la percevoir d'une autre manière. C'est le cas avec "Le bal des folles" de Victoria Mas, que j'avais trouvé intéressant, pas désagréable non plus, mais mal ou pas assez exploité. La version graphique que je découvre ici, de Véro Cazot et Arianna Melone, s'en trouve justement bien adaptée, de par son format qui ne permet justement pas de rentrer trop dans les détails. Noté « Coup de cœur » par ma bibliothécaire, je n'irai pas jusque-là pour ma part, mais il est tout de même un très joli roman graphique.



Ce bal des folles, c'est celui de la mi-carême organisé par l'hôpital de la Salpêtrière, dirigé par le célèbre docteur Jean-Martin Charcot. Ce bal, c'est l'occasion pour la haute société de côtoyer des "folles". Parmi elles, il y a Thérèse, Louise et nouvellement Eugénie, internée par son père parce qu'elle communique avec les morts. C'est ainsi que Blandine, la défunte sœur de l'infirmière en chef Geneviève, viendra jusqu'à elle...



En redécouvrant l'histoire d'Eugénie, je me suis rendu compte que j'avais quasiment tout oublié du roman. Si je me souvenais à peu près de la fin, seules quelques bribes me sont revenues au fil des pages. C'est donc presque d'un œil neuf que j'ai lu l'histoire de ces femmes, internées en général pour pas grand-chose. Au fil des pages, j'y ai perçu beaucoup d'empathie et d'humanité, alors que le lieu dans lequel se déroulent les événements ne s'y prête pas du tout. Nous sommes à la fin du XIXe siècle, dans une société où les femmes sont encore prisonnières des hommes, doublement même ici. On les voit humiliées, traitées tels des animaux, sujets d'expériences et de spectacles pour le renommé Charcot. Et pourtant, on s'attache à elles parce qu'elles savent nous montrer le meilleur d'elles-mêmes à travers leurs (non) déviances.



Les dessins d'Arianna Melone sont assez particuliers mais ça a bien fonctionné avec moi. Tels des dessins à l'aquarelle, pas très nets, voire même très flous, imprécis, avec des couleurs toutes douces qui débordent et se mélangent (d'ailleurs à ne pas montrer aux enfants qui apprennent à ne pas dépasser ^^), l'ensemble des illustrations reflètent l'ambiance quelque peu déséquilibrée, détraquée, qui règne dans cet asile d'aliénées qui ne le sont pas toutes, juste internées parce qu'elles dérangeaient.



La seule chose qui me déplaît et dont je ne lui tiens pas rigueur puisque je le reprochais déjà au roman de Victoria Mas, c'est qu'on n'apprend absolument rien de ce bal, qui n'a lieu qu'à la fin et qui passe très vite.



Ce roman graphique est une jolie adaptation, une réussite en ce qui me concerne puisqu'il a su me toucher davantage que le roman original.

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