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Citations de Vincent Borel (101)


Les religions ligaturent, mais aucune ne relie.
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Là, entre océan et désert, entouré d’étagères qu’il a amoureusement vernies et où les livres reposent désormais par nation et par auteur, Antonio grandit, Antonio respire. [...] Les mots travaillent le sommeil, les phrases dessinent les rêvent, de sorte qu’à son réveil, un lecteur épris n’est plus celui qu’il était la veille : il a mûri à son insu.
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Pour Antonio et pour des dizaines de regards avides, la lecture c'est autant de fenêtres sur le monde qu'il y a de pages parcourues. Un mot construit une phrase qui forme un chapitre recelant de multiples expériences. La combinaison des lettres de l'alphabet une fois maîtrisée est aussi infinie que le nombre d'êtres sur la terre.
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New-York -Octobre 1929

Question de bol alimentaire sans doute : les capitalistes sont rarement rachitiques. Edmond et Pierre ont même taille et même carrure, une façon identique d'occuper l'espace en conquérants.(p.190)
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Et puis il faut aussi avouer que ce désir innommable qu'il enfouit si férocement en lui-même se trouve enfin exorcisé par l'intensité de la composition. Car l'éros lui est une chose excessivement malsaine. Il représente le désordre et le chaos, il est la liberté destructrice; il rampe comme la vigne folle qui gomme et dévore les façades, comme les racines de l'arbre planté trop proche de la maison et qui en menace les fondations. Entre la rigidité abstraite de ces lignes horizontales habitées d'homoncules noirs, esseulés, ou bien groupés sur le ruban de croches et de doubles croches, et tout ce qu'il y a dans la tête et qui sans cesse le déborde, il existe une tension permanente.
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Drôle de printemps, vraiment, que ce mois de mars malsain. La chaleur est venue avant terme. Le jour, l'azur brûle déjà les lèvres alors que les nuits piquées d'étoiles sont encore de glace. Sous la tiédeur des après-midi rôde en permanence un acier froid. Les semaines tiennent de l'hiver et de l'enfer.
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Garucha, Andalousie-1917

EN ANDALOUSIE, terre maudite,se nourrir était un miracle quotidien, Pour survivre,l'arrière-grand-mère Canuto,celle qu'on appelait Anna,aidait les pêcheurs à tirer les barques sur la plage.On lui donnait alors un sou et deux sardines. (p.33)
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Il croisa les jets à bord desquels les financiers, les politiques, les chefs d'entreprise, les cadre plus que supérieurs et les millionnaires parcourent le monde à leur gré. Il vogua près des satellites, les insectes aux ordres de cette caste qui se redistribue la puissance. Il zigzagua entre les milliers d'orbites que les objets artificiels dessinent autour de la terre, seconde planète toute babillante de gigas, de pixels, de données, de désirs, d'ordres et de chiffres.
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Trop geindre rend misanthrope, même si, à deux florins le mois, il aurait bien raison de le devenir. " Ce n'est qu'un mauvais moment et Vati (son père) aurait fait pareil" souffle-t-il en arquant les épaules. Anton retrouve un vieux rythme. Labourer, c'est un peu comme actionner les soufflets de l'orgue. (p. 63)
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Car ils ont un projet secret. Cosima, en la caressante compagnie de Wagner, oublie la faute et le péché. Ils sont de nouveau l'un à l'autre, dans l'étreinte des coeurs et des corps.Sans lui, elle est une égarée, une impure; avec lui, elle redevient cet esprit volontaire qui ne veut plus souffrir, mais aimer et s'offrir. Sa résolution est prise : elle s'installera avec Richard, et pour toujours.
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Elle avait reçu la lumière de son amour comme une ressuscitée. L'arrière-pays dessiné par sa musique se découvrit enfin à elle. Le bonheur sur cette terre était donc possible ! Elle le demandait et il le lui donna. Leur baiser abattit toute barrière avec la force des gosiers d'opéra et d'un orchestre à son paroxysme... Les hommes et les femmes de son temps n'étaient qu'un nombre infime à se reconnaître dans ce qui n'avait plus rien à voir avec le libertinage concupiscent des Lumières ; ils affirmaient l'absolue volonté d'un choix personnel. Et tant pis pour la bienséance. En secret, Richard et Cosima firent croître leur amour, qui explosait les règles de la vie ordinaire.
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Ce fou au regard pénétrant, aux robes de chambre si originales, est le représentant d’une génération intrépide qui a tourné le dos à toutes les doctrines débilitantes de l’optimisme béat. Il a choisi de vivre résolument une existence pleine et entière, hors du bien et du mal. Il a connu la peur et le désenchantement et rien ne l’a dévié de sa voie. Il écrit son œuvre et l’incarne dans son existence.
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Il regrette surtout de ne pas être peintre. Dans les souks, les longs vêtements laissent flotter les désirs. Les regards brûlent, des senteurs de magie bousculent les narines, les couleurs ont des turbulences traîtres. La chair du désert est brute et sans fard, incandescente. Elle palpite d’une vérité que n’atteignent pas les atours du bordel bourgeois. Dans les cours, les femmes libres et suantes, le mamelon palpitant, enduisent leurs cuisses d’une huile ambrée. Ces mêmes mains roulent les boulettes de viandes, coupent les légumes. Elles rient aux éclats et leurs voix rauques bousculent l’homme hispanique.
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Océan indien- 1934

- Écoeurés et ruinés, bien sûr, interrompit Niel Stuart, l'unique ancien combattant de la tablée. Vous savez, quand on a eu sa jeunesse esquintée par la guerre, même si physiquement on en est sorti indemne, il ne vous reste plus grand-chose, au civil.Je ne parle pas en mon nom, bien entendu, j'ai eu beaucoup de chance, mais je me fais la voix des milliers d'autres. Les femmes parties, les illusions perdues, un monde que l'on ne reconnaît plus quand on revient,et qui n'a guère envie de vous, même s'il vous a fêté en héros, puisque vous êtes devenu sa mauvaise conscience.
( p.291)
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Paris-1931

Le commerce étant la seule paix qui vaille, les industriels du textile et de la chimie ont construit des ponts par-dessus les rancœurs nationalistes.
( p.228)
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Barcelone--1930

(..) Tu te laisses abuser! Hitler n'est pas socialiste, il est national-socialiste. National, tu entends ? Socialiste c'est pour les gogos, c'est un masque.C'est national qu'il faut entendre. Ça veut dire la patrie avant tout.Et on sait où ça mène, la patrie. (...)
La patrie, c'est un machin inventé par les bourgeois qui envoient les pauvres gars se faire tuer à leur place, et puis c'est tout! (p.209)
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Larache, Maric--1928

B. semblait aussi avoir apporté aux portes du désert de quoi étancher une intense soif d'interdits .Outre les Français et les Russes traduits en espagnol, il y a des auteurs plus sulfureux. Niezstche, Bakounine,Marx, Barbusse.(p.171)
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Car la bonne musique ne s'invente pas, je jurerais plutôt qu'elle s'écoute dans l'air qui passe puis se distille en notre esprit, comme à notre insu.
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Elles ont ouvert leurs placards, elles vont à l'isoloir pour s'exprimer hors de l'emprise des pères, des frères, des maris, du curé, du colonel, de tous les seigneurs et maîtres. Ce que choisissent Teresa sortie de sa réclusion domestique, Soledad la fille-mère, Beatriu la patronne, Ines la rêveuse, Ariana et Nicoleta, Leia, Nuria, Mireia, et bien sûr, Isabel la mère laïque accompagnée de sa propre mère, de ses tantes, soeurs et aïeules, construit une force qui métamorphose la jeune République en un être adulte.
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Barcelone- 1932

On parle charité,entraide, retraite. Tout cela était jusqu'alors atomisé entre les mains des institutions caritatives, coincé entre le patronage et la caserne. (...)

Antonio applaudit des deux mains.La République a ouvert deux mille écoles au grand effarement des paysans qui posent aux instituteurs des questions anxieuses avant de mettre leurs mioches sur les bancs: "Faut payer ? Vous êtes les nouveaux curés ? On doit s'inscrire à quel parti pour y avoir droit?"
( p.250)
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